Une aide à la cotation et de nouvelles études cliniques
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Une aide à la cotation et de nouvelles études cliniques
T S E A Test de Socialisation pour Enfants et Adolescents V. Matar-Touma et B. Virole Additif T S E A Test de Socialisation pour Enfants et Adolescents V. Matar-Touma et B. Virole Additif Matar-Touma V. : Docteur en psychologie, professeur à l’Université Saint Joseph-Liban. Psychologue clinicienne, psychothérapeute à l’Institut Père Roberts pour jeunes sourds (IPR). Virole B. : Docteur en psychologie, docteur en linguistique, Hôpital Robert-Debré, Paris. © 2004 par les Editions du Centre de Psychologie Appliquée - 25, rue de la Plaine - 75980 PARIS CEDEX 20. Tous droits réservés. Dépôt légal : juin 2009 Sommaire ■ Présentation .................................................................................................... 1 ■ 1. Calcul du coefficient de socialisation ............................................................. 1 ■ 2. Utilisation avec les adolescents ...................................................................... 4 ■ 3. Problème de la prédiction à la socialisation réelle ....................................... 4 ■ 4. Cotation et interprétation ............................................................................. 5 ■ 5. Problème de la forme linguistique de la réponse ......................................... 5 ■ 6. Utilisation d’un nombre restreint de planches ............................................. 5 ■ 7. Problème d’interprétation ............................................................................. 5 ■ 8. Identification des émotions des personnages ............................................... 6 ■ 9. Variabilité à l’intérieur d’un échantillon ........................................................ 7 ■ 10. Différences de réponses entre les planches .................................................. 7 ■ 11. Etude clinique spécifique ................................................................................ 8 ■ 12. Etablissement d’une typologie ....................................................................... 9 Liste des tableaux A. Récapitulatif des notations détaillées pour l’analyse qualitative ........................ 2 B. Attitudes du sujet ................................................................................................ 3 C. Scores ................................................................................................................. 4 D. Résultats bruts d’un groupe de 14 sujets pris dans la file active d’un centre médico-psychologique appartenant à un secteur de pédopsychiatrie parisien ............................................................................................................... 7 Résultats en pourcentage sur 19 enfants et adolescents entendants (France) File active d’un CMP ........................................................................................... 7 Résultats en nombre de réponses d’un groupe de 23 jeunes sourds profonds et sévères en institution spécialisée (Liban) dont les âges couvrent le domaine d’utilisation du TSEA (6-16 ans, 9 filles, 12 garçons) ........................................ 8 Distribution des réponses entre les planches dans un groupe d’étude Sujets implantés N=32) représentatif des enfants implantés en France (CTNERHI) ... 8 Distribution des réponses entre les planches dans un groupe d’étude Sujets implantés N=13) représentatif des enfants implantés en France (CTNERHI) ... 8 Répartition des sujets de l’étude CTNERHI en cinq groupes selon leurs résultats ............................................................................................ 9 E. F. © ECPA. La photocopie non autorisée est un délit. G. H. I. 3■ Depuis sa sortie en 2004, le TSEA a été utilisé dans différentes situations cliniques et expérimentales. Des retours positifs, mais aussi des critiques constructives, ont été recueillies, analysées et nous invitent aujourd’hui à préciser les principes de cotation et d’interprétation. Un complément pour l’analyse est également proposé ainsi qu’un certain nombre de données statistiques pouvant être utiles au psychologue utilisateur. Novembre 2008 V. Matar – Touma B. Virole © ECPA. La photocopie non autorisée est un délit. 