La santé à l`étranger Un entretien avec le docteur Vergely

Transcription

La santé à l`étranger Un entretien avec le docteur Vergely
DOSSIER SPÉCIAL
LA SANTÉ À L’ÉTRANGER
La santé à l’étranger
Ce dossier santé ne prétend pas être exhaustif mais il vous donnera certainement des informations
que beaucoup ne connaissent pas. Saviez-vous, par exemple, que vous pouvez faire une visite au responsable de la médecine de prévention avant de choisir, avec votre conjoint, un poste ?
L’enquête menée auprès de nos adhérents est très instructive. Elle permettra peut-être à certains de
mieux préparer leurs départs en poste.
Une autre enquête, celle de l’EUFASA, offre une vue globale et comparative de la couverture santé
dans les pays européens.
Enfin, merci aux auteurs des nombreux témoignages qui nous sont parvenus. Ils apportent une dimension humaine indispensable à un dossier qui nous touche tous de près.
Un entretien avec le docteur Vergely
Responsable de la médecine de prévention
au Quai d’Orsay
Vous êtes sans doute déjà allés
dans un des dispensaires du
MAE (1). Mais connaissez-vous
la médecine de prévention ?
Peut-être pas. Le docteur Olivier Vergely, son responsable,
nous reçoit volontiers.
La médecine de prévention
s'adresse, en France, aux agents
de la fonction publique. Elle est
un équivalent de la médecine du
travail du privé.
Le service de prévention est ouvert aux familles qui le souhaitent. Mais on ne peut que regretter de ne voir en moyenne
que dix familles par an. Pourtant,
le cabinet du Dr Vergely est facile
à trouver au centre Convention (2). Et ses conseils peuvent
vous être utiles, ainsi qu'à vos
enfants, avant un départ : conditions sanitaires du pays, protection alimentaire, vaccination,
lutte contre le paludisme... et, très
important,
contre-indications
médicales. En Allemagne, il y a
une évaluation systématique de
l'aptitude familiale à vivre dans
tel ou tel poste. Sachez, par ailleurs, que les conjoints ne payent
pas la consultation, seulement les
éventuels vaccins et les examens
complémentaires. « Nous pouvons faire tous les vaccins, sauf
celui de la fièvre jaune » nous
précise le Docteur Vergely .
risques » (conducteurs auto, jardiniers…) ou qui font des missions fréquentes à l’étranger.
Compte tenu de la spécificité de
notre ministère, nous exerçons
une surveillance particulière à
l’égard de nos futurs expatriés
qui nous consultent avant leur
départ et à leur retour ».
ACFA : Quelles sont vos attributions ?
Dr. Vergely : « Notre métier consiste principalement à déterminer
la compatibilité de l’état de santé
de l’agent avec son poste de travail.
Nous assurons une surveillance
médicale régulière, au moins une
fois tous les 5 ans de l’ensemble
du personnel. Cette surveillance
peut être plus fréquente pour
certains agents notamment ceux
qui occupent des postes « à
1
DOSSIER SPÉCIAL
Le docteur Vergely recommande
vivement aux familles d’effectuer
cette visite, même si elle n’est pas
obligatoire. « Certains postes sont
à déconseiller pour certains types
de pathologies ou de traitements
que pourraient suivre le conjoint
ou les enfants. Mieux vaut être
prévenu avant de demander un
poste ».
AFCA : Quels sont les examens
demandés ?
Dr V. : « Nous demandons des
examens sanguins, des explorations cardiologiques et les résultats du suivi de gynécologie.
Plus spécifiquement nous demandons des examens respiratoires
pour la Chine (pollution), une
étude de radioactivité (Ukraine,
Biélorussie, Russie et maintenant
Japon) de façon à avoir une attestation d’exposition au cas où une
pathologie se développerait ultérieurement et serait mise en lien
avec une exposition à des irradiations à faible dose et, enfin, une
épreuve d'altitude pour les partants pour La Paz et Quito (on
pédale ou on court sur un tapis
comme pour une épreuve d'effort
cardiaque, mais avec sur le visage un masque étanche distribuant de l'oxygène, dont on fait
baisser le débit petit à petit, simulant ainsi une montée en altitude).
