Revue Soldats de Montagne n° 5 - Fédération des Soldats de
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Revue Soldats de Montagne n° 5 - Fédération des Soldats de
Exercice général DOSSE P. 20 Contrôle opérationnel des commandos montagne Visite du ministre de la Défense P. 22 Lancement du programme SCORPION Histoire : Héros de la Grande guerre P. 57 12 figures des troupes de montagne Soldats de montagne - Janvier 2015 N° 5 - Janvier 2015 Sommaire 04 - Editoriaux 04 - Général (2S) Klein - FRESM 05 - Général Bizeul - COMBIM 06 - L’actualité en bref 18 - Les temps forts 18 20 22 23 23 - État-major franco/italien Les GCM dans les Pyrénées Visite du ministre de la Défense Exercice Choucas Exercice Bartavelle 24 - Vie de la brigade Focus sur la vie des corps, des unités et des centres de soutien 52 - Expertise montagne 57 - Les figures alpines de 14-18 67 - Musée 80 - Culture 68 - Associations 81 - Agenda 68 - FRESM 69 - Entraide Montagne 70 - Amicale du 7e BCA Ile de France 71 - Amicale du 7e BCA 72 - Amicale du 22e BCA 74 - Association du Maquis de l’Oisans 76 - Amicale de l’EMHM 78 - Prix « Soldat de montagne » 79 - Mont-Jalla 82 - Bernard Soldats de Montagne - N°5 Dépôt légal : Janvier 2015 - ISSN 2266-3428 Responsable de la publication : GAL (2S) Michel Klein - FRESM - Hôtel des Troupes de Montagne - 5, place de Verdun - 38000 Grenoble. Crédits photos : © Armée de Terre, 27BIM, FRESM, GSBdD GVC, ECPAD, Agence Zoom, Thomas Trophime, Jean-Raphël Drahi, Cch Yann Debadts, Cch1 Marina Farel. Impression et brochage SEPEC France FEDERATION POUR LE RAYONNEMENT ET L’ENTRAIDE DES SOLDATS DE MONTAGNE / FRESM NOM ......................................................................................................................... RESSORTISSANT DE L’OFFICE NATIONAL DES ANCIENS COMBATTANTS PRENOM ................................................................................................................. (ONAC) OUI N° de la carte d’ancien combattant : ....................................................................... - Verse ma cotisation au titre de membre ACTIF ADRESSE .................................................................................................................. Soit : ..................................................................................................................................... - Fait un don de ..................... € au titre de membre BIENFAITEUR CODE POSTAL ....................... VILLE .................................................................. TEL .......................................................... FAX ...................................................... 20€ Délivrance d’un reçu fiscal Règlement par chèque à l’ordre de la FRESM (Fédération Soldats de Montagne) – Hôtel des Troupes de Montagne – 5, place de Verdun MOBILE .......................................................... – 38000 GRENOBLE COURRIEL ............................................................................................................... Je déclare, après avoir pris connaissance des statuts, solliciter mon ASSOCIATION ....................................................................................................... INDIVIDUEL OUI NON adhésion comme membre. Soldats de montagne - Janvier 2015 Adhésion ANNEE DE NAISSANCE .................................................................................... NON Je m’engage à respecter ces règles et à payer la cotisation annuelle qui s’élève à 15 €. J’ACCEPTE que des photos de ma personne prises dans le cadre des activités de la Fédération puissent être publiées sur le site Internet et dans le bulletin de liaison. JE SUIS INFORMÉ que les informations personnelles recueillies font l’objet d’un traitement informatique et sont destinées au secrétariat de la Fédération. En application de l’article 34 de la loi du 6 janvier 1978, je suis informé que je bénéficie d’un droit d’accès et de rectification aux informations qui me concernent. Si je souhaite exercer ce droit et obtenir communication des informations me concernant, je peux m’adresser au secrétariat de la Fédération. 3 L es évocations des combats de la Grande Guerre des unités de montagne nous montrent que la France a toujours été une école de volonté, de courage et d’abnégation. Ainsi, ce qui exprime avant tout l’unité de la famille des soldats de montagne, c’est l’âme commune forgée par un long passé de gloires et de victoires d’où résulte une certaine conception de l’homme cherchant toujours à se dépasser ; en effet, « la montagne déprime les faibles, exalte les forts ». Les soldats de montagne d’aujourd’hui sont à l’image de leurs anciens de 1914-1918 ; ainsi, ceux du GTIA « Acier », ceux du GTIA « de Boissieu » ont montré, en 2014, respectivement au Mali et en République Centrafricaine leurs immenses qualités militaires ; ils ont admirablement œuvré pour offrir à ces deux pays en crise les conditions opérationnelles, humaines et sociales qui peuvent conduire à la paix. 4 En ce début d’année, je voudrai adresser à tous les cadres et soldats de montagne de la 27, à tous nos anciens, à tous nos amis qui soutiennent la famille « montagne », tous mes vœux de réussite, tous mes vœux de bonheur pour 2015. J’ai aussi une pensée particulière pour toutes les familles des cadres et engagés notamment pour celles qui ont perdu au combat ou en montagne un être cher, une pensée aussi pour nos camarades qui souffrent quotidiennement dans leur chair. Je souhaite à ceux qui vont être projetés sur des théâtres extérieurs mes vœux de victoires opérationnelles. Que 2015 apporte beaucoup de succès à la famille des soldats de montagne ! La victoire de ces trois générations de soldat de montagne fut celle de leur foi en leur Patrie, celle de la recherche de la Liberté, celle de la réussite de la mission. Il est certain que, ceux qui ont fait la grandeur de notre pays comme les poilus de la Grande Guerre, ont été souvent habités par l’inquiétude, par le découragement, par la déception. Mais ils ont su vaincre par leur courage et leur ténacité. Que cela soit en mission opérationnelle ou lors de la vie courante, sachons espérer, nous saurons vaincre. Général de division (2S) Michel Klein Soldats de montagne de la 27e brigade d’infanterie de montagne, vous êtes les petits-fils ou arrière petits-fils de ces hommes qui ont fait l’admiration du monde. Vous êtes de la même trempe ! Vous prouvez que notre jeunesse est capable du même courage, des mêmes sacrifices que celle de leurs ainés. Nous, les anciens, nous sommes fiers des combattants de la brigade de montagne. président de la FRESM Editorial du général Hervé Bizeul L a brigade a vécu une année 2014 exceptionnelle, marquée par des projections emblématiques en Afrique et sur tous les théâtres où est déployée l’armée française. Chaque unité a fait honneur aux troupes de montagne et s’est engagée avec l’enthousiasme, le professionnalisme et l’humilité qui caractérisent les soldats de montagne. Vos succès sont le reflet d’une solide expérience acquise au fil des années, mais également d’une remise en question permanente et d’un aguerrissement continu en montagne. Les quatre groupements tactiques interarmes (GTIA) projetés ont déploré peu de pertes. On le doit à une certaine chance, mais surtout à cet entraînement poussé qui est le nôtre depuis de nombreuses années. On le doit aussi à la qualité de chacune et de chacun dans l’exercice du métier ; aux chefs qui ont bien commandé leurs unités ; aux artilleurs, sapeurs légionnaires, cavaliers et chasseurs qui ont fait preuve de compétence, de courage et de lucidité au combat. Nous nous tournons depuis cet automne vers d’autres aventures. Elles nous verrons cet hiver repartir en montagne, notre milieu de prédilection. Les exercices vont également s’enchaîner pour nous mener au contrôle de la brigade en février aux côtés de nos amis italiens de la TAURINENSE. Il s’agit, vous le savez, de mettre sur pied un état-major non permanent de brigade, commun à nos deux brigades. Après nous être entraînés en Italie au mois de novembre dans le cadre de l’exercice « Transalpine Bond », nous serons de nouveau ensemble en février à Mailly lors de l’exercice « Transalpine Bridge », pour valider cet état-major commun. Ce sera ensuite l’enchaînement des exercices de tir CERCES au Grand Champ de Tir des Alpes (GCTA) et la manœuvre DIADEM. Le printemps sera alors là et nous aurons l’occasion, les 19 et 20 mai, de nous retrouver dans les Vosges autour de nos anciens et de la FRESM pour célébrer le centenaire des combats des Vosges en 1914 et 1915. Ce sont ces combats terribles qui ont bâti la réputation des troupes de montagne. En couvrant l’armée française face à l’Est, les Alpins ont permis en septembre 1914 au Maréchal Joffre de mener la contre-offensive de la Marne. Sur le plan des opérations, la Brigade déploiera dès février 2015 un GTIA armé par le 7e bataillon de chasseurs alpins (BCA) avec le renfort d’un peloton du 4 e régiment de chasseurs (RCh) en République Centrafricaine (RCA). De son côté, le 13e BCA projettera sa 3e compagnie en Nouvelle Calédonie. Puis la brigade prendra l’alerte Guépard, qui est une autre forme de projection. Le 27e BCA assumera cette alerte au printemps, puis le 13e BCA au cours de l’été. Le 93e RAM, le 4e RCh et le 2e régiment étranger de génie (REG) armeront leurs modules pendant les six mois de l’alerte, d’avril à septembre. D’autres projections se succéderont à compter de l’été prochain à Djibouti, en Guyane, et au Liban. Nous les évoquerons dans un prochain numéro. Comme les années précédentes, l’année 2015 sera ainsi dense et animée. Je vous souhaite de la vivre pleinement. Que les fêtes de fin d’année soient pour vous tous un beau moment de joie familiale et d’amitié partagée. Ce sont mes vœux pour 2015. Je termine cet éditorial en saluant la mémoire de notre camarade le sergentchef Jean-Christophe Pagazzi qui s’est tué en montagne le 8 décembre dernier. Appartenant à l’antenne du Centre Médical des Armées (CMA) attachée au 13e BCA, il était unanimement apprécié au sein du quartier Roc Noir. Il a malheureusement chuté lors d’une course à la Dent du Corbeau, dans le massif de la Maurienne. C’était un soldat de montagne. Honneur à lui. Général Hervé Bizeul commandant la 27e brigade d’infanterie de montagne Soldats de montagne - Janvier 2015 « La victoire va toujours à ceux qui la méritent par leur grande force de volonté et d’intelligence » Maréchal Foch. Dans le cadre d’un lien intergénérationnel, nous voulons, en cette année 2015, nous souvenir et rendre hommage : - dans le massif des Vosges, aux soldats de montagne de 1915, héros de l’Hartmannwillerkopf, du Sudelkopf, du Linge, de Hilsenfirst, de l’Hirtzstein, de Metzeral, du Schnepfenried, du Donon, de Saint Dié… - dans nos vallées alpines, aux soldats de montagne de 1945 qui, issus des mouvements de résistance ou des unités de la 1re Armée, ont repoussé les forces allemandes à la Pointe de Belleface, au Roc Noir, au Mont Froid, au col de Larche, dans le massif de l’Authion ; - à Grenoble, aux soldats de montagne de 1995, qui ont montré leur force et leurs compétences opérationnelles au Mont Igman. EDITORIAL Editorial du général (2S) Michel Klein 5 GAM : sur la trace de l’UTMB Une équipe du GAM a organisé un raid sur l’itinéraire de l’UTMB du 10 au 13 juin 2014. Ce raid se déroule en quatre étapes pour un dénivelé cumulé de 9600m sur 168 km. La première étape compte 1450 m de dénivelé pour une projection de 31 km au départ du lac des Gaillands dans la région de Chamonix et une arrivée au refuge du Nant Borant. L’étape 2 compte 2850 m de dénivelé pour 47 km de projection avec une arrivée à Courmayeur. L’étape 3 propose un parcours à 2550 m de dénivelé et 45 km avec une arrivée à Champex. La dernière étape réserve une projection de 43 km pour un dénivelé de 2550 m avec pour finir la boucle, un retour sur Chamonix. Nos quatre coureurs ont pu confirmer que ce trail est un défi sportif qui nécessite certaines aptitudes physiques et morales telles que le goût de l’effort, la volonté, la persévérance et le dépassement de soi. Et c’est sans blessures et avec un moral au beau fixe que l’Adc Doumen, le Sch Dobert, le Cch Guichard, le Cch Henaff et le Cch Ponsot rentrent à Modane gonflés à bloc pour accueillir un nouveau stage d’aguerrissement. Section appui mortier 120 mm en Nouvelle-Calédonie Un détachement d’accompagnement autorité, sous les ordres de l’Adj B. a assuré durant 7 mois la protection du général Lion dans le cadre de la mission EUFOR RCA. Cette mission inédite pour la 27e CCTM au contact de hautes autorités nationales et étrangères, a permis d’acquérir de nouveaux savoir-faire en matière d’escorte à pied ou en véhicule, ainsi que dans l’utilisation d’armes diverses. 6 Le caporal-chef Marion Poitevin se dévoile ! Vendredi 27 juin, le caporal-chef Marion Poitevin se dévoile lors d’une conférence organisée en son honneur par le Club alpin français de Chamonix. Le public est là. Son témoignage « d’alpiniste féminine dans un milieu masculin, de surcroît militaire » apporte une vision d’ouverture sur deux milieux réputés très fermés. Son parcours est atypique. En 2008, elle est la première femme à pousser la porte étroite du Groupe militaire de haute montagne (GMHM) munie de son expérience acquise au sein de l’équipe nationale de filles alpinistes. En 2012, elle quitte le GMHM pour intégrer la Direction des stages (DDS) de l’EMHM comme instructeur. Enfin, depuis cet été, Marion fait partie de la promotion de guides de haute montagne 2014. Depuis le mois d’avril 2014, le groupement commando de montagne du 27 arme les missions IMEX, « immédiate extraction », de la bande sahélosaharienne (Mali) et de Centrafrique. Ces missions consistent à protéger en vol les hélicoptères de combat avec possible extraction de personnel ou de blessés au sol. Cette mission prend toute sa dimension lorsque l’équipe des six commandos du 27 doit, en totale autonomie, sécuriser des évacuations sanitaires et extraire un pilote de mirage 2000 en « réel réel ». Et pour rester toujours au plus haut niveau, ces commandos s’entrainent quotidiennement au tir, au drill des procédures et aux techniques d’aérocordage (corde lisse/grappe/rappel). Mission inédite pour la 27e CCTM …L’actualité en bref Du 23 juin au 20 novembre 2014, une section d’appui mortier de la batterie Vercors du 93e RAM est sur « le caillou ». La première semaine à Nouméa a été dense avec des longues journées de travail, mais le temps passe très vite, pour une section toujours occupée ! La section est partie pendant une semaine partager la vie d’une tribu. Le mois d’août se clôture avec l’exercice « Croix du sud » et une participation remarquée au semimarathon de Nouméa ! Le 511e RT au Marathon du Mont Blanc Commémoration des combats du Roc Noir Vendredi 27 juillet 2014, coup d’envoi du Marathon du Mont Blanc qui durera 2 jours. Le CSA Trail du 511e RT participe aux épreuves. Six courses sont organisées (80 km - 42 km - 21 km - 10 km et « km vertical »), dont trois sont support des championnats du monde 2014 de trail (80 km - 42 km et km vertical). Le Cne Clarinard (ER) court sur le 10 km (350 m de D+). Dans le groupe de tête, il est victime d’une erreur d’aiguillage sur son parcours et ne peut plus exprimer tout son potentiel. L’Adc Goguely (ET6) court le 42 km (2500 m de D+). Il termine en 5h13 à la 370e place sur 2500 et se classe 14e de sa catégorie. Le Mch Petin (ECL), court le 42 km (2500 m de D+). Il termine en 4h06 à la 63e place et se classe 20e français de ce championnat du monde. L’épreuve du 42 km est remportée par la star internationale espagnole Kilian Jornet en 3h24. Une soixantaine de personnes se sont rassemblés, le 5 juillet au matin, au sommet du Roc Noir, pour commémorer les combats qui s’y sont déroulés durant l’hiver 1944/45. Ce sommet était un point clé pour ouvrir la porte vers l’Italie. C’est pour cela qu’il était solidement tenu par l’élite des troupes allemandes et italiennes. Le 31 mars 1945 le sommet est enfin prit après plusieurs jours de combat et 9 assauts consécutifs. Mais ce fait d’arme a un gout amer, le 13 perd 40 hommes et une soixantaine sont blessés pour réussir à chasser les Allemands de ce piton rocheux. Les petits nouveaux C’est terminé pour la 76e section d’éclaireurs de montagne (SEM) de l’EMHM ! 24 obtiennent le brevet de qualification des troupes de montagne et 24 sont brevetés moniteurs des techniques commando. «Je vous rappelle, même si cela vous a déjà été maintes fois dit, à quel point vous tous êtes importants pour la 27e BIM. Vous en constituez plus que la cheville ouvrière : la véritable colonne vertébrale. Vous en constituez l’âme, la mémoire, l’expérience, en bref, l’architecture et le cœur. Vous êtes la 27e BIM de demain, les troupes de montagne de l’avenir », spécifie le lieutenant-colonel Jacqmin lors des résultats de promotion du 31 juillet dernier. Ils rejoignent maintenant leurs corps après avoir rendu un dernier hommage à leur parrain de promotion, le major Franck Bouzet, le 7 août, lors de leur ascension au Mont-Blanc. Les engagés volontaires sous-officiers de la SEM 77 sont incorporés le 6 octobre à Chamonix. De nouveaux visages, que verra mûrir l’école au fil des mois. Soldats de montagne - Janvier 2015 Les commandos du 27 autonomes au Mali et en Centrafrique BRÈVES L’actualité en bref… 7 BRÈVES L’actualité en bref… …L’actualité en bref Une semaine pour s’immerger dans le monde militaire Le 7e RMAT pour première étape... Le 7e RMAT rend les honneurs au MINDEF Du 18 au 22 août, 42 stagiaires suivent une préparation militaire découverte au 4e RCh pour s’immerger dans le monde militaire. Encadrés par du personnel des 4e et 5e escadrons, ces jeunes hommes et femmes ont un emploi du temps particulièrement dense. Ils se testent et se dépassent physiquement et moralement. Au programme : initiation à la vie en campagne, maniement du FAMAS, marche en ordre serré, parcours d’obstacles, technique de combat à mains nues (TIOR), escalade, mais aussi présentation des métiers de l’armée de Terre. Si beaucoup goûtent aux joies des ampoules et des petits bobos en tous genres, tous repartent avec une expérience dont ils peuvent être fiers et une idée claire de la vie de soldat et du métier des armes. Le 27 août 2014, onze cadres du 2 REG accompagnés du chef de corps, le colonel Reussner, ont gravi le mont Ventoux. Cette sortie est une composante de l’intégration des lieutenants nouvellement affectés et des sergents promus dans l’année. Au point culminant de la marche, le chef de corps leur a remis leurs galons blancs, symbole des troupes de montagne. Accompagnés par le chef de corps et le chef du bureau montagne, le commandant Schweitzer, les jeunes cadres ont été d’emblée placés entre de bonnes mains pour leur initiation. e Jeunes incorporés… et déjà aéroportés ! A peine sortie de sa formation initiale fin août 2014, la jeune section « André Wolff » participe à un exercice aéroporté d’ampleur. Insérés à la section transmission, les jeunes soldats de montagne ont pour mission de déployer un relais au profit du bataillon et d’en assurer la sécurité sur un point haut de la montagne du Semnoz. Cet exercice de contre-insurrection achève avec brio la formation initiale délivrée aux jeunes recrues pendant six mois au cœur de la spécialité infanterie. Intégrée aujourd’hui à la 2e compagnie du 27e BCA, la section « André Wolff » continue son apprentissage dans le but de faire des ses hommes des soldats de montagne dignes de ce nom. 8 Le brigadier-chef Bellia décoré par le CEMAT Le 28 août 2014, dans la cour des Invalides, le Bch Denis Bellia du 7 e RMAT a été décoré de la Croix de la Valeur Militaire avec étoile de bronze par le général d’armée Ract-Madou. Soldat maintenancier engagé dans l’opération SERVAL, il s’est particulièrement illustré en intervenant auprès d’un camarade gravement blessé par l’explosion d’une mine qui a détruit un véhicule de la patrouille. L’auxiliaire sanitaire étant lui-même blessé, il a dû effectuer plusieurs actes de secourisme au combat en posant des garrots et en assistant le médecin, notamment lors d’une trachéotomie. Chaque année au mois de septembre, les divisions d’applications des écoles militaires de Bourges organisent un camp de cohésion. Pour la troisième fois consécutive, le 7e RMAT accueille les jeunes lieutenants dans l’ancien fort de Vancia situé au nord de Lyon. Plusieurs activités sont mises en place, telles qu’un parcours d’évasion dans les douves et les souterrains du fort, un atelier de combat au corps à corps, un atelier secourisme ainsi qu’un parcours airsoft. La présence du général de division Moinard, commandant les EMB, souligne toute l’importance que représente ce stage de rentrée pour les jeunes lieutenants. Montée du Ventoux La traditionnelle randonnée cycliste du col des Tempêtes, organisée par le 2e REG, s’est déroulée sous le soleil radieux du jeudi 4 septembre 2014. Pas loin de 200 cyclistes se sont élancés depuis le quartier Maréchal Koenig, d’où l’on peut apercevoir le sommet du « Géant de Provence » derrière le colonel adjoint au général commandant la Légion étrangère, le colonel Mercury, et le chef de corps du 2e REG, le colonel Reussner. C’est finalement au prix d’une heure et neuf minutes de lutte intensive que le premier coureur est arrivé, à 1912 m d’altitude. Avant d’entamer un barbecue de cohésion dans la bonne humeur au quartier Maréchal Koenig, le chef de corps a souligné le succès de cette édition 2014 et témoigné son admiration devant les efforts accomplis par chacun. On souligne cette année la participation de la 27e BIM et de la plupart des régiments de la Légion. Le 3 septembre 1944, Lyon était libérée par le général Brosset, commandant la 1re division de la France libre. A l’occasion des 70 ans de cette libération, une cérémonie de commémoration s’est déroulée en présence du ministre de la Défense le 3 septembre 2014. Un détachement du 7e RMAT composé du chef de corps, de l’étendard et sa garde, du chef du BMOI et deux sections d’honneur lui rend les honneurs à l’hôtel de ville. Un piquet d’honneur du régiment a également participé au dépôt de gerbe du ministre au monument du Veilleur de Pierre situé place Bellecour. Le parcours permanent d’orientation : l’essayer c’est l’adopter ! Depuis son inauguration officielle le 12 septembre 2014, le parcours permanent d’orientation conçu par le club sportif et artistique de l’École militaire de haute montagne et installé dans le bois du Bouchet par la communauté de communes de la vallée de Chamonix a déjà été parcouru par plus de 500 jeunes des écoles de Chamonix, des Houches, de Passy et de la section VTT du club des sports de Chamonix. Les professeurs EPS de la haute vallée de l’Arve l’ont adopté d’emblée et en font un usage sans modération. « Le PPO est un outil supplémentaire. Il nous permet d’organiser plus facilement des cycles d’entraînement en travaillant sur la vitesse. L’an prochain, un premier cycle de CO sera mis en place au collège. Son installation est vraiment un plus pour nous ! », confie Delphine Touranche, l’un des professeurs d’EPS, elle-même adepte de CO. A terme, d’autres parcours devraient se développer rapidement au sein de la communauté de communes. Affaire à suivre… Soldats de montagne - Janvier 2015 Esprit de cordée au mont Ventoux 9 Du 13 au 22 septembre 2014 s’est déroulée la 86e Foire de Savoie à Chambéry. Elle est dédiée cette année à la fabuleuse épopée de l’aviation, avec de nombreux intervenants et plusieurs animations : une ferme avec ses animaux, les producteurs de Savoie, un simulateur de chute libre, le sosie de Céline Dion… Comme chaque année, le miniparcours du combattant est proposé par le 13e BCA et très apprécié des enfants ! Pour l’occasion, un véhicule articulé chenillé (VAC) et un véhicule de l’avant blindé (VAB) sont aussi présentés au public. Durant ces quelques jours, les soldats de montagne se font encore mieux connaître grâce à la cellule recrutement du bataillon et des chasseurs de la 4e compagnie. Ce moment de partage, unanimement apprécié, permet d’échanger entre générations et de donner naissance, peut-être, à des vocations. Le CEHM aux couleurs italiennes Dans le cadre du plan de coopération francoitalien, le 13e BCA conduit un stage de chef d’équipe haute montagne (CEHM) au profit d’un détachement alpin italien du 9e reggimento alpini. Ce premier partenariat se déroule du 14 au 19 septembre 2014, dans la vallée de Chamonix. Le capitaine Donato Bonini et la trentaine d’alpini sous ses ordres profitent de l’expertise du bataillon Savoie en milieu montagneux. Au programme : escalade sur le site des Gaillands, via corda aux Mottets et sortie glaciaire à la Mer de Glace, où les Alpini franchissent un équipement de passage. Après quatre jours d’entraînement exigeant, le stage s’achève au sommet de l’Aiguille du Midi pour ce CEHM aux couleurs italiennes. 