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The art & rock event DOSSIER DE PRESSE ONE+ONE #5 ART & ROCK avril 2014 www.one-plus-one.fr /EXPOSITIONS/PERFORMANCES/CONCERTS/LECTURES/ATELIER/ COMMUNIQUE DE PRESSE L’association ONE+ONE présente: ONE+ONE #5 ART & ROCK avril 2014 www.one-plus-one.fr Déjà quatre ans d’existence pour ONE+ONE, cet évènement unique en Bourgogne qui propose des rencontres sensitives et festives entre plasticiens et musiciens sous le signe de la performance, pour une relecture de l’histoire de l’art via le rock’n’roll et ses ramifications. Après deux éditions organisées par l’association Barbatruc (2010 – 2012) et une édition dirigée par la galerie Interface (2011), ONE+ONE devient officiellement une association le 29 janvier 2013 et organise une édition resserrée d’une semaine à la Ferronnerie en partenariat avec l’Eldorado en juin 2013. Pour 2014 l’association ONE+ONE ambitionne d’organiser un évènement élargi en s’associant à de nouveaux partenaires et lieux d’exposition : Hôtel de Vogüé, Entrepôt 9, le musée des beaux-arts, l’École Nationale Supérieure d’Art de Dijon, la galerie Alchimia, la galerie Interface… Et pour la première fois le festival se délocalise pour élargir son audience régionale en s’associant à la Porcherie, lieu d’art contemporain dirigé par Rémi Tamain à Ménétreux- le- Pitois. Pour cette 5e édition nous avons décidé de donner carte blanche au plasticien et performeur Jean-Luc Verna autour de la résurgence des images gothiques dans la création contemporaine. Celui-ci sera à l’honneur à la galerie Entrepôt 9 en compagnie du plasticien Lionel Scoccimaro. Jean-Luc Verna a donné une conférence à l’ENSA Dijon et y a animé le workshop « Du genre plastique » avec Lydie Jean-Dit-Pannel et Lionel Thenadey. Certains projets des étudiants conçus lors de cette session de travail seront présentés lors de l’exposition à l’Entrepôt 9. Pour sa carte blanche Jean-Luc Verna a privilégié la musique qui lui ressemble ; Verna est aussi chanteur au sein du groupe I Apologize invité du festival ONE+ONE 2012. Ainsi nous propose-t-il deux artistes aux univers proches entre glam gothique, électro punk ou cabaret disco : MadMoizel (one girl band, Toulouse) et Chardon (trio, Paris)…Outre Lionel Scoccimaro qui l’accompagne à l’Entrepôt 9, il a aussi invité une jeune photographe, Lorraine Alexandre dont les photos seront exposées à la toute jeune galerie Alchimia. L’association ONE+ONE présentera une exposition collective à l’Hôtel de Vogüé, mais aussi en partenariat avec le musée des beaux-arts une performance musicale au regard des collections, un atelier de sérigraphie ouvert aux petits et grands (OASP) , une lecture performative ainsi qu’une conférence autour d’Alexandre Breton et de son ouvrage consacré à Alan Vega « Conversation avec un indien »… Et aussi : une journée en compagnie de Patrick Eudeline auteur de « Goth », ouvrage de référence, de la Nef au Deep Inside en passant par l’Eldorado ! Sans oublier une soirée électrique et dansante à la Péniche Cancale relookée aux couleurs du festival ! 2014 5e édition Carte blanche à Jean-Luc Verna ; résurgence du gothique Et si le rock était l’art du XXe siècle? ONE+ONE festival transdisciplinaire devenu association en janvier 2013 n’a de cesse d’explorer par le prisme de la performance, ces affinités sélectives à travers lesquelles se tissent des liens tendus entre plasticiens et musiciens et qui fondent une histoire non officielle de l’art du XXe siècle. C’est en avril 2012, lors de la 3e édition du festival que nous avons rencontré Jean-Luc Verna, venu se produire à Dijon avec son groupe I Apologize. Show mémorable, coup de foudre! Mi ange mi démon, être hybride, plasticien, performeur, danseur, chanteur, fan de Siouxie Sioux, Jean-Luc Verna incarne à lui seul tout ce en quoi nous croyons; 2014 cartes blanches donc à cet artiste hors norme pour une 5 e édition marquée par la résurgence du gothique dans l’art contemporain… Mêlant habilement iconographie glam et bestiaire gothique, les dessins “ dixneuvièmiste s” (selon ses propres termes) de Verna renvoient autant au symbolisme qu’à la littérature gothique du 19e siècle… Ainsi du musée des beaux-arts au Deep Inside, une noirceur toute “faustienne” baignera ce festival teinté de relents batcave si chers aux “Goths”... « J’ai tout de suite aimé Siouxie Sioux car c’est une femme phallique, avec des cuissardes en cuir, brune, noire, sombre, le contraire de Blondie. Siouxie Sioux n’est pas gentille, pas souriante, pas offerte, lacée, corsetée, interdite, impérieuse. » Jean-Luc Verna De la fin du moyen-âge au romantisme noir du 19e siècle, le gothique au sens large évoque tout un pan de la création attirée par le « côté obscur », les forces occultes, le pacte avec