AFCA : Si je comprends bien, si
on s'évanouit, on ne va pas à La
Paz ?
Dr V. : Exactement, mais nous
évitons d’aller jusque-là !
AFCA : Comment mettez-vous la
DRH au courant ?
Dr. V. : Nous sommes tenus au
secret professionnel comme tout
médecin et la seule information
qui remonte à la DRH est notre
décision quant à la compatibilité
ou non de l’état de santé de
l’agent avec le poste proposé à
l’étranger.
Il est exceptionnel que quelqu’un
soit totalement inapte à tout départ.
En revanche, il peut arriver qu’à
l’issue de notre consultation médicale, la destination choisie ne
paraisse pas médicalement adaptée soit que les infrastructures
sanitaires locales soient insuffisantes pour prendre en charge le
suivi et les éventuelles complications d’un traitement (on peut
citer, par exemple, la prise d’anticoagulants dont on connait la
nécessité d’un suivi biologique
régulier et le risque hémorragique grave en cas d’accident,
Centre de santé au MAE
Le centre de santé du MAE est ouvert à tous, sans
restriction et non simplement aux agents et à leurs
familles. Il y a deux cabinets :
Convention : 27, rue de la Convention, 75015, métro Javel.
Ouverture du lundi au vendredi de 9h 30 à 16h 30.
Tél. 01 43 17 65 02.
Mél :
[email protected]
Quai d’Orsay : entrée par le 1, rue Esnault Pelleterie, 75007, métro Invalides.
Ouverture du lundi au vendredi de 9h 30 à 12h 30
et de 13h 30 à 16h 30.
Le mardi : 9h30 – 13h 00 et 14h 00 – 16h 30.
Tél. 01 43 17 48 33.
Mél :
[email protected]
2
Plusieurs médecins sont à votre disposition alternativement sur les 2 sites, sur RDV :
• 3 médecins généralistes
• 1 cardiologue
• 1 dermatologue-vénérologue
• 1 gynécologue
• 1 oto-rhino-laryngologiste
• 1 ophtalmologiste
• 1 angiologue
Pour les deux sites
Consultations : sur RDV.
Soins infirmiers, des vaccins (sur prescription médicale) et des injections : sans RDV.
Prélèvements sanguins pour examen de laboratoire : sans RDV.
Téléphoner ou écrire pour connaître les créneaux
horaires des soins et prélèvements.
Les tarifs sont de « Secteur 1 », sans dépassement.
DOSSIER SPÉCIAL
LA SANTÉ À L’ÉTRANGER
par exemple, du fait de l’absence
de sécurité transfusionnelle ainsi
que d’antidote…), soit que, globalement, le pays ne soit pas
adapté à l’état de santé. Dans ce
cas, nous nous retournons vers la
DRH pour tenter de trouver une
autre affectation, en accord avec
l’agent et toujours dans le respect
du secret médical.
AFCA : Délivrez-vous des ordonnances ?
Dr V. : Nous opérons une surveillance médicale des agents,
mais ne prescrivons ni traitements (sauf urgences) ni arrêt de
travail. Nous n’exerçons pas de
médecine de soins. En cas de découverte
d’une
pathologie
(diabète, hypertension, hépatite,
cancer…), nous renvoyons sur le
système de soins (médecin traitant ou consultation hospitalière
selon les cas). En revanche, nous
pouvons prescrire tout examen
que nous estimons utile à notre
décision.
AFCA : Y a-t-il encore des pays
où nos ambassades ont des médecins qui leurs sont affectés ?
Dr. V. : Il y a plusieurs cas de
figure. Il reste des CMS (centre
médical social), héritages de l'ancienne Coopération, avec des médecins rétribués par le MAE
(Tananarive, Bangui, Abidjan,
Malabo, Lomé, Conakry...). Certains centres médicaux sont
maintenant gérés par des associations françaises.
Dans les pays où ces centres
n’existent pas, l'ambassade ou les
consulats proposent une liste de
médecins référents.
Pékin est un cas particulier. C'est
le seul poste où un médecin français et un médecin allemand
exercent ensemble dans un cabinet médical commun hébergé par
notre ambassade.
AFCA : Les agents doivent être
un peu inquiets avant de venir
vous voir.