1. Calcul du coefficient de socialisation L’interprétation du TSEA se fait d’abord de façon quantitative et globale par la comparaison des scores aux différentes dimensions. Un sujet dont les réponses sont majoritairement cotées sur la dimension d’intégration présente des compétences en socialisation meilleures qu’un sujet dont les réponses aux planches sont majoritairement de type défense par inhibition ou par évitement. L’interprétation se fait ensuite de façon qualitative en prenant en compte les types de réponses par rapport aux différents thèmes correspondants aux différentes planches. Ces thèmes correspondent aux contenus latents des planches. L’ensemble des éléments de notation permettant l’analyse qualitative détaillée est présenté sur le Tableau A. Tout au long de la passation, une grille d’observation permettra de noter la ou les attitudes de l’enfant face à l’épreuve. L’enfant qui a un coefficient de socialisation à tendance « intégration » semble être plus extraverti, concentré et stable que celui qui est dans l’ « inhibition » ou l’ « évitement ». Les différentes attitudes permettent d’appuyer ou de discuter les scores obtenus. L’examinateur notera dans la grille du tableau C la fréquence des procédés en i, en h ou en ec. Le total permet de préciser le coefficient de socialisation de l’enfant. 1■ Tableau A. Récapitulatif des notations détaillées pour l’analyse qualitative ASPECT GENERAL I N T E G R A T I O N I N H I B I T I O N E V I T E M E N T / CO NFL IT ■2 ASPECTS SPECIFIQUES ASPECTS COMMUNICATIFS (Entre Les Différents Personnages) IAG.1- Histoire cohérente contenu proche du thème banal IAG.2-Description avec détails IAG.3-Récits longs/ élaborés IAG.4-Récits riche en détails significatifs. IAS.1-Intégration des références sociales IAS.2-Intégration des références culturelles IAS.3-Identification des personnages (nommer, attribuer un statut) IAS.4-Distribution des rôles IAS.5-Reconnaissance du cadre. IAC.1-Intéraction (mouvement, action, élan, échange) IAC.2- Mise en Dialogue, échange oral IAC.3- Mise en Dialogue, échange en signes IAC.4-Expression faciale chargée d’émotions (grimace, sourire, mimiques etc.) IAC.5-Contact / toucher. HAG.1-Histoire cohérente Contenu limité HAG.2-Description brève HAG.3-Récits courts HAG.4-Récits pauvre en contenu et en détails HAS.1- Absence de statuts et de rôles HAS.2- absence de références culturelles HAS.3-Non-identification des personnages HAS.4- Scotome (une partie de la planche / le personnage principal) HAS.5-Absence de cadre HAC.1- Absence de liens (pas de mouvement, ni d’action, ni d’élan, ni d’échange) HAC.2- Dialogue limité et superficiel (Généralités) HAC.3- Absence de dialogue (oral ou en signe) HAC.4- Absence d’expressions faciales et d’émotions HAC.5- Désintérêt de l’autre/ mise à distance ECG1-Histoire hors contexte (fabulation). ECG2- Description hors cadre. Passe outre ECG3-Exagération de la situation ou de l’action. ECG4-Perception de détails rares aux dépens d’autres plus importants. Mauvaise perception. ECAC1- Hésitation dans les interprétations concernant les rôles et statuts des personnages ECAC2-Ajout de personnages ECAC3- Confusion des identités ECAC4- Dialogue occasionnel entre les personnages ECAC5- situation hors cadre. Tableau B. Attitudes du sujet ATTITUDES DU SUJET INTEGRATION observations I.1-Posé I.2-Concentré I.3-Expressions faciales I.4-Réflexions concernant la situation I.5-Réflexions positives concernant le matériel I.6-Curiosité INHIBITION Réticence H.1-Calme H.2-Regard neutre H.3-Absence d’expression faciale H.4-Absence de spontanéité H.5- Réponse négative (je ne sais pas, je ne vois pas, je ne comprends pas…) H.6- Absence de réponse EVITEMENT/ CONFLIT Retrait/ Fuite EC.1-Agitation motrice (bouge sur place, se lève et touche aux objets, se dirige vers la porte) EC.2-Regard fuyant, manque de concentration EC.3-Expressions faciales non adaptées à la situation. EC.4-Banalisation de la situation de la planche. EC.5-Critique du matériel EC.6-Ironie, moquerie EC.7-Etonnement (gestes, posture, mimiques) EC.8-Questions posées au clinicien (hors sujet) EC.9-Insatisfaction EC.10-Chantage (pose des conditions au clinicien) EC.11-Refus de poursuivre © ECPA. La photocopie non autorisée est un délit. EC.12-Refus de certaines planches 3■ Tableau C. Scores i intégration AG/4 AS/5 AC/5 h inhibition Ti AG /4 AS/5 AC/5 ec évitement conflit T. h AG/4 AS/AC/5 T. ec Planches TOTAL i= h= ec = 1. Pour chaque planche l’examinateur note la fréquence des facteurs AG, AS et AC. Exemple : pour la P1 en i, AG=3, AS=2, AC=3 (idem pour h, idem pour ec et ainsi de suite pour les autres planches). 