Brillac et Larmor-Baden : les leçons du Panthéon à écouter et faire
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Brillac et Larmor-Baden : les leçons du Panthéon à écouter et faire
Brillac et Larmor-Baden : les leçons du Panthéon à écouter et faire vivre Le communiqué du collectif Front de Gauche de Vannes Au lendemain de l’entrée au Panthéon de deux « grandes femmes » : Geneviève De Gaulle-Anthonioz et Germaine Tillion, de deux « grands hommes : Pierre Brossolette et Jean Zay, nous restons habités de respect et de poursuite de leurs idéaux. La « patrie reconnaissante » vient de les honorer et de les reconnaître comme personnalités de référence pour une jeunesse, accompagnant symboliquement les cercueils, invitée à s’inspirer de leur engagement exemplaire ; pour tous et toutes afin de garder vivantes les valeurs de justice et de progrès rappelées pour l’occasion : « Liberté-EgalitéFraternité et Laïcité ». Nous retiendrons la détermination de Jean Zay, Ministre du Front Populaire en 1936, à promouvoir l’instruction sur le triptyque « éducation-culturesport » : prolongation de la scolarité de 13 à 14 ans, construction de 5116 écoles primaires, décloisonnement des cycles, introduction du sport à l’école, décentralisation de la culture. Germaine Tillion a aussi fortement engagé son action sur la priorité à apporter à l’instruction pour les filles, pour les familles « clochardisées » de l’Algérie de l’après–guerre, par la mise en place des Centres Sociaux en 1955. C’est elle aussi qui a introduit, dans les prisons, le droit à l’instruction. C’est dans ce contexte que la fermeture programmée de 3 écoles publiques à classe unique, par les services de l’état : Brillac, Larmor-Baden et la Trinité-Porhoët , associée à d’autres suppressions de moyens dans les écoles du secteur, semble au-delà du paradoxal, une aberration. Aucune justification ne peut rendre acceptable cet abandon. Le principe d’économies appliqué aux services publics, dans un contexte où s’est installée l’idée que l’austérité est impérative, touche aussi celui de l’école. Les postes et moyens qui devaient être rétablis ne l’ont pas été. Et ce n’est pas le degré de saccage qui compte mais bien le saccage luimême ! Pour l’école de Brillac, toute une argumentation a voulu le justifier sous un habillage en quatre points de la part des services départementaux de L’Education Nationale, en l’occurrence de l’Inspectrice d’Académie, lors d’un entretien sollicité par les familles et le maire de Sarzeau : – logique arithmétique : on prend en compte le nombre global d’élèves sur une commune et il est divisé en classes en respect du ratio quelle que soit la distance du lieu de résidence des familles. – logique comptable : les fameuses économies pour satisfaire « les lois du marché », en lieu et place de service public d’état. – logique pédagogique : la classe unique serait préjudiciable au développement des enfants. – logique de l’autorité de tutelle, qui seule possèderait les connaissances de la situation au mépris de l’opinion et de l’expression des élu(e)s, des parents, des personnels municipaux impliqués dans la gestion des écoles. L’école publique de Brillac existe depuis 1884, dans le sillage du maillage consécutif aux lois scolaires de 1882, aux côtés, sur la commune de Sarzeau, de celles de Penvins, de Saint-Colombier, de Sarzeau et de Trévenast. Sur des structures diverses, filles /garçons séparés, puis partiellement rassemblés, puis en classes « géminées », elle a traversé les décennies de son existence avec succès et reconnaissance. « Avec plus de 100 élèves, 4 classes, se souvient Jean Mallet, qui y fut 15 ans instituteur, avec Marie son épouse également institutrice, tous deux honorés voici quelques années, elle a produit des générations instruites et a constitué un ascenseur social pour les enfants des familles paysannes, de la marine marchande, de l’Assistance publique ». Depuis 2 ans l’école est placée sous le parrainage de la MGEN. Puis la population jeune n’ayant pu se maintenir sur cette bande côtière dépourvue de logements sociaux accessibles aux revenus modestes, les effectifs d’élèves se sont réduits progressivement ces dernières années pour atteindre 18 élèves en 2014-2015. Mais l’école reste un maillon fort de la vie sociale, et les édiles successifs redoublent d’attention et de prestations sur un choix politique de maintenir l’école publique. Ainsi sont financées les prestations d’une Atcem, d’une surveillante de sieste, de l’acheminement des repas pour les enfants depuis la cantine municipale et un équipement en tableaux numériques. Mais la politique publique de l’habitat qui ne suit pas sur Brillac, laisse la porte ouverte « aux mesures d’équité » (sic) décidées en haut lieu au Ministère de l’Education Nationale. L’école publique de Larmor-Baden poursuit son combat, celle de Brillac l’a abandonné Une école Montessori , privée, sans contrat, prendrait place dans les locaux de l’école publique avec bail de location. Tout est à financer par les familles et des mécènes l Une journée « Portes ouvertes » Montessori est prévue le samedi 30 Mai ! La page est vite tournée. Elle n’est pas écrite et nous souhaitons qu’elle ne le soit pas ! Soyons clair la « Source ensoleillée » de l’école publique de Brillac ne peut être remplacée. Nous sommes impliqués dans le maintien de son existence.