Dr V. : Une
visite médicale est en soi
toujours un
peu
inquiétante avec le
risque de se
voir
découvrir une maladie ignorée jusquelà.
Ici, elle peut l’être d’autant plus
qu’elle conditionne le départ.
Mais je vous l’ai dit, exceptionnelles sont les inaptitudes à tout
départ et rares sont les demandes
de changement d’affectation pour
raisons médicales.
En revanche, il est parfois nécessaire de reporter un départ de
quelques semaines pour équilibrer un traitement.
Pour éviter ces situations toujours délicates à gérer je souhaiterais faire passer le message
suivant : Si vous avez une maladie « chronique » ou une inquiétude médicale quelconque, venez nous voir au moment de la
transparence avant d'établir la
liste des postes souhaités et
nous déciderons ensemble des
destinations adaptées à votre
état de santé. Nous éviterons
ainsi bien des soucis à la veille
du départ.
Nous sommes toujours à la disposition des agents et de leur
famille.
Propos recueillis par
Francine Boidevaix
_____________
1. Au Quai d'Orsay, entrée rue Esnault
Pelterie 75007. A Convention, 27, rue de la
Convention, 75015.
2. Sur rendez-vous, tél : 0143176501,
[email protected].
Le docteur Vergely est un spécialiste des
maladies tropicales, à l'hôpital de la Salpétrière où il consulte trois fois par semaine.
Fiches sanitaires de 220 villes dans le monde
www.cimed.org : Sur simple clic, vous trouverez sur le site du CIMED (Comité d’informations médicales) les fiches sanitaires de 220 villes dans le monde, concernant les risques sanitaires, l'épidémiologie des maladies transmissibles, les vaccinations, les ressources médicales,
la liste des hôpitaux et des médecins...
Un contact avec le consulat du poste vous permettra d'obtenir les coordonnées des médecins
habituellement consultés par les Français pour avoir les coordonnées les plus actuelles.
3
DOSSIER SPÉCIAL
LA SANTÉ À L’ÉTRANGER
Quelle couverture santé à l’
l’étranger
étranger ?
En tant que conjoint, elle sera
différente selon que vous êtes
ayant droit de votre conjointagent ou que vous travaillez.
La couverture par le
Centre 533 de la
Sécurité sociale
secteur public français à l’étranger, ils relèvent du Centre 533 ;
• s’ils travaillent dans le secteur
privé à l’étranger et ils veulent
être affiliés à la Sécurité sociale,
ils doivent s’inscrire à la Caisse
des Français à l’étranger (CFE)
organisme de Sécurité sociale
de droit commun à l’étranger.
L’adhésion aux assurances
volontaires de la CFE ne dispense pas de cotiser au régime
obligatoire du pays d’expatriation (y compris dans les pays
appartenant à l’Espace économique européen).
En partant en poste à l’étranger,
les agents du MAE relèvent du
Centre 533 de la Sécurité sociale
gérée par la Mutuelle des
Affaires étrangères et européennes (MAEE), seul organisme
référencé aux termes de la loi
après du MAE. Leurs conjoints et
enfants en bénéficient sous certaines conditions.
Les enfants conservent la qualité
d’ayant droit sur le compte du
parent agent du MAE ou peuvent
l’obtenir sur simple demande au
moment du départ à l’étranger.
Ils bénéficient de la couverture de
la Sécurité sociale de leurs parents dans les cas suivants :
Pour les conjoints ou assimilés
des agents du MAE, deux possibilités :
• pour les enfants de plus de 16
ans qui poursuivent leurs
études secondaires en France ;
• s’ils ne travaillent pas à l’étranger ou s’ils travaillent dans le
• pour les enfants qui poursuivent leurs études à l’étranger
jusqu’à leur 21e année ;
Bénéficier de la Sécurité
sociale.
Pour plus d’information voir
le livret de l’AFCA « S’installer
- Se réinstaller en France »,
page 64.
4
• au-delà de la 21e année pour les
enfants qui poursuivent leurs
études dans le pays d’affectation de l’agent du MAE.
Dans les autres cas en France, les
étudiants au-delà de leur 19ème
année relèvent du régime étudiant de sécurité sociale. Si vous
avez des enfants étudiants, en
Suisse ou dans certains pays de
l’Espace économique européen,
ils pourront, sous certaines conditions, obtenir la carte européenne
d'assurance maladie.