10 CASALPS : entraînement des FAC et aéronefs Du 13 au 27 septembre, 150 artilleurs du 93e RAM se sont exercés dans le Briançonnais. Un entraînement intensif baptisé CASALPS (Close Air Support in the ALPS). Les artilleurs de montagne ont été projetés en situation réelle sur les reliefs. Unique exercice européen, interalliés et interarmées, il a pour objectif de maintenir la qualification des équipes de contrôleurs aériens avancés (FAC : forward air controler). Quatre équipes étrangères (Pays-Bas, Allemagne, Italie, Grande-Bretagne) ont participé à cet exercice. Le général Bizeul au 7e BCA : visite de commandement Les spécialistes de l’infiltration à Serre-Ponçon Le groupe de plongeurs de combat du génie (PCG) du 2e REG s’est rendu au lac de Serre-Ponçon, près de Gap, du 15 au 26 septembre 2014, pour s’entraîner à la plongée dans le cadre des procédures du groupement commando montagne. Les PCG, groupe de la section renseignement et intervention opérationnelle (SRIO) du régiment, sont des spécialistes des techniques subaquatiques. Ils disposent d’un matériel et d’une technicité uniques. Les sacs, pesant quatre-vingt kilos, permettent aux équipiers commando de mener des missions d’une durée de 6 jours en complète autonomie. Le déplacement subaquatique avec un tel équipement est notamment une spécialité propre aux PCG du 2e REG. Ils revêtent ainsi un caractère unique de par leurs compétences de commandos de montagne. Les Alpins en exercice au Tadjikistan Le général Hervé Bizeul vient à la rencontre des chasseurs du 7e BCA le 15 septembre 2014, pour sa première visite de commandement. C’est l’occasion de découvrir le bataillon dans son environnement, deux ans après son transfert de Bourg-Saint-Maurice. La visite débute par la revue traditionnelle du piquet d’honneur, de la salle d’honneur et une présentation du bataillon par le chef de corps et les grands subordonnés. Le nouveau commandant de la 27e BIM visite ensuite les infrastructures et découvre le système FELIN. Il s’adresse à l’ensemble des militaires présents en soulignant l’enracinement du bataillon dans cette garnison et l’enthousiasme des chasseurs. « Le 7 est un très beau bataillon, j’ai une grande confiance. Vous avez de nombreux atouts, une histoire glorieuse et une perspective opérationnelle intéressante». Une visite qui permet au général Hervé Bizeul de revoir ce bataillon qu’il a commandé entre 2003 et 2005 en Tarentaise. Combat tactique et aguerrissement en montagne pour le 1er escadron Du 15 au 18 septembre, le 1er escadron du 4e RCh se rend au baraquement du Granon pour un camp combat en montagne en trois phases : une mission tactique type PROTERRE de 24h, des instructions techniques et tactiques, et enfin un rallye de synthèse niveau chef de trinôme. L’exercice commence. L’ordre initial est donné : reconnaissance des axes et mise en place d’un dispositif de surveillance pour interdire toute approche ennemie. Ce dernier est solide. Il repousse une infiltration à pied et une attaque en véhicule. Un débriefing précède l’instruction tactique (transmission, optique, TIOR) et valide les fondamentaux des techniques de montagne (nœuds, équipements de protection individuels et descente en rappel). L’exercice de montagne « Vercors-Romit » se déroule du 15 septembre au 12 octobre 2014 au Tadjikistan. Le détachement français, principalement composé de chasseurs de la 3e compagnie du 13e bataillon de chasseurs alpins, participe à cet exercice binational dans la vallée de MAGOB à une quarantaine de kilomètres au Nord-Est de Douchanbé. Durant un mois, les soldats de montagne s’entraînent en autonomie complète dans un environnement naturel hostile et nouveau pour la plupart d’entre eux. Ils peuvent également développer leurs capacités à instruire une unité étrangère non-francophone avec ses matériels de dotation, dans les domaines du combat en montagne et du combat en localité. L’investissement et le professionnalisme du détachement font de l’exercice « VercorsRomit 2014 » une réussite totale. Soldats de montagne - Janvier 2015 Le 13 à la Foire de Savoie BRÈVES …L’actualité en bref L’actualité en bref… 11 …L’actualité en bref Le drapeau des chasseurs à la garde du 27 Des Koweitis s’essayent à l’aguerrissement Samedi 20 septembre 2014, une délégation du 27e bataillon de chasseurs alpins armée principalement par la 1re compagnie Glières se rend à Vincennes à l’occasion du 169e anniversaire des combats de Sidi Brahim. A cette occasion, le 27e BCA reçoit la garde de l’unique Drapeau des chasseurs de la main du 16e bataillon de chasseurs de Bitche. Présidée par le général de corps d’armée Ribayrol, la cérémonie est l’occasion de rendre hommage aux combats du passé mais aussi du présent ,où la tenue bleue des chasseurs s’est particulièrement illustrée par le courage et l’ardeur de ceux qui la portent fièrement. Incorporés le 5 août 2014 au 93e régiment d’artillerie de montagne, 43 jeunes engagés volontaires de la 1re section de la 11e compagnie du CFIM27, commandés par l’Adc Monti, se sont vu remettre leur béret alpin le 19 septembre dernier. Après un mois et demi d’instruction dense, c’est au cours d’un séjour d’acculturation en montagne de quatre jours, dans le cadre bien alpin du massif du Dévoluy, que la section de l’Adc Monti a réalisé son effort majeur : « la marche à la tarte ». L’objectif est le sommet du pic de Bure (2709 m) après bivouac. La météo ne permettant pas de faire la cérémonie de remise de la célèbre « tarte » au sommet, elle se réalise à la descente, près de l’observatoire du Plateau de Bure (2564 m). La section s’est également initiée à d’autres activités montagne telles que l’escalade et le rappel. Leur formation d’adaptation montagne initiale, en préparation du BASM, leur permettront ensuite d’approfondir ces activités. Visite du général Bizeul à l’EMHM Le 22 septembre, l’EMHM fait connaissance avec son nouveau chef, le général de brigade Hervé Bizeul, commandant la 27e BIM. Après avoir assisté à la présentation de l’école faite par le lieutenantcolonel Hilaire Courau et les chefs de services, il rencontre les instructeurs de l’EMHM « C’est au cours de mes différents stages au sein de l’EMHM que j’ai appris à aimer la montagne et à la pratiquer. Il vous faut continuer à transmettre vos savoir-faire techniques mais aussi cet amour de cet environnement si particulier » explique-t-il. Concernant la richesse humaine et les problématiques liées à la localisation et à la spécificité de l’école, il conclut « j’ai rencontré aujourd’hui des personnels passionnés par leur mission et enthousiastes, surmontant les difficultés et regardant l’avenir avec confiance ». 12 Un trail du 7 solidaire Afin de marquer la rentrée du bataillon « de fer et d’acier » et de réunir l’ensemble des militaires présents pour une activité cohésion, un trail est organisé le lundi 22 septembre sur la commune de Varces. Dénommée le trail du « 7 », cette activité est aussi l’occasion d’avoir une pensée pour nos camarades en opération extérieure sur le territoire africain, que ce soit en République de Centrafrique ou à Djibouti. Toute l’organisation de l’événement se décline autour de ce chiffre symbolique : 7 km, près de 777 mètres de dénivelé, avec les militaires du 7… pour se rendre jusqu’au plateau de Peuil dans le Vercors. Du 22 au 26 septembre 2014, un groupe de stagiaires encadrés par la COFFRAS profitent d’un séjour au GAM, sous la responsabilité du Sch de Closmadeuc et du Cch Reau. Dès le premier jour, le niveau de chacun est évalué sur une via ferrata. Puis le stage se poursuit avec deux jours de randonnée en altitude. Les sacs sont très lourds, trop pour certains. La section avance doucement mais sûrement vers le refuge de l’Orgère. Le lendemain, il faut atteindre le col de Chavière. Après quelques heures de marche, les 900 m de dénivelé sont engloutis, non sans mal, mais, toujours dans la bonne humeur qui caractérise les stagiaires. Au moment de monter les tentes en contrebas du refuge, un violent orage éclate. La pluie tombe dru. Malgré ces conditions difficiles, les tentes sont érigées… l’eau est déjà infiltrée dans chacune d’elles. La nuit promet d’être pénible, mais chacun garde le sourire. Le soir le repas est pris au refuge dans une excellente ambiance. Le thé à la façon koweiti nous est servi par le cuisinier attitré de la section. Ce thé amer qui ressemble surtout à du café est partagé avec tout le monde, y compris les randonneurs venus dormir au refuge ! Le lendemain, le réveil est difficile. Certains n’ont pas fermé l’œil de la nuit. Nous nous élançons enfin vers le col de Chavière… Malgré la volonté de chacun d’y parvenir, la nuit et le poids des sacs ont raison des stagiaires. Nous nous arrêtons alors près du magnifique lac de la Partie. Les stagiaires sont ébahis devant le spectacle que nous offre le parc national de la Vanoise. Certains me disent que c’est le « paradis ». L’un d’eux ajoute que « c’est le plus dur et le plus beau jour de sa vie ». L’objectif est rempli. Un partenariat franco-allemand en Bavière C’est dans le cadre d’un partenariat francoallemand que la 2 e compagnie du 27e BCA se rend à Mittenwald, une petite ville reculée de la Bavière, du 23 septembre au 3 octobre 2014. La « Karwendel Kaserne » est un camp d’entraînement spécialisé au combat en montagne. Dans ce cadre idéal, les chasseurs alpins suivent une 1re semaine d’instruction dense avant de s’engager sur un raid de combat en montagne. Après trois jours d’infiltration, surmontant le poids du sac et l’effort physique, les chasseurs réalisent l’ascension du Zugspitz, point culminant du massif à 2965 m d’altitude. L’effort et le réconfort sont partagés entre les chasseurs du 27, qui feront « coutume » avec leurs partenaires allemands à quelques jours de l’Oktoberfest. Les commandos de montagne s’exfiltrent par les airs Du 29 septembre au 10 octobre, les commandos montagne du 4e RCh suivent une formation militaire de vol en parapente. L’objectif de ce stage est de les rendre totalement autonomes dans les airs lors des vols tactiques (exfiltration, renseignement…). Sous la responsabilité du Sch Matera et du Cch Marron, instructeurs militaires de parapente, les commandos acquièrent les savoir-faire techniques (maîtrise du matériel et des instruments de vol) et les connaissances théoriques pour piloter en toute sécurité (météorologie, mécanique de vol…). Le stage se conclut au sommet du Pic de Morgon, à 2324 m d’altitude, par la validation des brevets A et B. Une Sidi Brahim à Abidjan Le 27 septembre 2014, le 27e BCA commémore à Abidjan les combats de Sidi Brahim, en présence de ses deux emblèmes : le Drapeau des chasseurs et le fanion du 27. L’unique Drapeau des chasseurs parcourt donc 5000 km et rejoint le détachement du 27e BCA déployé sur l’opération Licorne en Côte d’Ivoire. Une prise d’armes nocturne est l’occasion de présenter à la communauté française d’Abidjan l’histoire des chasseurs et l’esprit de leur engagement dans l’opération Licorne. Soldats de montagne - Janvier 2015 « De Roc et de Feu » au sommet BRÈVES L’actualité en bref… 13 …L’actualité en bref L’escadron de reconnaissance et d’intervention veille sur Paris le 2e REG forme ses clairons Le vendredi 3 octobre a eu lieu la cérémonie annuelle de la Saint Gabriel à l’école des transmissions de Cesson-Sévigné. Rassemblant les drapeaux et fanions des différentes unités SIC des forces et de la DIRISI, ainsi que des écoles homologues allemande et anglaise, la cérémonie a été suivie d’une remise de prix récompensant les meilleurs stagiaires du cycle 2013-2014. Le sergent-chef Cabedoce (27CCTM), qui a terminé 1er national de sa formation de spécialité de 2e niveau dans la filière emploi du réseau de zone, s’est vu remettre son prix par le général Berne, adjoint de la zone de défense et de sécurité ouest,et ancien chef de corps du 27e BCA de 2001 à 2003. Visite de Commandement du CCPF au GAM Le GAM est pour emploi aux ordres du commandement des centres de préparation des forces. A ce titre, le général de division Eric Guyon effectue une visite de commandement les 6, 7 et 8 octobre 2014. A cette occasion, il rencontre le colonel Lancrenon, chef de corps du 13e BCA, puis lors d’un dîner organisé au cercle de Barby, une partie du personnel du GAM, encadrant à cette période une rotation au poste militaire du Bourget. Une visite qui renforce les liens entre le CCPF et le 13e BCA, auquel le GAM appartient pour administration. Cette visite se poursuit à Modane, où le général s’entretient avec le personnel du GAM au cours de tables rondes catégorielles et avec des stagiaires du 8e RPIMa. Elle s’achève sur la via-ferrata des Angelots, située sur le fort Victor Emmanuel. Mettant à profit les compétences toujours plus riches de ses légionnaires, le 2e REG forme ses clairons au quartier maréchal Kœnig durant quatre semaines, entre octobre et novembre 2014. Au programme, cours de solfège, d’histoire et traditions, et pratique de l’instrument. Le stage s’est effectué sous le contrôle du sergent-chef Regan, ancien membre de la Musique de la Légion étrangère (MLE). La formation est validée finalement par un responsable de la MLE qui effectue le déplacement depuis Aubagne. Une fois formés, les clairons du 2e REG s’entraînent régulièrement. « Jamais sur le plateau d’Albion voix pareille ne sortit d’une bouche et n’émut une oreille ». Formation équipier point haut 2014 Pour la troisième année consécutive, la 27e compagnie de commandement et de transmission de montagne (27e CCTM) a organisé la formation « Equipier Point Haut », propre à notre brigade. La mise en place de relais point haut est un savoirfaire fondamental pour les unités transmission des troupes de montagne. Les communications radio ont pour vocation de s’affranchir du relief et de mettre en exergue la devise de la section moyens spécifiques de la 27e CCTM : « Par-delà les cîmes ! ». Les deux semaines de stage, du 6 au 17 octobre 2014, ont permis de dispenser l’instruction théorique obligatoire et de la mettre en œuvre en armant tant des « points hauts lourds » que des « points hauts légers ». Championnats d’Europe de Sprint kart Les championnats d’Europe Sprint kart (engins à roues) de chiens de traîneau viennent de se dérouler du 21 au 23 novembre à Venek en Hongrie. L’Adc Pascal Gérard de l’état-major de la 27e brigade d’infanterie de montagne y participait comme à son habitude. La compétition était composée de 3 manches de 5,3 km, réalisées respectivement en 11 min 19 s, 11 min 01 s et 10 min 58 s. Le résultat final est un titre de champion d’Europe pour l’Adc Pascal Gérard, devant la Slovaquie et la République tchèque. Un grand bravo ! Cérémonie du 11 novembre au 93e RAM Le 11 novembre 2014, au Quartier de Reyniès de Varces, les artilleurs du 93e régiment d’artillerie de montagne ont célèbré le 96e anniversaire de l’Armistice du 11 novembre. Plus de 140 invités ont répondu à l’appel : des familles de militaires, les anciens du régiment et des élus locaux. Le 11 novembre est le jour de commémoration nationale pour tous les « morts pour la France ». Dans ce cadre, le 93e régiment d’artillerie de montagne a également des soldats décédés en opération. Lors de la cérémonie, une remise de décorations a eu lieu. Un officier, le commandant Guiguet, a été fait chevalier de l’Ordre national du mérite. Soldats de montagne - Janvier 2015 Journées portes ouvertes 2014 Les 4 et 5 octobre 2014, les troupes de montagne de Varces ont ouvert leurs portes au public. 2014 est l’occasion de renforcer le lien armée-nation en faisant connaître à la population les nouveaux matériels et équipements des Troupes de montagne implantées à Varces. 20 000 personnes sont venues découvrir cet univers particulier ! De nombreuses activités pour enfants ont également été proposées, telles qu’un parcours commando, de l’escalade, des baptêmes en hélicoptère ou en véhicule militaire de type VAC (véhicule de l’avant chenillé), VAB (véhicule de l’avant blindé) et PVP (petit véhicule protégé). Un « village montagne » accueillait les artisans locaux des massifs voisins, qui nous invitaient à découvrir leurs produits régionaux. 14 Exposition au profit des blessés et familles du 7e BCA Le jeudi 6 novembre 2014, à la mairie du 7e arrondissement de Paris, a lieu le vernissage de l’exposition de peinture « Au fil de l’eau » de notre marraine, la princesse Marie de Liechtenstein. De nombreuses autorités sont présentes pour l’occasion parmi lesquelles madame Rachida Dati, maire du 7e arrondissement, le général de division Wattecamps, ancien COMBIM, le colonel Catar, commandant le 7e BCA, et le colonel Didier, ancien chef de corps du 7. Les bénéfices des ventes sont destinés aux blessés et familles du 7e bataillon de chasseurs alpins. Du 1er au 14 octobre 2014, l’escadron de reconnaissance et d’intervention assure la mission Vigipirate à Paris. Les deux semaines de patrouille à travers les sites les plus stratégiques de la capitale permettent la neutralisation d’une vingtaine de colis suspects et de deux individus agressifs sous la tour Eiffel (avant qu’ils ne soient remis aux forces de police). L’escadron profite de son passage parisien pour rencontrer ses anciens en participant au ravivage de la flamme sous l’Arc de Triomphe. Saint-Gabriel 2014 BRÈVES L’actualité en bref… 15 Dans le cadre du Festival international des métiers de la montagne, le 13e BCA présente les spécificités du soldat de montagne du 20 au 23 novembre 2014. Savoyards, montagnards, professionnels de la montagne et touristes de passage viennent découvrir cette manifestation à l’esplanade de l’Europe à Chambéry. Démonstrations de chiens d’avalanche, mur d’escalade, colloques, artisans et piste de ski de fond en synthétique construite pour l’occasion enchantent la population. La cellule recrutement du bataillon Savoie n’est pas en reste, dès le premier jour de l’exposition, elle accueille de multiples visiteurs passionnés par la vie des chasseurs alpins. L’occasion pour le sergent Damien de la cellule recrutement d’expliquer la spécificité des Alpins aux visiteurs, et plus particulièrement aux jeunes intéressés par un métier de montagne. Acte de bravoure d’un soldat du 2e REG Le samedi 22 novembre 2014, dans le centreville d’Avignon, une jeune femme se fait agresser par un individu. Assistant à la scène, le caporal-chef Dulovic, du 2e régiment étranger de génie, intervient immédiatement. L’agresseur, adepte des sports de combat, s’en prend alors violemment au légionnaire. Le délinquant, connu des services de police, prend finalement la fuite et est interpellé quelques mètres plus loin. Rentré la veille de mission en Nouvelle-Calédonie, le caporal-chef Dulovic, par son courage, fait honneur à la 27e brigade d’infanterie de montagne et à son régiment. Il permet « l’arrestation et la mise sous écrou d’un individu multi-récidiviste et violent » et reçoit les félicitations de la direction départementale de la sécurité publique du Vaucluse (DDSPV). 