2.- L’examinateur va additionner le total des AG, des AS et des AC pour les 20 planches (en i, en h et en ec). Exemple : En i, pour P1, AG=3, pour P2, AG= 3 (……) pour P20, AG=2 la somme de tous les AG sera notée au bas de la colonne dans la case TOTAL. Idem pour AS et AC (idem pour h et ec). 3.- la somme AG+AS+AC en i, en h et en ec permet de noter le score total pour chacune des catégories. 4.- Le score le plus élevé désignera le coefficient de socialisation du sujet. 2. Utilisation avec les adolescents Le TSEA a été élaboré à partir de l’expérience de cliniciens travaillant avec des enfants et adolescents sourds pour qui l’évaluation des capacités de socialisation était primordiale dans le choix des filières éducatives (intégration en milieu normal ou classes spécialisées). Le contenu des planches a donc été choisi à partir de cette clinique. L’extension de ce matériel aux enfants tout-venants, sans trouble auditif, s’est réalisée sans difficulté et le matériel projectif s’est révélée bien investie. Par contre, son extension aux adolescents « entendants », de plus de 12 ans, sans trouble auditif, semble moins adéquate car le contenu figuratif des planches paraît plus éloigné du monde représentatif des adolescents « entendants » d’aujourd’hui. Les processus projectifs d’identification semblent plus difficiles à mettre en œuvre chez ces adolescents « entendants », contrairement aux adolescents sourds chez qui l’ambiguïté des planches fonctionne bien grâce au dessin (évoqué) des prothèses auditives. Nous devons en prendre acte. Sans doute, le TSEA présente une bonne validité chez les enfants entendants jusqu’à 12 ans et doit être réservé (sauf exception) aux adolescents à la population des adolescents sourds pour qui le test a été initialement conçu. 3. Problème de la prédiction à la socialisation réelle Le TSEA a-t-il une valeur prédictive de la socialisation réelle ? En d’autres termes, un sujet présentant une majorité de réponses i est-il mieux disposé à s’adapter aux différentes situations sociales rencontrées ? La réponse est oui. Il est certain que la capacité à se représenter, et à évoquer, de façon adéquate et émotionnellement juste, des situations sociales diverses permet à un sujet d’être mieux armé devant ces situations qu’un sujet désemparé, évitant ou inhibé devant ces mêmes représentations. Toutefois, il reste théoriquement possible qu’un enfant présentant des structures psychiques particulières puisse donner des réponses parfaitement intégrées au TSEA et se révéler ■4 être inadapté dans la réalité sociale. Nous avons ainsi rencontré des jeunes « autistes » intelligents ou des jeunes présentant des structures perverses qui donnaient une majorité de réponses intégrées et qui s’avéraient en difficulté sur le plan social. Toutefois, ces jeunes présentaient aussi dans leur protocole une voire deux réponses ec révélatrices. 4. Cotation et interprétation Plusieurs psychologues nous ont fait part de leurs difficultés à coter et à interpréter les résultats de certaines planches. Il faut se rappeler que la cotation du TSEA s’effectue fondamentalement par analyse de contenus. La façon de coter est spécifiée dans le manuel. De façon générale, chaque réponse à chaque planche peut être cotée i (intégration) lorsque l’ensemble de la scène perçue est décrit de façon adéquate, en particulier par la qualification de l’action, et que les personnages sont identifiés (par rang généalogique ou par sexe). Elle est cotée h (inhibition) lorsque tous les éléments de l’action ne sont pas perçus et commentée ou que les personnages ne sont pas correctement identifiés. Enfin, elle est cotée ec (évitement conflit) lorsque ni la situation, ni les personnages ne sont correctement identifiés ou qu’il existe un refus et un évitement manifeste (énumération de détails). A chacune des planches correspond un thème générateur (vie scolaire, rapport à la lecture, famille, conflit, …). Si devant une planche correspondant à un de ces thèmes