Le Larzac, terre de résistance

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Le Larzac, terre de résistance
Le Larzac, terre de résistance
En 1971, la population du Larzac s'est trouvée brusquement confrontée à un projet de l'État français
qui menaçait son existence : l'extension du camp militaire.
Face à cette décision, une résistance populaire imaginative et non-violente s'est organisée pendant dix
ans autour d'un petit groupe de paysans soutenu par un très vaste mouvement national. Par delà
l'abandon de ce projet en 1981, la population locale largement renouvelée maintient sa vigilance face
aux enjeux de notre société.
Par la lutte qu'ils ont menée de 1971 à 1981 contre le projet gouvernemental d'extension du camp
militaire de la Cavalerie, les paysans du Larzac ont montré qu'un groupe minoritaire peut résister à une
décision autoritaire de l'État. A l'annonce du projet d'extension, ils décidèrent de prendre leur devenir
en main et, soutenus (mais jamais récupérés) à la fois par le milieu professionnel agricole et par des
forces idéologiques disparates et néanmoins convergentes sur le thème de l'autodétermination
(autogestionnaires, antimilitaristes, non-violents, chrétiens, écologistes, régionalistes occitans), ils
s'engagèrent dans une lutte qui dura jusqu'en 1981 et s'acheva par l'abandon du projet d'extension.
Exemplaire par sa durée, son épilogue, mais surtout par ses caractéristiques propres (pratique de la
désobéissance civile, de la non-violence, de la solidarité, de l'autogestion. et de la dérision), la lutte du
Larzac a conféré à la région un pouvoir symbolique fort, encore très vivace aujourd'hui. Car si, pour
beaucoup, l'histoire du Larzac semblait s'être achevée par la victoire de 1981, elle a en fait continué,
plus discrète, grâce à la vitalité d'une communauté sachant rester fidèle à ses engagements initiaux.
L'histoire continua d'abord dans les années 80 par l'aménagement du territoire "libéré", puis dans les
années 90 par la conception d'un projet en visant la gestion sur la durée, permettant ainsi au Larzac
d'ajouter à sa référence en matière de "résistance populaire", celle de "laboratoire politique et social".
Une expérience pilote
La création de la Société Civile des Terres du Larzac (SCTL) et la mise à disposition des terres du
Larzac par l'Etat au paysans et habitants du plateau le 29 avril 1985 a permis d'officialiser la fin de la
lutte contre l'extension du camp militaire suite à l'annonce de l'arrêt de ce projet par le Président de la
république François Mitterand en juin 1981.
Par la formule originale du bail emphytéotique entre l'Etat et la Société Civile des Terres du Larzac la
sécurité de l'utilisation de l'espace à des fins agricoles et pacifiques est assurée pour une durée de 99
ans. Grâce à ce transfert de responsabilité, la Société Civile des Terres du Larzac assure toutes les
charges de propriétaire, à l'exception du droit de vendre.
La Société Civile des Terres du Larzac constituée de tous les fermiers et résidents est administrée par
un conseil de gérance de 11 membres. Celui-ci attribue les exploitations, fixe les montants des baux
ruraux et élabore les règles de gestion entre les différents usagers du foncier (agriculture, chasse,
tourisme, etc.).
Par son implantation géographique sur 12 communes, elle est un des outils de l'aménagement du
territoire avec les mairies, le Parc régional des Grands Causses et les associations de la société civile.
Menée depuis 28 ans, l'expérience de ce «laboratoire foncier» comme l'imaginait Bernard Lambert, est
unique en France. Conformément à l'acquis du vécu de la lutte (1971/1981), les habitants du Larzac
ont prouvé que la gestion collective de l'usage de la terre était non seulement souhaitable mais possible
à une grande échelle.
En permettant de revitaliser les fermes (+ 25% de paysans), de favoriser l'installation en fermage avec
des baux de carrière, la Société Civile des Terres du Larzac préfigure les outils qui pourraient voir le
jour pour lutter contre la désertification et/ou l'artificialisation des terres.
Patrimoine foncier
Implantée sur le territoire de 12 communes et 4 cantons de l'Aveyron.
Superficie gérée : 6 378 hectares
Parcours :
3 397 hectares
53,25 %
Terres labourables : 816 hectares
12,80 %
Bois pacageables : 2 157 hectares
33,82 %
Bâti (
maisons et exploitations): 8 hectares
0,13%
Gestion immobilière
- 56 baux ruraux dont 20 fermes avec siège d'exploitation
- 28 prêts à usage (mise à disposition de bâtiments pour des non-agriculteurs)
- 11 baux de chasse signés avec des associations communales.
Pour toute demande de renseignement, contactez : SCTL - Montredon - 12100 La Roque Ste Marguerite,
[email protected], Tél. : 05 65 62 13 39

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