16 COEX Montagne Le 25 novembre 2014, le 9e Comité exécutif de l’interdomaine montagne et grand froid s’est réuni à l’état-major de la 27e BIM. Depuis 2010, sous l’impulsion du CEMAT, l’ensemble des acteurs militaires de la montagne se réunit deux fois par an au sein de ce comité pour aborder toutes les problématiques de la montagne militaire : sécurité des activités, accidentologie, contenu des formations, aspects réglementerais, projets futurs, etc. De Chamonix (Ecole militaire de haute montagne) à la Corse (2e régiment étranger de parachutistes), en passant par les forces spéciales, les unités de soutien logistique ou combattantes, tous les soldats de montagne conjuguent leurs efforts afin de maintenir au plus haut niveau la capacité de l’armée française à combattre en montagne ou en milieu extrême. L’année à venir sera essentiellement consacrée à un travail de fond sur les documents de référence (règlements et directives) et au développement du paquetage spécifique aux soldats de montagne. Dans ce cadre, l’évolution du ski de montagne (et du matériel de randonnée : peaux, fixations, chaussures) fait l’objet d’un travail continu, en partenariat avec les plus grands fabricants de skis ou de matériel, et permettra aux chasseurs alpins de rester à la pointe, dans un domaine où ils ont été précurseurs au début du XXe siècle. L’année 2015 sera marquée par un exercice tactique de grande ampleur au mois de mars 2015, dans la région de Briançon. Pendant deux semaines, du Queyras jusqu’au Galibier, cette manœuvre sera l’occasion pour tous les soldats de montagne de s’exercer « grandeur nature » et de prouver leur efficacité dans ce milieu si exigeant ! Le 2e REG fête la Sainte Barbe C’est au son de la Musique de la Légion Etrangère (MLE), mercredi 3 décembre, que les légionnaires sapeurs de montagne du 2e REG ont fêté la Sainte Barbe au quartier Maréchal Kœnig, sous la direction du général de division Maurin, commandant la Légion étrangère. Plusieurs décorations et brevets ont été remis, notamment l’étoile d’éclaireur skieur du 2e REG, qui sanctionne une connaissance particulière du milieu de la montagne et un comportement exemplaire en altitude. Cette décoration marque la spécificité unique de ces légionnaires qui, sans obstacle et sans homme pour leur faire barrage, sont l’appui génie de la 27e brigade d’infanterie de montagne. Héritiers des traditions du génie Légion d’Indochine, les légionnaires du plateau d’Albion ont défilé sur la place d’armes en arborant les fanions des unités du Tonkin. A l’issue, les maires du plateau de Vaucluse ont remis à sept légionnaires leur décret de naturalisation. Moment solennel pour ces étrangers qui servent sous les armes de la France, et qui intègrent la nation avec fierté. …L’actualité en bref Adieux aux armes du général de division Druart In memoriam Ray Andrianarahinjaka Le jeudi 11 décembre, dans l’intimité de la famille des chasseurs alpins, au cœur du quartier Roc Noir, une cérémonie marque les adieux aux armes du général de division Druart. Pour l’occasion, le général d’armée Bosser, chef d’état-major de l’armée de Terre, souhaite officiellement rendre un hommage solennel à son exceptionnel dévouement. La cérémonie se déroule en présence du général Bizeul, commandant la 27e brigade d’infanterie de montagne, du colonel Lancrenon, chef de corps du 13e BCA et commandant des troupes, ainsi que de nombreuses autorités civiles et militaires. Le général de division Druart quitte l’institution après un parcours riche de 37 années passées au sein de l’armée de Terre, au service de la France. Authentique officier de montagne, au caractère volontaire, rigoureux, et fidèle au corps d’élite des troupes de montagne qu’il a rejoint en août 1981. Homme d’action, conjuguant un rare ensemble de qualités humaines et professionnelles, il prend le commandement de la 27e BIM en 2008. Dans la continuité d’une ascension parfaite, ses engagements opérationnels jalonnent avec succès chacun de ses postes. Il est le premier commandant de brigade interarmes à commander la zone centre à Kaboul, puis la Task Force Lafayette. Son parcours marqué par son sang-froid et sa puissance de travail s’achève symboliquement le jeudi 11 décembre au cœur de la place d’armes du 13e BCA, après une dernière année passée à la tête de l’état-major de force n°1 à Besançon. Lors de cette cérémonie, de nombreuses décorations ont été remises. Plusieurs chasseurs ont été décorés de la Croix de la Valeur militaire pour leurs faits d’armes exemplaires en Centrafrique au cœur de l’opération Sangaris. En outre, le Lcl Thomas Guérin, du 13e BCA, et le Lcl Xavier Férise, de l’EM27, ont été faits chevaliers dans l’Ordre national du Mérite. Cette matinée est aussi l’occasion pour le CEMAT de s’entretenir avec ses subordonnés : une table ronde avec les chefs de corps de la 27e BIM a ainsi permis d’échanger sur les futures orientations de l’armée de Terre. Le légionnaire de 1re classe Ray Andrianarahinjaka est décédé le samedi 6 septembre 2014, dans un accident de la route sur l’autoroute A4, à proximité de Paris. Agé de 28 ans, célibataire et sans enfant, il avait rejoint les rangs de la Légion étrangère il y a un peu plus de deux ans et quatre mois. Après une formation initiale au 4e régiment étranger de Castelnaudary, il est affecté au 2e régiment étranger de génie de Saint-Christol le 29 août 2012, où il montre de très bonnes qualités et une réelle volonté de progresser, réussissant tour à tour la formation de spécialité initiale (FSI) « combat et technique du génie », et la « qualification MINEX 1 ». Il obtient le brevet de skieur militaire et est élevé à la distinction de 1re classe le 1er mai 2013, avant de s’orienter vers une spécialité de la filière du soutien et d’être affecté au groupement de soutien de la base de défense (GSBdD) de Saint-Christol, où il occupe alors les fonctions de cuisinier. In memoriam Jean-Christophe Pagazzi Le sergent-chef Jean-Christophe Pagazzi est décédé accidentellement en montagne le lundi 8 décembre dans le Massif du Grand Arc, sur la commune de Notre-Dame-des-Millières, en Savoie. Agé de 33 ans, père de 2 enfants, le sergent-chef Jean-Christophe Pagazzi, engagé depuis l’âge de 21 ans, était un secrétaire administratif expérimenté au sein du 13e bataillon de chasseurs alpins où il gérait toute la partie administrative de l’antenne du centre médical des armées de Chambéry. Titulaire d’un titre de reconnaissance de la Nation, détenteur de la médaille d’or de la Défense nationale, de la médaille d’Outre-Mer et des médailles commémoratives de Bosnie-Herzégovine et d’Afghanistan, il avait pris part aux opérations Astrée en BosnieHerzégovine en 2005, Pamir en Afghanistan en 2011 et Sangaris en République centrafricaine en 2014. La Fédération pour le rayonnement et l’entraide des soldats de montagne et la 27e brigade d’infanterie de montagne s’associent à la douleur des familles des soldats de montagne morts au cours du deuxième semestre 2014. Soldats de montagne - Janvier 2015 Festival des métiers de la montagne BRÈVES L’actualité en bref… 17 ÉVÈNEMENT BRÈVES Les temps forts… Etat-major franco-italien Montée en puissance de l’état-major Franco-Italien L ‘état-major de la 27 est engagé dans la partie terminale du processus de certification de l’EtatMajor Non Permanent FrancoItalien (NSBNBC). Son second volet se déroulera à Mailly en février prochain aux côtés de la brigade alpine TAURINENSE commandée par le général PANIZZI. Lors du sommet annuel franco-italien de février 2009, les deux chefs d’Etat évoquent l’idée de renforcer la coopération militaire. Un projet de brigade franco-italienne est donc créé. En 2010, un agrément technique est signé entre les deux ministres de la Défense. Ce projet pourrait prendre la forme d’un EM non permanent capable de répondre à un besoin des deux pays, dans le cadre d’une intervention demandée par l’Union Européenne, l’OTAN ou l’ONU. Les brigades bénéficient en effet d’une proximité géographique, de savoir-faire spécifiques et d’expériences opérationnelles identiques. En mai 2012, lors de la réunion d’état-major à Rome, la formalisation de la structure de cet EM est arrêtée. Son concept d’emploi est diffusé en avril 2013. Il doit pouvoir effectuer une ouverture de théâtre par une opération d’entrée en premier. Sa structure est celle d’un PC de brigade type OTAN. Simultanément, les unités des deux brigades travaillent donc à se connaître et harmoniser leurs procédures. (Transalpine Bond). Le second sera dirigé par le GBR BIZEUL en France au Centre d’entraînement des PC, en février 2015 (Transalpine Bridge). L’objectif de cette certification est de valider la pleine capacité opérationnelle de la NSBNB. Pour la partie française, le défi est d’intégrer un bataillon étranger dans le système d’information et de commandement français – une première au sein de l’armée de Terre. La montée en puissance de la NSBNB s’est déroulée conformément à la programmation. Toutes les énergies de la brigade sont désormais tournées vers l’ultime rendez-vous de février, dernière marche pour la création d’un EM opérationnel unissant nos deux armées. Ruines et église ovale de Sainte Françoise Romaine 18 Soldats de montagne - Janvier 2015 Cet état-major sera certifié au terme de deux exercices. L’un fut commandé par le GBR PANIZZI en Italie, au Centre de Simulation et de Validation de l’Armée de Terre Italienne en novembre 2014 19 Les Pyrénées orientales sous l’emprise des Alpins I GCM : Exercice DOSSE 230 soldats sont déployés le 25 novembre 2014 sur le terrain pyrénéen, dans des conditions météorologiques très exigeantes. Ils vont mettre en oeuvre leurs compétences en matière de renseignement, de combat commando et d’appui à l’engagement débarqué en montagne. Le groupement est renforcé par un groupe action du 4e régiment d’alpini parachutiste italien et est appuyé par la batterie de renseignement de la brigade (BRB), qui place sur le terrain ses capteurs renseignement drone, radar, humain et électronique. Le GCM montre toutes ses qualités humaines et techniques en résistant aux conditions extrêmes. Sur les cols frontaliers, les commandos remplissent pleinement leur mission « en couvert » tandis qu’ils attaquent un bateau de trafiquants en plein cœur de PortVendres. De quoi surprendre les habitants interpellés par les coups de feu et autres mouvements d’hommes camouflés. Les commandos organisent un « beachage » et s’emparent du sémaphore de cap Béar, puis s’engagent dans un périple en escalade nocturne et neutralisent un groupe ennemi en montagne. Le tout se réalise en parfaite coordination avec les modes opératoires italiens. Cet exercice permet également au GCM de déployer des moyens considérables sur une longue durée. Neuf équipes de recherche, deux équipes de recueil de l’information et les capteurs de la BRB appuient par le renseignement les deux groupes actions. Les zodiacs et vedettes maritimes mis à disposition par le CNEC (Centre national d’entraînement commando), deux hélicoptères de transport et des vols de parapentes de nuit permettent d’accomplir les actions ciblées. Les FAC français et italiens (Forward air controlers) guident des avions de chasse envoyés par la base aérienne de Mont de Marsan. Des moyens qui assurent au commandement l’accomplissement d’une mission complexe et ambitieuse. Un tel déploiement offre à la brigade un outil opérationnel précieux et unique. Un exercice que le département n’est pas prêt d’oublier ! Soldats de montagne - Janvier 2015 l est 18h, ce 25 novembre 2014, quand le groupement commando montagne (GCM) s’engage dans l’exercice DOSSE qui se déploie sur toute la longueur de la chaîne des Pyrénées Orientales. Départ pour un exercice de trois semaines, un coup de force ! Des exercices d’une telle envergure s’opèrent difficilement. Une tempête de pluie et de neige déferle alors sur tout le massif. De quoi rappeler aux commandos le goût de l’hiver alors qu’ils s’auto-relèvent en République de Centrafrique et au Mali. ÉVÈNEMENT BRÈVES Les temps forts… 20 21 Les temps forts… Le MINDEF choisit la 27e BIM pour lancer SCORPION (*) A l’occasion de sa visite à la 27e brigade d’infanterie de montagne à Varces (Isère), Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, a confié aux industriels Nexter, Renault Trucks Défense (RTD) et Thales, la réalisation de près de 2000 engins blindés dans le cadre du programme Scorpion, en présence de Laurent Collet-Billon, délégué général pour l’armement, et du général d’armée Jean-Pierre Bosser, chef d’étatmajor de l’armée de Terre. ÉVÈNEMENT Les temps forts… à tous les types de combat. Scorpion intègre également la rénovation future du char Leclerc et le système de préparation opérationnelle (notamment avec la simulation embarquée). Ainsi, 1 722 Véhicules Blindés Multi Rôles (VBMR), baptisés Griffon sont destinés à remplacer les Véhicules de l’Avant Blindé (VAB) et 248 Engins Blindés de Reconnaissance et de Combat (EBRC), baptisés Jaguar, remplaceront les chars légers AMX10RC et Sagaie, ainsi que les VAB HOT. Présentation holographique de SCORPION. Exercice Choucas : un Guépard « Réserve » D u 7 au 10 novembre derniers, l’exercice Choucas a permis le déploiement de plus de 160 militaires en Chartreuse et dans le Vercors, issus de toutes les unités de la 27e BIM. L’objectif : répondre à l’alerte Guépard réserve et vérifier sa capacité à réaliser une mission d’envergure, avant d’être sollicitée pour des missions réelles au profit des populations. Le 7 novembre, les troupes se déploient sur les massifs de Chartreuse et du Vercors. Elles se concentrent le 8 novembre dans le Vercors, prennent possession de la zone d’engagement, rassurent la population et s’interposent face aux agitateurs. L’exercice a réuni des effectifs deux fois supérieurs à ceux requis par l’alerte Guépard réserve. Le général Hubert Trégou, général adjoint à la préparation opérationnelle et engagement (GAPOE) et le général Hervé Bizeul commandant la 27e BIM sont venus le samedi 8 novembre contrôler cet exercice d’ampleur. La gendarmerie contribue au succès de l’exercice. La mission est réalisée avec succès. La capacité de mobilisation, la réactivité, les aptitudes tactiques, la compétence et la maîtrise des réservistes face à la montée en puissance progressive d’une menace ont répondu aux attentes de la brigade. Les généraux Bizeul et Trégou. Présentation du système actuel. Les industriels DGA, Nexter, Renaud Trucks. Le ministre a souligné le travail remarquable déjà mené permettant aujourd’hui de lancer le programme en toute sérénité. Ce programme permettra à l’armée de Terre de moderniser, à partir de 2018, ses Groupements Tactiques Interarmes (GTIA) qui doivent faire face La livraison des premiers VBMR est prévue en 2018, celle des premiers EBRC en début de période suivante. Au cours de sa visite, le ministre a également évoqué sa détermination à trouver une solution pérenne au dossier Louvois. C’est pourquoi il a fait appel à la direction générale de l’armement, rompue à la conduite de programmes particulièrement complexes, et à la DRH-MD pour porter les besoins des futurs utilisateurs du système. Ce système devrait être mis en place dès 2015 et éprouvé tout au long du cycle budgétaire 2016. Bartavelle : auto entraînement de l’état-major de la 27e BIM D u 05 au 11 décembre se déroule au camp de Chambaran l’exercice BARTAVELLE réunissant l’état-major et l’ensemble des corps de la 27e BIM. Cet exercice d’auto-entraînement des postes de commandement revêt cette année un caractère particulier. Il contribue à la montée en puissance et à la préparation de l’état-major non permanent de brigade (EMNPB) qui lie la 27 à la brigade alpine italienne TAURINENSE. Le thème de l’exercice reprend le scénario du MONCLAR du CEPC, dans lequel la brigade, suite à une entrée en premier, doit évacuer des ressortissants 22 (*)Synergie du Contact Renforcé par la Polyvalence et l’Infovalorisation. et faire face à une menace significative aux frontières de l’Etat hôte. Dans ce cadre, l’EM27 a demandé le renforcement de fonctions opérationnelles, de manière à se rapprocher des conditions d’engagement réelles. Renforcés par un PC du 511e régiment du train qui armait un bataillon de soutien avec la totalité de ses chaînes logistiques, APEO et COMOPS, l’état-major et les unités, travaillent à harmoniser techniques et procédures. Le 7e BCA réalise dans le même temps sa validation avant projection en vue de son déploiement au sein de l’opération SANGARIS, mi-février 2015. Les résultats obtenus par le bataillon « de fer et d’acier » le placent derechef parmi les Point Haut de la 27e CCTM pour assurer les liaisons de l’exercice. unités d’infanterie les plus affûtées. Cet exercice a atteint tous ses objectifs : - Entraîner le CO en vue de la certification en février de l’EMNPB à Mailly avec nos camarades italiens - S’approprier la version 2.6 de SICF - Activer la chaîne logistique depuis les compagnies jusqu’au BATLOG - Déployer tous les PC des corps de la BIM - Valider la VAP du 7e BCA En ordre de bataille, l’ensemble des corps et l’état-major sont désormais lancés vers 2015 qui sera une année riche en activités opérationnelles. Soldats de montagne - Janvier 2015 Revue des troupes par M. Le Drian. 23 Centre de formation initiale des militaires du rang La 27e CCTM à Chambaran Du CFIM à Superdévoluy pour une tarte L a 27e Compagnie de Commandement et de Transmissions de Montagne a effectué un camp compagnie du 15 au 25 septembre 2014 à Chambaran. Il s’agit de consolider les savoir-faire tactiques élémentaires, renforcer la cohésion et commémorer nos Anciens, morts pour la France dans le Vercors. L e 15 septembre 2014, la 11e compagnie d’instruction du CFIM27 a profité d’une permission de 72h pour souhaiter la bienvenue à ses nouveaux arrivants au plan annuel de mutation 2014. Après le rassemblement, les permanents se relayent en marchant ou en courant jusqu’au village de Rabou. Ensuite les nouveaux mutés « font des gouttes » dans la partie la plus ardue de l’itinéraire qui mène au col de Rabou à 1964 mètres, avant la longue descente sur SPDV. L’initiation se termine le lendemain sur la via ferrata du pont des Gliers. Un grand merci aux permanents du poste de montagne de « SPDV » pour un accueil à la hauteur de leur fidélité et de leur attachement au CFIM27 qui monte une semaine par mois dans le cadre de la semaine découverte-acculturation des jeunes recrues. Grâce à eux et à l’encadrement des sections, les jeunes engagés prennent goût au milieu montagneux et ils n’espèrent qu’une seule chose : « y retourner le plus vite possible ! ». Le parcours effectué par les 38 permanents du centre représente une distance de 26 kilomètres pour un dénivelé total de 1700 mètres. A l’arrivée au poste de montagne « Capitaine de Cacquerey Valmeinier » du 4e Régiment de Chasseurs, une cérémonie se tient pour remettre officiellement aux nouveaux venus, le béret alpin, symbole de l’appartenance aux troupes de montagne, suivi d’un repas cohésion. Le Sch Pizzato (TRN), le Cch Alvarez (GEN), l’Adj Couprie (TDM) et l’Adc Lerat (ABC). Soldats de montagne - Janvier 2015 Afin de maintenir et améliorer ses capacités opérationnelles, la compagnie tire avec des séances en FAMAS (modules Bravo, Delta gilet pare-balle, Delta NBC et Delta nuit), en PA (B et Lampe Blanche), en AANF1 (sur VAB et affût) et du tir d’explosif. Se sont également enchainées des instructions en topographie, en NRBC (niveaux de protection/alerte, détection). Après le parcours d’obstacles et la course d’orientation nous revoyons le PR4G, effectuons une sensibilisation SSI et de la conduite P4 sous OB70. Le dernier effort en instruction est mené sur le combat avec du drill en trinôme et en groupe puis un exercice de synthèse de nuit en zone urbaine avec une infiltration et un assaut sur le village de combat. Pour clôturer ce camp, la compagnie partage un barbecue gargantuesque, avant de se lancer sur une marche à travers le Vercors qui débute à Vassieuxen-Vercors. Ville théâtre de combats dantesques entre le maquis et les troupes allemandes, son musée de la Résistance nous plonge dans la commémoration et force notre admiration face aux récits héroïques des combattants dont nous sommes les héritiers. Nous arrivons à la Chapelleen-Vercors où toute la population masculine du village a été assassinée. Nous passons la nuit aux abords des ruines de Valchevrière. Au petit matin nous découvrons les restes de ce village dont il ne reste debout que la chapelle. Nous attaquons l’ascension du col de l’Arc. Une fois en haut nous dominons les paysages familiers situés en contre-bas. Nous avons à cet instant la satisfaction d’avoir mérité ce panorama magnifique et d’avoir, pendant ces longues heures de marche, su tisser des liens dans l’effort. BRIGADE 27e compagnie de commandement et de transmissions de montagne 24 25 Inter-saison : l’heure du recyclage à l’EMHM D es gestes techniques à l’engagement moral et psychologique, ils confrontent les stagiaires aux difficultés du milieu hostile. Maudits par certains, adulés par d’autres, ils ne sont que 35, encadrement compris, à la direction des stages. Leur mission : donner l’autonomie en montagne. Dans les coulisses de cet antre confiné d’experts, une autre facette pourtant fondamentale se dessine : le recyclage et le maintien des compétences. Particularité cette année, les instructeurs planchent sur l’adaptation des programmes des stages de qualification suite à la décision de la brigade d’élargir les prorogatives du BQTM (brevet de qualification des TDM). « Rien n’est externalisé mais nous demandons ponctuellement le soutien d’un spécialiste des avalanches notamment lors de l’exercice avalanche », rapporte le lieutenantcolonel Philippe C., directeur de la formation. Le niveau de compétences sanctionné de diplômes militaires et civils permet la reconnaissance dans le milieu civil. A la question « y a–t-il un âge limite ? », le capitaine Pierre A. répond qu’il n’en existe pas. Ecole militaire de haute montagne Certains ont passé la cinquantaine et grimpent dans du 8a. « L’armature de l’encadrement des stages et un art délicat qui repose sur une connaissance fine des compétences spécifiques et de l’état général de chaque instructeur ». La seule limite est l’existence d’un vivier d’experts normalement en nombre légèrement supérieur à la capacité de formation. Statistiquement, 10% des instructeurs se blessent durant la saison. La fatigue psychologique est aussi déterminante dans l’arrêt ou la modération de l’exercice de ce métier. L’hiver et l’été s’enchaînent. Ici, on parle de saison et non d’année. Celle-ci dure neuf mois et comprend trois périodes de quinze jours de permissions. « Chaque jour est un grand rendez-vous ! Il faut ramener tout le monde à la maison tous les soirs !!! » conclut le capitaine. Soldats de montagne - Janvier 2015 Volontaires pour servir à l’EMHM, ils sont tous dans le cursus expert avant d’être recrutés. Un prérequis non négociable tant l’enjeu et les responsabilités sont grandes. « Ils ne s’entraînent pas toute l’année mais ils forment toute l’année » explique le capitaine Pierre A., directeur des stages. « Personne ne peut remettre en question leurs diplômes acquis. En revanche, je suis le seul à les gérer, à les désigner en fonction de leur niveau sur les stages ». Dans un environnement en évolution perpétuelle (terrain, conditions météorologiques, techniques, matériels, réglementation juridique) et où les enquêtes suite à un accident peuvent avoir un impact définitif, il est impératif de bloquer plusieurs semaines de recyclage entre la préparation des stages, les stages en eux-mêmes, les formations suivies par les instructeurs, l’entraînement individuel et les permissions. Se rappeler les gestes essentiels avant la saison (secourisme, sécurité sous tous ses aspects), être à jour sur l’évolution de la réglementation, revoir les SAIQ (système d’aide à l’instruction de qualité), les contenus des stages, homogénéiser la formation pour l’ensemble de la saison, adapter le format de la direction des stages (mise en place et gestions des brigades), les quelques semaines de recyclage ne sont donc pas de trop. BRIGADE Ecole militaire de haute montagne 26 27 BRIGADE 7e bataillon de chasseurs alpins De la RCA à la RCA… L ‘année 2014-2015 verra la presque totalité des Chasseurs du 7e bataillon de chasseurs alpins fouler la terre bleue cerise de Centrafrique. Ainsi, après le GCM 7 (GTIA Amarante - IMEX Bangui) et la SAC (GTIA Scorpion - Bria), la 1re et 3e compagnie de combat sont déployées début juin 2014 dans le cadre de l’opération SANGARIS. facettes de la vie africaine. Ils sillonnent le pays en véhicule ou à pied sur des pistes en latérites difficilement praticables. Ils font preuve de persévérance, de réactivité et de réversibilité pour remplir les nombreuses missions qui leur sont confiées. Plutôt habitués à l’isolement et au calme des montagnes, ils s’adaptent rapidement à la vie survoltée au cœur de la population centrafricaine. C’est dans le cadre de la protection des populations, Soldats de montagne - Janvier 2015 Insérées au sein des GTIA de Boissieu et Acier, les deux compagnies du bataillon connaissent deux mandats, certes différents, mais riches en expériences. Si initialement chaque compagnie avait son secteur bien défini, elles ont finalement parcouru l’ouest du pays avant de se retrouver dans le nord pour une opération commune. Pour les chasseurs du 7, cette opération est l’occasion de découvrir les multiples que ces deux compagnies lient des relations privilégiées avec les multiples acteurs locaux. L’occasion de nouer de véritables liens avec des personnalités chaleureuses et accueillantes. Après de multiples missions, le périple de nos chasseurs s’arrête à N’Djamena, au Tchad, pour la compagnie Sidi-Brahim, et entre Bangui et Boda pour les chamois de la 3. Chacun partage le sentiment du devoir accompli. L’arrivée en février 2015 du GTIA « Vercors », aux ordres du colonel Catar, ouvrira une nouvelle page de l’aventure centrafricaine du bataillon de Fer et d’Acier. Bon vent à la 2e compagnie et à la compagnie de commandement et de logistique qui après avoir affronté les dunes du Mali s’apprêtent à parcourir la brousse centrafricaine. 