Hubert Reeves - Humanité et Biodiversité
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Hubert Reeves - Humanité et Biodiversité
prendre le temps grand entretien Hubert Reeves « L’humanité va utiliser son intelligence pour rester terrienne » « Un astrophysicien est à l’aise avec les chiffres astronomiques », explique à Imagine Hubert Reeves. Prendre de la hauteur par rapport à l’obscurantisme qui, en ce début d’année, a assombri notre horizon pour nous tourner du côté de l’intelligence et de la vie : c’est la voie que nous avons voulu explorer en réalisant ce grand entretien avec un homme de science et de paix. Voyage du côté des poussières d’étoiles, dont tous les hommes sont faits. H ubert Reeves sera l’un des grands écrivains présents à Bruxelles, entre le 26 et le 29 mars, à l’occasion du festival littéraire Passa Porta. Voici le grand entretien que l’astrophysicien a accordé à Imagine. Dans votre dernier livre, Là où croît le péril… croît aussi ce qui sauve1, vous réalisez la performance de nous expliquer les rapports entre le Big Bang et l’époque contemporaine. Entre l’astronomie et les enjeux liés à l’écologie. Entre la « belle-histoire », comme vous l’appelez, celle qui raconte comment la matière s’est progressivement organisée pour donner naissance à la vie, et la « moins-belle-histoire », marquée par la mise à sac progressive des écosystèmes planétaires par l’être humain, la structure la plus évoluée existant aujourd’hui. Comment expliquer ce dérapage qui a de quoi étonner au regard de l’évolution de l’intelligence dans la nature ? – L’espèce humaine est actuellement présente sur la planète malgré tous les handicaps qu’elle a eu à surmonter. Sans ailes pour échapper à des poursuivants, sans ca- 82 rapace protectrice, sans griffes et sans crocs, elle a dû sa survie à un cadeau élaboré par la nature et déposé dans le cerveau de ses représentants : l’intelligence. Elle a fabriqué des pièges et des armes de plus en plus perfectionnées. Elle a mis au point toutes sortes de moyens pour améliorer ses conditions de vie. Loin de la caverne mal chauffée, elle est maintenant dans un logement ignorant les températures hivernales. Elle est savante et a du mal à s’étonner encore des découvertes de ses meilleurs chercheurs, tant elle est habituée à toujours plus de connaissances et de retombées bénéfiques… Elle a agi comme si rien n’avait de limites. Mais voilà qu’elle réalise qu’il y en a. La photo de la Terre vue de l’espace a réduit l’impression d’immensité. Notre planète est comme une bille dans le cosmos. Et déjà des Terriens révisent leur position. Il faut ménager nos ressources, préserver la biosphère, cesser de dilapider les richesses de la biodiversité. S’adapter aux nouvelles données est une attitude que notre intelligence nous amène à adopter. Nous en avons toutes les aptitudes. Si nous les bafouons, nous ne serons pas dignes du cadeau que nous avons reçu. Ce que l’on appelle le « choc archéologique » montre que, depuis cent mille ans, partout où l’homme s’est répandu, il a systématiquement détruit d’autres espèces vivantes, souvent très grandes et emblématiques, depuis les mastodontes (ces ancêtres lointains des mammouths), jusqu’au couguar de l’Est l’américain, disparu très récemment. L’accélération du phénomène est spectaculaire et touche tous les organismes vivants : si, selon les paléontologues, il s’écoulait auparavant 400 ans entre deux disparitions d’espèces, aujourd’hui on ne compterait plus que 4 heures. Cette hécatombe se déroule dans un silence presque total. Comment amener à prendre conscience de ce que nous faisons ? – L’érosion de la biodiversité est souvent présentée comme une liste nécrologique qui remonte en effet à il y a bien longtemps, mais qui s’allonge de plus en plus vite. Toutefois, le problème est bien plus complexe. Le faire comprendre est difficile, car il n’est pas spectaculaire ni photogénique. Le dérèglement climatique est illustré, sur nos écrans de télévision, par des images de catastrophes de mégadimension. Impossible d’obtenir une imagine 108 - mars / avril 2015 Astrid di Crollalanza l’emportera au bout du compte ? Certains s’aventurent à pronostiquer une