Audience au Rectorat de Rennes
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Audience au Rectorat de Rennes
Audience au Rectorat de Rennes Sur les conditions de correction des copies de Bac en philosophie 7 avril 2010 Ci-dessous : un compte-rendu, portant sur quelques points essentiels, extraits d’une discussion ayant duré près de 2 heures. La délégation reçue au Rectorat comprenait 4 représentants syndicaux, un représentant de l’APPEP et un représentant de l’APPEPB. Pour Les syndicats : - SNES : Anita Kervadec - CNT : Jean-Claude Kernin - SUD Éducation : Charles Maurice - Force ouvrière : Jacqueline Le Carduner Pour les associations professionnelles : - L'APPEPB : Anne-Françoise Évain - La régionale de Rennes de l'APPEP : Yves Desnos Et nous avons été reçus par : - Jacques Guégan, qui dirige la Dexaco au Rectorat de Rennes - Henri Élie, IPR de philosophie de l’Académie de Rennes La délégation comprenait donc les organisations et les associations ayant élaboré et adopté le texte du 17 mars, et qui avaient demandé audience ensemble au Recteur de l’Académie de Rennes, sur la base de ce texte, inséré ci-dessous : « Suite à la réunion du mercredi 17 mars, pour discuter des revendications formulées en juin 2008 et en juin 2009 par les correcteurs des épreuves de philosophie du Baccalauréat, les syndicats SNFOLC, SUD, CNT et SNES et les associations professionnelles d’enseignants de philosophie, APPEPB et APPEP, constatent que : • Le Ministre a choisi de reconduire, pour les épreuves du Baccalauréat 2010, un calendrier du même type qu’en 2008 et 2009. • Ce calendrier aboutit à reculer l’épreuve de philosophie d’approximativement une semaine, par rapport au type de calendrier qui prévalait jusqu’en 2007 : l’épreuve de philosophie s’était passée le 9 juin en 2005, le 12 juin en 2006, et le 11 juin en 2007, alors qu’elle s’est passée le 16 juin en 2008, le 18 juin en 2009, et elle est prévue pour le 17 juin en 2010. Ce recul se traduit évidemment par une diminution des délais de correction, une diminution qui ne peut ni ne doit être compensée par un étalement des épreuves sur le mois de juillet. Les possibilités de diminuer le nombre de copies confiées à chaque correcteur étant quasi-inexistantes, ce calendrier ne peut aboutir qu’à une baisse de la qualité des corrections, et c’est une dégradation inacceptable : il en va du sort de nos élèves, de la signification de l’enseignement donné pendant l’année, et au-delà, de la valeur nationale de l’examen du baccalauréat. Nous rappelons notre attachement au baccalauréat comme épreuve nationale, terminale et anonyme. En conséquence, nous nous adressons au Ministre, pour qu’il donne satisfaction à la revendication formulée par la grande majorité des correcteurs de philosophie de l’Académie de Rennes : Les correcteurs de philosophie exigent le retour à un délai de correction convenable, et nous exigeons que la date de début des épreuves soit avancée au 10 juin 2010. » La revendication d'une avancée d'une semaine de l'épreuve de philosophie a donc été posée, en rappelant son origine : les motions élaborées et adoptées par les correcteurs de philosophie dans les commissions de Bac en juin 2009, et l'audience du 6 juillet 2009, au cours de laquelle ces motions ont été déposées, avec le soutien de 5 syndicats _ SNES, FO, CNT, SUD, et CGT _ et le soutien des associations professionnelles, la régionale de l’APPEP et l’APPEPB. Et nous avons également redit toutes les raisons qui nous conduisent à formuler cette revendication, en rappelant notamment l’examen quantifié du temps nécessaire pour maintenir des conditions de correction convenables. Ayant posé la revendication, la délégation a demandé que le texte du 17 mars soit transmis au Ministre. Et demande a été faite que le Ministre nous réponde. Nous avons aussi posé une série de questions plus particulières, portant sur les modalités prévues pour l’organisation des corrections dans notre Académie : - Question sur la date prévue pour le rendu des notes Réponse : jeudi 1er juillet. Le Rectorat de Rennes a donc