École et cinéma Mon voisin Totoro Fiche pédagogique
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École et cinéma Mon voisin Totoro Fiche pédagogique
École et cinéma Mon voisin Totoro Fiche pédagogique En amont En salle Localiser le Japon (cycle 3 principalement) Faire des liens avec ses pratiques culturelles (pays du manga, de dessins animés connus, des origamis, des bonsaïs). Le choix est fait de ne pas travailler sur les affiches contrairement à ce que proposent de nombreux sites car découvrir les personnages fabuleux au cours du film est important : le merveilleux du film repose aussi sur la surprise. Présenter le film : Titre : Mon voisin Totoro. Réalisateur japonais Hayao Miyazaki, 1988. 1h26, dessin animé, couleurs. Existe en DVD. L'histoire se passe entre 1945 et 1955 (une époque où la télévision n'existait pas encore), au Japon, après que la bombe atomique a explosé à Hiroshima et Nagasaki, à la fin de la deuxième guerre mondiale, ce qui a beaucoup marqué tous les habitants de ce pays. Le réalisateur a travaillé sur deux films à la fois, ce qui est très rare, et ils sont sortis en même temps : Le tombeau des lucioles et ce film, Mon voisin Totoro. Une accroche possible : A certains moments, le réalisateur s'amuse à nous piéger : est-ce un rêve ou non, pour Satsuki et Mei, les deux petites héroïnes, comme pour le spectateur ? Essayons de nous rappeler de ces séquences et de ce qui a provoqué cela. Terminer la présentation par : « Et maintenant, laissons-nous porter par l'histoire, ne résistons pas... ». En salle après le prévisionnement De retour en classe Recueillir les émotions, les sensations des enfants qui souhaitent s'exprimer. Si l'on a demandé de mémoriser des séquences qui font hésiter entre rêve et réalité, en faire oralement la liste sans demander de retour critique. On notera simplement que les regards divergent. Décrypter les images et les sons : Les propos entre guillemets sont du réalisateur. Le cd rom d'accompagnement sert de point d'appui. L'écriture filmique de l'effroi : A propos des forêts sombres... « Pour les Japonais, le sentiment de crainte en fait du respect qu'ils portent aux forêts, aux religions primitives, à l'animisme » Le rythme, l'alternance des plans qui suscitent l'angoisse et de ceux qui rassurent / cd rom extrait vidéo noiraudes : Faire repérer ce qui suscite l'angoisse, ce qui rassure, et les choix du réalisateur pour susciter cela : gros plans sur les visages, plan large sur espace vide, sans action, retour sur les visages et action hors champ, effet direct... • La construction du suspens dans la bande son comme dans l'image : le silence et l'inaction, la place du détail dans le décor (petits animaux comme crapaud, têtards, insectes, statuts mystérieuses, gouttes d'eau, éléments architecturaux, jardins, rizières, etc.) / cd rom extrait sonore bain & fuite des noiraudes ; compléter en repassant l'extrait vidéo en supprimant la bande son pour mesurer la place très importante qu'elle tient dans la montée de l'angoisse. Nature des sons employés : alternance bruitage (sans rapport avec la réalité, son fabriqué / sons extraits de la réalité / musique discrète placée à des moments très précis, mélodie très simple • La place et le rôle de l'obscurité / cd rom images de l'effroi : Rechercher les épisodes, classer les images. Parmi ces images, classer celles qui sont souvenirs de peur et celles qui ne le sont pas. Distinguer celles qui provoquent la peur par elles-mêmes et celles qui ne peuvent produire cet effet que dans le contexte de l'histoire. Percevoir que toutes les images ne provoquent pas la même peur, et que l'obscurité ne produit pas toujours cet effet. Mise à distance : Rechercher les films qui ont produit ce sentiment. Qu'ont-ils de commun avec celui-ci ? Et dans la littérature jeunesse (roman, album, BD) peut-on éprouver aussi cela? Est-ce qu'il existe des points communs avec eux ? Dans le dispositif École et Cinéma, repérer les films qui pourraient être mis en réseau sur ce registre (Princes et Princesse, Paï, Le mécano de la général...) : distinguer le suspens qui produit une tension chez le spectateur parce qu'il ne sait pas ce qui va arriver, de l'angoisse ou de la peur parce que un danger guette). • Les traits de l'enfance : « Mon film est fait de tous ses incidents (les petits événements de la vie quotidienne de eux enfants), il n'y pas d'histoire. J'ai voulu un film de 90 minutes et si je devais le rallonger, ce ne sont pas les scènes avec Totoro que j'ajouterais mais celles de la vie quotidienne de Satsuki et Mei. » • l'enthousiasme, le courage, le grain de folie, la fantaisie • les actions : courir, découvrir, chercher, se