28 29 BRIGADE 7e bataillon de chasseurs alpins 13e bataillon de chasseurs alpins 169 anniversaire des combats de Sidi-Brahim Le 13e BCA commémore le centenaire de la Grande Guerre e L es 24 et 25 septembre 2014, le bataillon « de fer et d’acier » a commémoré le 169e anniversaire des combats de Sidi-Brahim. Cette commémoration fait suite aux journées « Bleu Jonquille » qui se sont déroulées à Paris le week-end précédent. Les festivités ont débuté par un challenge sportif afin de renforcer la cohésion entre les unités et cultiver le goût de l’effort et du dépassement de soi. C’est dans la bonne humeur et sous les encouragements que les chasseurs ont pu commencer les épreuves par une course à l’australienne, suivi de volley, football, grimper de corde, et pour finir du crossfit. Le lendemain, cette Sidi-Brahim 2014 revêtait un caractère particulier car les anciens d’Algérie nous ont fait l’honneur et l’amitié de venir à Varces, sur nos nouvelles terre iséroises. Présidée par le colonel Kervizic et le colonel Catar, en présence de nombreux élus, M. Varenne, président de l’amicale nationale du 7, son secrétaire, le général Sommerer, le directeur de l’ONAC, M. Pras et la fanfare du 27e BCA, la cérémonie a permis au bataillon de 2014 de témoigner de sa gratitude envers ses aînés. Les combats de Sidi-Brahim sont le symbole du courage, de la volonté et de l’abnégation des chasseurs. Chaque année, tous les chasseurs célèbrent ce fait d’armes, par une cérémonie au cours de laquelle le récit des combats est lu devant les troupes sur la place d’armes. Cette année, c’est le lieutenant Nicolas Pons qui a lu le récit des combats, accompagné du lieutenant de Baglion et du lieutenant de Courrèges d’Agnos, en tenues et armements d’époque. Pour clôturer ces deux journées, le repas de corps a rassemblé l’ensemble des chasseurs présents au cercle mess autour du traditionnel couscous. L e 11 novembre 2014, le 13 e bataillon de chasseurs alpins est présent dans plusieurs communes de Savoie et au cœur du carré curial à Chambéry pour marquer le centenaire du début de la Première Guerre Mondiale. La cérémonie et les piquets d’honneur rendent hommage à « tous les morts pour la France », en particulier les 20 000 Savoyards, et commémorent l’armistice de 1918. Fier de son histoire, le bataillon Savoie cultive la mémoire de ses anciens qui se sont battus pour la Liberté et s’attache à transmettre son héritage avec détermination. La cérémonie empreinte d’émotion est présidée par le général de corps d’armée Chavancy, gouverneur militaire de Lyon, en présence du général Bizeul, commandant la brigade d’infanterie de montagne, du colonel Lancrenon, chef de corps du 13e BCA et de nombreuses autorités militaires et civiles, amis et familles du bataillon. En ce jour de commémoration nationale, les chasseurs alpins font rayonner les valeurs de courage et de fraternité d’armes qui unissent les soldats de 1914 et d’aujourd’hui. Plusieurs chasseurs sont ainsi mis à l’honneur et félicités en particulier pour leurs actions remarquables durant l’opération Sangaris en Centrafrique. A l’issue de la cérémonie, l’ensemble des militaires défile au rythme de la musique de l’infanterie, chaleureusement applaudis par un public nombreux. Pour clôturer cette journée, le spectacle magnifique et émouvant « Chambéry à l’heure de la Grande Guerre », une évocation historique et musicale, est proposée par l’académie de Savoie aux civils et militaires de Chambéry. Soldats de montagne - Janvier 2015 Les anciens d’Algérie participaient à la Sidi-Brahim du 7e BCA. 30 Sidi-Brahim ©Hocine Ziani, 2004 - Huile sur toile Le spectacle Chambéry à l’heure de la Grande Guerre 31 BRIGADE 13e bataillon de chasseurs alpins Le Treize à Fraize… Retour sur le lieu des combats de la première guerre mondiale A En présence du chef de corps du 13e BCA, le colonel Ghislain Lancrenon, du maire de Fraize, monsieur Jean-François Lesne, de plusieurs autorités locales, des amicalistes du 13, de la section du lieutenant de Malaussène et d’un détachement de la 3e compagnie, le bataillon commémore le sacrifice de ses chasseurs partis vers le front en août 1914 pour défendre la France. De fin août à début septembre 1914, pendant des jours de lutte intense et sans trêve, le 13, associé à son camarade de combat le 22e bataillon, a fourni un effort admirable, déplorant, entre le 27 août et le 5 septembre, 201 morts et 484 blessés. Le 29 août 1914, le Cba Verlet-Hanus, chef de corps du 13 ,est blessé mortellement. Le bataillon Savoie honore la mémoire de ses anciens Le 13e BCA s’est illustré pendant ces combats et particulièrement sur les cols qui entourent la vallée de Fraize. Ainsi, le mercredi 10 septembre, le bataillon Savoie fier de son héritage rend hommage à tous ses ainés partis vers le front en août 1914, à la tête de la Béhouille. Au même moment, c’est l’aboutissement de la marche aux fourragères pour les trente-deux jeunes recrues du bataillon de la section du lieutenant de Mallaussène. du cimetière de Fraize pour rendre hommage aux sépultures du 13e BCA. Le maire de Fraize souligne que « toute occasion doit être saisie pour garder la mémoire de celles et de ceux qui ont sacrifié leur vie pour que leurs familles et que leurs enfants puissent vivre dans un pays libre ». Recueillement au monument de la Tête de la Béhouille. Soldats de montagne - Janvier 2015 fin de commémorer l’ouverture du centenaire de la première guerre mondiale, le bataillon Savoie se rend les 10 et 11 septembre 2014 sur le lieu des combats de l’été 1914, à Fraize dans les Vosges. Ce recueillement sur le lieu où est mort le chef de bataillon Verlet-Hanus, chef de corps qui commandait le bataillon au début de la guerre marque l’attachement des Alpins à leur histoire et affirme la continuité des valeurs qui les unissent aux soldats de la Grande Guerre. En partant de Munster, ils rejoignent le col de Westein à 1100 m d’altitude, puis le col du Bonhomme culminant à 789 m, en passant par le Lac Blanc et le Lac Noir. Cette marche aux fourragères sur le lieu même des combats de 1914 a montré aux jeunes chasseurs, qu’ils ont un bataillon chargé d’histoire. En outre, venir sur les traces de leurs anciens est essentiel pour qu’ils comprennent réellement le sens de leur engagement et les valeurs militaires intemporelles comme le courage, le sacrifice, la volonté et la fraternité d’armes. Le lendemain, dans la matinée du jeudi 11 septembre, le 13 se rend au col de Mandray, lieu de mémoire où a été érigée une stèle à la mémoire du CBA Verlet-Hanus. Pour l’occasion, le colonel René Gaillot, président de l’amicale du 13, évoque, avec émotion, le décès du chef de bataillon. Les chasseurs alpins se rendent ensuite au carré militaire 32 Cérémonie au Monument aux Morts de Fraize avec remise de la fourragère aux engagés de la section Malaussène Fleurissement des tombes des chasseurs du 13 au carré militaire du cimetière de Fraize 33 BRIGADE 27e bataillon de chasseurs alpins Côte d’Ivoire : Licorne sous commandement alpin D epuis le 18 juin 2014, l’état-major, la 4e compagnie et des éléments de la compagnie de commandement et de logistique du 27e BCA sont projetés en opération extérieure en République de Côte d’Ivoire pour 4 mois dans le cadre de l’opération LICORNE. Le colonel Paul Sanzey, chef de corps du 27, est le commandant des forces françaises en Côte d’Ivoire. Le mandat 34, composé pour la majorité de chasseurs du 27e BCA, conduit 47 détachements d’instruction opérationnelle et technique au profit de près de 900 militaires ivoiriens, ce qui représente plus de 6800 jours d’instruction. Il assure l’appui des opérations de la sous-région, au Sahel comme en Centrafrique. C’est ainsi qu’un peloton blindé a renforcé pour deux mois l’opération Serval à Gao. Des actions civilo-militaires sont également conduites au profit de la population, en particulier dans le domaine de l’éducation (rénovation d’écoles, distribution de kits scolaires) pour participer à l’acquisition du renseignement et diffuser l’image de la force. la sous-région du Golfe de Guinée, Abidjan est le point d’entrée principal de l’opération Barkhane par voie maritime. C’est un point d’appui logistique au profit des intérêts français permettant le renouvellement des matériels afin de garantir la capacité opérationnelle dans les sous régions de l’Ouest de l’Afrique. La force Licorne contribue largement à la normalisation de la situation sécuritaire en République de Côte d’Ivoire. Elle continue à accompagner la réforme de l’armée ivoirienne à travers sa contribution à la coopération militaire avec les bataillons FRCI d’Abidjan et de province, les forces spéciales ivoiriennes et les unités de la GR et du GSPR. Aujourd’hui base logistique interarmées de théâtres de la sous-région du Golfe de Guinée (BLIAT), demain base opérationnelle avancée (BOA) de « Calme pour le contexte sécuritaire qui règne actuellement en RCI, cette mission est néanmoins intense par le rythme d’activités d’entrainement qui Le capitaine David explique la mission à la section de commandos parachutistes ivoiriens. Objectif : reconnaitre l’ilot d’Agobry puis, assaut amphibie. Les ambassadeurs ou leur représentants de France, Grande-Bretagne, Canada, Belgique, Etats-Unis, Espagne, Allemagne et Union européenne observent la démonstration de tir réel Licorne. Photo de droite : le ministre ivoirien de la Défense, Paul Koffi Koffi. Soldats de montagne - Janvier 2015 Mot du colonel Sanzey sont réalisées dans une posture de vigilance permanente. L’intérêt de la force Licorne aujourd’hui et des forces françaises de Côte d’Ivoire demain, c’est en effet d’être la réserve d’intervention française pour toute action d’urgence en Afrique de l’Ouest ou Centrale. Les missions de dissuasion en RCI ou de formation des ivoiriens sont secondaires. La priorité est donnée à l’appui aux théâtres ouverts, ce qui fait de Licorne un acteur de la normalisation en RCI bien sûr, mais surtout un contributeur direct au succès des opérations en cours. La proximité que Licorne entretient depuis douze ans avec certaines ambassades à Abidjan imposait aussi d’entretenir la confiance de ce côté. C’est l’objet de la démonstration dynamique qui a été réalisée devant les principales représentations diplomatiques, pour leur plus grande édification…, la veille de la Sidi Brahim ». 34 Opération de présence pour la 4e compagnie dans la région de Daloa, au nord-ouest d’Abidjan. Opération de présence dans la région de Daloa. 35 BRIGADE 27e bataillon de chasseurs alpins 4e régiment de chasseurs Premier déploiement à l’Est de la RCA A La 3e compagnie en Nouvelle-Calédonie D u 1er juillet au 24 octobre 2014, la 3e compagnie du 27e BCA est déployée en Nouvelle-Calédonie, surnommée « l’île la plus proche du paradis », pour une mission de courte durée de quatre mois. Pré positionnée à Nouméa, capitale de la Nouvelle-Calédonie, la compagnie a comme mission prioritaire d’être en permanence capable d’être engagée aux quatre coins de la zone de responsabilité Pacifique Sud. Mais cette projection permet également à chacun de découvrir une île de l’hémisphère sud, isolée et enchanteresse par bien des aspects. Les sections commencent leur séjour par une tournée en province d’une semaine, véritable immersion au profit d’une tribu kanake, aux antipodes de notre culture européenne. A l’issue, 3 sections sont engagées sur l’exercice interallié « Croix du Sud ». La Alpha COY, constituée d’une section commandement, d’une section d’infanterie et d’une section appui, intègre une section tongienne et une australienne. C’est l’occasion pour beaucoup d’appréhender les différentes facettes d’un exercice d’ampleur et de rayonnement international. Ensuite, la compagnie effectue un stage au centre d’instruction nautique commando (CINC) de trois semaines. Zodiac, kayak, palmage, piste nautique et combat en milieu clos, de jour comme de nuit… Les activités s’enchaînent pendant trois semaines. Cadres et chasseurs sont confrontés à la réalité salée et humide du milieu marin, avec beaucoup de progrès, même si « l’eau, je la préfère solide », avouait un stagiaire. Pour finir, les sections sont évaluées en tir et obtiennent de très bons résultats en particulier lors du parcours section. Le combat compagnie a quant à lui mis en lumière l’expertise reconnue des chasseurs alpins en terrain semi-montagneux. près une préparation intense pour se former en Escadron d’Aide à l’Engagement*, le 2e escadron atterrit à Bangui le 16 mars 2014 dans le cadre de l’opération Sanagaris. Sur place, il est rattaché au GTIA Scorpion du 5e RIAOM*. Le GTIA doit être envoyé dans l’est du pays, où aucune troupe n’a été déployée jusque-là. La mission : reconnaître et contrôler une zone de 400 km de long jusqu’à Bria pour y faire appliquer les mesures de confiance et restaurer l’autorité du gouvernement de transition, dans une région où les ex-sélékas se sont repliés (il s’agit pour l’essentiel de veiller au désarmement des anti-balakas, au cantonnement des ex-sélékas et à la réintégration des forces armées centrafricaines). A Bria, le 7 avril 2014, après 200 km de goudron en direction du nord, puis 400 km de piste en latérite en direction de l’est, l’escadron est aux entrées ouest de Bria en contrôle de zone, installé dans une caserne de gendarmerie désafectée. Après avoir négocié avec les ex-sélékas radicaux, la force Sangaris et la Misca (force armée africaine) parvient à entrer en ville. Très vite leur véritable intention ne tarde pas a se faire connaitre : mouvements de foule, jets de pierre et barricades. Malgré des règles d’engagement restrictives, l’escadron garde la liberté de circulation dans sa zone. Le 10 avril, il riposte face à une embuscade de nuit sur le carrefour principal « Charlie 4 ». Il faudra alors, tout au long du mandat, composer et dialoguer avec les modérés, s’interposer parfois violemment face aux radicaux, protéger la population, expliquer l’action de la Force et assurer la sécurité dans les zones de responsabilité, afin de favoriser le retour des acteurs de l’Etat : une mission de 4 mois « en brousse », rustique et souvent compliquée mais d’autant plus exceptionnelle. *Un EAE est composé de 3 PRIAC (Peloton de Reconnaissance et d’Intervention Antichar sur VBL Milan) et 1 PAD (Peloton d’Appui Direct sur VAB canon de 20 mm). En OPEX, l’escadron est renforcé d’une section du 7e BCA, d’artilleurs du 93e RAM et d’une équipe médicale du 2e REG. L’effectif s’élève à 143 soldats. *Groupement Tactique Interarmes, dont l’Etat-major est armé par le 5e Régiment Interarmes d’Outremer, basé à Djibouti. L’effectif est d’environ 450 soldats. La saison des pluies arrive... Soldats de montagne - Janvier 2015 Tir d’obus éclairants. 36 Cadres et chasseurs sont confrontés aux milieux humides de Nouvelle-Calédonie. 37 BRIGADE 4e régiment de chasseurs La bataille de Batangafo D ébut août, des exactions contre la population ainsi que contre le contingent de l’Union Africaine en Centrafrique (MISCA) sont rapportées à la force Sangaris. Celle-ci projette le GTIA de Boissieu afin de confirmer le renseignement et de venir au secours des populations. Après une mise en place à Bossangoa, le bataillon entame un raid de 3 jours et 2 nuits à travers la brousse, dans des conditions climatiques exécrables, face à une rivière en crue à franchir. Fixés sur une piste étroite, les chasseurs du 4e RCh et du 7e BCA entament un combat d’une grande intensité. Le guideur aérien du 93e RAM coordonne l’appui aérien et des feux sol-sol. La succession des avions Rafale, des hélicoptères (SGAM) et le tir des mortiers de la 4e compagnie du 2e REP permettent au SGTIA de s’en sortir miraculeusement sans pertes et de se rétablir sur une ligne favorable. Au même moment à la demande du chef de corps, les gazelles du SGAM neutralisent le deuxième échelon adverse qui accourait en renfort. 60. Au moment de la riposte et des tirs d’éclairant de nos mortiers, la panique saisit les réfugiés qui cherchent l’abri de nos véhicules. Grâce aux appels au calme des équipes « actions civilo-militaires », le GTIA parvient à ramener la foule au calme et à la protéger efficacement pendant les combats. Au bilan, aucune perte civile n’est à déplorer. Au cours des combats le GTIA a évacué par hélicoptère 3 blessés, dont deux français et un soldat congolais. L’agresseur compte, pour sa part, de lourdes pertes, et la MISCA a été rétablie dans son autorité. Cette opération menée avec une très grande réactivité a montré la cohésion des forces internationales et leur détermination à protéger les populations et à lutter contre les zones de non droit. Elle a été suivie d’opérations de contrôle de zone durant plusieurs jours, afin de s’assurer de la sécurisation de la population. La situation semble s’y être stabilisée puisqu’aucun nouvel incident de ce type n’a été reporté depuis dans cette région. Soldats de montagne - Janvier 2015 Appuyé par une section du 1er régiment étranger de génie, le GTIA arrive aux entrées sud de la ville le 4 août vers 9h du matin. Le sous-groupement alpin est violemment pris à partie par des groupes lourdement armés. Le peloton blindé, en tête de la reconnaissance, essuie une vingtaine de tirs de RPG7. Le GTIA entre dans la ville aux alentours de 19h. Une première rencontre a lieu avec les chefs rebelles. Le 5 août en fin d’après-midi, les militaires français sont de nouveau pris à partie dans de violents accrochages. Le GTIA, pressentant une nuit agitée, s’organise en défense ferme sur le plateau occidental de Batangafo. Dans le périmètre défensif se trouve un camp de 10 000 déplacés. C’est un souci majeur qu’il faut prendre en compte. Dès 18h, confirmant les analyses du PC, l’adversaire se lance à l’assaut du dispositif défensif. Cherchant la faille dans le dispositif, il attaque de toute part et tente notamment une action en force par la piste principale qui mène au Nord du plateau. Le peloton blindé repousse les attaques au canon de 90. L’adversaire déborde et porte alors son effort sur le flanc est du GTIA. La 1re section de la 4e compagnie du REP en couverture, est prise de longues heures sous un feu intense d’armes de tous calibres, notamment des mortiers de 38 39 BRIGADE 93e régiment d’artillerie de montagne M OPEX 2014 : le 93e RAM sur tous les fronts Au mois de juin, c’est au tour des équipes de la 1re batterie (Vercors), d’être déployées au Tchad puis au Mali. L’emploi de l’artillerie constitue un atout tactique majeur pour le chef interarmes de la force Barkhane. Les tirs éclairants désignés par les équipes d’observation avancées permettent de localiser des objectifs en vue d’actions. ali, RCA, Liban, Tchad, Djibouti, Côte d’Ivoire, Nouvelle-Calédonie, le 93e RAM fut une nouvelle fois projeté sur quasiment tous les théâtres d’opérations en 2014. Dès le premier trimestre de l’année 2014, la batterie de renseignement de brigade (Oisans) est projetée en RCA. Renforcé par la 1re batterie (Vercors) et par des éléments d’observation de la 4e batterie (Cerces), leur mission est d’appuyer les différents GTIA afin d’assurer la sécurité dans la capitale et les localités importantes du pays, d’escorter des convois et d’appuyer la MISCA. Une section de la 3e batterie (Belledonne) se déploie au même moment au Liban pour assurer la protection des forces et des emprises françaises. Elle assure la détection des incursions aériennes et renseigne la Force Intérimaire des Nations-Unies au Liban (FINUL) de tous les mouvements. La B3 dans le cadre des missions de la FINUL au Liban. De belles rencontres. Début juillet, la 3 batterie est projetée à Djibouti pour assurer des missions de sauvegarde des installations vitales du pays, tout en étant en mesure d’assurer leur défense sol-air. C’est quasiment 500 personnels du régiment « de Roc et de Feu » qui sont projetés en 2014. Une marque de professionnalisme pour le régiment d’artillerie de montagne de la 27e BIM ! e La B4 sur SERVAL. La 4 batterie (Cerces) est projetée au Mali de janvier à mai. Une équipe JTAC (Joint Terminal Attack Controller) rejoint le groupement tactique interarmes Désert (GTIAD). Dans le cadre de l’opération Serval, la mission est de renseigner et appuyer les sous-groupements infanterie, cavalerie ou génie. L’équipe JTAC contrôle et coordonne les vecteurs aériens permettant à plusieurs reprises la découverte de caches d’armes. e Le GCM93 est projeté au Mali au sein du détachement d’intervention aéromobile (DIA) de manière à y assurer la composante observation et appui feu ainsi que l’interception héliportée des personnels en véhicule ou à pied. La B3 à Djibouti. Survol au Mali. 40 Poste Mistral au Liban. Bivouac de la BRB au Tchad. Soldats de montagne - Janvier 2015 La B1 en RCA. 41 2e régiment étranger de génie La batterie Belledonne dans la corne de l’Afrique L a troisième batterie est déployée depuis le 7 juillet 2014 en territoire djiboutien, au sein du 5e régiment interarmes d’outre-mer. Instruction au combat du génie L es légionnaires sapeurs de montagne du 2e REG sont formés, par le régiment, aux techniques du génie de combat. Zoom sur cet apprentissage. Légion, génie et montagne : les nouveaux arrivants sont formés au triptyque du légionnaire de la 27e BIM régimentaires, de prises d’armes aux prestigieux invités et de moments de cohésion, les activités de l’unité en fin de mandat sont permanentes ! Le capitaine Ledoux, commandant d’unité de la B3, est accueilli à Djibouti. Les légionnaires nouvellement affectés au régiment détiennent un certificat pratique (CP) infanterie, obtenu durant leur formation au 4e régiment étranger. Ils doivent se former aux spécificités du 2e REG, le régiment de génie de la 27e BIM. La formation de spécialité initiale (FSI) leur est alors dispensée. D’une durée de 4 semaines, elle enseigne les bases en matière d’explosifs, mines, franchissement et manœuvre de force. Les stagiaires sont évalués en fonction de leurs compétences techniques, physiques et militaires. Cette formation comporte des modules de tir ISTC et différents tirs explosifs. A l’issue du stage, chaque légionnaire maitrise les différentes chaines de destruction avec leur mise à feu électrique ou pyrotechnique. La formation comprend également une journée de navigation sur plan d’eau. Cette formation permet au légionnaire de s’intégrer au sein de son nouveau régiment et d’être projetable rapidement en opération. S’ensuivent 3 éléments indispensables : une formation d’adaptation FELIN, un brevet d’alpinisme militaire (BAM) et de skieur militaire (BSM) et une qualification MINEX. Le MINEX 1 « démineur de base » dure une semaine. Il est mené avec l’appui de la cellule EOD du 2e REG. Les stagiaires apprennent les différentes techniques de déminage et d’ouverture d’itinéraire. Ils sont également sensibilisés aux dangers des mines et apprennent à identifier les différentes familles de munitions et d’engins explosifs improvisés présents sur les théâtres d’opérations extérieures. Cette phase passe par la salle d’instruction C-IED, visitée par le général Bizeul commandant la 27e BIM lors de sa venue le vendredi 24 octobre 2014. Le génie : une arme technique, variée et exigeante. Une fois opérationnels, 18 mois s’écoulent durant lesquels les légionnaires s’entraînent en camp, sont projetés en mission, participent à différents exercices comme l’exercice CERCES de cette année. La formation de spécialité élémentaire (FSE) combat du génie est ensuite dispensée durant Mali 2014 : mise en pratique . 