mis en place, pour 2010, un calendrier maintenant, entre le jour de l’épreuve et le jour de rendu des notes, un écart identique à celui de l’an dernier. Pour mémoire, en 2009 : du jeudi 18 juin au jeudi 2 juillet. Et donc, pour cette année : du jeudi 17 juin au jeudi 1er juillet. - Question sur le nombre de copies par correcteur Il avait été annoncé à ce propos, lors de l’audience du 6 juillet 2009, qu’il y aurait augmentation de ce nombre, la session 2009 ayant été organisée dans des conditions très risquées, sans aucun correcteur de réserve. L’augmentation nous a été confirmée, même si elle est faible : on passe d'une moyenne de 125 copies par correcteur, en 2009, à une moyenne de 128 en 2010. Autre point, lié à la question du nombre de copies : l'abandon du doublement des correcteurs de philosophie en jurys L, décidé l’an dernier, est reconduit cette année - la réduction des délais de correction imposant de limiter le nombre de copies dans les paquets des séries générales. - Question sur la date des commissions d’entente, et donc de réception des copies, pour les séries technologiques En 2009, les commissions d’entente des séries technologiques s’étaient tenues le lundi matin, soit 4 jours après l’épreuve. Dans un courrier adressé à Henri Élie, le 2 avril de cette année, la régionale de l’APPEP demandait que les commissions d’entente des séries technologiques aient lieu le vendredi après-midi, comme pour les séries générales. Jacques Guégan a répondu sur ce point, en expliquant la difficulté d’organiser l’acheminement des copies, et plus précisément, les difficultés inhérentes au travail dans les établissements centres d’acheminement des copies. Le fait que l’épreuve de philosophie des séries technologiques ait lieu le jeudi après-midi, et non le jeudi matin comme en séries générales, apparaît donc comme un obstacle à l’acheminement de ces copies pour le vendredi après-midi. Mais il est prévu, cette année, que la remise des copies de séries technologiques ait lieu, avec les commissions d’entente, le samedi matin. Pour les séries générales, pas de changement : les commissions d’entente sont prévues le lendemain de l’épreuve, le vendredi après-midi. Nous avons signalé, à ce propos, les problèmes constatés l’an dernier dans l’acheminement des copies, certains collègues n’ayant perçu, le vendredi, que des paquets incomplets. Synthèse rapide Le dispositif académique est le même que le dispositif adopté l’an dernier, à l’exception de la modification concernant la date des commissions d’entente en séries technologiques. Quant au nombre de copies, il y aura bien, même faible, augmentation. Nos 2 interlocuteurs ont montré qu’ils faisaient ce qu’ils pouvaient, dans un cadre qui ne dépend évidemment pas d’eux : ils gèrent localement les conséquences d’un calendrier national, qu’ils ne peuvent contourner, qui a été imposé par le précédent Ministre, que l’actuel à jugé bon de reconduire, et qui s’est traduit par le recul d’une semaine de la date du début des épreuves. Quant aux correcteurs, il est clair qu’ils sont promis, dans ces conditions, si le Ministre maintient ce calendrier national, aux mêmes difficultés qu’en 2008 et 2009. Quelques extraits de la discussion Des extraits regroupés par thèmes, qui ne reprennent pas ce qui s’est dit au mot près, mais rendent compte du contenu des interventions. Cette partie du compte-rendu a été communiquée, avant publication, à tous les participants à cette discussion, que ce soit pour la délégation, ou pour ses interlocuteurs, ce qui leur a permis de valider ou/et d’amender le contenu de leurs interventions. 