générateurs, la réponse est cotée i alors on en infère que ce thème est bien intégré et donc que le sujet ne présente pas de difficulté avec cette situation de socialisation. Si sa réponse est cotée h alors on en infère que le thème générateur a suscité une perturbation limitée qui s’est manifestée par une inhibition dans la réponse. Si sa réponse est cotée ec, alors on infère que le thème générateur a entraîné une perturbation globale se concrétisant par une fuite ou l’évocation d’éléments de réponse sans rapport direct avec la planche stimulus. Les données recueillies attestent que la présence d’une réponse ec dans un protocole est très souvent associée à d’autres réponses ec et donc à un profil d’enfants présentant des difficultés importantes, soit sur plusieurs thèmes générateurs, soit par invasion de la réaction d’évitement aux autres planches. © ECPA. La photocopie non autorisée est un délit. 5. Problème de la forme linguistique de la réponse La cotation exige de bien différencier la forme linguistique de la réponse de son contenu sémantique. En d’autres termes, des réponses verbales (ou signées) très bien énoncées sur le plan formel peuvent ne pas contenir les éléments de réponses nécessaires (identification des personnages, évocation précise et adéquate de l’action) et donc être des réponses d’inhibition (h), alors que des bribes de phrases ou des mots isolés peuvent parfaitement contenir ces éléments et donc être cotés en réponse intégrée (i). Toutefois, il est probable que les réponses au test sont influencées par des facteurs tels que l’abstraction verbale, ou le niveau de lexique, sans parler des facteurs attentionnels et de la distractibilité. Le psychologue testeur doit alors pouvoir détecter en situation l’influence de ces facteurs et chercher à les contourner en particulier en utilisant la relance. 6. Utilisation d’un nombre restreint de planches Idéalement, l’ensemble des planches du TSEA doit être passé, en tenant compte toutefois de la différence entre les planches destinées aux enfants et celles aux adolescents. Cependant, l’expérience montre que souvent le psychologue n’utilise pas toutes les planches et effectue une pré-sélection en fonction des thèmes générateurs qu’il veut tester. Ce mode d’utilisation du TSEA est légitime et l’expérience montre qu’il permet le recueil d’éléments importants et fiables sur la socialisation de l’enfant. Dans certaines études ciblées, certaines planches ont été retenues pour le protocole scientifique et pas d’autres. Moyennant des précautions dans la présentation des résultats, et en particulier l’évitement de l’établissement d’un score global, cette approche modulaire du TSEA est également légitime et fournit des éléments intéressants (cf. plus loin les données statistiques). Toutefois, la passation de l’ensemble des planches fournit à l’évidence un matériel plus complet favorisant l’interprétation. 7.Problème d’interprétation Dans un certain nombre de cas, l’attribution d’un type de réponse peut poser des problèmes d’interprétation. C’est souvent le cas pour la différence entre une réponse i et h lorsque le sujet donne peu d’éléments et semble avoir perçu les personnages et la situation mais les a évoqué dans des termes ambigus. La même situation peut se poser pour la différence entre h et ec. Des différences 5■ inter-testeurs peuvent donc être manifestes. Elles sont le lot de tout test projectif qui implique une analyse de contenu. L’expérience montre que certaines planches sont plus sensibles que d’autres à la différence inter-testeurs (la planche 1 en particulier). La meilleure connaissance du test et de sa passation limite grandement cet effet de variation. D’autre part, son interprétation complète nécessite la passation de l’ensemble des planches (ou d’un nombre le plus étendu possible) limitant ainsi les marges d’erreur. Enfin, les tests projectifs ne sont pas des instruments de quantification d’une extrême précision. Ils ne peuvent, ni se veulent être des instruments très « précis », car l’évaluation de dimensions complexes, et aux contours flous, telles que les représentations de la socialisation nécessitent des instruments adaptés à cette complexité et à ce caractère flou. La précision peut s’avérer illusoire. Si l’on veut évaluer la profondeur d’une mare dont le fond est fait d’un sable friable, un bâton rigide ne nous donnera aucune information utile. Par contre, une baguette très souple se courbera au fond et nous donnera une information juste. C’est la même chose en matière d’évaluation des dimensions telles que le sentiment d’intégration familiale et sociale. Les méthodes quantitatives par questionnaires sont trop rigides pour évaluer le sentiment réel et elles doivent être complétées, voire supplanter par des approches projectives telles que celles que propose le TSEA, permettant au psychologue clinicien d’exercer son art de l’interprétation. 