fin du monde, d’autres un paradis. D’autres encore passent du pessimisme à l’optimisme, et vice versa. Cela m’arrive aussi. Etre père et grand-père m’a décidé à consacrer une partie de mon temps à cette cause. Et l’équipe d’Humanité et Biodiversité2 agit au quotidien. Nous faisons selon nos moyens, le mieux possible. « La science et les croyances : deux mondes différents » Pensez-vous que nous devrons être confrontés à un effondrement brutal des écosystèmes pour enfin réagir d’une façon qui soit à la mesure de l’ampleur du problème ? Hubert Reeves : « L’Homme est la nature prenant conscience d’elle-même », disait déjà Elisée Reclus, au 19e siècle. audience équivalente pour le péril de la perte de biodiversité. Le traiter médiatiquement nécessite une volonté rare, si rare qu’elle semble ne pas exister au niveau requis par la gravité de la situation. L’association que je préside se voue à sensibiliser l’opinion. Elle élabore des dossiers à présenter au grand public ou aux grands décideurs. Il faut des comparaisons pour aider à comprendre. Toutes les espèces sont interdépendantes et en éliminer une, c’est provoquer un accroc dans le tissu du vivant. Trop d’accrocs et c’est la catastrophe. Pour le dire autrement, supprimer les espèces en charge de la pollinisation – bon nombre d’insectes jouent ce rôle – et adieu pommes, poires et tous les fruits… Tuer les vers de terre et le imagine 108 - mars / avril 2015 sol sera moins propice aux récoltes de blé nécessaires à notre pain quotidien. « La protection de la nature n’est pas seulement un noble mouvement, c’est aussi une nécessité pour que la planète reste habitable par les humains », écrivez-vous. Pensez-vous que nous connaîtrons dans les décennies à venir un sursaut en faveur de la protection de la nature, avant qu’il n’y ait un effondrement dont nous ne pouvons même pas imaginer les conséquences ? – Personne ne peut affirmer quoi que ce soit pour le futur. Par contre, on peut dire que deux forces sont actuellement en présence. L’une hostile au changement, l’autre plus imaginative, plus innovante. Laquelle – Il faut, dit-on sur un autre plan, quelques accidents de la route avant d’aménager un carrefour… Les graves périodes de sécheresse ou d’inondations ont fait prendre conscience du dérèglement climatique et l’on tente d’agir pour que cela n’empire pas trop. C’est encore très difficile d’y parvenir. 2015 semble être une année décisive, avec la réunion internationale de décembre à Paris3. Alors, avec les problèmes de tous ordres qui nous menacent, mobiliser pour la biodiversité apparaît au pessimiste comme secondaire ou moins encore… L’optimiste, lui, reste muet. Pour ma part, je continue à agir comme je le peux. Et le nombre des adhérents de notre association s’accroît, lentement mais sûrement ! Vous écrivez aujourd’hui « l’intelligence [de l’homme] est mise en demeure d’affronter les manifestations de son propre succès. C’est en peu de mots le nœud de la crise écologique contemporaine ». Est-ce que, hypnotisés par nos « conquêtes », et nous positionnant nous-mêmes au sommet de la pyramide de la vie, nous n’aurions pas mis en veilleuse une partie de notre intelligence jusqu’à en oublier que nous faisons partie des espèces vivantes et que nous dépendons d’elles pour assurer notre propre survie ? – L’intelligence peut être utilisée au service d’objectifs divers et même contradictoires. Exemple : mettre au point un médicament ou un poison. Nous sommes responsables d’en être arrivés là où nous sommes – responsables, mais pas coupables, car on ne peut juger des actions passées avec les connaissances d’aujourd’hui. Par contre, 83 prendre le temps grand entretien Le pédagogue de l’Univers C onteur des sciences, pédagogue infatigable, Hubert Reeves fait partie de cette génération de sages qui, à force de recherches, de livres, d’articles, de films et de conférences, ont réussi à faire progresser le regard de millions de personnes sur les grandes questions des rapports entre l’Homme et l’Univers. Comment la vie a-telle pu naître à partir du cosmos ? Quels étranges phénomènes ont contribué, en quelques milliards d’années, à la merveilleuse complexité du monde ? « Pourquoi