Le bureau méconnu de la TSE

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Le bureau méconnu de la TSE
Le bureau
méconnu
de la TSE
Photo :
À MONTRÉAL
Ronald McKenzie
«Vous ne saviez pas que la Bourse de Toronto avait un bureau
à Montréal?» En tant que journaliste financier, je dois avouer
que cela m’a déconcerté quand Guylaine Ouellet, directrice
des communications et des relations publiques, bureau de
Toronto, de la Bourse de Toronto, m’a lancé cette boutade.
Le bureau de Montréal de la Bourse de Toronto a pourtant été inauguré en décembre 1999, à la suite de la réorganisation des parquets boursiers au Canada. Dans la foulée du chambardement, les 190 sociétés québécoises qui
étaient inscrites à la Bourse de Montréal, mais pas à celle
de Toronto, ont appris que leur dossier allait être transféré dans la Ville reine. Parmi elles, on note Alimentation Couche-Tard, BMTC Group (Brault & Martineau),
Boralex, Boutiques San Francisco et Netgraphe. Ce déménagement forcé n’a pas fait le bonheur de tous.
«Je ne voulais pas que mon entreprise soit enregistrée à
la Bourse de Toronto à cause des exigences qu’on imposait, mais je n’ai pas eu le choix», lance Yves Des Groseilliers,
président du conseil de Brault & Martineau. Hugues
Simard, président de Netgraphe, affirme pour sa part que
le transfert de Montréal à Toronto ne causait pas de problèmes particuliers, mais que pouvoir faire affaire en français à Montréal facilitait les choses.
Par ailleurs, une centaine d’entreprises québécoises étaient
inscrites à la fois à la Bourse de Montréal et à celle de
Toronto. Elles aussi se voyaient désormais dans l’obligation
de communiquer avec Toronto pour régler les affaires boursières. La Bourse de Toronto a donc décidé de créer le bureau
de Montréal afin d’y offrir du service en français. Six personnes y sont affectées : quatre gestionnaires et deux assistantes, et on cherche actuellement quelqu’un pour combler
le poste de directeur. La Bourse de Toronto n’a pas de bureau
semblable dans les autres provinces.
Des services en français ou en anglais
Au total, 225 entreprises d’ici sont maintenant inscrites à
la Bourse de Toronto, et 125 d’entre elles préfèrent obtenir du service à Montréal. Le bureau est situé au centre-ville,
dans le même édifice qui abrite la Bourse de Montréal. «Ce
sont surtout les représentants des entreprises, comme les
courtiers en valeurs mobilières et les cabinets d’avocats, qui
font affaire avec nous», dit Guylaine Ouellet.
Les services sont prodigués en français ou en anglais.
Les entreprises intéressées à s’inscrire y trouveront toute
l’information nécessaire, dont l’évaluation de l’admissibilité, le processus d’inscription à la cote, les renseignements
OBJECTIF CONSEILLER
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Quoi de neuf avec NASDAQ Canada?
La Bourse de Toronto
Vendredi 10 mars 2001, un an après l’annonce officielle de l’arrivée de NASDAQ au
une trousse de demande
Québec, faut-il rappeler. Le relationniste de la Bourse NASDAQ aux États-Unis nous
d’inscription à la cote.
donne l’adresse des bureaux de NASDAQ Canada : 1250, boulevard René-Lévesque
Ouest, à Montréal. «Et le numéro de téléphone?» «On est en train d’installer les lignes.»
Curieux, nous décidons d’aller visiter les lieux, histoire de voir où en sont les travaux.
peut vous faire parvenir
Pour plus d’information,
communiquez avec :
Bourse de Toronto
Bureau de Montréal
Quels travaux? Le local est vide. Personne ne s’affaire à installer quoi que ce soit.
C. P. 61
«La débâcle du marché a peut-être retardé le projet, mais le dossier avance», dit
800, square Victoria
Richard Groome, l’un des principaux artisans de la venue de NASDAQ au Canada
Montréal (Québec)
(voir Objectif Conseiller, septembre 2000). Une demi-douzaine de conseillers à l’em-
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ploi de Financière Banque Nationale, de Desjardins et de Yorkton négocient les titres
Tél. : (514) 871-3557
de NASDAQ. Un président sera bientôt nommé.
Téléc. : (514) 871-3533
Sonia Jam
à fournir et les normes comptables à respecter. Habituellement, l’inscription et l’approbation du prospectus pour
une émission dans le public prennent quatre ou cinq
semaines. Les sociétés déjà inscrites, elles, peuvent effectuer des placements privés, rechercher du financement par
prospectus, obtenir des services de conseils, etc.
L’établissement d’un bureau à Montréal a suscité un intérêt
immédiat auprès des entreprises québécoises cotées à Toronto.
Certaines grandes sociétés qui réglaient leurs affaires dans la
Ville reine, comme Bombardier et Quebecor, ont demandé à
être desservies à Montréal, où elles ont leur siège social.
Le bureau de Montréal courtise particulièrement les
nouvelles entreprises du secteur des sciences de la vie (laboratoires de biotechnologie, concepteurs de matériel médical et entreprises de recherche en techniques agricoles), très
actives au Québec. En effet, 31 % de toutes les firmes
canadiennes de biotechnologie sont installées ici. Il essaie
aussi d’attirer des sociétés œuvrant dans l’industrie minière,
un créneau reconnu à l’échelle du globe depuis des années.
Vers une amélioration du site Web
Au moment de mettre sous presse, le site Web de la Bourse
de Toronto (www.tse.com) ne présentait cependant que
quelques documents en français : rapport annuel, règles de
la Bourse, comité mixte sur le gouvernement d’entreprise,
communiqués de presse, etc.
«Plutôt que de lancer les pages en français une à la fois,
nous préférons attendre que le site soit entièrement francisé avant de l’inaugurer. Nous y travaillons ardemment»,
précise Guylaine Ouellet.