1. Déclarations liminaires des membres de la délégation, et une première réponse de Henri Élie, IPR de philosophie de l’Académie de Rennes Le compte-rendu reprend l’ordre dans lequel ces déclarations ont été formulées, ordre lié à la disposition des membres de la délégation autour de la table. Yves Desnos, représentant la régionale de Rennes de l’APPEP L’histoire semble se répéter, nous étions les mêmes, ou presque, ici-même, en juillet 2008, et en juillet 2009. En juillet 2009, nous avons déposé les motions élaborées ou/et adoptées par 8 des commissions de correcteurs de l’épreuve de philosophie du Bac, à l’issue d’un mouvement ayant mobilisé les correcteurs dans 3 départements sur les 4 que compte l’Académie. La demande des correcteurs était claire, et nous l’avions argumentée sur la base d’une analyse quantifiée du temps dont les correcteurs ont besoin : l’épreuve de philosophie ne doit pas avoir lieu après le 10 juin. Nous nous adressons à vous, pour vous demander de transmettre au Ministre, à nouveau, cette demande des correcteurs de philosophie : nous demandons que l’épreuve de philosophie, prévue le jeudi 17 juin dans le calendrier actuel, soit avancée d’une semaine, et donc passée le jeudi 10 juin. Et la délégation demande au Ministre qu’il lui réponde. Anita Kervadec, représentant le SNES Ce qui vient d’être dit pour la philosophie peut aussi être dit pour d’autres disciplines, qui ont aussi affaire à des délais intenables : c’est le cas en lettres, en anglais, en histoire-géographie. On constate d’ailleurs que l’insuffisance des délais pose des problèmes en chaînes : paquets de copies arrivant incomplets, et délais non tenus par des correcteurs. Il faut revenir sur le calendrier, modifier les dates des épreuves. Sinon, des actions sont susceptibles d’être lancées. Je veux aussi intervenir sur un aspect particulier : la laïcité des locaux d’examen. Du fait que les locaux des établissements privés sont sollicités pour organiser les épreuves, il est arrivé que des oraux soient passés dans des salles présentant des signes religieux. Ce n’est pas normal, et ça peut parfois être très gênant : il y a notamment des textes, en français, pour lesquels la présence visible d’un crucifix pose problème. Charles Maurice, représentant SUD Éducation Il faut être attentif à préserver le Baccalauréat : c’est un diplôme dont la valeur est nationale, et cette valeur doit être maintenue. Mais le Bac, c’est également un moyen pour maintenir des exigences pédagogiques, dans les établissements où l’enseignement est difficile. Et c’est aussi, parce qu’il est national et anonyme, un moyen de préserver les professeurs des pressions locales. Il est évident que son organisation a un coût, mais c’est une question de choix politique. Je veux aussi rappeler, à propos du calcul des délais dont les correcteurs ont besoin, qu’il faut se baser sur les jours ouvrables. C’est un droit et un besoin : les correcteurs doivent conserver leurs jours de congé, le week-end. Jean-Claude Kernin, représentant la CNT Je suis d’accord avec tout ce qui a déjà été dit, et il est inutile que je le répète. Mais je voudrais insister sur un point particulier : la réduction des délais de correction pose problème vis-à-vis du travail effectué dans les commissions d’entente, qui se tiennent tard dans l’après-midi, pour les séries générales, et dans les commissions d’harmonisation, qui se tiennent alors que nous sommes loin d’avoir fini les corrections. Nous n’avons plus, dans ces commissions, des conditions de travail correctes. Or ces commissions sont importantes, pour limiter au maximum les risques d’erreur. Et elles sont importantes, notamment, pour les nouveaux collègues. Jacqueline Le Carduner, représentant le SNFOLC Il est clair que les conditions d’organisation du Bac placent les correcteurs de philosophie dans une situation d’anxiété. Ce sont des conditions de travail difficiles. Que le Ministre rende la semaine de délai retirée au nom de « la reconquête du mois de juin », c’est la revendication des correcteurs de philosophie, et elle est légitime. Mais cette revendication, avancer la date de l’épreuve d’une semaine, concerne toutes les disciplines. Le Ministre doit la satisfaire pour la philosophie, comme il doit le faire pour toutes les disciplines. Anne-Françoise Évain, représentant l’APPEPB J’interviens au nom des enseignants de philosophie de l’enseignement privé. Et comme nos collègues du public, nous constatons que les conditions de correction se sont dégradées. Je confirme