a-t-il fallu attendre des milliards d’années pour que le cosmos puisse engendrer un être doué d’intelligence (sur notre Terre en tout cas…), capable de prendre conscience de luimême et de l’Univers ? » Né à Montréal en 1932, père de quatre enfants et grand-père de huit petits-enfants, Hubert Reeves est astrophysicien. Il a travaillé essentiellement à Montréal et à Paris (Service d’astrophysique de Saclay). Parmi ses grands sujets de recherche : l’origine des éléments chimiques, l’origine du système solaire, l’origine de l’Univers, l’astrophysique nucléaire, la cosmologie. Bien aidé par son sens de la poésie, sa bobine de savant sympathique et sa délicieuse pointe d’accent québécois, Hubert Reeves a participé à des centaines de conférences, de films et d’émissions télé de vulgarisation astronomique. En une quarantaine d’années, il a écrit une trentaine de livres destinés au plus large public, dont les célèbres Patience dans l’azur, Poussières d’étoiles, L’heure de s’enivrer, etc., jusqu’à Là où croît le péril, croît aussi ce qui sauve (2013). Ce passionné de musique est également choriste, commentateur ou récitant de nombreuses œuvres musicales. L’une de ses activités d’écologiste est la présidence de l’association Humanité et Biodiversité. — www.humanite-biodiversite.fr 84 maintenant que nous avons parfaitement identifié les périls, nous serions coupables de ne pas chercher à les surmonter. L’histoire de l’univers est tellement improbable, il a fallu tellement de « sans ça, ça et ça, nous ne serions pas là pour en parler », il a fallu tellement de bonnes fées au-dessus de notre berceau pour parvenir à la vie telle que nous la connaissons, que l’on ne peut s’empêcher de poser quand même la question de l’existence d’un « grand architecte ». Vous vous la posez encore, cette question ? Si oui, de quelle manière ? – La question se pose en effet. Bon nombre de personnes y apportent une réponse. Quelle est la bonne, puisqu’elles diffèrent l’une de l’autre ? Certains affirment l’existence d’un dieu, d’autres la nient avec autant de force. Qui a raison ? Chacune de ces personnes est juge et partie. Est-ce une bonne situation pour trancher ? Je me pose la question et je n’ai aucune réponse ! Quel est votre regard sur le fossé qui va en s’approfondissant sans cesse entre les croyances relatives à la création de l’homme et de l’univers, et les découvertes scientifiques récentes à propos du jeu favori de la nature, qui consiste à créer toujours plus de complexité jusqu’à l’émergence progressive de la vie et de l’intelligence humaine ? – Il s’agit de mondes différents, celui de la science et celui de la croyance. Ces deux domaines peuvent fort bien coexister sans se nuire si chacun « reste chez soi ». Les résultats de la recherche scientifique sont le fruit de longues expérimentations, de remises en question, de contrôles, d’adaptations. La croyance n’a pas besoin de protocoles expérimentaux. Ces démarches ne se comparent pas. Il n’y a pas de passerelle entre les deux mondes. On peut croire et être savant, être savant et ne pas croire, croire et n’être pas savant… Je vous cite, toujours entre l’infiniment grand et l’infiniment petit : « Les étoiles sont nos grands-mères. Ce sont des nébuleuses de gaz, qui se forment et meurent en se vidant de leur substance. Des générations d’étoiles ont enrichi notre galaxie. […] La conception est le moment où nous entrons dans l’existence. Avant cette rencontre entre l’ovule et le spermatozoïde, nous n’existons pas. » Ma question : et après, selon vous, que devenons-nous dans ce grand théâtre de l’univers ? Qu’est-ce que notre intelligence, notre énergie, notre âme, ou quel que soit le nom qu’on lui donne, deviennent après notre mort ? – Les cimetières sont les centres de recyclage des atomes dont nos corps d’humains sont constitués. Ces atomes vont se combiner à nouveau et servir différemment. Nul ne peut dire comment, mais l’imagination offre mille possibilités. Et l’image est belle, d’un arbre poussant sur une tombe qui aura épargné au défunt le poids d’une pierre tombale. Les cerveaux des vivants sont les lieux où les souvenirs des disparus se sont accumulés. Nous sommes