faufiler, poursuivre • la place des sens dans les choix d'action (Meï / la noisette, Meï et la chute dans le tronc de l'arbre) • le cadeau : les fleurs (Meï), le parapluie (deux fois par deux enfants différents), l'épi de maïs pour la mère Mise à distance : Meï, comme sa soeur, agissent toujours de la même façon face au danger possible : ils s'en approchent (en prenant garde) et nous frémissons avec eux. Dans le cd rom, la poursuite des totoros par Meï est présentée sous forme de photogrammes et de planches contact. Les élèves peuvent formuler le scénario ou faire s'exprimer Meï. La scène du tunnel de Meï peut aussi être comparée avec celle de Satsuki (photogrammes effroi). La seconde est beaucoup plus effrayante... On pourra dire pourquoi. Le rapport entre les différentes générations : complicité, douceur, secours, écoute, tendresse (entre soeurs, entre le père ou la mère et ses enfants, entre la grand-mère et les petites filles) • pédagogie (père, grand-mère) • confiance, expression des peurs (Satsuki, grand-mère), des chagrins (Satsuki, Meï, à l'adresse de la grand-mère ou de la mère) • solidarité entre les habitants du village (fugue de Meï) • ambiguïté des rapports fille/garçon : Satsuki et Kanta Mise à distance : Établir une carte d'identité de chacun des personnages, rechercher leurs qualités et leurs défauts, leur caractère, leurs secrets, leur quête, leurs peurs. Argumenter en fonction d'épisodes précis. Le CD rom propose des photogrammes (rapports entre personnages) présentant de nombreuses situations qui peuvent permettre de se souvenir des séquences, de distinguer les personnages, de mesurer des évolutions dans le traitement. A partir de certains passages du script du film (CD rom, ressources internet, essentiels), retrouver les actions des personnages et émettre des hypothèses quant à leurs motivations. Les passages choisis peuvent être en rapport avec les photogrammes évoqués. Possibilité aussi de lier images et dialogues. • Les « fantômes de substitution » : « Prenons l'exemple du chat- bus. Il arrive comme un coup de vent. Mais, inversement, un coup de vent ne signifie pas forcément l'arrivée du chat-bus, ce ne serait plus japonais. Au Japon, nous n'avons pas de divinité du vent, mais nous en avons une qui souffle le vent, elle est représentée avec un grand sac à air porté sur son dos. Alors, si on définit le chat-bus comme un esprit du vent, ce n'est plus japonais. Le Japon se modernise.Totoro et ses amis sont des fantômes de transition qui représentent ce Japon qui balance entre tradition et modernité. » • les différentes formes de fantômes (noiraudes, totoros de trois grandeurs différentes, chat-bus) / outils cd rom vidéogrammes présentant les fantômes, ainsi que « les totoros » dans « ressources internet • leurs rapports avec les humains, leurs caractéristiques (prendre appui sur les images et les ressources internet CD rom) • leurs rapports avec les dieux et l'animisme : les deux traditions religieuses du Japon sont présentes, le shintoïsme (les petits temples dispersés dans la campagne ou la forêt) et le boudhisme (les six statues à côté desquelles MeÏ attend en pleurs), mais le réalisateur montre qu'à la religion il cherche à faire se succéder une sorte de mythologie qui lie l'intime et le collectif (cf. cahier de notes, très bien fait) ; pour les enfants comme pour les adultes il s'agit aussi d'accepter de ne pas tout comprendre de ce qui nous arrive... • la progression du film : d'un départ très réaliste (déménagement, scènes champêtres) le spectateur est progressivement emmené vers un univers fantastique (on peut faire référence à « Alice au pays des merveilles » de Lewis Caroll, le passage du tunnel de branches par Meï est explicite et le réalisateur connaît très bien les œuvres phares du patrimoine mondial, c'était un de ses projets que de les adapter) Mise à distance : Analyser le générique du film (cd rom images génériques début et fin, et chansons début et fin). Repérer l'indifférence de l'enfant qui avance d'une marche décidée alors que les petites bêtes qui l'entourent comme une frise cherchent à lui faire peur. La chanson renforce l'impression que l'enfant est invulnérable... l'adulte peut se demander s'il ne voit rien mais le film montre l'inverse : ce sont les adultes qui ne voient pas le chat-bus ni l'arbre qui pousse, ni les noiraudes (bien que le père et la grand-mère racontent qu'ils en ont rencontré alors qu'ils étaient petits. Faire repérer les personnages du monde onirique de Meï et Satsuki, les noiraudes, les 3 trois sortes de Totoros et le Chat-bus. A maintes reprises, Meï pourrait avoir peur mais n'a pas peur. Rechercher dans le script ou dans les photogrammes