3 semaines aux futurs chefs d’équipe. Mises en situation au combat, appui à la mobilité/contre mobilité, etc. Sont alors formés ceux qui vont commander une équipe, de jour comme de nuit, au sein de leur groupe de combat. Les meilleurs d’entre eux seront identifiés pour approfondir leurs compétences à l’école du génie, à Angers. Soldats de montagne - Janvier 2015 Le module sol-air rejoint le territoire et le 5e Régiment Interarmes d’Outre-Mer le 7 juillet. Accoutumés aux conditions de vie en campagne souvent extrêmes des Alpes, les artilleurs de montagne se sont rapidement confrontés à cet environnement semi-désertique qui constitue la majorité du territoire djiboutien. Un premier exercice de défense solair permis de les confronter à un sous-groupement blindé doté d’appuis ALAT. Adaptant leurs techniques de déplacement et de camouflage éprouvées en métropole, les artilleurs sol-air multiplient les engagements sur l’aéronef menaçant ; aucune détection visuelle des pièces n’est relevée par les équipages TIGRE du GAMSTAT. Les opérateurs NC1 de la batterie réalisent le premier test réel de jonction L16 avec les Mirage 2000D de l’escadron de chasse 3/11 Corse. Ouvrant leur réseau au décollage d’une patrouille partant pour un entraînement CAS, ils suivent sur leur console de supervision l’évolution des deux aéronefs au-dessus du territoire, pendant une vingtaine de minutes. Il s’agit d’une première pour la batterie dans ce domaine. Chaque section s’accoutume au milieu semi-désertique avec des conditions de vie très rustiques. Au cours des semaines, les sections enchaînent des activités de combat du niveau groupe et section, des tirs ISTC et des marches tactiques de jour comme de nuit, sous une chaleur accablante. Le 14 septembre, un détachement tireur de la batterie réalise un tir aux armes lourdes (MIT 50, canon de 20mm) dans le désert du QAID. Les montagnes alentours résonnent encore des échos de nos armes. Le mi-mandat passé, l’unité poursuit les entraînements interarmées et interalliés avec des exercices de déploiement sol-air sur des sites à défendre. Parsemées d’inévitables tours de services BRIGADE 93e régiment d’artillerie de montagne 42 Djibouti-OAP Séance de tir explosifs 43 2e régiment étranger de génie Challenge Zengota : être à la hauteur RCI : le 2e REG à 360° u 8 au 11 septembre 2014, autour du quartier maréchal Kœnig et dans la région du mont Ventoux, le 2e REG organisait le challenge Zengota, du nom du sergent Zengota, exemple pour tous, ayant perdu la vie en montagne il y a deux ans. Cet événement cher au régiment vise à évaluer les chefs de section dans le domaine du combat du génie en milieu montagne. Les chefs d’ateliers ont tenus compte dans leur notation des connaissances, de la pertinence des choix effectués et de la cohérence des ordres donnés. Un point d’orgue a également été mis sur la sécurité des manœuvres. … et des légionnaires Manœuvre de force. L’autre but recherché fut de renforcer la cohésion au sein des sections, et l’entretien de la rusticité du légionnaire. Durant 3 jours et 2 nuits, les activités se sont enchaînées sur un rythme soutenu dans un souci constant de l’aspect tactique. Cet événement s’est terminé par la remise d’un prix à la section ayant remporté le challenge et un moment de cohésion avec la section italienne. Bien que le 2e REG enregistre un fort taux de projection, rien n’empêche ses cadres et légionnaires restés en métropole de maintenir un haut niveau opérationnel. Tyrolienne. ngagé du 22 mai au 20 octobre 2014 dans le cadre de l’opération LICORNE en République de Côted’Ivoire, un détachement du 2e régiment étranger de génie est venu prendre part à toutes les missions permettant à la France d’accompagner le processus de normalisation dans le pays. Ce détachement génie, commandé par le LTN Cregut, fut l’unique unité de la Légion étrangère du mandat XXXIV. Dans un premier temps, les légionnaires de montagne ont mené, aux côtés de « l’escadron d’Afrique » du RICM, des patrouilles de renseignement et de présence dans Abidjan, ainsi que des missions de défense des emprises militaires. Ne s’arrêtant pas en si bon chemin, ils ont eu la chance de mettre un large panel de compétences à profit. Formation des forces ivoiriennes (proterre et génie) La section a formé une section du 3e bataillon d’infanterie de Bouake aux missions proterre, ainsi que le 1er bataillon de génie de Bouake aux spécificités du combat du génie. Mise en place de concertinas, dépollution et ouverture d’itinéraire, tir explosif... Beaucoup des missions particulières du génie combat ont été travaillées de concert avec nos camarades ivoiriens. La restitution finale a montré, par le niveau atteint, que du légionnaire au sergent, tout le monde s’est investi sans compter pour donner à nos camarades ivoiriens les moyens de leurs ambitions, à savoir regagner la confiance de la population par la compétence et la rigueur suite aux différentes crises que le pays a traversé. Escorte fluviale du président de la République Remise du prix à la meilleure section. Embarqués sur leurs pirogues, les légionnaires du DIL ont travaillé en étroite collaboration avec la Marine ivoirienne et les services de sécurité présidentiels pour assurer le dispositif de sûreté relatif à la visite de la lagune d’Abidjan le 17 juillet par le président de la République, M. François Hollande, alors en déplacement dans le pays. Instruction combat du génie à Bouake. Présence et soutien aux populations dans le nord Au mois d’août, les 2 groupes de combat ont participé à une opération de présence de moyenne durée (OPMD) dans les régions de Bouake et Katiola (350 Km au Nord d’Abidjan). Permettant aux populations de se sentir en sécurité, la section a mis à profit ces quelques jours pour distribuer des kits scolaires dans les écoles, prendre contact avec les autorités locales du pays, recueillir du renseignement sur la situation sécuritaire et surtout faire rayonner la force dans cette partie du pays. Construction d’un poste de combat. Construction et rénovation des infrastructures Responsable de toutes les infrastructures de défense du camp, la section génie refera sans relâche les nombreux postes de combat et entretiendra régulièrement les clôtures des emprises de la force. Le groupe travaux fut engagé sur deux chantiers conséquents : la création d’un parking pour accueillir les convois de l’opération Barkhane, et la remise en état des alvéoles du dépôt de munition. Les travaux ont été gérés d’une main de maître par l’ADJ Cat, chef de section organisation-terrain de la compagnie d’appui, qui a fait valoir quotidiennement la maitrise technique et les savoir-faire des légionnaires du 2e REG. Par leur polyvalence et leur haut niveau de technicité, les sapeurs de montagne ont fait honneur à la 27e BIM. Le détachement des légionnaires de montagne est rentré en France après cinq mois bien remplis, professionnellement et culturellement riches sur la terre rouge des éléphants de Côte d’Ivoire. Soldats de montagne - Janvier 2015 Lorsque l’on évoque le nom de Zengota au 2e régiment étranger de génie, on pense à la bravoure, à l’effort, à la compétence. Pour cette manifestation, ce sont six sections qui se sont mesurées, accompagnées d’une section du 32e reggimento genio guastatori, régiment de génie de la brigata alpina taurinense, brigade de montagne de l’armée de Terre italienne, dans le cadre des échanges de la 27e brigade d’infanterie de montagne avec son homologue italienne. Sur 5 jours, le challenge aura mobilisé 140 cadres et légionnaires du régiment, sur un total de 13 activités, entre marches, bivouacs, rappel, tyrolienne, gestion de blessé en zone minée, calcul de charge et destruction d’objectif, manœuvre de force, tir, etc. E Mise à l’épreuve des chefs de section… BRIGADE D 2e régiment étranger de génie 44 Groupe travaux sur le parking Barkhane. 45 A près cinq ans d’existence, le groupement d’aguerrissement (GAM) a acquis une notoriété et les demandes de rotation sont nombreuses. Cependant la capacité d’hébergement actuelle du GAM, au sein du quartier Cba PARIS à Modane est limitée et ne permet pas de répondre à toutes ces demandes. Il est donc nécessaire d’explorer différentes hypothèses pour y remédier. Actuellement, en une année, le GAM peut accueillir 12 fois 145 stagiaires pour une rotation de trois semaines. Les unités prioritaires sont les unités d’infanterie hors 27e BIM, qui constituent en moyenne la moitié des stagiaires. L’autre moitié est formée d’unités des autres fonctions opérationnelles, souvent en cours de MCP ou de MCA. Cette demande est assez forte et ne devrait pas diminuer en raison de la présence de compagnies PROTERRE au sein de l’échelon national d’urgence (ENU). Le GAM expérimente donc en mars, une rotation PROTERRE délocalisée, simultanément avec une rotation classique à Modane en vue d’augmenter sa capacité d’accueil. Conduite à partir du poste militaire du Bourget-du-lac, au sud de la région, elle permet de réaliser toutes les activités habituelles d’un stage d’aguerrissement en montagne, appuyée sur les massifs de l’Epine, des Bauges et de la Chartreuse. Répondant parfaitement aux attentes de l’unité stagiaire, elle remporte un franc succès. Une unité du 2e régiment de dragons, notamment, a eu l’opportunité de réaliser un stage d’aguerrissement. L’expérience sera donc reconduite en septembre et octobre 2014 au profit du 3e RAMa et d’une unité du 121e RT. Malheureusement, l’avenir militaire du poste du Bourget est limité, puisqu’il sera probablement aliéné d’ici la fin de l’année. Le GAM est donc à la recherche d’un nouveau site d’accueil pour ses rotations PROTERRE, en mars, avril, septembre et octobre, D’autres pistes sont à l’étude comme la réhabilitation de l’un des bâtiments de logement du quartier Paris de Modane, ou une délocalisation sur un autre poste de montagne. La plupart de ces solutions ne verra pas le jour dans l’immédiat, mais la volonté de permettre l’accueil du plus grand nombre d’unités est déjà présente. L’aguerrissement en montagne est encore trop méconnu de nos forces armées. C’est en augmentant la fréquentation aux stages que les bénéfices de l’aguerrissement en montagne seront mieux appréciés. 46 Le site d’accueil des rotations d’aguerrissement ne dispose que de 145 lits au profit des stagiaires. L’aguerrissement au GAM est conduit sur 12 stages de trois semaines pour une année. Sans prendre en compte les unités particulières à petit effectif qui viennent s’aguerrir sous d’autres formes, on arrive à un volume potentiel de 1740 stagiaires par an. Si ce nombre n’est qu’une possibilité d’accueil, il reste pas moins de 1300 stagiaires en fréquentation par an pour réaliser une rotation d’aguerrissement. La majorité des unités qui arrive à obtenir une rotation aguerrissement en redemande et revient assez régulièrement. Ainsi le centre devient dans une certaine mesure victime de son succès et beaucoup d’unités se voient refuser des séjours au GAM. En parallèle les unités d’infanterie hors 27e BIM normalement prioritaires sont parfois moins disponibles que les unités PROTERRE. Descente vers le plan Lachat, synthèse, octobre 2014. 511e régiment du train La révolution du PPLOG L ’arme du Train, comme toute l’armée de Terre, voit aujourd’hui aboutir les projets d’équipement entamés dans la décennie précédente. Ces nouveaux matériels ne se contentent pas de remplacer leurs prédécesseurs. Ils offrent des capacités réellement inédites aux unités logistiques. L’accent ayant été mis sur la protection, l’armement et la mobilité, ils permettent de pallier des situations sécuritaires dégradées sur des terrains difficilement accessibles. Au premier rang de ces nouveaux matériels figure le porteur polyvalent logistique (PPLOG). Désigné primoformateur, le 511e RT a tenu une place importante dans son expérimentation tactique. Le PPLOG, le matériel du soutien au plus près Autorisant 3 personnes en cabine et doté d’un système autonome de chargement (pose dépose de plateaux déposables et de conteneurs ISO de 20 pieds sans plateau), le PPLOG permet, dans sa version protégée, l’emport de 16 tonnes en capacité maximale technique opérationnelle. Avec sa remorque, sa capacité d’emport passe à 32 tonnes. Ses capacités de franchissement sont accrues grâce à sa transmission 8x8 et son moteur de 450 chevaux. Sa cabine bénéficie d’un blindage résistant aux calibres jusqu’à la 7.62 et d’une protection contre les mines. Elle peut accueillir des postes de transmission et être équipée d’une dalle SITTEL. Elle dispose d’un tourelleau prévu pour accueillir un fusil mitrailleur MAG 58 de calibre 7.62mm. Toutes ces capacités révolutionnent le soutien opérationnel. Chaque véhicule armant les convois logistiques dispose désormais de sérieuses capacités de riposte et de protection permettant ainsi de délester les unités de mêlée de certaines missions d’escorte à leur profit. Cette autonomie fortement accrue a été mise en exergue lors de l’engagement des premiers PPLOG au Mali en 2013. Le 511e RT en pointe dans la mise en place du PPLOG Dès la validation du PPLOG par la STAT, le 511e RT a été désigné corps primo-formateur pour le PPLOG. A ce titre, il dispose désormais d’une solide connaissance technique et tactique de cet équipement. Une escouade du régiment a ainsi participé à l’expérimentation tactique du PPLOG qui s’est déroulé à la Courtine au mois d’octobre. Grâce à sa forte implication et à la confiance accordée par la brigade logistique, le 511 voit son rôle de précurseur couronné par la perception de 12 véhicules avec une cible d’équipement fixée à 40. L’utilisation du PPLOG en soutien des troupes de montagne : une nouvelle synergie à mettre en place Les nouvelles capacités dont dispose le 511 e RT permettent d’optimiser le soutien apporté à la 27e brigade d’Infanterie de montagne. La traficabilité et l’autonomie, fortement accrues, trouvent un écho tout particulier dans le milieu montagnard, particulièrement exigeant. Demain plus encore qu’aujourd’hui, le 511 passera toujours pour fournir aux unités de la 27e BIM les moyens de vivre, de combattre et de se déplacer. Soldats de montagne - Janvier 2015 Aguerrissement : des demandes à la hausse ! MOUVANCE MONTAGNE Groupement d’aguerrissement en montagne 47 Groupement de soutien de la base de défense Le 7e RMAT à l’ascension de BARKHANE Point de situation du GSBdD en opération… Ce sous-groupement compte plusieurs sections de maintenance, elles-mêmes divisées en quelque 20 ateliers et cellules spécialisées. Pour autant, les soldatsmaintenanciers qui y servent forment un ensemble homogène tendu comme un seul homme vers le succès de la mission. Déployés depuis début octobre sur la capitale tchadienne, N’Djamena, les hommes et les femmes du SGMAT œuvrent donc sans relâche sur la zone maintenance, parfois sous des 48 C et été les départs en opération ont été particulièrement denses au sein du GS. En effet, 41 personnels sont partis en projection sur ce second semestre 2014. Cette nouvelle évolution modifie quelque peu la trace suivie jusqu’alors par le groupement, selon 2 axes principaux : RCA : 10 personnels pour SANGARIS, revenus début octobre. Mali : 3 départs, revenus début octobre ; 1 sous-officier actuellement sur le théâtre. Tchad : 1 sergent comptable, retour prévu mi-décembre. Liban : 2 personnels qui viennent de partir en septembre pour 6 mois. Visite du général Jean-Pierre Palasset. températures de plus de 45°C, pour maintenir au plus haut la disponibilité technique opérationnelle des matériels terrestres déployés au Tchad et au Nord du Niger. L’investissement de chacun permet ainsi au général commandant la force BARKHANE, et plus particulièrement au groupement tactique désert du fuseau Est, de disposer de moyens opérationnels nécessaires pour accomplir les missions qui leurs ont été fixées. Le général Palasset a d’ailleurs pu le vérifier à l’occasion de sa visite au sein même des ateliers en s’entretenant directement avec les spécialistes. Le personnel du SGMAT est également régulièrement engagé dans les différentes opérations, notamment au sein des convois logistiques. Le personnel du DETLOG TAILLEFER relève un défi de taille, mais l’ascension de BARKHANE ne fait pas peur à ceux dont la devise est : « Soutenir au plus haut ». Convoi sur Abéché. Gabon : 9 pax dont 1 aviateur sont revenus début octobre mais 1 est de nouveau reparti. RCI : 3 militaires projetés dont 1 qui a pu poursuivre sa mission 2 mois de plus avec la force LICORNE ; rejoint dernièrement par 1 personnel du casernement. Djibouti : 3 militaires sont rentrés en novembre après leur mission de 4 mois. Nouvelle-Calédonie : 8 pax de retour en octobre puis novembre. La Réunion : 9 personnels du GS, dont 1 aviateur. Afghanistan : le commissaire, chef du service achats finances, est parti pour clore « budgétairement » le mandat français PAMIR. Tout au long de l’année 2014, ce sont 77 militaires qui sont partis apporter leur savoir-faire et leur expertise du soutien commun sur les théâtres d’opérations ou en outre-mer. Pour l’année 2015, malgré une alerte Guépard, le GSBdD GrenobleAnnecy-Chambéry sera aussi présent partout dans le monde. Cch Roussel, Adj Tesse, Cch Joly. Le sergent Fleury au Gabon. Soldats de montagne - Janvier 2015 u Tchad, l’opération EPERVIER s’est envolée et le vent de sable a donné place à l’opération BARKHANE, du nom de ces dunes de sable en forme de croissant allongé formées par l’action du vent. Le 7e régiment du matériel est actuellement projeté sur ce territoire au sein du détachement logistique (DETLOG TAILLEFER). Celui-ci est composé de plusieurs unités dont le sous-groupement maintenance adapté au théâtre (SGMAT). MOUVANCE MONTAGNE A 7e régiment du matériel 49 MOUVANCE MONTAGNE Centre médical des armées de GAP Nuit centrafricaine au contact ! U ne équipe médicale du CMA de GAP a été engagée dans le cadre de l’opération Sangaris pour soutenir la 1re compagnie du 7e BCA. Dès le début du mandat, elle a participé à la prise en charge d’un blessé. Son témoignage montre l’implication nécessaire de tous, du camarade de combat jusqu’à l’équipe hospitalière à Paris. Devant, le groupe au contact doit riposter. Le chef de groupe et son transmetteur sont à terre, blastés par un jet de grenade. Vite, le chef M. reprend son poste et donne ses ordres. Il faut prendre le dessus pour pouvoir extraire le blessé ; attendre le renfort du 2e groupe pour aider à l’extraction et couvrir la rupture de contact. L’auxiliaire sanitaire de la section applique les premiers soins. Le combat est très violent, l’adversaire est à quelques mètres. 2h50 : quelque part dans un village Centre africain, nous sommes en en écoute radio dans le VAB SAN. Nous sommes en alerte, devant une section de la 1ère compagnie du 7e BCA progresse à pied. Soudain, dans le lointain des coups de feu caractéristiques : Kalachnikov puis FAMAS. Quelques secondes plus tard : « nous avons un blessé ». Une attente angoissée commence : quel est l’état de la victime ? La nature et la gravité de sa blessure ? 