La Caisse des Français
à l’étranger (CFE)
La CFE est l’organisme de sécurité sociale habilité à recevoir l’affiliation volontaire des Français
résidant à l’étranger à titre privé
ou travaillant dans le secteur privé
à l’étranger. Elle permet à tout
expatrié du secteur privé de
s'assurer contre un ou plusieurs
risques en fonction de sa situation familiale, des particularités
locales et aussi de ses possibilités
financières. La souscription n’est
pas obligatoire mais volontaire et
nécessaire pour être couverts par
la Sécurité sociale.
La CFE propose trois assurances :
• maladie /maternité,
• vieillesse et
• accidents du travail / maladies
professionnelles.
L’adhésion aux assurances volontaires de la CFE ne dispense pas
de cotiser au régime obligatoire
du pays d’expatriation (y compris
dans les pays appartenant à l’Espace économique européen).
Extrait du livret « S’expatrier avec
l’AFCA », chapitre « Protection sociale à l’étranger », page 12 et suivantes.
DOSSIER SPÉCIAL
LA SANTÉ À L’ÉTRANGER
Quand la santé va, tout va !
Synthèse de l’enquête AFCA
54 adhérents ont répondu dont 49 femmes et 5
hommes. 42 personnes sont actuellement en poste,
12 l’ont été et ont répondu pour leur dernier poste.
Ce sont les adhérents en poste en Europe (ou l’ayant
été) qui ont répondu majoritairement.
Les pourcentages sont proportionnels au nombre
d’adhérents qui ont participé à l’enquête.
Selon cette enquête, la santé fait partie des préparatifs à l’expatriation : on se renseigne, on prend des
précautions en consultant préalablement, on part
avec des médicaments quel que soit le continent de
destination.
Renseignements avant le départ
On se renseigne sur les conditions sanitaires du
pays : 85% des adhérents participants l’ont fait, mais
pas spécifiquement auprès d’un médecin.
Les renseignements sont majoritairement pris sur
Internet (56%) et/ou par d’autres canaux (personnes
sur place, anciens du poste, fiches du MAE, AFCA...). Les médecins sont peu sollicités, qu’il s’agisse
des généralistes ou des spécialistes.
Quant aux médecins du centre de santé du ministère, ils sont, au regard des commentaires, peu connus des conjoints.
Prévention
(57%) mais l’Europe n’est pas en reste avec 35% de
visites déclarées avant un départ.
Selon le vieil adage « Mieux vaut prévenir que guérir », 61% des participants ont fait un bilan de santé.
Certains regrettent qu’un bilan avec vaccins ne soit
pas proposé, gratuitement, par le MAE aux familles
comme cela se fait dans des entreprises privées
présentes à l’étranger. Quelques préparations pour
des suivis particuliers sont faites (13%), en dermatologie, dentiste et orthodontie essentiellement.
La prudence fait loi : des précautions sont prises
avant de partir et on ne part pas en
poste sans avoir consulté des médecins essentiellement des spécialistes (74%).
Remportent la palme des consultations préalables au départ : les gynécologues (46%), les dentistes et
orthodontistes (43%), les ophtalmologistes (24%).
On consulte majoritairement avant
de partir sur le continent africain
5
DOSSIER SPÉCIAL
LA SANTÉ À L’ÉTRANGER
La santé en poste
Dans les commentaires, il apparait que la santé coûte
cher à l’étranger, voire très cher, qu’elle est mal remboursée, malgré la souscription à des mutuelles pour
94% des participants. La Mutuelle des Affaires étrangères (MAEE), très largement choisie, n’échappe pas
à ce constat.
Les trousses à pharmacie
sont garnies selon les besoins et les habitudes : 81%
sont partis avec des médicaments, y compris pour
les postes européens. Manifestement, on a confiance
dans les médicaments déjà
connus.
La santé coûte cher en poste mais on ne peut pas ne
pas consulter ; 80% des participants déclarent avoir
consulté sur place, sans réticences semble-t-il, sauf
pour les coûts et les remboursements.
La question des médicaments pour des traitements
chroniques a été posée par plusieurs participants à
l’enquête. (Voir l’encadré en bas de page).