aussi ce qui a été dit à propos des commissions d’harmonisation. On a pu constater, d’ailleurs, une baisse de la présence dans ces commissions : quand le temps manque pour finir à temps, on peut être au jour près, et la commission d’harmonisation devient du temps en moins pour corriger. Par ailleurs, je m’interroge sur la manière dont la Dexaco s’organise : n’y a-t-il pas moyen de gagner du temps pour les correcteurs, à la fois en amont, sur la transmission des copies, et en aval, sur la transmission des notes ? Une 1ère réponse de Henri Élie, IPR de philosophie de l’Académie de Rennes Je veux, avant que la discussion s’engage, dire que les professeurs de philosophie m’ont toujours apparu comme des professeurs mettant en avant, jusqu’au bout, le sérieux de leur travail. Et il n’apparaît, dans le bilan des corrections de philosophie des épreuves de l’an dernier, aucun mouvement sensible d’évolution des notes. Quant à la commission d’harmonisation, je considère son travail comme décisif. Mais pour ce qui concerne la formation des jeunes collègues à la notation des copies, elle ne peut pas tenir seulement à ce qui se passe en commission d’harmonisation, et c’est pour cette raison que j’ai tenu à organiser, l’an dernier, des journées de formation sur la notation. Cette réponse a ensuite donné lieu à une discussion sur la fonction et l’organisation des commissions d’harmonisation (cf. le 7ème point). 2. Calendrier et organisation du Baccalauréat dans l’Académie Jacques Guegan, représentant le Rectorat, et directeur de la DEXACO Notre volonté, c’est de perdre le moins de temps possible, pour en donner le plus possible aux correcteurs. Les dates des épreuves sont nationales. L’épreuve de philosophie a lieu le jeudi matin, pour les séries générales, et le jeudi après-midi, pour les séries technologiques. Pour l’organisation de la transmission des copies, c’est la responsabilité de l’Académie. Pour les correcteurs des séries générales, nous serons en mesure, comme l’an dernier, de mettre les copies à leur disposition le vendredi après-midi, au moment des commissions d’entente. Mais on ne peut pas faire plus vite, du fait des contraintes inhérentes au travail dans les établissements centres d’acheminement des copies : collation des copies d’un département, contrôle a minima de ces copies, brassage et tri des copies par correcteur. Pour les correcteurs des séries technologiques, il est impossible de faire parvenir les copies le vendredi après-midi, du fait de ces mêmes contraintes. Mais cette année, on va le faire pour le samedi matin, en faisant ouvrir des établissements pour les commissions d’entente. Pour la date de transmission des notes par les correcteurs, c’est aussi la responsabilité de l’Académie, et on l’a fixée au jeudi 1er juillet, à 12h. Ce qui laisse ensuite un après-midi à la DEXACO, pour résoudre d’éventuels problèmes, s’il y a des correcteurs en difficulté. Le vendredi, on lance les traitements informatiques sur la collecte des résultats, et par la suite l’impression des documents nécessaires aux jurys : PV, statistiques et relevés de notes des candidats – cette partie impression étant la plus contraignante. Ces documents sont ensuite envoyés le samedi. Le lundi matin, 5 juillet, ce sont les jurys, et là, c’est à nouveau une date nationale. De même, la date d’affichage des résultats des candidats est soumise à une règle nationale : affichage au plus tôt le mardi matin, le 6 juillet. Pour les dates des oraux (le 2nd groupe d’épreuves), le Ministère fixe seulement une date butoir pour la fin des épreuves : le samedi 10 juillet. Dans l’Académie de Rennes, les oraux auront lieu les mercredi 7 et jeudi 8 juillet. Anita Kervadec, Représentant le SNES Comment la transmission des copies va-t-elle être assurée aux correcteurs ? L’an dernier, il est arrivé que des copies arrivent par le biais d’agents d’accueil. Et il est arrivé, à la suite de retards dans l’acheminement des copies, que des correcteurs soient sollicités pour les recevoir par courrier à domicile. Dans ces situations, il y a un