Corps étranger - Martial Cherrier à la Galrie du

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Corps étranger - Martial Cherrier à la Galrie du
Du 9 juin au 31 juillet 2009
La Galerie du Passage présente
CORPS ETRANGER
Une exposition de photographies et
vidéos de Martial Cherrier
Mister Los Angeles en 1994 et Champion de France de bodybuilding en
1997, Martial Cherrier sculpte son corps et le met au centre de son
œuvre photographique. Du 9 juin au 31 juillet 2009 dans la Galerie du
Passage, Pierre Passebon met à nu cet artiste qui a fait de son corps la
matière première de son art, à travers les séries de clichés et vidéos
réalisées entre 1998 à 2006.
« La boulangerie a été mon premier métier. La transformation de la pâte en pain
me fascinait. Je n’aimais pas mon corps, malingre, et j’ai voulu le remodeler en
pièce montée, comme une pâtisserie ». Il est gonflé, Martial Cherrier. D’ancien
chef pâtissier, il devient ainsi champion de France de body-building et dérive vers
le « body art ». Peintre, photographe et vidéaste, cet ancien culturiste est donc
avant tout le sculpteur d’une œuvre vivante : son corps métamorphosé par
l’absorption massive de substances ingérées ou injectées – aliments, hormones ou
stéroïdes anabolisants.
Le corps comme construction sociale
Martial Cherrier conserve obsessionnellement les milliers
d’emballages de ces substances qu’il consomme. En 1998,
il débute ainsi la série « Food or drugs », photographies
de photographies visionnées sur un écran de télévision.
Mises en abyme, ces œuvres représentent son corps tout
en muscles sur-imprimé sur les emballages des produits
dopants
absorbés,
comme
« Androtardyl »
ou
« Dynabolon », qui le réduisent à un produit de
consommation packagé. En filigrane se dessine ici l’autre
versant de son travail : « une réflexion politique sur le
statut social du corps, et donc nécessairement sur le
statut du corps social. Le corps est ici montré comme
encapsulé dans un emballage, comme s’il était un
produit. Martial Cherrier exhibe avec violence le fait que
le corps n’est jamais un donné naturel, mais une
construction sociale, une fabrication. », commente le
philosophe Dominique Quessada.
Série « Food or drug »
Androtardyl – Cibachrome
En donnant à voir des substances prohibées comme une part indissociable de luimême, Martial Cherrier montre en même temps un corps marqué par l’excès, un
corps socialement inassimilable, un corps intégralement asocial, un corps affranchi
de la détermination biologique comme de la coercition politique. En bref : un
corps hors-la-loi.
Mais pourquoi un body-builder tel que Martial Cherrier, taraudé par la hantise du
corps plat, choisit-il paradoxalement la photographie pour présenter son travail,
réduisant à deux dimensions la représentation d’un corps gonflé à bloc ? Cela
participe en réalité de sa réflexion sur la production de l’acte artistique. En
mettant l’accent sur ces substances qui sculptent le corps, Martial Cherrier intègre
à son œuvre les outils qui ont servi à la façonner.
Quand l’art donne des ailes…
Série « Fly or die », 2006
La galerie du Passage expose également des
autoportraits issus de la série « Fly or die »
réalisée en 2006. Martial Cherrier y apparaît
pourvu d’ailes de papillon, mariant la puissance et
le poids de son corps à la fragilité et la légèreté
du lépidoptère. Il explique : « Faire 120 kilos de
muscle, c’est être monstrueux, et en même
temps unique, rare comme une œuvre d’art. Plus
on approche de cette perfection physique, plus on
est proche de la pathologie, c’est-à-dire de
l’extase et de l’anéantissement. Plus le bodybuilder forcit, plus il est fragile. » Comme un
papillon, prêt à se brûler les ailes.
Et de même que le papillon est capable d’accomplir dans son existence une
métamorphose complète et surprenante, l’art (de) Martial révèle la
transformation d’un corps de super-héros, parfaitement artificiel. Derrière
l’euphorie de la perfection et l’affirmation de la différence se devine le drame
implicite et permanent d’une existence mortelle.
Hors normes, dans un excès qui le situe aux limites de la référence humaine, ce
corps auto-gendré est revendiqué par Martial Cherrier comme sujet, objet,
support, substance, matériau et cadre de son art. Il dénonce ainsi le paradoxe
d’une société qui prône le culte du corps tout en imposant des modèles
physiques uniformisés largement véhiculés par la publicité. Avec démesure,
Martial Cherrier incarne la critique de la normalité.
VERNISSAGE MARDI 9 JUIN 2009
La Galerie du Passage en quelques mots…
En 1991, Pierre Passebon ouvre la Galerie du Passage dans un des plus jolis
passages couverts parisiens : la galerie Véro-Dodat. Sur deux étages, mobilier et
objets du XXème siècle à nos jours sont présentés.
Gio Ponti, Verner Panton, Jean Royère, Alexandre Noll sont exposés aux
côtés des créateurs contemporains Patrice Dangel et Vincent Corbière. Ses
récentes expositions sur les univers de Madeleine Castaing, de Samuel Marx, de
Gio Ponti et Gérard Drouillet ont connu un large succès.
.
Régulièrement, Pierre Passebon y organise des expositions de photos : Lynn
Davis, Marie Laure de Decker, Vee Speers, Karl Lagerfeld, David Lynch ou
encore Marina Cicogna.
Pierre Passebon – Galerie du Passage
20/26, galerie Véro-Dodat – 75001 Paris
Tel: 01 42 36 01 13 – Fax: 01 40 41 98 86
[email protected] - www.galeriedupassage.com
Ouvert du mardi au samedi – De 11h à 19h
M° Palais Royal Musée du Louvre
Contact Presse
Sylvia beder – communicationculture- [email protected]
Marina David - [email protected] 01 42 18 09 41
www.sylviabeder.com

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