ces moments-là, et essayer d'émettre des hypothèses sur ce qui l'empêche d'avoir peur. La vie au Japon : • l'habitat • l'alimentation • l'écriture • l'école Mise à distance : Chacun de ces thèmes peut prendre appui sur les photogrammes du CDrom. Les sites décrivant la vie japonaise sont extrêmement nombreux, et richement illustrés. Mais le film ne doit pas devenir un prétexte à un projet en géographie. Découvrir la culture japonaise en matière d'architecture, de littérature (contes, haïkus), son système d'écriture (des vidéogrammes sont présents sur le CD rom), paraît plus approprié. Un élément architectural doit être repéré par les élèves : le toit de la maison de Meï et Satsuki est doté de deux pointes en losange qui rappellent étrangement... les oreilles de Totoro. Des hypothèses peuvent être émises. Certains éléments donnés par le réalisateur dans l'interview peuvent être en partie lus par l'enseignant (cf CD rom , ressources internet, les essentiels, fichier interview). La maison est éclairée de bien des façons et filmée sous des angles très différents. Relier les photogrammes à des séquences à partir du déroulant du Cahier de notes. Et si la maison était vivante ? La nature : « Si l'on détruisait la nature, on perdrait la dernière fondation de l'esprit japonais » • elle protège / elle fait peur • elle est immense • elle est mystérieuse Mise à distance : Classer les représentations de la nature (photogrammes CD rom, culture japonaise, climat) selon ce qu'elle dégage comme émotion. Le camphrier découvert dans la forêt nous paraît immense. Comment fait le réalisateur pour nous donner cette impression (photogrammes camphrier à passer sur l'ordinateur en diaporama accéléré et fiche élève). Un extrait vidéo montre la magie de la croissance accélérée d'un arbre géant dans le jardin, en présence de Totoro. Comment cette croissance est-elle représentée ? A quoi fait-elle penser ? (à la bombe atomique, le réalisateur a fait exprès..) Pourquoi fait-il un tel choix, alors que ce moment est magique ? Les éléments : la présence de l'eau l'importance du vent les manifestations inquiétantes (la tempête, la noyade possible de Meï dans le lac) Mise à distance : L'eau sous toutes ses formes est très présente dans le film. Faire un inventaire des séquences où elle est présente pour repérer ce qu'elle apporte à l'histoire. Le CD rom propose des extraits sonores où les sons de la nature sont très présents. Compléter le point de vue précédent grâce à ces extraits. Par ailleurs, un extrait sonore présentant la séquence complète de la scène d'attente de l'autobus en grande partie sous la pluie peut permettre de comprendre comment les éléments peuvent eux aussi être les déclencheurs d'une nouvelle séquence. • • • Le rêve et la réalité : En prolongement « La scène de la rencontre de Satsuki et Mei avec Totoro est-elle la réalité ou le rêve ? - J'ai fait en sorte que l'on n'en soit pas sûr. En ce qui me concerne, elle est évidemment réelle. » • les séquences où le réalisateur a volontairement laissé planer le doute, sont repérées et analysées (cf. CD rom) en particulier la scène des noiraudes et celle de la danse de l'arbre. Mise à distance : Les deux extraits vidéo proposés sur le CD rom permettent d'effectuer un découpage des étapes en fonction de la cohérence avec la réalité ou non. Les nombreuses ressources recueillies sur le CD rom permettent d'envisager de nombreuses petites réalisation simples et rapides. Quelques pistes complémentaires en arts visuels : Climat fantastique : • Créer un décor simple à partir de papier découpés blancs en volume et rechercher des prises de vue qui inspirent des sensations différentes, simplement en changeant l'éclairage, la lumière. Ces décors peuvent servir pour des réalisations en cinéma d'animation. • Dessiner des objets auxquels on tient et les amalgamer dans un second temps de façon à réaliser un Totoro singulier, très personnel (principe du collage comme dans les cadavres exquis). • A partir d'une série de clichés pris dans l'école, réaliser une bande son d'un diaporama pour donner des sensations spécifiques différentes de l'espace. Mise en réseau Alice au pays des merveilles Scènes du tunnel. Paï Divinités présentes dans l'environnement. Présence de l'animal. Importance de l'eau et des éléments. Utilisation du silence. Films à venir : Gosses de Tokyo Culture asiatique Place du silence Angoisse, poids Où est la maison de Quête mon ami ? Angoisse Le CD rom auquel il est fait référence est à demander à Philippe Thémiot.. Il est à usage strictement personnel et pédagogique et ne donne lieu à aucune publication ni reproduction. Chaque possesseur engage sa responsabilité.