problème de responsabilité. Jacques Guegan, représentant le Rectorat, et directeur de la DEXACO Les situations de ce type ont été rares, mais nous y serons attentifs. Henri Élie, IPR de philosophie de l’Académie de Rennes Il ne faut pas accepter de recevoir les copies par courrier. Yves Desnos, représentant la régionale de Rennes de l’APPEP Lors de l’audience du 6 juillet 2009, vous nous avez dit que les paquets de copies allaient réaugmenter cette année. Qu’en sera-t-il ? Henri Élie, IPR de philosophie de l’Académie de Rennes L’an dernier, nous avons cherché à faire baisser le nombre de copies par correcteur. Nous sommes parvenus à une moyenne de 125 copies par correcteur. Mais nous avons fonctionné sans réserve de correcteurs, ce qui est risqué. Cette année, nous avons rétabli une réserve de correcteurs, et le nombre moyen de copies va remonter à 128 par correcteur. Yves Desnos, représentant la régionale de Rennes de l’APPEP L’an dernier, il y a eu aussi la suppression du doublement des correcteurs de philosophie dans les jurys L. Cette suppression est-elle reconduite cette année ? Henri Élie, IPR de philosophie de l’Académie de Rennes Oui, on ne peut pas faire autrement. C’est inévitable, si on veut limiter le nombre de copies pour les correcteurs des autres séries. 3. L’organisation du Bac et la reconquête du mois de juin, pour d’autres disciplines Anita Kervadec, représentant le SNES Pour les professeurs de lettres, il y a 3 réunions, dont une réunion au milieu des corrections, pour comparer les moyennes d’un correcteur à l’autre. Cette réunion, qui dure seulement une vingtaine de minutes, impose des allers et retours parfois longs. Les moyens numériques devraient permettre de l’éviter. Et nous aimerions avoir, pour les autres disciplines, les mêmes précisions qui viennent d’être données aux correcteurs de philosophie, en termes de délais de correction et de nombres de copies par correcteur. Jacques Guegan, représentant le Rectorat, et directeur de la DEXACO Pour la littérature, il y a une réunion d’entente centralisée, puis des décentralisées, et une réunion d’harmonisation le 28 juin. Yves Desnos, représentant la régionale de Rennes de l’APPEP Le Rectorat dispose-t-il, pour les autres disciplines, des données que vous nous avez transmises pour la philosophie ? Jacques Guegan, représentant le Rectorat, et directeur de la DEXACO Non, pas encore. Il y a vraiment un problème spécifique en philosophie. Yves Desnos, représentant la régionale de Rennes de l’APPEP Dans mon établissement, j’ai des collègues de SES qui m’ont parlé des conditions dans lesquelles ils ont corrigé, et leur situation ne m’a pas semblé facile. Jacques Guegan, représentant le Rectorat, et directeur de la DEXACO Pour les correcteurs de SES, nous allons parvenir à faire baisser le nombre de copies par correcteur. De manière générale, le nombre de copies par correcteur pose plus de problèmes en philosophie que pour les autres disciplines. Anita Kervadec, représentant le SNES Je reformule la demande : nous attendons des réponses précises, sur la question des délais pour toutes les disciplines. Ayant reçu, tout comme les autres membres de la délégation, ce compte-rendu, pour validation ou/et propositions d’amendements, Anita Kervadec a souhaité ajouter, à propos de la situation des autres disciplines, le commentaire suivant : Par rapport aux autres disciplines, certains engagements oraux me semblent importants : le fait de ne pas cumuler plusieurs convocations, le fait de ne pas cumuler des cours - cela a été le cas dans certains établissements privés et il y a eu quelques rares cas dans le public - des surveillances et des corrections ou des oraux, le fait de ne pas recevoir des copies par courrier chez soi ou par réception d'agent d'accueil. Pour la demande des professeurs de SES, je l'ai retransmise. 