Jean YANNE - Friendship First
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Jean YANNE - Friendship First
VINYL - 23 rue des Menus Plaisirs - 78690 Les Essarts-le-Roi ([email protected]) “Tout le monde veut sauver la planète Mais personne ne veut descendre les poubelles” (Jean Yanne) “Quand on a décidé de s’attaquer à la connerie, on sait que le combat est perdu d’avance. Mais c’est le seul combat qui vaille la peine d’être entrepris” (JPC) Jean YANNE 8 Jean Yanne n’a pas essayé de sauver la planète. Mais il s’est toujours attelé à débusquer la connerie. Sous toutes ses formes (et elles sont multiples). Bien sûr, il ne l’a pas fait reculer. Mais son combat nous a tout de même bien amusés, non ? Il n’est pas question de raconter ici les vies parallèles de Jean Yanne, tour à tour – et souvent en même temps – chansonnier, auteur de sketches, comédien au cabaret, au théâtre et au cinéma, auteur d’innombrables émissions et de feuilletons pour la radio, acteur de variétés à la TV, auteur-dialoguiste-réalisateur de films. Cette diversité, cet éparpillement ne sont qu’apparents : le bonhomme est tout un, avec une intelligence très au-dessus de la moyenne, une inépuisable énergie à pourfendre la connerie nous l’avons déjà dit, et à dynamiter l’ordre établi. Sur ces plans, je n’en vois qu’un qui puisse lui être comparé : Francis Blanche. Nous nous bornerons ici à son activité de chansonnier. Ce qui n’est déjà pas si mal car ses chansons sont uniques. Et si vous ne les connaissez pas encore, cher lecteur, essayez de dénicher l’une des deux compiles chez l’un des deux disquaires qui restent. “Quand j’étais môme, la chaîne météo existait déjà. On appelait ça la fenêtre” Môme, il l’a été à partir du 17 juillet 1933, c’est-à-dire quand il vit le jour à Les Lilas dans la banlieue parisienne (Non, je n’écrirai pas “aux Lilas” puisque la commune s’appelle “Les Lilas”). Les parents s’appellent Aimée et Jean Gouyé et le bébé Roger Jean. A cette époque, Les Lilas est une commune couverte de champs, de bois et de vignes, et peut-être même de lilas. André y est commerçant en tout genre, c’est-à-dire qu’il vend de tout. En septembre 1939, dès l’ordre de mobilisation générale, toute la famille se réfugie en Poitou : Aimée, Jean et les deux grands-mères. André, mobilisé, se retrouve bientôt prisonnier en Allemagne. On regagne Les Lilas en 1943. En 1945, Jean est élève au lycée Turgot d’où il est très vite renvoyé et se retrouve au lycée Chaptal. Mais ses succès se comptent surtout auprès des filles. “La mission de l’école ? Apprendre à lire, à écrire, à compter et à investir le plus intelligemment son RMI” A 17 ans, il devient apprenti ébéniste dans l’atelier de son père. Bien qu’il aime ce travail, il comprend vite que son vrai destin est ailleurs. Alors, il pense au journalisme. Ça pourrait satisfaire ses envies d’évasion. Il entre en 1952 au Centre de formation des journalistes. On y entre sur entretien avec les professeurs : pas de problème avec son bagout ! Mais il ne veut pas être journaliste derrière un bureau. Il sera Rouletabille ou rien. Les débuts sont difficiles. Il fait la pige pour l’Aurore, Paris-Presse, écrit des nouvelles pour l’HumanitéDimanche et même L’écho de la Mode ! Et il signe tout de même une série de reportages autour du monde pour Time et Life ! En même temps, il commence à courir les cabarets. Il y rencontre un autre coureur de cabarets qui a un peu d’ancienneté et qui lui met “le pied à l’étrier” : Bob du Pac. Et lorsque le cabaret “L’académie des vins” commande des sketches à du Pac, celui-ci pense à Jean Yanne, qui ne se fait pas prier. Il manque également un acteur : Du Pac demande à Yanne. On a aussi besoin de deux comédiennes : on les recrute dans les boîtes de Pigalle. La boîte est située aux abords des Tuileries. On fait croire aux cars de touristes qu’ils sont à Saint-Germain-des-Prés. On pousse les touristes dans l’escalier. Ils trouvent en bas des gars et des filles qui dansent le bebop. On a même installé à des tables un faux Jean-Paul Sartre et une fausse Simone de Beauvoir en train d’écrire ! Yanne a compris que là était sa voie : écrire des sketches. C’est à ce moment qu’il adopte son pseudonyme (Yann = Jean en breton). En même temps, il passe chez “Attilio” à Montmartre, où il rencontre Ginette Garcin. Celle-ci partage sa chambre avec Jacqueline Allard, qui chante Bruant au cabaret. Ginette conseille à Jacqueline d’aller chez Attilio où il y a un gars qui fait passer des auditions. Jacqueline y va, chante devant Jean, qui l‘écoute mais, surtout, la regarde. C’est sérieux. Bientôt, Jean et Jac- VINYL n°47 • Juillet - Août - Septembre 2005