chacun les survivants momentanés de ceux qui nous ont précédés dans notre famille et auxquels on rend virtuellement la vie en pensant à eux. Mais notre mémoire a aussi emmagasiné une foule d’informations. Les poèmes, les chansons, les airs de musique, les tableaux, les récits de voyages ou de travaux font que leurs auteurs ne tombent pas dans l’oubli. Leur ardeur créatrice imprègne notre présent. Ainsi, parents et amis, contemporains ou ancêtres sont toujours présents. Tous laissent des traces. Ils ont contribué à faire évoluer la société. Ils vivent bien au-delà de leur mort… « Etre au service d’une cause qui nous dépasse, c’est stimulant » Vous expliquez que, par rapport aux autres espèces vivantes, l’homme a apporté trois choses sur la Terre : 1. l’art, la culture ; 2. la science ; 3. la compassion envers la souffrance ou vis-à-vis des plus faibles. Comment expliquer que cette compassion ne s’exprime pas (ou seulement très peu) par rapport à la chaîne de la vie, alors qu’elle dépérit aujourd’hui sous nos agressions ? – Un astrophysicien est à l’aise avec les chiffres astronomiques : le Big Bang a eu lieu il y a 13,7 milliards d’années ; la vie sur Terre apparaît il y a environ 4 milliards d’années, les premiers mammifères il y a 200 millions d’années et les premiers hominidés il y a 7 millions d’années. Homo sapiens est bien jeune avec seulement 200 000 ans… Il a fait des progrès énormes dans ce laps de temps très court à l’échelle cosmique. Il sait d’où il vient, il commence tout juste à prendre conscience des dangers qui le guettent et qui n’ont plus rien à voir avec ceux qu’il a jadis rencontrés. Il a dû combattre de grands animaux aux longues dents et à l’appétit féroce, il a appris à se défendre de microbes invisibles à l’œil nu… Il est en train d’apprendre qu’il doit se défendre de lui-même, qu’il est entraîné dans une spiimagine 108 - mars / avril 2015 rale productive dont les effets collatéraux n’étaient pas prévus, et sans doute pas prévisibles. Nous avons trop souvent tendance à juger du passé avec les connaissances d’aujourd’hui, qui étaient forcément inaccessibles auparavant. Nous sommes à un tournant majeur. A nous de ne pas le rater. Comment accélérer l’éclosion d’un nouvel humanisme empreint d’empathie et nous permettant de trouver enfin un équilibre avec le vivant ? – Nous appartenons au cosmos. Son histoire est notre histoire et nous en prenons de mieux en mieux conscience. « L’Homme est la nature prenant conscience d’elle-même », disait déjà Elisée Reclus au 19e siècle. L’Homme fait partie de la nature, il en dépend. Et nous en avons désormais les preuves. L’Humanité se remet actuellement en question… « L’universalité des lois de la physique et de ses structures – galaxies, étoiles, atomes, molécules – laisse penser, même si nous n’avons pas encore de preuves, que Dame Nature pourrait avoir joué les mêmes jeux un peu partout dans l’univers. Que la vie et l’intelligence aient pu apparaître sur de nombreuses planètes. Et que le développement des sciences et de la technologie par une espèce nantie de l’intelligence ait pu produire, sur plusieurs d’entre elles, des situations de crises semblables à celle que nous vivons sur Terre. Nous pourrions alors considérer qu’une telle crise planétaire est une sorte d’examen de passage pour toute planète sur laquelle la croissance de la complexité cosmique a permis l’éclosion de l’intelligence. » Si cette hypothèse que vous formulez à la fin de votre dernier livre tient la route, quels sont les meilleurs conseils que vous pouvez nous donner pour avoir le maximum de chances de réussir cet examen ? – Le meilleur conseil, c’est d’agir. Agir individuellement dans la vie quotidienne, les achats, etc., et s’unir pour peser sur les décideurs, car la démocratie est aussi un bien précieux. C’est exactement ce que propose notre association : la vie associative est créatrice d’influence, sur nous-mêmes et sur les autres ; nous nous sentons reliés au vivant et au service d’une cause qui nous dépasse. C’est stimulant. Lors d’un entretien qu’il m’avait accordé dans son laboratoire de Paris, il y a 25 ans environ, le grand naturaliste Théodore Monod m’avait expliqué