3h00 : le premier bilan arrive, imprécis. La blessure est sérieuse mais le pronostic vital ne semble pas engagé. Nous alertons le « Patient Evacuation and Coordination Cell » (PECC) à Bangui. Il doit superviser la chaîne d’évacuation, surtout aérienne. Immédiatement, il met en alerte l’équipage du Puma Evacuation Sanitaire. L’hélicoptère décollera moins de 30 minutes plus tard, sous un violent orage : les conditions sont risquées mais la vie d’un homme est en jeu. 5h20 : il fait toujours nuit. Les véhicules de l’élément de recueil protégés par une escouade blindée avec 2 Sagaie et le VAB SAN sont avancés pour récupérer les chasseurs et le blessé. Enfin, la victime arrive. Il aura fallu 3 heures d’extraction difficile dans un brancard filet porté par 4 hommes. Le long du trajet, ils ont été plusieurs fois pris à partie. Le bilan initial est rassurant, la blessure est grave mais aucun organe vital n’est atteint. Malgré la douleur, le jeune chasseur montre un moral « de fer et d’acier ». L’adjudant F. décide d’avancer sa Sagaie afin de reconnaître l’axe en direction de l’ennemi. A peine à t-il fait 200 mètres qu’il est au contact. L’AN F1 crépite. Les tirs ennemis se déclenchent alentour : le groupe armé manœuvre pour nous encercler. Vite, il faut embarquer le blessé, le mettre à l’abri puis l’évacuer. Nous repartons, il n’y a que quelques kilomètres mais la piste est très mauvaise, la zone hostile. Le jour pointe enfin. Le PUMA est posé depuis bientôt une heure. La victime est conditionnée à bord. L’hélicoptère décolle, 1h30 de vol avant d’être dans les mains expertes du chirurgien. Un nouveau bilan précis est passé. Bien que le patient ne soit pas encore arrivé au rôle 2 de Bangui, le PECC décide d’immédiatement déclencher le Falcon MEDEVAC depuis la France. Dans la matinée le patient est opéré une première fois au rôle 2. Arrivé en fin d’après-midi, le Falcon redécolle vers l’hôpital des armées Percy à Clamart. Il y atterrit dans la nuit. A peine 24 heures après avoir été blessé au fond de la brousse centrafricaine, le blessé est dans un hôpital militaire parisien où il peut bénéficier des soins les plus sophistiqués. Cet épisode qui aurait pu être tragique est exemplaire. Il prouve la difficulté de prise en charge et d’évacuation d’un blessé : l’auxiliaire sanitaire du groupe de combat a un rôle primordial. Tout le dispositif doit se réarticuler, pour brancarder ce sont huit hommes qui par deux équipe de quatre, doivent se relayer toutes les 5 minutes. Le reste du groupe doit assurer la sécurité et riposter. L’équipe médicale du rôle 1 doit être au plus près pour conditionner et évacuer le blessé. L’hélicoptère médicalisé doit intervenir sans délai, parfois en limite des normes de sécurité des vols. Une équipe chirurgicale de théâtre doit assurer en urgence les gestes de chirurgie « qui sauvent » : le damage control. Le directeur médical de théâtre et le PECC doivent coordonner la chaîne du service de santé. Il démontre l’engagement des combattants et des soignants pour prendre en charge le combattant blessé. Là, comme sur les autres théâtres, le militaire engagé sait que s’il est malheureusement malade ou blessé, toute une chaîne de volonté et d’énergie se déploie immédiatement. Ce sont plusieurs dizaines d’hommes et de femmes qui vont donner le meilleur pour qu’il puisse bénéficier des soins les plus performants. Alors, le nouveau slogan du Service de santé prend tout son sens : « votre vie, notre combat ». chacun son moyen de transport. En zone Hostile. 50 Soins au profit de la MISCA camerounaise. Soldats de montagne - Janvier 2015 Soin à une victime d’exaction. 51 EXPERTISE MONTAGNE Bureau Montagne O Observatoire de l’accidentologie en montagne bservatoire des troupes de montagne, 28 mars 2014, 10h17, massif du Thabor. Une section à l’entraînement se fait prendre dans une avalanche, au cœur des Alpes françaises. Trois personnes sont emportées et un soldat est totalement enseveli sous la neige. Les soldats de montagne réagissent aussitôt, et secourent leurs camarades. Tout le monde est sain et sauf… Par le passé, ce genre d’accident restait souvent confidentiel, et faisait l’objet au mieux d’un silence respectueux, au pire de commentaires ou de critiques entre connaisseurs pas toujours bien informés… Depuis 2010, la 27e BIM a souhaité changer cela en créant l’observatoire des troupes de montagne. Son objectif : étudier tous les accidents ou incidents en montagne et en tirer systématiquement des leçons, au bénéfice de tous. Un processus long et délicat Passer de la loi du silence à l’analyse et l’autocritique est un cheminement complexe. Toutes les institutions de la montagne (guides, secouristes) ont eu cette volonté d’étudier les problèmes rencontrés en montagne, en créant des structures d’observation. La difficulté première rencontrée par ces observatoires est le recueil des informations. Après un accident ou un incident, le réflexe est plutôt d’être discret, de peur de passer pour un incompétent ou un inconscient… Les troupes de montagne n’ont pas échappé à cet écueil, renforcé par un environnement professionnel où il n’est pas évident de dire « j’ai eu un accident », de peur d’être sanctionné ou déconsidéré. La méthode employée L’idée d’un observatoire de l’accidentologie au sein des troupes de montagne date de la fin des années 1990, mais ce n’est qu’en 2009 que la 27e BIM a réellement mis en place cette structure, confiée à l’EMHM, puis à l’état-major. Afin de récolter les informations, une « fiche type » est créée : chaque chef de détachement qui a connu un accident ou un incident en montagne doit remplir un formulaire informatique. Les fiches sont ensuite analysées annuellement, afin d’établir des statistiques (type et nombre de sorties réalisées, niveau des activités, etc.) et tirer les enseignements utiles. Les résultats Les premières années, face à la difficulté de recueillir des comptes rendus, il a fallu sans cesse rappeler à tous le rôle de l’observatoire et faire de la pédagogie auprès des chefs de détachement. Chacun doit comprendre que faire remonter les informations utiles servira toutes les troupes de montagne. En effet, les enseignements retirés sont multiples, et ont des implications très concrètes dans tous les domaines : instruction, équipement, matériel, procédures, etc. Quelques exemples : un traumatisme crânien en ski de piste pourra appuyer une demande d’achat d’un casque de ski. Des gelures constatées plusieurs fois au même endroit pourront révéler un matériel défectueux ou inadapté. Un dévissage en escalade peut mettre en évidence une mauvaise utilisation du matériel… Les bilans La moyenne des accidents ou incidents recensés est comprise entre 50 et 65 par an. L’accidentologie hivernale représente entre 2/3 et 3/4 des accidents, avec une majorité d’entorses du genou lors de séances d’entraînement en ski sur pistes. A vous de jouer L’observatoire fonctionne grâce à chacun des acteurs de la montagne. Afin de faciliter au maximum le recueil des informations, une nouvelle fiche simplifiée a été mise en ligne. Comme disait Napoléon, « à l’armée, il y a trois choses importantes : la tenue, les horaires et le compte rendu ». Secours en paroi. Alors rendez compte de tout accident ou incident à vos cellules de sécurité montagne, la moindre information peut faire avancer les troupes de montagne ! Secours sur glacier. 19 % 39 % 42 % Accidents 2014 par type d’activité. Alpinisme Sauvetage à la Mer de Glace. Ski de randonnée Ski de piste 5% 19 % 14 % 62 % Accidents de ski de randonnée par niveau de pratique (2011). CDHM et Experts Qualifiés et Chefs d’équipe haute montagne Brevet de skieur Militaire Secours en paroi aux Arêtes du Jardin . 52 Les bilans complets et la fiche type sont disponibles sur le site Intranet de l’état-major de la brigade : http://www.bim27.terre.defense.gouv.fr/ --> rubrique montagne --> dossier observatoire montagne. Soldats de montagne - Janvier 2015 Débutants 53 Au fondateur du GMHM... Pourquoi la Patagonie ? L es impressionnantes Aiguilles de granite des massifs du Fitz Roy et du Cerro Torre, balayées par les vents et les dépressions des 40e Rugissants, sont une référence mondiale dans le monde de l’alpinisme pour la rudesse de leurs conditions climatiques. Nulle part ailleurs sur notre planète les conditions météorologiques n’exigent des alpinistes autant d’audace, d’anticipation et de capacité d’adaptation pour réussir une ascension. Si dans les autres massifs montagneux du monde les conditions météorologiques peuvent parfois être très difficiles, ici elles le sont en permanence. Aussi, partir faire de l’alpinisme en Patagonie c’est alpinistes comme aux militaires : audace, anticipation, adaptation. Peut-on rêver d’un « terrain d’entraînement » plus approprié pour une transmission d’expérience et de savoir-faire ? C’est donc tout naturellement que les dernières recrues du GMHM, l’Adj Arnaud Bayol et le Cha Max Bonniot, sont parties en expédition dans cette région accompagnées par leurs aînés, Monsieur Dimitry Munoz, le Cne Didier Jourdain et l’Adc Sébastien Bohin. Leur objectif : y acquérir l’expérience indispensable à la réalisation des futurs projets d’expédition du GMHM. Il semblerait que ce dernier soit atteint. En témoigne leur incroyable moisson de Hommage à « Marmuche » Je ne pensais pas un jour avoir à écrire ce texte pour Jean-Claude (…) mais même les grands chênes se couchent un jour. (…) Il ne disait jamais « c’est bien » mais plutôt « c’est pas mal », ou ne disait rien (…). Par contre ses têtes de turc avaient droit à un traitement spécial, qui se terminait immanquablement par : « Je vais vous muter à Plouc-le-Zout ». Marmier, on l’aimait où on ne l’aimait pas. (…) Jeune Saint-Cyrien (1965) un peu rebelle et fort en gueule, il arrivait, après un an passé à l’École militaire de haute montagne (EMHM) et quelques pérégrinations au 159e Régiment d’infanterie alpine à Briançon (…), auréolé d’un palmarès en montagne conséquent (…) dormant sur son balcon en hiver pour s’aguerrir au froid. Il impressionnait (...), Arête sommitale du Fitz Roy. - Aiguille Mermoz, alt. 2732m : voie « Vol de nuit » 600 m, 90°, M8/A1 En 1976, il recevait la mission de la part du général Laurens de créer un groupe d’alpinistes capables de rivaliser avec les meilleurs, et de porter ainsi au plus haut les couleurs des troupes alpines. Rassemblement sur le bassin d’Argentière. La voix portait haut et fort : « Messieurs, rendez-vous de l’autre côté au refuge du Couvercle ». Devant les candidats dépités (…), les faces Nord des Courtes et des Droites donnèrent à certains le mal des rimayes et la sélection se fit naturellement. (…) Puis en 78, après avoir écumé les parois européennes (…), son attention se tournait vers le Groenland qui, pour lui, était une marche vers l’Himalaya. - Fitz Roy, alt. 3359 m : voie « Supercanaleta » 1600 m, V, 5c, 4, M4+ Doucement nous apprenions à le connaître et à nous attacher à ce grand gaillard au physique et au mental hors norme. (…) Au Mont Huntington en Alaska, il sauvait la vie de tout le Groupe grâce à son intuition. Puis, vint la période himalayenne où, hormis la défaite à l’Everest, si près du sommet, il nous emmenait au Kamet, à l’Indrassan au Kabru Dome et au Gyachungkang. Au campement, sa musique favorite était l’opéra et sa lecture de chevet était l’Ancien Testament à propos duquel il disait : « C’est le meilleur roman policier que j’ai lu ». Enchaînement de rappels. Enchaînement de rappels. mais derrière cette façade se cachait un être particulièrement sensible et fidèle en amitié. Le « modus operandi » pour le choix des candidats était simple, pas de tests physiques, psychotechniques ou autres. Sébastien dans les rampes. partir avec la certitude que les conditions seront exécrables et qu’il faudra, pour atteindre ses objectifs, développer et faire preuve de ces qualités chères aux EXPERTISE MONTAGNE Expédition en Patagonie réussites pour un séjour d’à peine cinq semaines : - Aiguille Poincenot, alt. 3002 m : voie « Willans - Cochrane » 550 m, 70°, M4, 5+ - Aiguille Guillaumet, alt. 2579 m : goulotte « Amy-Vidailhet », 450 m, III, 5c, 2 Sa période militaire terminée, il prenait tour à tour la direction du Groupe de haute montagne, où il créait le Piolet d’Or, puis la présidence du comité Himalayen, et enfin la présidence de la Fédération française de la montagne et de l’escalade. J’aurai plaisir à me souvenir d’un Jean-Claude courageux et généreux, d’un « Marmuche » exigeant avec nous et dur avec lui-même, d’un Marmier novateur et charismatique. Je terminerai par ses propres écrits : « En demandant à ses pratiquants un engagement physique et moral total, la montagne de haute difficulté est une activité à risque, sans concession avec quelconque facilité. Participant à la conquête des itinéraires les plus engagés et les plus difficiles, le GMHM a fait siennes ces dures règles, tout en accueillant en son sein les meilleurs jeunes alpinistes du moment, leur offrant une opportunité incomparable d’épanouir leur talent. Aujourd’hui la route est tracée et d’autres sauront relever le défi pour aller toujours plus loin, plus haut, dans le monde sans cesse renouvelé de la montagne ». liait à ta famille et à tes amis. Porté par le vent, tu vas rejoindre les fontaines d’étoiles, grandir dans le soleil, et nous préparer un tracé dont tu as le secret. Nous, tes amis, te remercions pour ce que tu as été et pour la force que tu nous as léguée. Adieu mon Colonel 54 Sérénité au sommet du Fitz Roy. Capitaine Hubert Giot Ce texte, consultable dans son intégralité sur le site du GMHM / www.gmhm.terre.defense.gouv.fr s’inspire du très bel hommage rendu par le Cne Hubert Giot (ancien membre du GMHM) au Lcl Marmier qu’il a longtemps côtoyé. Soldats de montagne - Janvier 2015 Jean-Claude, nous avons partagé avec toi les joies d’un sommet ou les peines d’un échec, puis tu as rompu la corde qui te 55 J Les « figures » alpines de la Grande Guerre 2014, année charnière pour l’EFMS usqu’à présent rattachée à l’EMHM, l’EFMS est depuis le 1er août transférée au Centre national des sports de la défense de Fontainebleau (CNSD) au sein de l’« Armée de Champions ». JO de Sotchi - le Sgt Martin Fourcade. Attachée à l’équipe militaire de ski, l’EMHM en constitue toujours la structure de soutien logistique, et l’équipe continue à résider dans les bâtiments de l’école. La gestion humaine, médicale, budgétaire est transférée, à distance, au CNSD. Pour les athlètes, ce transfert est transparent. Rarement dans les locaux de l’EMHM, ils courent les sites d’entraînement et de compétition pour remplir leur mission : remporter des médailles et représenter la France sur les podiums à travers le monde. L’athlète doit, par son comportement, donner en toutes circonstances une image valorisante de lui-même et de la Défense. L e 5 septembre 2014, le ministère de la Défense organisait au niveau national, une opération intitulée « 100 villes – 100 héros – 100 drapeaux ». Cette opération consistait à mettre à l’honneur dans 100 villes de France (une par département), 100 héros de la Grande Guerre, choisis par les départements, avec les 100 emblèmes sous lesquels ils avaient servi et le plus souvent étaient morts pour la France. Ces héros sont de tous grades, du général commandant en chef au simple soldat. La plupart sont tombés au champ d’honneur, de façon anonyme ou avec des responsabilités opérationnelles, mais tous ont contribué par leur héroïsme à la victoire de 1918. Aucun ne fut martyr passif mais ils furent tous héros actifs, artisans à leur niveau de la réussite de la mission qu’ils avaient reçue. Les biographies de ceux désignés dans nos départements alpins et dans les unités de montagne sont rassemblées dans ce dossier. Leur ont été ajoutées celles du peintre de l’Alsace des Diables Bleus et d’un montagnard pyrénéen. 1re classe Guillermo Fayed. La saison 2014-2015 sera dense avec les circuits, coupes et championnats du monde par discipline, notamment militaires, en mars à Boden (Suède). Mai et juin seront marqués par des stages d’acculturation et de cohésion. A noter, l’intégration dans ses rangs, d’un petit nouveau qui termine 9e de sa première course en coupe du monde cet hiver : le chasseur Bastien Midol en skicross. Soldats de montagne - Janvier 2015 Placée sous la responsabilité du commissaire aux sports militaires, l’« Armée de champions » comprend les sportifs de haut niveau de la Défense valides ou en situation de handicap présents dans les ministères de la Défense ou de l’Intérieur (Gendarmerie nationale). Ce rattachement entre dans le cadre de la rénovation des relations entre le ministère de la Défense, le ministère chargé des sports, les fédérations sportives et les athlètes. L’enjeu est multiple puisqu’il permet un meilleur accompagnement des sportifs (suivi des performances, des parcours professionnels, mise en place d’un cadre juridique adapté, élaboration d’un statut unique explicitant leurs droits et devoirs, acculturation aux valeurs de la Défense), le renforcement du lien avec la Nation notamment vis-à-vis des plus jeunes, mais aussi la cohésion et la fierté en interne grâce au rayonnement apporté par ses « ambassadeurs sportifs ». De plus, conformément à l’éthique et aux valeurs de l’Institution, qu’ils partagent, (performance, rigueur, courage, don de soi), ils ont désormais le devoir officiel d’être animés d’un souci permanent de communication afin de valoriser l’action du ministère de la Défense dans son soutien à l’« Armée de champions » en toute circonstance (tenue, signalétique, messages), mais surtout en accord avec les contraintes des fédérations (obligation de discrétion des sponsors lors de certaines manifestations). Mission que remplissent déjà nos athlètes dès qu’ils le peuvent. DOSSIER Equipe de France militaire de ski 56 57 DOSSIER Les figures alpines Général d’armée Robert TOUCHON (1878-1960) R obert-Auguste Touchon naît à Paris en 1878. Lorsque la guerre débute, cet officier saint-cyrien sert comme capitaine au 30e bataillon alpin de chasseurs à pied de Grenoble. Il livre ses premiers combats dans les Vosges, où il parvient à capturer 250 soldats ennemis et un train divisionnaire. Cela lui vaut d’être l’un des premiers officiers décorés de la Légion d’honneur. Quatre fois blessé, il est cité deux fois à l’ordre de l’armée. Il est notamment blessé par balle le 2 décembre 1914 à la Tête des Faux dans le Haut-Rhin, puis au cours d’un combat à la baïonnette dans la nuit du 24 au 25 décembre 1914. En 1940, ce chasseur alpin hors pair, Chef de bataillon Edmond VERLET-HANUS (1874-1914) - (Mort pour la France) qui a été l’un des artisans de la « ré alpinisation » des Troupes de montagne entre les deux guerres, après avoir commandé le 14e Corps d’Armée de Lyon, est nommé au commandement de la 6e Armée, qui prendra le nom d’Armée des Alpes. Blessé 4 fois, titulaire de 11 citations dont 6 à l’ordre de l’armée, il s’éteint en 1960 à l’âge de 81 ans à La Tronche. Le 6 septembre 2014, son souvenir a été honoré lors de la cérémonie des 100 villes -100 drapeaux -100 héros. Une plaque à la mémoire de l’engagement du 30e BCA au combat pour la France a été posée à Grenoble pour immortaliser la reconnaissance de la France envers ses anciens et leurs si nombreux sacrifices. 1914 alors qu’il est à la tête de son bataillon dans les combats du col de Mandray dans les Vosges. Là, une stèle rappelle sa mémoire. Il décède le 29 août à Gérardmer. En Savoie, une plaque en souvenir de la mobilisation du 13e BCA a été inaugurée à Chambéry samedi 6 septembre 2014, au cours de la cérémonie des 100 villes - 100 drapeaux - 100 héros, sur le rond-point de l’avenue de Turin, à proximité de l’ancien quartier militaire Verlet-Hanus. Stèle à la mémoire du Cba Vernet-Hanus. Soldats de montagne - Janvier 2015 Dévoilement de la plaque en mémoire du 30e BCA. L e chef de bataillon Edmond Verlet-Hanus naît en 1874 à Toul. Officier saint-cyrien, il sert dans les tirailleurs d’Afrique et prend part à la mission saharienne de 1898 à 1900. Il sert ensuite au service géographique où il est chargé de reconnaître le territoire compris entre l’Algérie, le Soudan et le lac Tchad. Il est fait prisonnier par El-Hiba à Marrakech et libéré lors de la prise de cette ville en 1912. Il est alors nommé, la même année, officier de la Légion d’honneur. En 1913, il prend le commandement du 13e bataillon alpin de chasseurs à pied de Chambéry. Il est grièvement blessé par un éclat d’obus le 27 août 58 59 DOSSIER Les figures alpines Capitaine Ferdinand BELMONT (1890-1915) - (Mort pour la France) N é le 13 août 1890 à Lyon, Ferdinand Belmont est médecin de formation. Malgré cela, il s’engage en tant que chasseur de 2e classe au 14e bataillon de Chasseurs en 1908 et monte rapidement les échelons. C’est donc comme sous-lieutenant chef de section qu’il est rappelé en 1914 au 51e BCA (bataillon de réserve du 11e BCA). Suite aux pertes énormes d’officiers des BCA au début de la guerre et grâce à sa conduite exemplaire, il est promu capitaine en septembre 1915 au 11e bataillon alpin de chasseurs à pied d’Annecy, où il a été muté, son premier bataillon ayant été dissous. Alors qu’il est à la tête de sa compagnie au Hartmannswillerkopf dans les Lieutenant Roland GARROS (1888-1918) – (Mort pour la France) Vosges, le capitaine Ferdinand Belmont meurt des suites de ses blessures le 28 décembre 1915. Nommé chevalier de la Légion d’honneur en octobre 1915 et cité trois fois à l’ordre de l’armée, il est donc titulaire d’une Croix de Guerre à trois palmes. Deux de ses frères, Jean et Joseph, seront également tués durant la Première Guerre mondiale. Il nous a laissé de remarquables souvenirs, « les lettres d’un officier de chasseurs alpins », dans lesquelles il décrit avec beaucoup de patriotisme et de modestie ses dix-sept mois de guerre. Ce document est un témoignage vivant de premier ordre sur la vie et la mort des Diables Bleus dans les Vosges en 1914 et 1915. quatrième victoire en octobre 1918, avant d’être abattu le 5 octobre, la veille de ses 30 ans, au-dessus du territoire de Saint-Morel dans les Ardennes. Il est aujourd’hui malheureusement bien plus connu de nos contemporains par le stade de tennis auquel a été donné son nom que pour ses qualités d’as de l’aviation et de héros de la Grande Guerre. Les Ltn Garros et Marchal décorés de la Légion d’honneur. Soldats de montagne - Janvier 2015 Plaque dévoilée le 6 septembre 2014 - Gare d’Annecy. N é le 6 octobre 1888 à SaintDenis de La Réunion, Roland Garros est un pionnier de l’aviation. Il effectue la première traversée de la Méditerranée en avion en 1913. Incorporé en 1914 au 27e bataillon alpin de chasseurs à pied, il est immédiatement détaché au regard de ses capacités de pilote, dans l’aéronautique militaire. Il sert comme pilote à l’escadrille MS 23 en août 1914. Dès l’année suivante, il met au point un dispositif de tir à travers l’hélice qui lui vaut de remporter ses trois premières victoires. Fait prisonnier en avril 1915, il est interné en Allemagne et ne parvient à s’évader qu’en février 1918. Il reprend sa place au front, remportant sa 60 61 DOSSIER Les figures alpines Caporal Jean-Jacques WALTZ, dit HANSI (1873-1951) N Tous deux publieront leurs souvenirs de cette expérience en 1922. En 1918, lorsque l’Alsace réintègre la France, il crée une affiche. Après la victoire des Alliés, il publie deux livres en 1918 : « le Paradis tricolore » et en 1919 « L’Alsace heureuse ». Dans ce dernier livre, il raconte ses démêlés avec des juges allemands, son évasion, sa guerre, l’entrée des troupes françaises en Alsace et le départ des émigrés. En 1920, il est fait officier de la Légion d’honneur par le président Millerand. é le 23 février 1873 à Colmar, Jean-Jacques Waltz, dit Hansi, est célèbre pour ses illustrations de scènes villageoises alsaciennes. Il s’engage au début du conflit au 152e régiment d’infanterie (alors en garnison à Gérardmer avec 2 compagnies en 1914) dans les Vosges (88) comme simple caporal. Il est ensuite muté à l’étatmajor de la division où il est d’abord interprète stagiaire (sous-officier) puis officier interprète. Par la suite, il est affecté au service de la propagande aérienne aux côtés d’Ernest Tonnelat, afin d’élaborer des tracts et de faux journaux destinés à affaiblir le moral de l’adversaire. Commandeur de la Légion d’honneur, citoyen d’honneur de la ville de Colmar, il meurt le 10 juin 1951. Le peintre des diables bleux O fficier Saint-cyrien né en 1855 à Toulouse, Ernest Barbot rejoint Briançon en octobre 1912 en qualité de chef de corps du 159e régiment d’infanterie. Après avoir commandé son régiment avec succès pendant son premier engagement, le 19 août 1914, il remplace le général commandant sa brigade, tué à l’ennemi. Promu général de brigade le 8 septembre 1914, il prend le commandement d’une division chargée de défendre Arras. Il est cité à l’ordre de l’armée le 10 octobre 1914. Il est promu commandeur de la Légion d’honneur à titre posthume. Son nom sera donné à un quartier (aujourd’hui disparu) du 13e BCA à Chambéry. Ci-dessous la statue érigée à sa mémoire en 1937 à Souchez. Blessé au début de la deuxième offensive d’Artois lors des combats de Souchez le 10 mai 1915, il meurt de ses blessures lors de son transfert à l’hôpital. Notre-Dame de Lorette, plus grande nécropole de France. Soldats de montagne - Janvier 2015 Lithographie de HANSI en Alsace,1915. Général Ernest BARBOT (1855-1915) - (Mort pour la France) 62 63 DOSSIER Les figures alpines Soldat Emile Auguste RICHARD (1886-1918) (*) Devise du régiment : « Résolu de crever plutôt que de ne pas tenir bon » Ordre n° 7173 « D » du 5 mai 1918 conférant à Emile Auguste Richard la Médaille militaire : « Agent de liaison de bataillon, a assuré la communciation des ordres sous le feu des mitrailleurses et des canons enemis avec un mépris absolu du danger. Très grièvement blessé au cours d’une de ses missions, a eu l’énergie de porter son message à destination et de venir rendre compte de l’exécution. C’est ensuite rendu seul au poste de secours afin de ne pas distraire ses camarades du combat ». Soldat Jean-Baptiste CAUVIN (1894-1914) - (Mort pour la France) N é à Nice le 25 mars 1894, le soldat de 2e classe JeanBaptiste Cauvin est le benjamin du 163e régiment d’infanterie (14e compagnie), régiment de la place de Nice (équivalent du 15-9 à Briançon) qui porte la tarte, lorsqu’il meurt le 21 décembre 1914 à l’âge de 19 ans à Lombaertzyde en Belgique, sur le front de l’Yser. Sortant le premier de la tranchée, comme il en avait l’habitude, lors d’un assaut à la baïonnette, il est frappé d’une balle en plein cœur. Il meurt sans souffrance, conservant dans ses yeux la flamme joyeuse de l’action. Il est enterré au cimetière de Lombaertzyde, en terre reconquise, à cinq mètres de la tranchée. 