Anticiper le futur de la santé : un enjeu éthique

Transcription

Anticiper le futur de la santé : un enjeu éthique
SEMINAIRE 2016-2017
Séminaire de recherche interdisciplinaire d’éthique
Anticiper le futur de la
santé : un enjeu éthique
De 18h30 à 20 h30 , aux dates suivantes :
11 octobre 2016 : Une maladie sans sym ptôm e
14 novembre 2016 : Un malade sans entourage
5 décembre 2017 : Une santé sans médecin
16 janvier 2017 : Une médecine sans maladie
13 février 2017 : Un système de santé sans soin
14 mars 2017 : Une santé sans standard
24 avril 2017 : Une médecine sans médicament
15 mai 2017 : Une maladie sans guérison
Lieu :
Espace éthique Île-de-France
Hôpital Saint-Louis,
Quadrilatère historique, porte 9
1, avenue Claude Vellefaux
75010, Paris
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Présentation
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Anticiper le futur de la santé : un enjeu éthique
Ce nouveau cycle 2016/2017 se situe dans la continuité des séminaires
« Anticipation(s) : penser et agir avec le futur » qui ont rassemblé 32 intervenants
(philosophes, sociologues, psychologues, juristes, médecins et praticiens du soin)
pendant deux ans (2014-2016).
Anticiper les futurs de la santé, c’est anticiper la santé du futur – mais pas seulement. Il
ne s’agit pas d’établir une liste des nouvelles technologies ou des objets qui forment et
formeront ce que l’on appelle désormais la santé numérique. Anticiper les futurs de la
santé, c’est surtout et davantage s’interroger sur le champ de possibilités qui semblent
enfouies à l’heure actuelle par certains tropismes technologiques. Anticiper les futurs
de la santé, c’est identifier collectivement, et le plus en amont possible, les enjeux
éthiques que cela implique. C’est aussi prendre soin de la santé du présent et de notre
façon d’y être attentif sans contraindre l’espérance d’un futur meilleur. Enfin, anticiper
les futurs de la santé, c’est remettre au centre des préoccupations une éthique de
l’anticipation comprise comme une éthique de notre façon de prendre soin du futur.
Au fil de huit séances, nous ferons à la fois de l’anticipation un objet et une pratique.
: penser et agir avec le futur », 2014-2016)
Lors du premier séminaire (« Anticipation(s)
où il s’agissait avant tout de distinguer les figures et les dispositifs contemporains de
l’anticipation, nous avons ainsi identifié la prédiction, la projection et l’adaptation comme
trois figures majeures de l’anticipation. Le nouveau séminaire mettra les résultats de
ces recherches à l’épreuve du champ de la santé, privilégié par l’orientation des
recherches de l’Espace éthique Ile-de-France. Notre intention est, pour chaque séance,
d’explorer un « futur de la santé » en proposant à l’intervenant de réagir à une fiction
construite par sous-détermination (opération qui consiste à soustraire un élément
structurant d’un ensemble).
Coordination scientifique : Léo Coutellec, Alexia Jolivet, Sebastian J. Moser, Paul-Loup
Weil-Dubuc & Emmanuel Hirsch
En partenariat avec les magazines « What’s up Doc », Usbek&Rica, et la Revue Française
d’éthique appliquée.
Programme
Mardi 11 octobre 2016 : Une maladie sans
symptôme
C oordination : Paul-Loup Weil-D ubuc
Sans le symptôme, que devient la maladie ? Faut-il penser qu’avec le symptôme
disparaît l’idée même de maladie ou une certaine idée de la maladie ? Cette première
séance donnera sans doute l’occasion de prendre la mesure de l’importance du
symptôme dans notre idée de la maladie et dans les dispositifs collectifs que nous
mettons en œuvre pour y faire face, y compris à l’heure où la médecine s’oriente vers
des diagnostics pré-symptomatiques, voire a-symptomatiques.