que, si les humains devaient disparaître de la Terre, il verrait bien les pieuvres imagine 108 - mars / avril 2015 prendre le relais. « Elles sont présentes partout, dans toutes les eaux, qu’elles soient douces ou salées, et à toutes les profondeurs ; elles sont de toutes les tailles, et leur intelligence est prodigieuse ; elles sont capables d’apprendre et de déduire… », expliquait-il, amusé. Et pour vous, si les humains devaient disparaître, quelle espèce serait-elle prête à prendre leur succession au sommet de la chaîne de l’évolution ? bonnes conditions… Elle va donc réussir, et les requins, les abeilles, les renards et les vers de terre auront beaucoup moins de souci à se faire. Théodore Monod disait lui-même qu’une utopie, c’est ce qui n’est pas encore réalisé. Mon utopie est de croire que tout ira pour le mieux dans le meilleur des mondes. – Propos recueillis par André Ruwet – Je refuse l’hypothèse de départ. Je préfère la renverser : l’humanité utilise déjà, et utilisera de mieux en mieux, son intelligence pour rester terrienne, et dans de 1. Le Seuil, 2013. 2. L’association que préside Hubert Reeves. 3. La conférence Paris Climat 2015 (COP21) organisée par les Nations unies. Le festival Passa Porta La littérature et le temps N ow and Then : c’est le thème de la cinquième édition de ce festival de littérature multilingue, urbain et cosmopolite qu’est Passa Porta. « Il s’agit de mettre à l’honneur des livres qui apportent un regard nouveau sur le présent, le passé et le futur. C’est aussi l’occasion d’envisager l’auteur comme un voyageur dans le temps, un chroniqueur de notre époque, et peut-être même comme un visionnaire, explique Adrienne Nizet, membre de la direction du festival. Ce thème est décliné en différents thèmes secondaires qui peuvent toucher un public varié. Comment saisir le présent ? Comment imaginons-nous les générations futures ? Notre perception du temps est-elle différente de celle d’autrefois ? Quels sont les outrages du temps ? Y a-t-il encore une place pour l’intemporel ? Pourquoi le temps de la lecture est-il un moment privilégié ? etc. » Durant les trois premiers jours, un programme unique est proposé en soirée. Le festival se clôt le quatrième jour par une grande journée d’activités festives au cœur de la ville. Jeudi 26 mars – Lecture d’ouverture à Passa Porta (46, rue Antoine Dansaert, 1000 Bruxelles) Comme c’est la tradition, un auteur de renommée internationale est invité à se prononcer sur le thème du festival à la maison des littératures. C’est cette fois au tour de J.M.G. Le Clézio. Vendredi 27 mars – Botanique Nancy Huston et Dany Laferrière échangeront tous deux sur leur expérience d’écrivains internationaux ayant choisi le français. Une programmation musicale, créée pour l’occasion par Nicolas Michaux (chanteur d’Eté 67), accompagnera leurs propos, modérés par Eric Russon. Samedi 28 mars 2015 – Flagey Six auteurs du festival (Régis Jauffret, Christine Angot, Annelies Verbeke, Michel Faber, A.L. Snijders et Ludmilla Petrushevskaya) liront un choix de textes en relation avec le thème du festival. Pour la première fois, une nocturne autour du livre et de la lecture est organisée spécialement pour les plus jeunes (4-16 ans), au Bronks. Dimanche 29 mars – Parcours dans Bruxelles En apothéose du festival, un parcours emmènera les amoureux de la littérature de Bozar à la Bellone, de l’AB au Goupil le Fol, du Théâtre des Martyrs aux Brigittines, et en de nombreux autres lieux de la capitale dans une ambiance festive. Des milliers de personnes parcourront le centre de Bruxelles : quelque 60 activités et divertissements littéraires leur seront proposés pour faire la fête à la création. Entre autres : des rencontres avec Pierre Assouline, Lydie Salvaire, Eric Reinhardt, Hubert Reeves, une conférence de Julia Kristeva, etc. Des animations de rue attireront l’attention des promeneurs et une campagne d’affichage fera place à l’imagination de tous. Parmi les affiches de la précédente édition du festival, en 2013, à laquelle plus de 8 000 personnes ont participé : « La culture de l’imaginaire est la plus dangereuse aux yeux des fanatiques. » — En savoir + www.passaporta.be 85