64 du Grand quartier général, le 26 mars 1915 par le général Joseph Joffre. Il est cité à l’ordre de la division, le 18 juillet 1916 par le général commandant la 27e division d’infanterie pour son comportement héroïque à la tête de sa compagnie. Considéré comme un officier hors pair, en toutes occasions à la hauteur des événements, il est encore cité à l’ordre du régiment, le 13 novembre 1917. Lieutenant-colonel de réserve, il est définitivement démobilisé le 31 décembre 1945. Il est commandeur de la Légion d’Honneur, titulaire de la Croix-de Guerre 14-18 avec 1 palme et deux étoiles, de la Croix de Guerre 3940 avec une palme. Il été blessé trois fois au combat. Il décède le 5 février 1982 à Fréjus. Soldat Bernard-Joseph APESTÉGUY (1881-1950) La campagne de Belgique fut très dure non pas tant en raison des combats et des pertes nombreuses, qu’en raison de la mauvaise saison et des plaines marécageuses. Les hommes y ont continuellement vécu dans l’eau et dans le froid. Le nombre d’évacués pour pieds gelés fut en moyenne de 10 à 12 par jour. Devant Lombaertzyde © Charles Fouqueray L e lieutenant-colonel Louis Grangeon naît le 18 janvier 1890 à Peyrins (26). Soldat de la classe 1911, il entre en campagne avec le 75e régiment d’infanterie de Romans sur Isère, régiment de la 27e division d’infanterie de Grenoble où il sert comme sergent. C’est avec le grade de sergent qu’il part au front dans la nuit du 5 au 6 août 1914. Blessé une première fois en août 1914, il rejoint à nouveau les premières lignes, à peine guéri, le 10 octobre. Il est nommé adjudant le 14 puis souslieutenant à titre temporaire le 31 octobre 1914. Grièvement blessé, le 17 décembre en contre attaquant l’ennemi à la tête de sa section, il est fait chevalier de la Légion d’Honneur et est cité à l’ordre C hampion de pelote basque né à Cambo le 20 mai 1881, Bernard-Joseph Apestéguy alias Chiquito est mobilisé le er 1 août 1914 et intègre le 19e bataillon de chasseurs à pied dès novembre. Blessé le 24 mai 1915 à Oulches, sur le chemin des Dames, le pelotari s’en sort avec des plaies et une gêne à la main droite. Cité comme grenadier d’élite (car il envoyait avec sa chistera les grenades à un distance exceptionnelle) et agent de liaison intrépide, il se propose à maintes reprises pour effectuer des ravitaillements en plein jour. Pour service rendu, il est décoré de la Croix de guerre avec étoile de bronze ainsi que de la Légion d’honneur. Il perd deux de ses frères durant la Grande Guerre. Ses exploits vont inspirer le capitaine Paul Cazabat(*), commandant la compagnie de mitrailleuses du 18e RI, lorsqu’il dessinera durant l’entre deux guerres l’insigne du régiment de Bayonne, où figurent grenadier et joueur de chistera. (*) Ce capitaine est le grand père du Col Deleuze auteur de cet article. Soldats de montagne - Janvier 2015 L e soldat Emile Auguste Richard nait le 1886 à Lille. Affecté au 3e régiment d’infanterie de Digne (*) , qui sera par la suite un RIA, il participe en avril 1918 aux combats du bois de Sénécat dans la Somme. Appartenant à la 10e compagnie du 3e RI, il assurait la transmission des ordres entre le bataillon et sa compagnie qui se trouvait en première ligne. Un éclat d’obus lui brise la mâchoire. Faisant preuve d’une énergie surhumaine, ignorant le douleur, il retourne ainsi en plein bombardement jusqu’au PC du commandant auquel il rend compte par geste qu’il avait accompli sa mission. Refusant d’être soigné, Il se rend seul au poste de secours où il tombe d’épuisement. Lieutenant-colonel Louis GRANGEON (1890 - 1982) 65 Caporal Bonaventure RENUCCI (1872-1915) - (Mort pour la France) A gé de 42 ans et père de 6 enfants, Bonaventure Renucci rejoint le 373e régiment d’infanterie, régiment de réserve du 173e RI qui porte la tarte, stationné à Ajaccio, Bonifacio et Bastia, au premier jour de la guerre. A partir du 20 août 1914, son régiment s’engage en Lorraine. En janvier 1915, le 373e prend position à Raon l’Étape dans les Vosges par -20°C. Le 19 janvier, le caporal Renucci prend le tour de garde d’un camarade malade. Le lendemain, au petit matin, il est frappé d’une balle à la tête et meurt dans la soirée. C’est le premier soldat du régiment mort pour la France. Il meurt le 20 janvier 1915 à Raon l’étape (88). Lieutenant-colonel Pierre CHIARELLI (1888-1976) MUSEE des troupes de montagne Les figures alpines Musée des Troupes de montagne Une donation exceptionnelle ! R égulièrement, le musée des Troupes de montagne s’enrichit de nouveaux objets ou documents. En juillet 2014, M. Rastelli propose de donner un album de photographies militaires du début du siècle, qui se révèle majeur tant pour l’histoire des troupes de montagne que pour sa complémentarité avec deux documents de nos collections. Cet album, réalisé par un militaire anonyme, contient essentiellement des clichés sur l’entraînement de troupes alpines dans des postes d’hiver ainsi que sur l’école de ski de Briançon en 1903 et 1908. Les légendes des photographies permettent de rattacher l’album à un rapport du capitaine Clerc sur la nécessité de créer une école de ski dont une copie est conservée au musée. Par exemple, ce cliché fixe les portraits des instructeurs français et norvégiens et 26 des 28 participants à cette expérimentation au cours de l’hiver 1902-1903. Cette autre image illustre la sortie du 29 janvier 1903 décrite ainsi par le capitaine Clerc : « Marche du 29 janvier : le 29 janvier, le peloton sous les ordres de ses officiers partait de Briançon à 6h du matin, arrivait à Montgenèvre à 8h, repartait de Montgenèvre à 8h30 et arrivait au Gondran C (2 464) à 10h30 […]. La distance parcourue était d’environ 36 km et comportait une montée de 1 250 m ». Par ailleurs, les clichés suivants sont à rapprocher de l’œuvre du peintre Pierre Comba. L’aquarelle acquise en 2012 par le musée, dont le sujet peu commun se retrouve dans l’album, permet d’imaginer la méthode de travail de l’artiste sans apporter de réponse : était-il dans la vallée de Névache en 1903, ou a-t-il travaillé en atelier ? Le peintre n’est identifiable sur aucun cliché. Cette donation permettra aux futurs chercheurs d’exploiter un ensemble significatif de documents sur la vie des Troupes de montagne, en particulier sur le volet du tout début de l’instruction des skieurs. L 66 Informations pratiques Musée des Troupes de montagne, fort de la Bastille, (38000) Grenoble. Ouvert du mardi au dimanche de 11h à 18h (selon horaires du téléphérique). Mémorial du 173e RI. Accès par le téléphérique ou par la route de la Bastille. Tarifs : de 1,5€ à 3€ ; gratuit pour les moins de 18 ans et les militaires. Groupes sur réservation : 04 76 00 92 25 Soldats de montagne - Janvier 2015 e lieutenant-colonel Pierre Chiarelli naît à Piedicroce (Haute-Corse) en 1888. Ses remarquables états de service pendant la Grande Guerre qu’il effectue au sein du 173e régiment d’infanterie (régiment alpin) lui valent de terminer celle-ci comme Grandofficier de la Légion d’honneur et d’être décoré de la Croix de guerre 1418 avec 8 citations (nombre rarement atteint par un individu). La suite de sa carrière est également remarquable comme en témoignent sa Croix de guerre des théâtres d’opérations extérieurs avec 4 citations et sa Croix de guerre 39-45 avec 2 citations. 67 Entraide Montagne Rencontre des DRH Public/Privé Handicapé mais autonome... 25 novembre 2014 à l’HDTM Fixé en accord avec le commandement, ce plan d’action encourage les entreprises privées et les administrations à intégrer le maximum de nos jeunes, officiers, sous-officiers et chasseurs, en recherche d’emploi. Le contexte économique et la situation du chômage ne sont pas favorables à la reconversion. Quitter l’Institution est une décision grave qu’il ne faut pas prendre à la légère. Avoir un métier ou une aptitude particulière, bâtir un projet de reclassement précis, écrire un CV bien structuré, écouter les bons conseils pour donner envie à l’employeur de retenir votre candidature : voilà les bases solides que Défense Mobilité peut mettre à la disposition de ceux qui les sollicitent. Le réseau d’entreprises intègre aujourd’hui un peu plus de 70% des candidats méritants. Notre plan d’action vise à essayer d’aller plus loin et met en avant les qualités de savoir-être et de savoir-faire des quelque 400 personnels de la 27 qui quittent l’institution. En octobre 2013, nous organisions sur ce thème, la rencontre de notre brigade avec 100 chefs d’entreprises de l’arc alpin. Cette fois, à l’initiative d’OSMOSE, nous avons invité 100 DRH dont 50% du public et 50% du privé pour une soirée portant sur des sujets les concernant. Plus de 80 DRH assistèrent à cette rencontre chaleureuse dans le cadre prestigieux de l’Hôtel des Troupes de montagne. Nous avons d’abord présenté l’initiative OSMOSE, qui contribue à la rencontre des secteurs publics et privés pour une meilleure cohésion de la société française autour de l’intégration des nouvelles générations. Mme Bartoli Bouly, directrice de la DIRECCTE de l’Isère, a présenté la situation de l’emploi dans notre département ainsi que les grandes lignes de la réforme des inspections du travail. Mme Bianchi, directrice de l’établissement pénitencier de Varces, a expliqué comment se gèrent les personnels de surveillance en milieu carcéral avec toutes les contraintes d’un milieu très sensible. Mme Bianchi. Mme Bartoli Bouly. Le général Bizeul a présenté l’organisation des ressources humaines au sein de la 27, mettant en avant les qualités foncières de ceux qui décident de rejoindre la vie civile après ce temps de « maturation » au sein de la brigade. Le brigadier-chef Talleux a ensuite témoigné avec beaucoup de spontanéité sur le déroulé de sa carrière, en insistant sur l’évolution de sa personnalité dans les troupes de montagne. M. Théolier, DRH de Caterpillar France, a présenté la gestion des ressources humaines en milieu industriel où les qualités foncières prennent le pas sur les compétences professionnelles en perpétuelle évolution. Durant les questions, M. Ribiollet, directeur de Carrefour Meylan, expliqua comment il s’était reconverti d’une carrière d’officier de gendarmerie vers le management en secteur privé. M. Théolier, le Lcl Enderlé, le Gbr Bizeul et le Cch Talleux au premier plan. F ortement handicapé à la suite d’un accident survenu en 1999, Laurent Bois s’est installé à Castres-Gironde en 2001 dans une maison étudiée et fonctionnelle grâce à la domotique. Son impressionnante force de caractère lui a dicté de retrouver rapidement des occupations de loisirs actifs. Dans un premier temps, il a écrit un livre qui retrace son vécu pour partager son expérience très particulière. Antérieurement très sportif, Laurent a rapidement retrouvé le virus qui l’a porté à pratiquer la sarbacane, le ski, le parapente ou le parachutisme. Intéressé par toute expérience permettant son autonomie, il vient de se voir offrir par la 27e Brigade d’infanterie de montagne, son ancien employeur, cet engin qualifié « d’embarqueur de fauteuil », sorte de couteau suisse pour vaincre les milieux hostiles afin de reconquérir son environnement. Cet embarqueur a été financé par une partie des dons recueillis par l’Entraide Montagne lors de la Journée de Solidarité au profit des blessés de l’armée de terre, organisée à Grenoble en 2012. cet engin peut permettre de poursuivre ou reprendre une activité professionnelle », souligne Laurent, avant de préciser que « le fauteuil roulant ne s’arrête pas au portail de la clôture ». Homologué route, cet engin s’impose comme une solution de reconquête d’un environnement devenu hostile. Extrait article de SUD OUEST par P. Brassié Hypermobile, robuste, confortable et stable, ce véhicule à quatre roues motrices nommé Alter-ego4wd est capable de franchir de nombreux obstacles. Équipé d’un silencieux moteur thermique de 570cc, l’engin est considéré comme le quad de la personne à mobilité réduite. L’embarquement du fauteuil se fait, en quelques secondes, en marche arrière sur un plateau qui se pose au sol ce qui évite les transferts. Le processus est sécurisé, le fauteuil immobilisé. Il ne reste plus qu’à se servir du joystick pour démarrer et partir à l’aventure. Conscient de sa chance, Laurent tient à faire découvrir cet engin en réalisant des présentations-démonstrations, notamment au centre de rééducation de la tour de Gassie. « Hormis le côté ludique, Caractéristiques techniques : L’Alterego 4WD est un véhicule tout-terrain (4x4) équipé de pneus basse pression avec 4 suspensions indépendantes. Il est capable de circuler dans les milieux les plus variés (campagne, bord de mer, forêt, neige, sable). Il est compatible avec pratiquement tous les fauteuils manuels et électriques. Le fauteuil est immobilisé par deux coussins à air autogonflants. Homologué Quad Lourd par le Ministère des Transports, utilisable aussi bien en loisirs que pour une activité professionnelle (exploitation agricole). L’abaissement et le relevage de la plate-forme permettant l’embarquement du fauteuil se font par 4 vérins hydrauliques commandés par un joystick «zéro effort». La transmission est hydrostatique. Le lieutenant-colonel Enderlé, venu spécialement de Lyon, présenta la mission et les résultats de Défense Mobilité. Une documentation sur la mission et les coordonnées de l’antenne de Varces a été remise à chaque participant. Enfin M. Defélix, directeur de l’IAE de Grenoble, prenant comme guide chaque lettre du mot OSMOSE, fit la synthèse de cette soirée qui fut une totale réussite. Nous poursuivons nos initiatives avec cette suggestion constante proposée à la société civile : et si vous embauchiez un ancien militaire ? 68 une expérience « motrice » ! Renseignements : TonaTech sarl, plaine de Lachaup, 31 bis av de Bure 05000 Château-Vieux Tél : 09 67 06 26 42 / e-mail : [email protected] / Site: www.tonatech.fr/ Soldats de montagne - Janvier 2015 L a FRESM se soucie de la reconversion des militaires de la 27 qui décident de quitter l’institution après avoir accompli leur contrat au service de notre pays. La commission « reconversion » déploie donc un plan d’actions sur plusieurs années pour favoriser le reclassement orchestré par l’antenne Défense Mobilité de Varces. ASSOCIATIONS Associations 69 Associations Amicale nationale du 7e BCA Amicale du 7e BCA Bilan 2014 et projets 2015 Hilsenfirst 1915 - Le fait d’armes de la 6e compagnie du 7e bataillon de chasseurs alpins L ‘amicale nationale du 7 e BCA Ile-de-France a connu de grandes heures en 2014 avec ses amicalistes, et autour de nos chasseurs et cadres engagés du 7. Elle s’implante désormais sur Varces, au sein du quartier. La section Ile-de-France continue à se déplacer partout en France. De la galette des rois le 5 janvier à Bois-Colombes à la cérémonie commémorative de Vauxaillon en novembre, que de moments d’émotion, en ce centenaire de la Grande Guerre où le 7 s’est tant sacrifié. La marraine du bataillon, la princesse Marie de Liechtenstein, s’est associée au soutien des blessés avec l’exposition de peinture « Au fil de l’eau ». Le soutien de chacun est primordial et a été concrétisé par la participation aux rassemblements et cérémonies : Pinon dans l’Aisne en juin, Villefranche-sur-Mer en octobre en présence de notre fanion, ainsi que Caudebec-en-Caux, Varces, Vincennes et Paris, le col de la Charbonnière, le Linge, Saintry-sur-Seine, Belleface, la Rosière, le Clapet, Les Chapieux, Grenoble, Combloux pour un séjour de ski… L’année fut ponctuée de rassemblements, de moments de fête, de cohésion et d’hommage à nos amicalistes disparus : Mme Gauly, décédée le 26 juillet, épouse de notre général Gauly décédé le 7 mars ; Gilbert Billaud, CPC radio qui a servi au 7e BCA du 3 juillet au 14 novembre 1957, décédé le 24 mars à l’âge de 77 ans ; le Col François Morlighem, décédé le 28 juin à l’âge de 94 ans, frère de Jean Morlighem, tué le 6 juin1940 à Pinon ; Bernard Merot, ancien des combats de Pinon, décédé le 6 novembre à Sète ; le père de Laurent Aubertin, amicaliste… J Les projets abondent pour l’année 2015 : une participation aux commémorations des combats dans les Vosges, et bien sûr des déplacements en Ile-de-France, dans les Alpes et partout où sera sollicitée l’amicale. Saintry : la relève arrive… Assemblée générale au quartier de Reyniès (Varces). Amicale nationale du 7e BCA (affiliée à la FNAC, association reconnue d’utilité publique) Section Ile-de-France Cercle Clémenceau – 12, rue Charles-Duflos - 92270 Bois-Colombes - [email protected] uin 1915, la VIIe armée du général de Maud’hui doit conduire une offensive dans les Hautes Vosges en direction de la plaine d’Alsace. La brigade Tabouis, brigade de chasseurs, est chargée de rompre le front allemand dans la région de l’Hilsenfirst (1279 m). Le 7e BCA forme « la pointe dure », et il revient à la 6e compagnie du capitaine Manhes de réaliser la percée des premières lignes allemandes. Le 14 juin à 11h, la 6e compagnie, forte de 208 fusils, est en position. En face, vers le sommet chauve de l’Hilsenfirst, on distingue les ouvrages de l’ennemi. A 15h30, après une intense préparation d’artillerie, la compagnie s’élance vers son objectif. Très vite, face aux mitrailleuses adverses, les pertes sont lourdes. Après un ultime assaut, les premières lignes allemandes sont atteintes. Le nettoyage se fait à la grenade et à la baïonnette. A 17h30, la compagnie est stoppée dans son élan. Coupée du reste du bataillon, elle se retrouve cernée. Elle compte alors 3 officiers et 79 chasseurs auxquels s’ajoutent 3 officiers et 34 chasseurs de la 4e compagnie. Du 15 au 17 juin, la 6e compagnie résiste héroïquement aux assauts de l’ennemi malgré un sévère rationnement en vivres et en munitions. Ainsi le LNT Moreau, à cours de munitions, fait basculer des rochers sur l’assaillant qui se replie. Le 17 juin à 18h, un détachement des 7e et 13e BCA rompt l’encerclement. Durant 4 jours, la 6e compagnie a repoussé 5 attaques, conservé ses blessés et ses prisonniers. Fidèle aux traditions chasseurs, elle a tenu comme à Sidi Brahim. Hilsenfirst : le lieu des combats. Les tranchées de l’Hilsenfirst. Ordre du jour du 26 juin 1915 : Par ordre du commandant la VIIe armée, la 6e compagnie du 7e bataillon de chasseurs alpins sera dénommée « compagnie Sidi Brahim ». A la suite de plusieurs remaniements, les traditions de la 6e compagnie sont aujourd’hui reprises par la 1re compagnie. La compagnie Sidi-Brahim. Soldats de montagne - Janvier 2015 (section Ile-de-France) 70 ASSOCIATIONS Associations 71 ASSOCIATIONS Associations La première palme gagnée par le 22e BACP A yant quitté l’Alsace « la mort dans l’âme », le 22e BACP est maintenant chargé de barrer la route de Saint-Dié (Vosges) à l’envahisseur qui descend de Sainte-Marie-aux-Mines. Mandray Le 28 août 1914, le bataillon frère, le 13e BACP de Chambéry, aidé par une compagnie du 30e BACP (Grenoble), détruit le convoi de ravitaillement d’une division bavaroise au cours d’une audacieuse attaque de nuit et capture 250 prisonniers et une centaine de chevaux. Après ce succès, le 13e BACP se retire dans les bois environnants. Les Allemands reviennent et, selon leurs bonnes habitudes, mettent le feu au village… Mais le 30 août à midi, ordre est donné de reprendre l’attaque. Objectif : la cote 704 et le mamelon de la Tête de la Béhouille. Renforcés de deux compagnies du 13e BACP, les chasseurs alpins du « 22 » enlèvent d’un seul élan la cote 704 évacuée par les guetteurs allemands. Mais entre 704 et la Tête de la Béhouille, les alpins tombent sur un réseau de tranchées creusées pendant la nuit. L’adversaire se défend âprement et les combats vont jusqu’au corps à corps. L’objectif, le bois de la Tête de la Béhouille, finit par être enlevé grâce à l’appui des compagnies du « 13 » opérant sur la gauche du « 22 ». Le 31, la progression des deux bataillons reprend. La Tête de la Béhouille étant atteinte, les deux bataillons descendent Le 22e BACP, appelé à la rescousse, est très mal accueilli par des tirs d’artillerie et de MG (mitrailleuses). Les pertes du bataillon sont particulièrement sensibles et lui coûtent ses premiers morts et une centaine de blessés. La Tête de la Béhouille Le 29 août, à l’aube, les combats reprennent entre Mandray et la Tête de la Béhouille. Ce mamelon massif, boisé, domine toute la région et sa possession est importante. L’artillerie lourde allemande, hors de portée de nos fameux canons de 75 français, cause des pertes importantes aux chasseurs alpins. Le chef de corps du 13e BACP, le commandant Verlet-Hanus, est mortellement blessé par un éclat d’obus. La 1re Compagnie du « 22 » est réduite à l’effectif d’une section, mais l’envahisseur n’est pas passé. Le soir venu, ordre de repli sur Fraize. 