Enfin, 74% ont souscrit une assurance rapatriement,
y compris en Europe (10 personnes sur 17).
La valise diplomatique fret
Pour les traitements chroniques, se pose le problème de ce que l’on peut emporter avec soi et se
faire envoyer ensuite. La SS (et les mutuelles) ne
remboursent pas au-delà de 3 mois, même si une
ordonnance est prescrite pour 6 mois ou 1 an, ce
qui pose problème dès que l’on s’expatrie : comment se procurer les médicaments au-delà des 3
mois ? Le service de la valise diplomatique ne peut
pas tout transporter, mais il n’en demeure pas
moins une alternative intéressante.
Sont autorisés : les médicaments, le matériel médical, le lait infantile.
Au-dessus d’un kilo de poids total, il faut obtenir
un numéro d’autorisation.
Sont tolérés : les produits alimentaires à but médical (produits sans gluten ou sans sel par exemple).
6
En tête, les généralistes (57%) : on n’échappe pas aux
rhumes et autres bobos ! On retrouve, dans des proportions voisines d’avant départ, les dentistes (les
caries ne prennent pas rendez-vous) et les ophtalmologistes (la vue baisse où que l’on soit et l’on casse
ses lunettes parfois !).
...
Il convient pour cela de signaler au préalable ce
genre d’envoi.
Sont prohibés : les produits homéopathiques, vétérinaires ou de confort (shampooing, crèmes de
beauté…).
Les traitements sous forme liquide (crème, gel,
pommades…) doivent parvenir à la division de la
Valise en conditionnement parfaitement étanche et
antichocs. Le surcoût du conditionnement est à la
charge du destinataire du traitement et, de ce fait,
intégré au coût d’achat des médicaments. Il faut
pour cela se rendre dans une des 12 pharmacies à
Paris qui sont autorisées à utiliser la Valise.
Pour obtenir un numéro d’autorisation, la liste des
pharmacies agréées et signaler préalablement un
produit toléré, prendre contact avec le Bureau des
Autorisations - MAE/DGA/HFCDS/SSD/VA
DOSSIER SPÉCIAL
LA SANTÉ À L’ÉTRANGER
Réflexions faites à la Mutuelle des Affaires étrangères (MAEE) par les
adhérents à propos :
- Du non remboursement de certains vaccins coûteux, au motif qu’ils ne sont pas déclarés obligatoires par la SS, alors même qu’ils le sont pour le
départ en poste de l’agent et prescrits par le médecin du ministère.
- De la longueur des délais de remboursements :
entre 1 et 4 mois.
- Du souhait d’avoir un interlocuteur précis pour
accélérer le traitement des dossiers et obtenir rapidement des réponses (une seule adresse mél s’avérant insuffisante).
- Du souhait d’un service de réponse téléphonique
de qualité.
- De l’écart observé entre le montant élevé des cotisations mensuelles et celui des remboursements
sollicités, sachant que dans certains pays le coût de
la santé est nettement plus élevé qu’en France.
- Des documents à remplir pour les soins à l’étranger : les informations demandées ne correspondent
pas aux pratiques locales et il est compliqué de
fournir à la Mutuelle l’ensemble des pièces justificatives demandées.
Les remarques des adhérents ont été transmises à
la MAEE.
...
Les pédiatres, peu consultés
avant le départ (9%) le sont naturellement en poste (22%).
Les gynécologues sont consultés
dans une moindre proportion
(20%), les patientes préférant
sans doute rester fidèles à leur
médecin.
On consulte aussi selon les besoins ponctuels et les accidents :
une fracture ? Et l’on voit apparaître les radiologues. Les chirurgiens ont été nécessaires dans de
faibles proportions (2%), tout
comme les urologues, cardiologues et gastro-entérologues
(tous à hauteur de 2%). Cliniques
et hôpitaux, sont, selon les endroits, plutôt évités mais pas
obligatoirement pour des questions sanitaires : coûts, équipements et délais de rendez-vous
peuvent être un frein à leur fréquentation.
La santé s’invite dans nos bagages d’expatriés : nous prenons
nos dispositions avant de partir
et sur place, il y a, dans l’en-
semble, peu d’hésitation à consulter. Il est vrai qu’il est difficile
de ne pas le faire quand cela est
nécessaire, mais il ressort que les
conjoints font confiance aux médecins locaux.