8. Identification des émotions des personnages La plupart des planches du TSEA montrent des personnages dont l’état affectif est ambigu. C’est là un des intérêts de ce test projectif. L’enfant est invité à projeter, voire associer, sur ce que le personnage présenté ressent. Parfois, l’enfant ne dispose pas des mots nécessaires à la catégorisation précise de l’état émotionnel du personnage sur lequel il projette. Parfois, aussi, dans le cadre de la passation avec des jeunes sourds, le niveau de compréhension en langue des signes, limite sa perception de la réponse du sujet. La grille des émotions présentée ci-dessous permet de dépasser ces obstacles en fournissant un instrument de présentation des émotions. Il suffit à l’enfant de pointer le visage qui lui semble plus proche de l’état émotionnel du personnage. ■6 neutre ironique méchant Surprise content colère 9.Variabilité à l’intérieur d’un échantillon TSEA est un test projectif destiné à susciter des réponses du sujet permettant l’exploration de ses vécus et de ses représentations mentales concernant différents thèmes. Les réponses sont donc qualitatives et extrêmement variées. Par exemple dans le tableau 1. ci-dessous sont présentés les résultats d’un groupe clinique issu de la file active d’une consultation standard de CMP en pédopsychiatrie. Les quatorze enfants ont entre 6 et 12 ans (10 garçons, 4 filles). Les profils cliniques sont divers. Sur ce groupe, les réponses h prédominent légèrement les réponses i. Les réponses ec sont plus rares. Il n’y a pas de relations directes, pathognomoniques, évidentes entre les profils cliniques et les profils de réponses. C’est dans l’ordre des choses car le TSEA n’est pas un test de diagnostic clinique mais d’évaluation des représentations et des vécus de socialisation. De façon générale, les résultats d’un sujet doivent être interprétés en regard de son profil de réponses en référence à un type idéal de socialisation où l’ensemble des réponses serait de type intégration. Tableau D. Résultats bruts d’un groupe de 14 sujets pris dans la file active d’un centre médico-psychologique appartenant à un secteur de pédopsychiatrie parisien. profil clinique P1 P2 P3 P4 P5 P6 P7 P8 P9 P10 1 âge sexe 6 1 CMP H H EC H Ha EC I Ha I I 2 6 1 Enurétique H I H H Ic Ic Ha H H H Ic 3 7 0 Anxiété I I H H Ic H I I I H Ia 4 7 1 CMP EC EC H H I H H H H H Ic 5 7 1 Anxiété EC I Ia H H H H H EC Ecc 6 8 0 CMP I I H H Ic I I EC I H 7 8 0 CMP I H I H Hc H H I H I 8 9 1 CMP EC I Ha H I H Hc EC H H 9 9 1 Épilepsie 10 9 1 anxiété 11 10 1 12 10 13 14 P11 P12 i h ec Hc 3 6 3 I 5 7 0 I 8 7 0 I 3 7 2 EC EC 2 5 5 I I 8 3 1 I I 6 6 0 Ha H 2 8 2 EC H H H I H I H H H Ia EC H 3 8 1 EC I EC I Ic EC EC H I Ia Ia I 7 1 4 retard mental H H H H H H H H I H I H 2 10 0 0 précoce H I Ia H Ic H I Ha I H Ia Ia 7 5 0 10 1 CMP I I I I I I H I I H I EC 9 2 1 12 1 CMP I H Ic I Ic I H I I I Ic EC 9 2 1 x=5 x=6 x=1 =3 =3 =2 © ECPA. La photocopie non autorisée est un délit. 10. Différences de réponses entre les planches Les différentes planches du TSEA ne présentent pas la même probabilité de réponses entre les types i, h, et ec. Même si en théorie, la réponse i est attendue pour un sujet aux capacités idéales d’intégration de la socialisation pour toutes les planches, les données montrent que certaines planches appellent plus souvent que d’autres un type de réponse. Par exemple, la planche P2 (un enfant en train de lire) est très fréquemment de type i (Cf. Tableau E.) Mais cela peut varier selon les configurations cliniques. Le Tableau F. montre des répartitions pour des enfants sourds libanais. Tableau E. Résultats en pourcentage sur 19 enfants et adolescents entendants (France) File active d’un CMP N = 19 i h ec P1 P2 53 74 