72 Tête de la Behouille © Ji-Elle. vers le hameau de Fouchifol, malgré les tirs de l’artillerie lourde allemande. Le 1er septembre, précédé d’un bombardement intensif, l’adversaire attaque sur tout le front du bataillon. Les pertes françaises sont lourdes et le bataillon décroche par échelons pour échapper à l’encerclement, en direction du col des Journaux. Le « 13 » se replie ensuite vers le col de Mandray, tandis que les Allemands ne dépassent pas les Bois de la Béhouille - et la cote 704. A midi, les 13e et 22e BACP repartent à l’attaque, côte à côte, avec la promesse d’un tir d’artillerie qui, comme d’habitude, n’aura pas lieu (les chasseurs alpins comptent beaucoup plus sur les 65 de montagne de leur batterie d’accompagnement)… Après une lente progression, sans trop de pertes, l’avancée est stoppée à la tombée de la nuit. Cette journée a encore coûté au « 22 » plus de 100 tués et 300 blessés. La progression reprend à l’aube du 2 septembre. Le 22e BACP n’engage que 3 compagnies, les 3 autres sont restées à Fraize pour constituer une réserve de brigade. Lorsqu’il reçoit l’ordre d’attaquer la Tête de la Béhouille (évacuée l’avantveille par le 133e RI), le commandant de la Boisse a un moment d’hésitation car il n’a plus que 3 compagnies à sa disposition. Il repart néanmoins avec le même allant, suivi de ses chasseurs alpins. La marche d’approche s’effectue sans réaction adverse, la cote 704 est dépassée. A partir de 9h00, les chasseurs alpins pénètrent sous bois où ils sont accueillis par un feu nourri qui provient des tranchées adverses. Le 13e BACP, qui progresse sur la gauche du « 22 », compte de plus en plus de blessés. Mais l’adversaire se replie vers la tête de la Béhouille. Devant les tranchées bavaroises, les clairons du 22e BACP sonnent la charge : les chasseurs alpins, électrisés, bondissent d’arbre en arbre jusqu’au corps à corps, où ils se montrent plus agiles que leur adversaire bavarois. Les chasseurs se rapprochent du sommet, mais à chaque tranchée prise, c’est la contre-attaque, immédiate et brutale. Sept fois les Bavarois de l’Ersatz Régiment 1 (1er régiment d’infanterie complémentaire bavaroise) reviennent à la charge, mais en vain. Après avoir demandé une compagnie de renfort du « 13 », le commandant de la Boisse se place à la tête de ses chasseurs et crie : « En avant ! A la baïonnette ! ». Les clairons sonnent « la charge » et ses chasseurs repartent avec le même allant. En arrivant devant la tranchée du sommet, le commandant de la Boisse tombe, le corps criblé de balles, à une dizaine de mètres en avant de la ligne d’assaut. Quelques chasseurs se précipitent pour mettre leur chef de corps à l’abri. Le médecin-major du bataillon accourt. Le commandant reprend connaissance un court instant. On l’entend murmurer faiblement : « Mon bataillon »… Puis sa tête retombe de côté… C’est la fin ! Le chef de bataillon de Parizot de Durand de la Boisse sera cité à l’ordre de l’Armée. Avec le commandant Verlet-Hanus du 13e BACP (qui a été tué quatre jours auparavant), c’est le deuxième chef de corps tué près de la Tête de la Béhouille, ce qui prouve que les chefs de corps de chasseurs alpins sont des officiers de l’avant !!! Les survivants du 22e BACP se regroupent ensuite à Fraize où ils reçoivent un premier renfort de 300 réservistes. Le bataillon sera cité à l’ordre de la 1re Armée. La position de la Tête de la Béhouille est enfin entre les mains des chasseurs alpins des 13e et 22e BACP. Mais à quel prix ? Il reste à peine 400 hommes aux trois compagnies du 22e BACP. Dans ce combat sous bois, les chasseurs alpins ne peuvent être aidés par les 65 de montagne de leur batterie d’accompagnement car les obus écrêtent la cime des sapins et éclatent… Mais les renforts allemands affluent, et vers une heure, les survivants des deux bataillons reçoivent « l’ordre formel » de se replier. « La mort dans l’âme », les débris des deux bataillons décrochent, pas à pas, mélangés. Ils se regroupent soit au col de Mandray, soit sur la cote 704. Des compagnies du 13e BACP sont commandées par un sergent-major… Mais, à l’envolée lyrique d’une citation collective, préférons celle, plus pragmatique, tirée de l’historique (19141918) de l’Ersatz Régiment 1 bavarois concernant l’action des 13e et 22e BACP lors des combats de Mandray à la Tête de la Béhouille : « Ces Alpenjäger astucieux, rusés, et particulièrement mobiles savaient exploiter toute situation dans cette région sauvage, coupée et très ravinée. Equipés entièrement pour l’escalade en montagne, des souliers à la canne ferrée, accompagnés de chiens et remarquablement appuyés par de petits canons de montagne très mobiles, ils ont utilisé toutes les ruses de guerre et furent pour nous un ennemi particulièrement dangereux… ». Mémorial de la Grande Guerre, Col des Journaux, forêt de Fraize. © Damien Chopat Cba Verlet-Hanus. Cba Parizot de Durand de la Boisse. Soldats de montagne - Janvier 2015 Amicale nationale du 22 BCA e 73 ASSOCIATIONS Associations Anciens du Maquis de l’Oisans râce à l’appui du Comité de la Flamme et de la ville de Grenoble, l’association des anciens, descendants et amis du Maquis de l’Oisans a pu placer la mémoire de la résistance et des maquis au cœur de la célébration du 70e anniversaire de la Libération de Grenoble, le 22 août 1944, en transférant la Flamme du Soldat Inconnu de Paris à Grenoble. Ainsi le 21 août 2014, le maquis de l’Oisans - en mémoire de ses actions à l’été 1944 - a été choisi pour effectuer une prise de flamme à l’Arc de triomphe au cours d’une émouvante cérémonie. A ces côtés, la ville de Fillières, commune symbole et lieu de déclenchement de la bataille des Frontières en août 1914. Bertrand Moreau, vice-président, fils du maquisard « Loïc », Patrick Mulot, portedrapeau, fils du maquisard « Bobby », Elizabeth Oster, par ailleurs membre du Conseil de l’ordre des avocats de Paris, représentaient l’association. Au cours de cette cérémonie, l’Oisans recueillait la Flamme dans une lampe Montjardet réglementaire d’époque, modèle 1910 (celle du poilu de 14-18 puis des combats de 39-40 et en service jusqu’en 1945). Choisie, en hommage aux combattants, pour transporter la Flamme, de préférence à une lampe tempête, et prêtée par M. Gérard Guétat, elle s’est révélée extraordinaire et simple à utiliser : la flamme des bougies n’a jamais fléchi ni ne s’est éteinte, jusqu’au ravivage à Grenoble. Elle fut transportée et veillée en permanence par Bertrand Moreau et Elizabeth Oster, puis par Christine Besson Ségui, vice-présidente du maquis de l’Oisans, lors de son arrivée dans la nuit à Eybens. 74 La Flamme a été remise à Grenoble le 22 août à 10h00, sur l’esplanade Général Le Ray (chef des FFI de l’Isère), aux anciens maquisards et résistants de l’Oisans et de Grenoble âgés de 89 à 95 ans, parmi lesquels Aimé Guille, Roger Lamarre, Pierre Volait, Pierre Montaz, Alexis Rosset, Gabrielle Giffard… Après un discours qui rappela l’origine de la Flamme du soldat inconnu et la continuité de la résistance en Isère (bataille de Voreppe en 1940, ensuite résistance en Isère et maquis, puis campagne de Maurienne et reconstitution des bataillons de chasseurs alpins avec l’Oisans pour le Front des Alpes), Gérard Lanvin Lespiau, président de l’Association du Maquis de l’Oisans, lut, devant une nombreuse assistance, la citation de son père, le capitaine Lanvin, chef du secteur 1 Grenoble Oisans de l’Armée Secrète (AS) par le général Alain Le Ray. Ensuite, les anciens maquisards, qui libérèrent Grenoble il y a 70 ans, firent un tour d’honneur de la ville dans deux jeeps et un command-car. Des arrêts symboliques aux hauts lieux de la résistance grenobloise permirent de rendre un hommage public au capitaine André Jullien (alias Briançon) pour son rôle de chef du 2e bureau du secteur 1, au capitaine André Lanvin (alias Lespiau) à la caserne de l’Alma, lieu de prise de commandement du secteur 1, et au capitaine Georges Bois (alias Sapin), chef du sous-secteur de Grenoble. Ensuite, la Flamme, toujours entourée par les anciens et précédée par des motards de la police, fut enfin portée par notre président d’honneur, Pierre Volait, alias « Portillon » lors de la cérémonie du 70e anniversaire de la Libération de Grenoble. Après les discours officiels du secrétaire général de l’Ordre de la Libération, de M. Eric Piolle, maire de Grenoble, de Mme Genevieve Fioraso, secrétaire d’Etat à la Recherche et à l’Université, Pierre Volait, en fauteuil roulant, raviva la Flamme du Monument aux morts de Grenoble avec la Flamme du soldat inconnu prélevée la veille à Paris, devant les nombreux portedrapeaux, les troupes de montagne et le public rassemblé. Ce geste symbolique a permis de fédérer les composantes de la Ville de Grenoble et de rappeler publiquement les sacrifices consentis par les anciens du secteur 1 AS de l’Isère, et plus généralement de tous les maquis isérois, pour libérer l’Oisans et Grenoble et contribuer à restaurer en Isère la Liberté en 1944 et la République française dans son unité. Le maquis de l’Oisans compta 1526 maquisards en 5 unités de combat, sections A, dénommées groupes mobiles et 800 hommes, en sections B, cellules insurrectionnelles urbaines mobilisés pour la libération de Grenoble. vice-présidents, Patrick Barbe, fils du lieutenant « Normand », déposaient les deux gerbes de l’Oisans qui avaient été portées par la famille Mulot, Nicole Bertolone et Morgane Lamarre. Les porte-drapeaux étaient Patrick Mulot et Thomas Lamarre, fils du maquisard Roger Lamarre. Le ravivage en hommage 13 septembre 2014 : ravivage de la Flamme de l’Arc de Triomphe Ce ravivage, en hommage aux alliés et aux Français Libres et FFI, en présence du colonel Fred Moore, délégué national du Conseil national des communes « Compagnon de la Libération », rassemblait, à l’invitation du comité de la Flamme, les sections iséroises et parisiennes du Maquis de l’Oisans, Normandie Niémen, symbolisant FFI et Français Libres. 100 Américains venus des USA, « fils de la révolution américaine », SE Alexandre Orlov, ambassadeur de Russie à Paris et SE Pavel Latushka, ambassadeur du Bélarus en France, représentaient une partie des alliés. L’UNC de la Manche était présente aussi à nos côtés. Le nouvel ambassadeur américain - qui n’était pas encore arrivé à Paris - n’était pas représenté. Pour l’Oisans, Pierre Volait alias Portillon, Bernard de Gaulle, Gérard Lanvin Lespiau, président, Bertrand Moreau et Christine Besson Ségui, Soldats de montagne - Janvier 2015 G Cérémonie au Mémorial de l’Infernet à Livet-et-Gavet : 70e anniversaire des combats de l’Oisans aux morts de la deuxième guerre mondiale et de tous les combattants était effectué en solidarité, Français, Américains, Russes et Bélarusses se tenant l’épaule. L’orchestre des gardiens de la paix jouait les hymnes russe et bélarusse, le chant des partisans et la Marseillaise. Cette cérémonie clôturait brillamment mais aussi en fraternité et en solidarité les activités intenses et les dix huit actions mémorielles organisées en Isère cet été 2014 par l’Oisans. A la fin de cette cérémonie, les Grenoblois sympathisaient avec les Français libres ou leurs descendants présents et avec les Américains, en souvenir de la jonction, le 22 août 1944, du maquis avec l’armée US à Vizille. En fraternité, les commissaires de la Flamme et vingt-cinq anciens et descendants du Maquis de l’Oisans se retrouvaient ensuite ensemble pour une réception qui permit à chacun d’échanger. 75 ASSOCIATIONS Associations Amicale de l’EMHM N Instantanés du semestre écoulé et projets d’avenir otre belle cordée réunit un bataillon de 358 cotisants, un effectif en hausse depuis 8 ans. Elle entretient aussi le lien, sorte de « Fil d’Ariane » avec 300 prospects, très chaleureusement conviés à venir nous rejoindre. Se souvenir A Chamonix, le 27 juillet 2014, la communauté militaire et montagnarde rend un bel hommage à notre cher JeanClaude Marmier, le « Colonel de l’Alpe ». Saint-Cyrien, guide de haute montagne, 1er patron du prestigieux GMHM (76-84), puis second de notre « Maison-Mère des Troupes de Montagne » commandée alors par le brillant colonel Jean-Paul Peeters, il est passé « sur le versant du soleil » lors d’une reconnaissance dans le secteur de Sainte Foy Tarentaise en vue de l’édition 2014 de la « P’tite Trotte à Léon », la course d’endurance de l’Ultra-Trail du Mont-Blanc. Notre ami Hubert Giot, « pure lumière » du groupe dès sa mise sur pied par le général Pierre Laurens, a trouvé les mots justes et forts pour lui redire, de notre part à tous, estime, admiration et gratitude. A Nice, le 1er septembre 2014, l’Amicale, « l’Ecole de toujours » et l’EMHM, « l’Ecole d’aujourd’hui », sont en synergie pour entourer la famille du LCL Marcel Pourchier, 1er commandant d’école, et commémorer les 70 ans de sa disparition au Camp du Struthof avec ses 100 compagnons du Réseau Alliance. Nos amicalistes des Alpes-Maritimes sont présents avec leurs homologues, anciens du 22e BCA, face à ce splendide monument aux morts, sculpté à l’extrémité de l’arc alpin, là où il tombe littéralement dans la mer, et inauguré en 1928 par le maréchal Foch. Un grand moment de partage et d’émotion. Entretenir le lien entre les générations A l’Ile de la Réunion, du 1er au 12 septembre 2014, Daniel Antoine (SEM 9) et Daniel Plockyn (chef de la SEM 54) mènent 10 randonneurs sur les sentiers exotiques du Piton des Neiges, à plus de 3000 m, et du Piton de la Fournaise. A Chamonix, le 16 octobre 2014, la SEM 8 du regretté LTN Scheurer franchit le seuil du Camp des Pècles, 50 ans après son entrée à l’EHM. Belle organisation de nos amis Jean Wendling et Adrien Pulze pour ces retrouvailles parfaitement réussies. 4 anciens des SEM : Jean-Marie Gaillat (SEM 1), Gilles Orzyschek (SEM 35), Daniel Antoine (SEM 9) et Daniel Plockyn (SEM 54). Le monument aux morts de Nice. Dans les Dolomites de Brenta, du 7 au 13 septembre 2014, Bernard Galinier et André Berenguer guident une douzaine d’amicalistes sur cette magnifique « Via delle Bocchette », randonnée du vertige aux points de vue inoubliables, sur le Campanile Basso notamment. Le diaporama de l’édition 2013 a été projeté en assemblée générale début juillet, lors du 35e rassemblement de l’amicale, histoire de se mettre « l’eau à la bouche ». Jean-Claude Marmier Famille Pourchier, fanions et autorités. Les randonneurs de la Brenta. 76 Contact : secrétaire au 04 50 55 53 44 (répondeur si absent) courriel : [email protected] 2015 : année Honoré Bonnet 2016 : 40 ans du GMHM Randonnée dans les Dolomites de la Brenta. Soldats de montagne - Janvier 2015 Se fixer des objectifs en liaison avec l’EMHM et la FRESM 77 Associations Prix « soldat de montagne » Mont-Jalla, mémorial national des troupes de montagne L es murs de l’Hôtel des Troupes de montagne vibrent ce jeudi 16 septembre. C’est en effet la fanfare du e 27 bataillon de chasseurs alpins qui ouvre la cérémonie du 4e prix Soldat de montagne. Nombreuses sont les personnalités civiles et militaires qui gravissent le superbe escalier au tapis rouge, et sont accueillies par le Général Bizeul Commandant la 27e brigade d’infanterie de montagne. Les discours se succèdent : tout d’abord le Général Hervé Bizeul, suivi par le maire de Grenoble M. Eric Piolle, puis le Général de division (2S) Michel Klein. Puis vient le moment de la cérémonie de remise des prix. Le Lieutenant Colonel (er) Maurice Passemard reçoit le prix d’honneur du Soldat de montagne mérité du fait de son passé de combattant et d’écrivain. Le Procureur général Jean-Olivier Viout reçoit ensuite le prix civil du Soldat de montagne pour ses nombreuses actions menées à Chambéry au profit des Troupes de montagne. Il se voit remettre le fameux sabre Lafayette et un diplôme. L’adjudant Chef Eric Moron lui succède sur le podium pour recevoir le prix militaire, au nom de la fanfare du 27e BCA, M ercredi 05 novembre 2014, la ville de Grenoble a rendu hommage aux soldats de montagne morts pour la France autour du mémorial national du Mont-Jalla. qui participe grandement, en France et à l’étranger, à la renommée des Troupes de montagne. Encore merci à la ville de Grenoble, à l’Office National des Anciens Combattants et à la Caisse d’Epargne Rhône-Alpes, qui sponsorisent la remise du prix Soldat de Montagne. directeur de cabinet du préfet de l’Isère, de M. Eric Piolle, maire de Grenoble et d’autres autorités et élus de l’Isère. L’ensemble des unités des Troupes de montagne était représenté. ASSOCIATIONS Associations Les chefs de corps, emblèmes et délégations sont venus de toutes les garnisons pour rendre hommage aux 150 000 soldats de montagne morts pour la France. S’inscrivant dans le cadre des commémorations de la guerre de 1914, cette cérémonie, empreinte d’émotion, était présidée par le général Hervé Bizeul, commandant la 27e BIM, en présence de M. Ribeiro, Soldats de montagne - Janvier 2015 L’événement associé au prix étant cette année l’engagement des Troupes de montagne en 1914 et 1915, l’historien François Cochet fait un exposé sur les combats des Vosges, au cours desquels les Troupes de montagne firent preuve d’un courage devenu légendaire, consacré par l’appellation « Diables bleus ». 78 79 Les rendez-vous en 2015 Des Hommes et des cimes par Benjamin Guindre Prix La Plume et l’Epée 1944, les FFI deviennent soldats D e la Résistance à l’armée régulière. Lorsque les troupes françaises débarquent aux côtés des Alliés en Normandie le 6 juin 1944, elles feront la jonction avec les unités de la Résistance française. B enjamin Guindre, photographe, a côtoyé pendant près de deux ans les hommes du Groupement Commando Montagne. Plus de 150 photographies, dont la plupart ont été prises de nuit, évoquent la vie opérationnelle du GCM et en restituent l’ambiance. EMT 27e BIM et Taurinense Opération Sangaris GTIA 7e BCA OPEX en République Centrafricaine Exercice FrancoItalien (FOC 2) Mars 2015 Éditions Lumen&Verbum http://www.lumenetverbum.com 232 pages / Format 22x30 cm / Prix 40 € Valloire Challenge hivernal des Troupes de montagne Elie Viallet capitaine de chasseurs alpins par Jacques Gasqui E n exactement dix mois de campagne, du baptême du feu près du col de la Schlucht, le 15 août 1914, à sa mort le 15 juin 1915, à l’Hilsenfirst, le capitaine Viallet du 13e bataillon de chasseurs alpins a écrit une centaine de lettres à sa famille qui nous permettent de suivre au quotidien l’itinéraire de ce « diable bleu » dans les Vosges, avec en point d’orgue les combats de l’Hartmannswillerkopf. Avril 2015 L es actualités de la 27 sont consultables au quotidien sur les pages Facebook officielles de la 27e BIM et des corps de la brigade. 19 et 20 Mai 2015 Exercice Cerces Centenaire des combats des Vosges Valloire Exercice Diadem Hartmannswillerkopf Briançonnais Richement illustré par de nombreux documents inédits, ce livre présente aussi l’originalité de dresser le portrait d’autres grands soldats des troupes de montagne, et d’évoquer ainsi plus collectivement tous ceux qui ont combattu dans les Vosges à cette époque, avec une place particulière pour les généraux Lardant et Regard qui ont vécu à Saint Georges de Commiers, petit village de l’Isère dont est originaire le capitaine Viallet. Sa mémoire est encore présente parmi les chasseurs alpins : le bâtiment de la 4e compagnie du 13e BCA au quartier de Roc Noir porte toujours son nom ; il y a toujours des vestiges du camp Viallet à l’Hilsenfirst. www.facebook.com/27ebim 80 Février-Juin 2015 L’auteur choisit par ailleurs de mettre en valeur les commandos eux-mêmes. Dix-huit d’entre eux ont accepté de parler de leur vie et de leur métier. Visée esthétique et démarche humaniste distinguent cet ouvrage singulier. Facebook 27e BIM L’auteur revient sur cette période d’amalgame, au cours de laquelle des troupes de nature très différentes durent apprendre à cohabiter. (©Electre 2014) Janvier - Février 2015 Juin 2015 (3e samedi de juin) Saint-Bernard Trail de la St-Bernard Grenoble Juillet-Novembre 2015 14 Juillet 2014 27 BCA et 4 RCh Grenoble MCD Djibouti e e Défilé Soldats de montagne - Janvier 2015 L a Plume et l’Epée est un prix littéraire, remis chaque année depuis 2009, et visant à promouvoir la culture, la réflexion et l’écriture sur les sciences militaires et les questions de Défense. Cette année, le jury a attribué les deux prix au Col Michel Goya pour Sous le feu, la mort comme hypothèse de travail (Editions Tallandier) et à Raphaël Krafft pour Captain Teacher, une radio communautaire en Afghanistan (Editions Buchet Chastel). Le jury a souhaité attribuer deux mentions spéciales, l’une au Col Aymeric Bonnemaison, l’autre au Lcl Stéphane Dossé pour Attention : Cyber ! Vers le combat cyberélectronique (Editions Economica) et l’autre au Col Guillaume de Jerphanion pour Soldats de France, l’armée au cœur de la nation (Editions L’Harmattan). AGENDA Culture 81 Bernard et l’intergénération... e, Ensembl ESSéS L NS LES B O N E T ! U O S e terre d E é m r DE l’a h 10h - R1E9S / GRENOBLE DIGUIÈ S STADE LE À LA REN CO N T R E E OUPES D DES T R E DIMANCH 2014 22 ENTRÉE GRATUITE JUIN 2014 M O N TA 2015 GNE LERC V in c e n t C y rnoi rugb 10h : Toufants en ala tch de G M 15h : aC Rugby vs TDM GU tion Présenta el militaire ri de maté En 2015, la communauté des Soldats de montagne réitère l’organisation de sa journée de soutien aux blessés de l’armée de Terre. Réservez déjà votre journée. Dimanche 28 juin 2015 On compte sur vous ! SE KERMES RESTAUR ATION Soldats de montagne - Janvier 2015 A TOMBOL 82 JORASSE GTX 770 gr. • Collier souple en matière stretch pour confort optimal en montée comme en descente • Système de blocage du talon Digafix® pour un excellent maintien sans points de pression, le laçage s’étend loin sur l’avant pied pour un meilleur fit • Bande pare-pierre monobloc et asymétrique • Tige avec revêtement mesh et matière innovante “Micro” pour une légèreté exceptionnelle • Doublure Gore-Tex® Performance Comfort Footwear Conçue en partenariat avec les Guides de Haute Montagne allemands distributeur exclusif : LOISIRALP www.loisiralp.com Les poids des produits sont indiqués par pied en pointure 42 pour les modèles homme et pointure 37 pour les modèles femme. Existe aussi en version femme JORASSE LADY GTX