4. L’affichage des résultats Jacques Guegan, représentant le Rectorat, et directeur de la DEXACO Pour la publication des résultats, nous cherchons à maintenir la gratuité de l’accès des candidats à leurs résultats. Mais c’est devenu une question difficile à traiter : comme les résultats sont des données publiques, nous sommes tenus de les mettre à disposition de la presse (traditionnel) mais aussi d’autres diffuseurs… Aussi une diffusion partout et au même moment garantit en premier un affichage dans les centres de délibération, puis une diffusion sur le site rectoral avec accès aux notes individuelles (date de naissance + n° de matricule comme identifiant). Enfin, mise à disposition auprès des demandeurs : presse + autres diffuseurs des seuls résultats : nom prénom résultat. Le respect de cet enchaînement permet de résister à la « déferlante » de publicités qui matraque les lycéens sur le thème « tes résultats par SMS en appelant le 0800… » La solution choisie par le Ministère a donc été d’imposer une même date et un même moment, sur l’ensemble du territoire national, pour la publication des résultats : ils seront affichés le mardi matin dans les lieux d’examen. Il faut savoir aussi que nous avons des contraintes légales, quant à l’affichage des résultats dans la presse : les élèves peuvent le refuser. Et le système peut connaître des difficultés liées aux progrès technologiques : il y a eu l’an dernier, dans une Académie, piratage de codes donnant accès aux résultats. 5. Reconquête du mois de juin et défense du Baccalauréat Anita Kervadec, représentant le SNES On peut évidemment chercher à organiser les choses au mieux sur l’Académie, mais il ne faut pas oublier que, fondamentalement, il y a un problème de délai. C’est le dogme de « la reconquête du mois de juin » qui pose problème. Et en plus, dans les établissements, ça ne marche pas, c’est une fiction. Soyons sérieux. Henri Élie, IPR de philosophie de l’Académie de Rennes Une précision : les correcteurs de philosophie ne doivent participer à aucune surveillance, dès lors qu’ils ont leurs copies. Il y a un texte national interdisant qu’on le leur demande. Jacqueline Le Carduner, représentant le SNFOLC On a le sentiment que l’organisation du Bac devient une usine à gaz. Chaque Académie s’organise comme elle peut, mais la réduction des délais conduit à du bricolage, et en bout de course, c’est le Bac qui est mis en cause. C’est aussi pour cette raison que Force ouvrière soutient la revendication des correcteurs de philosophie : nous défendons le Bac comme examen national, terminal, ponctuel et anonyme. Yves Desnos, représentant la régionale de Rennes de l’APPEP C’est vraiment un chose étonnante, cette « reconquête du mois de juin ». Il arrive, dans le cours de l’année, que des cours, ou des journées de cours, soient annulés ; et parfois, pour des motifs discutables. Par contre, au mois de juin, au moment où les correcteurs auraient besoin que soient préservées leurs conditions de correction, le maintien des cours devient une préoccupation incontournable. 6. La laïcité des lieux d’examen Anita Kervadec, représentant le SNES Je voudrais une réponse sur la question de la laïcité des locaux dans lesquels se passent les épreuves. Jacques Guegan, représentant le Rectorat, et directeur de la DEXACO Je n’ai pas de pouvoir sur cette question. Il me semble que la meilleure chose à faire est de chercher à convaincre, pas de chercher à contraindre. Mais je transmettrai la demande au Recteur. Anita Kervadec, représentant le SNES Il faudrait enlever les signes ostentatoires. Un(e) représentant(e) syndical(e) Le Recteur ne peut-il pas donner consigne d’enlever, dans les salles d’examen, les signes ostentatoires ? 