26 21 21 5 P3 42 42 16 P4 42 16 42 P5 79 21 0 P6 47 37 16 P7 42 58 0 P8 42 0 16 P9 53 32 11 P10 42 42 11 P11 74 11 11 P12 58 16 21 7■ Tableau F. Résultats en nombre de réponses d’un groupe de 23 jeunes sourds profonds et sévères en institution spécialisée (Liban) dont les âges couvrent le domaine d’utilisation du TSEA (6 – 16 ans, 9 filles, 12 garçons) N=23 i h ec P1 26 65 9 P2 26 70 4 P3 4 83 13 P4 13 83 4 P5 13 78 9 P6 0 87 13 P7 4 83 13 P8 13 78 9 P9 35 43 22 P10 17 70 13 P11 17 70 13 P12 9 78 13 11. Étude clinique spécifique Le TSEA peut être utilisé dans des études spécifiques de comparaison entre groupes. C’est le cas, par exemple, pour l’étude longitudinale sur l’évolution des enfants sourds implantés réalisée par le CTNERHI. Une sélection de planches a été proposée à un groupe de 32 enfants et adolescents sourds représentatifs de la population des enfants et adolescents sourds de France et ont été comparés avec un groupe de 13 enfants sourds non implantés. La comparaison doit tenir compte de la taille des effectifs et de l’homogénéité des groupes. Les résultats sont présentés sur les Tableaux G et H et montrent une homogénéité des résultats entre les groupes. Tableau G. Distribution des réponses entre les planches dans un groupe d’étude. Sujets implantés (n = 32) représentatif des enfants implantés en France (CTNERHI). La planche 7 a eu une réponse manquante chez un sujet(i = intégration, h – inhibition, ec = évitement conflit) N= 32 i h ec P1 11 18 3 P2 27 4 1 P4 17 15 0 P11 16 13 3 P12 16 15 1 P14 18 11 3 P18 16 10 5 Somme 121 86 16 % 54 38 7 En nombre de réponses N=32 i h ec P1 34 56 9 P2 84 13 3 P4 53 47 0 P11 50 41 9 P12 50 47 3 P15 56 34 9 P18 47 31 16 En pourcentage sur l’ensemble des 32 sujets Tableau H. En pourcentage sur l’ensemble des 13 sujets. Distribution des réponses entre les planches dans un groupe d’étude. Sujets implantés (n = 132) représentatif des enfants implantés en France (CTNERHI N= 13 i h ec P1 6 5 1 P2 10 2 1 P4 8 5 0 P11 9 4 0 P12 6 6 1 P15 4 9 0 P18 7 6 0 Somme 50 37 3 En nombre de réponses N= 13 i h ec ■8 P1 46 38 8 P2 77 15 8 P4 62 38 0 P11 69 31 0 P12 46 46 8 P15 31 69 0 P18 54 46 0 % 55 41 3 12. Établissement d’une typologie A l’intérieur d’un groupe, la mesure du nombre de réponses (i, h, et ec) pour chaque sujet permet de distinguer plusieurs profils de sujets selon leur positionnement vis-à-vis de la moyenne et de l’écart type à la moyenne des réponses pour chaque catégorie de cotation. Par exemple, pour le groupe de 32 sujets sourds de l’étude du CTNERHI, nous pouvons ainsi définir 5 groupes bien distincts (cf. Tableau I.). Tableau I. Répartition des sujets de l’étude CTNERHI en cinq groupes selon leurs résultats Nombre de sujets sur N = 32 En % Groupe 1 Groupe 2 Groupe 3 Groupe 4 Groupe 5 Intégration i i>h h>i Inhibition h Conflit ec > écart type < écart type < écart type > écart-type > écart-type 4 12 4 6 6 12 37 12 19 19 © ECPA. La photocopie non autorisée est un délit. Les deux premiers groupes (16 sujets soit 50 %) comportent des sujets chez qui il n’y a pas de difficulté manifeste d’intégration des représentations sociales. On peut en inférer que ces résultats sont corrélés à une bonne intégration sociale réelle. Ces sujets seraient donc bien positionnés à l’intérieur de la structure familiale, bien intégrés dans les structures scolaires, capables d’une analyse des situations sociales vécues avec les autres enfants et sans appréhension du monde social adulte. Les deux groupes suivants (10 sujets – 32 %) comportent à l’inverse des sujets chez qui la rencontre avec des représentations de situations sociales ont déclenché des perturbations se manifestant par des réponses incomplètes (inhibition). On infère de ces résultats que ces sujets présentent des difficultés réelles dans les différentes situations de socialisation évoquées par les planches. Toutefois, ces difficultés peuvent être limitées à certaines situations sociales car ces sujets présentent aussi des réponses intégrées devant d’autres situations. Enfin, le groupe 5 (6 sujets – 19 %) comprend des sujets ayant manifesté des conflits et évitements nets, donc des perturbations de grande ampleur, devant au moins une planche. On infère de ce résultat que ces sujets présentent des difficultés importantes de socialisation. ____________ 9■