Lundi 14 novembre 2016 : Un malade sans
entourage
C oordination : Sebastian J. Moser
Deux grandes tendances nous invitent à anticiper un futur dans lequel la personne
malade est dépourvue d’un entourage stable qui l’accompagne et la soutien dans son
parcours de soin ainsi que dans son quotidien : l’affaiblissement des liens sociaux et la
fragilisation de la solidarité familiale d’un côté ; la professionnalisation et l’utilisation
croissante de la technologie dans le domaine du soin de l’autre. Nous explorerons un
futur possible où les professionnels du secteur médico-social auront remplacé les
parents ainsi que le voisin d’autrefois, et où la télémédecine et la livraison du traitement
personnalisé auront rendu obsolète la relation avec le médecin généraliste et le
pharmacien du quartier.
Lundi 5 décembre 2016 : Une santé sans médecin
C oordination : Léo Coutellec
Le rôle et la place du médecin dans le système de santé actuel est central. Mais il est en
pleine évolution : quelques indices nous montrent que cette évolution pourrait être
radicale au point de réduire voire de suspendre la centralité du médecin dans la prise en
charge des personnes dans la maladie. Mutations technologiques, sociales et culturelles
seraient en train de déplacer le point nodal du cabinet vers d'autres espaces plus diffus,
plus distribués, moins saisissables. C'est cette hypothèse que nous souhaitons mettre à
l'épreuve à l'occasion de cette séance car elle ne va pas de soi et soulève des
questionnements éthiques d'une grande sensibilité.
Programme
Lundi 16 janvier 2017 : Une médecine sans maladie
C oordination : Léo Coutellec
A la maladie est associée l'idée de catégorisation organisée par l'identification des
causes et des symptômes. Qu'en est-il lorsque les causes deviennent invisibles, la
guérison impossible et que l'identification d'un événement physiopathologique se fait
avant l'apparition de tout symptômes ? Peut-on alors encore parler d'une médecine
basée sur l'identification et la lutte contre les maladies ? C'est le concept même de
maladie qui est en mutation et, avec lui, la place que la médecine moderne accorde à
celle-ci. La fin des maladies n'est peut être pas l'issue d'un effort curatif mais l'horizon
d'un effort d'anticipation pré-, voire a-symptomatique. C'est l'hypothèse que nous
proposons pour cette séance.
Lundi 13 février 2017 : Un système de santé
sans soin
C oordination : Alexia Jolivet
Santé et soin sont deux concepts a priori intrinsèquement liés. Il s’agit ici de les mettre
en tension. Alors que nous avons cheminé d’un soin placé au cœur de la médecine
hippocratique, à une médecine sans le soin chez Claude Bernard, pour enfin réhabiliter
le soin par le biais des théories centrées sur la personne ou par la valorisation de la
santé comme norme du soin, un « système de santé sans soin » nous fait entrevoir deux
types de possibles :
1°) Une mise à l’écart du soin face à une médecine de la santé technicisée
et individualisée à outrance qui occulterait le sujet souffrant ou au contraire le
responsabiliserait dans une autonomie excessive
2°) Un schisme entre système de santé et système de soin au regard des tendances
évolutives de l’organisation des réseaux de santé.
Programme
Lundi 14 mars 2017 : Une santé sans standard
C oordination : Alexia Jolivet
Pouvons-nous penser une santé sans standards, qu’ils soient économiques, juridiques
ou médicaux ? Cette séance a, notamment, pour but d’interroger les possibles d’un
système de santé qui se dissocierait de formes normatives et évaluatrices classiques qui
tendent à entrevoir la santé selon une approche de la mesure performante. D’un
système de santé sans standard à un système de santé sans mesure, sans norme, à un
système de santé sans système, il n’y aura qu’un pas… réflexif… que nous tenterons de
faire. Ces différentes approches nous permettront de mettre en lumière, de manière
saillante, les affres ou au contraire les nécessités d’une santé encadrée.