Comme le dit Francis Blanche :
« Quand on a la santé, c’est pas
grave d’être malade » !
Isabelle Roussel Stéphan
Où se renseigner ?
• www.diplomatie.gouv.fr > Conseils aux voyageurs et/ou > Dossiers pays
• www.afcamae.com > Publications > Fiches pays
• L’association peut par ailleurs vous mettre en relation avec un adhérent en poste ou y ayant
été.
• L’OMS : www.who.int/fr > Pays
7
DOSSIER SPÉCIAL
LA SANTÉ À L’ÉTRANGER
Enquête EUFASA
L’Eufasa, a, pour sa conférence annuelle 2014,
effectué une enquête auprès des pays membres sur
leur système de couverture santé à l’égard des
conjoints lorsque l’agent est en poste.
8
Ces questions et leurs réponses que nous accompagnons de graphiques, ont permis à l’Eufasa de
comparer les situations des conjoints dans les
pays membres et d’en tirer des enseignements.
...
DOSSIER SPÉCIAL
LA SANTÉ À L’ÉTRANGER
...
Statuts très divers
Sachez que le Portugal est en pleine refonte de son
système et ne peut encore répondre aux questions
car les nouvelles mesures n’ont pas encore été mises
en place. Pour le moment, les diplomates ne bénéficient d’aucune sécurité sociale qui rembourse plus
de 60% de leur dépense santé.
Les conjoints hongrois doivent prendre en charge
eux-mêmes leur assurance santé mais les enfants
avant 18 ans sont couverts par l’assurance de l’agent.
Les conjoints tchèques qui ne travaillent pas, ne seront couverts par l’assurance de l’agent en poste que
s’ils se sont acquittés d’une visite médicale avant
leur départ.
Nous notons en revanche, que les conjoints en Autriche, République Tchèque, Finlande, France, Italie,
Pays-Bas, Pologne, Espagne, Suède et Union Européenne, perdent, lorsqu’ils travaillent à l’étranger, la
couverture sociale du ministère.
En France, les conjoints qui choisissent de travailler
peuvent contracter volontairement une assurance
santé ou un complément de couverture via le MAE.
La couverture santé est perdue pour les Autrichiens,
Italiens, Espagnols et membres de L’UE qui perçoivent une retraite ou une pension d’invalidité.
Mais l’UE est la seule à accorder une assurance maladie aux partenaires qui touchent le chômage.
En Autriche, Finlande et Espagne, les conjoints ne
peuvent bénéficier de cette allocation lorsqu’ils résident à l’étranger.
Privilégiés, les conjoints suisses et luxembourgeois,
ne perdent jamais leur assurance santé quelle que
soit leur situation à l’étranger.
Au contraire, en Belgique, à Chypre, en Estonie, en
Irlande en Lettonie et en Grande-Bretagne, la situation varie en fonction de la situation professionnelle
du conjoint d’agent.
Cas particuliers
En Italie, le statut des conjoints non mariés, n’est pas
reconnu.
En Autriche, les conjoints ne sont couverts que lorsqu’ils ont des enfants et qu’ils ne gagnent pas d’argent.
En Finlande et en Suède, les conjoints d’origine
étrangère qui n’ont pas vécu dans le pays de l’agent
avant de partir en poste, ne sont pas entièrement
couverts.
Notons enfin, que les époux(ses) italiens perdent la
couverture santé de l’agent lorsqu’ils ne vivent pas
dans le pays où est basé l’agent ; en Suède et en Finlande, lorsque le partenaire voyage dans un autre
pays que le sien ou le pays d’accueil, il perd sa couverture santé le temps du déplacement. Enfin, en
Grande-Bretagne, la couverture santé ne couvre pas
les problèmes médicaux qui ne peuvent être pris en
charge dans le pays où l’agent est posté.
Les situations sont complexes et souvent différentes
les unes des autres. Il semblerait que la perte de la
couverture santé soit l’un des plus grands obstacles
au départ des conjoints pour l’étranger. L’Eufasa,
conclut que les ministères de Affaires étrangères doivent travailler à améliorer leur système.
Florence Michaud Fournier
9

Documents pareils