7. Le travail des correcteurs de philosophie, en commissions d’entente et d’harmonisation Henri Élie, IPR de philosophie de l’Académie de Rennes Je veux d’abord rappeler que la philosophie est à l’origine de l’existence de ce type de commission, dont la fonction première est de comparer les moyennes et les médianes, afin d’opérer un travail de vérification, en commençant par les paquets de copies présentant un écart. Quant à la date souhaitable pour la tenue des commissions d’harmonisation, il n’est pas facile de la fixer : il faut maintenir un peu de temps entre cette date et la date de transmission des notes. Mais il serait contradictoire, face aux difficultés liées aux délais de correction, de vouloir les régler en supprimant la réunion d’harmonisation. À propos des copies-test en commission d’entente, il faut aussi rappeler la fonction de la commission d’entente : s’entendre sur le traitement du sujet, dans une situation où il ne peut pas y avoir de barème. Mais rien n’interdit aux correcteurs, dans les commissions, de se donner des copies-test. 8. L’option « Droit et grands enjeux du monde contemporain » Yves Desnos, représentant la régionale de Rennes de l’APPEP (s’adressant à Henri Élie) La régionale de Rennes de l’APPEP a souhaité vous poser une question à propos de l’option « Droit et grands enjeux du monde contemporain », option dont la réforme Chatel prévoit l’ouverture en série L. Nous ne considérons certes pas que cette réforme soit d’ores et déjà entrée dans les faits, mais nous souhaitons, pour le cas où cette option verrait le jour, connaître votre position et la position de l’Inspection : les professeurs de philosophie doivent-ils, ou peuvent-ils considérer que leur intervention dans cette option est légitime ? Anne-Françoise Évain C’est une question intéressante, et je me joins à mon collègue pour vous la poser. Henri Élie, IPR de philosophie de l’Académie de Rennes Tout d’abord, je dois rappeler une position de principe, qui vaut pour cette question comme pour d’autres : il n’y a pas de « position de l’Inspection ». Il reste que nous nous sommes réunis récemment, et nous en avons discuté. Ce que nous constatons, pour le moment, c’est qu’il n’y a pas de programme connu pour cette option. Nous constatons également que l’Inspection générale de philosophie n’a pas été invitée à participer à l’élaboration de ce programme. Quant à ma position sur cette question, dans un premier temps, je suis pour que soit organisé un stage national de formation, regroupant 2 à 3 professeurs par Académie, dont l’objectif serait de réfléchir à la manière dont les enseignants de philosophie peuvent intervenir dans ce cadre. Je constate aussi que ce même type de question pourrait se poser à l’égard des enseignements d’exploration en 2nde, ou à l’égard de l’option « Littérature et société » ; ou encore, pour l’accompagnement personnalisé, qui peut prendre des formes multiples, les textes n’excluant pas, en Terminale, un approfondissement disciplinaire. Et à propos des enseignements dits d’exploration, je tiens à attirer l’attention sur l’intitulé « Méthode et pratique scientifique ». Il me semble en effet que nous n’avons pas intérêt, en tant que professeurs de philosophie, à cautionner le préjugé de la philosophie comme une discipline essentiellement, a fortiori exclusivement « littéraire ». Ma réponse porte donc, de manière plus générale, sur les heures qui ne relèvent pas de l’enseignement philosophique, mais de l’apport d’une dimension philosophique, dans un cadre pédagogique différent de cet enseignement. Et d’abord, il ne faut pas qu’il y ait confusion entre ces 2 situations : entre l’enseignement de la philosophie et l’apport d’une dimension philosophique. Ensuite, il faut rappeler qu’un enseignant de philosophie n’a pas à revendiquer un enseignement qui ne serait pas un enseignement de philosophie, et on n’a pas non plus à le lui demander. Et pour finir, si un enseignant de philosophie souhaite, au-delà de l’enseignement de la philosophie, apporter une dimension philosophique dans un cadre pédagogique autre, je suis pour qu’il le fasse. Mais seulement s’il le souhaite. Jacqueline Le Carduner, représentant le SNFOLC J’entends bien les préoccupations pédagogiques, mais il faut savoir que dans les faits, ce qui se met en place actuellement, dans les établissements, est bien loin de ces préoccupations. Ce que les chefs d’établissement mettent en place, pour les enseignements d’exploration, ce sont des binômes de professeurs, en se réglant sur des considérations budgétaires. Compte-rendu fait par le représentant de la régionale de Rennes de l’APPEP, Yves Desnos