Lundi 24 avril 2017 : Une médecine sans
médicament
C oordination : Sebastian J. Moser
Malgré le fait qu’il existe différentes formes de soins, le médicament semble être le
moyen universel de guérison dans les sociétés occidentales. Mais ne faut-il pas
constater que le médicament est devenu trop souvent un moyen pour se rétablir
de manière accélérée ? Vouloir supprimer le médicament – au moins dans un futur
imaginable – cela veut dire remettre en question tout un fonctionnement sociétal. Les
questions qui nous occupent se déclinent en « Et si… ?» : et si la médecine et la santé
publique était entièrement basée sur une approche préventive ? Et si le maintien d’une
bonne santé par une activité sportive régulière, une alimentation équilibrée, et des
temps de répit, était prise en charge par la collectivité ? Et si les personnes malades
n’acceptaient plus que leurs traitements aient autant d’effets secondaires que d’effets
bénéfiques ?
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Programme
Lundi 15 mai 2017 : Une maladie sans guérison
C oordination : Paul-Loup Weil-D ubuc
Nous connaissons de nombreux exemples de maladies qui ne se guérissent pas. La
maladie diffère a priori du handicap par deux caractéristiques en tension : la première
est l’espoir de la découverte d’un traitement la concernant ; la seconde est la menace
vitale qu’elle représente. La maladie est, semble-t-il, guérissable. Là où le handicap
affecte les capacités de la personne, la maladie se présente a priori comme une menace
provisoire, aussi bien à l’échelle individuelle que collective. Mais que dire d’une maladie
dont on ne peut guère espérer un traitement curatif et qui ne représente pas une
menace vitale ? À quelles conditions peut-on et doit-on encore la considérer comme une
maladie ?
Publication
La Revue Française d’éthique appliquée
La Revue française d’éthique appliquée (RFEA) est
une publication universitaire francophone à
comité de lecture. Sa vocation est de contribuer à
la valorisation, à la diffusion de la réflexion et de
la recherche en éthique appliquée.
Espace public d’analyse, d’approfondissements et
d’échanges ouvert à la diversité des domaines de
l’éthique
appliquée
et
des
approches
disciplinaires, la RFEA souhaite également
témoigner d’engagements concrets soucieux du
bien commun.
La RFEA procède d’une démarche éthique « en
acte » attentive à la fois aux expériences de
terrain, aux innovations dans les pratiques et aux
études académiques. À ces fins la RFEA entend
couvrir transversalement quatre grands champs
de l ‘éthique appliquée : l’éthique de la santé et du
soin, l’éthique économique et sociale, l’éthique
environnementale et l’éthique des sciences et
technologies.
La RFEA est une initiative du Département de
recherche de l’Université Paris-Sud, de l’Espace
de réflexion éthique Île-de-France et du Réseau
de recherche en éthique appliquée Île-de-France.
Les numéros de la Revue (2 par an) sont édités
par Érès et sont également disponibles sur la
plateforme Cairn.
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L’Espace éthique Île-de-France
Présentation de l’Espace éthique
Île-de-France
L’Espace de réflexion éthique de la région Île-de-France est un lieu de diffusion, de
réflexion et de formation aux questions éthiques et sociétales de la santé, du soin, et de
l’accompagnement. Il travaille en réseau avec les institutionnels, professionnels et
associatifs en Île-de-France. Soucieux de contribuer au débat public, il a également pour
mission d’accompagner une recherche en éthique qui puisse éclairer les choix. L'Espace
éthique de la région Île-de-France vous propose de vous associer à ses groupes de réflexion
et ainsi de participer directement, avec des professionnels de santé et du médicosocial, à la
concertation éthique et au cercle de l’Espace éthique.
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couvrant les champs de l’éthique hospitalière et du soin pour favoriser l’acquisition des
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