Lucifer, drainant son cortège de créatures nocturnes échappées des limbes … tout un bestiaire fascinant de monstres hybrides… En ce sens, Jean-Luc Verna qui s’est fabriqué, selon ses propres termes, un double « monstrueux » à coups de tatouages, piercings et body-building forcené, est un personnage gothique, qui plus est fan proclamé de Siouxie Sioux, égérie batcave s’il en est ! Autour de la personnalité de Jean-Luc Verna, dont le caractère « goth » de ses dessins empruntant autant au romantisme noir de la littérature gothique du 19e siècle qu’aux danses macabres de l’art gothique moyenâgeux, n’est plus à démontrer, la programmation de cette 5e édition du festival ONE+ONE explorera toutes les facettes du spectre « Goth » ; A commencer par son versant macabre revisité de façon spectaculaire et plutôt « dark » par des plasticiens (Lionel Scoccimaro, Sophie Hasslauer, Rémi Tamain) n’hésitant pas à user de pratiques « custom » pour créer des objets funéraires hybrides et inquiétants. En passant par l’évocation de la créature monstrueuse qui traverse toute la généalogie du gothique, depuis les gargouilles des cathédrales jusqu’aux êtres mutants du cinéma fantastique, avec l‘imposante mouche de Patrice Ferrasse, la vidéo trouble de Christian Nicolas ou « la vache » de Sabien Witteman… Côté musique, la figure du fan « death metal » sera le sujet de la série photographique de Lorraine Alexandre, artiste invitée par Jean-Luc Verna. Et la programmation musicale (concoctée par Jean-Luc Verna) ne sera pas en reste, avec MadMoizel, musicienne androgyne évoquant le Bowie de « Heroes », qui retrouve, dans une version queer et électro, la théâtralité « sombre et froide » que les premiers groupes gothiques (Siouxie and the Banshees, Bauhaus) empruntaient au cinéma expressionniste allemand comme au cabaret berlinois ou avec le groupe de rock très « cold » Chardon à la dramaturgie teintée de romantisme noir, sans oublier le retour du « guitariste sans tête » Laurent Friquet qui hantera le musée des beaux-Arts… « Sombre et froid » c’est justement le titre de la lecture-performance de Julien Colombet qui décortiquera pour nous cette histoire souterraine qui lie la littérature gothique du 19 e siècle aux musiciens « Goths » du batcave. « Goth » justement, l’ouvrage de référence de Patrick Eudeline, point d’orgue de ce festival, sera l’occasion d’une journée spéciale passée en compagnie de ce rock-critique et romancier culte, figure indépassable du dandy rock’n’roll ! Hey ! Ho ! Let’s Goth ! Atelier OASP samedi 05 avril 2014 de 14h à 19h Atelier de sérigraphie ouvert à tous Galerie Axeltae ONE+ONE # 5 26 mars – 30 avril 214 PROGRAMME Conférence lundi 28 octobre 2013 18h Jean-Luc Verna Ecole Nationale Supérieure d’Art Workshop du 25 au 29 novembre 2013 « Du genre plastique » avec Jean-Luc Verna, accompagné de Lydie Jean-DitPannel et Lionel Thenadey. Ecole Nationale Supérieure d’Art Présentation des projets des étudiants à l’Entrepôt 9 du 18 avril au 31 mai 2014 Vernissage mercredi 26 mars 2014 18h « Under the corpse paint » Vassil Asjac Exposition du 24 mars au 04 avril 2014 Espace Ricard Vernissage jeudi 27 mars 2014 18h « Aloha from Hellbound » Bertrand Kelle Concert Toro Piscine 21h Péniche Cancale Exposition du 01 avril au 30 avril Nadine Monnin, Sabien Witteman Galerie Axeltae Vernissage vendredi 04 avril 2014 18h “Hey! Ho! Let’s Goth!” Patrice Ferrasse, Sophie Hasslauer, Rémi Tamain, Sabien Witteman Exposition du 02 avril au 13 avril 2014 Hôtel de Vogüé (Bureau du festival) Vernissage vendredi 04 avril 2014 19h Lorraine Alexandre, Christian Nicolas Exposition du 26 mars au 11 avril 2014 Dj set « Goth » avec Los Ricardos 22h Galerie & Café Alchimia Performance samedi 05 avril 2014 18h Julien Colombet « Sombre et froid » Galerie Interface (restauration sur place) Concert samedi 05 avril 20h (avec Magna Vox) MadMoizel, Bunktilt, dj set Elvis PressPlay Péniche Cancale 6 euros Vernissage dimanche 06 avril 2014 11h “Et pourtant...” Frédéric Garnier, Bertrand Kelle, Freddy Pannecocke Exposition du 06 avril au 01 juin 2014 La Porcherie, Ménetreux le Pitois Stand-up Conférence lundi 07 avril 2014 18h Stephane Malfettes “American Rock Trip” Ecole Nationale Supérieure d’Art Conférence – dédicaces mardi 08 avril 2014 16h Alexandre Breton – Patrick Eudeline La Nef Bibliothèque Municipale Cinéma mardi 08 avril 20h « Le frisson des vampires » (Jean Rollin) présenté par Patrick Eudeline Cinéma Eldorado Concert mardi 08 avril 2014 22h30 Patrick Eudeline en mode « blues gothique » Le Deep Inside 3 euros Performance samedi 12 avril 2014 15h Laurent Friquet « I Make Room ! Po-gogo-nirique” Musée des Beaux-arts Concert samedi 12 avril 2014 21h Chardon, Grotesk + BK Deep Inside 5 euros Vernissage vendredi 18 avril 2014 à 18h Jean-Luc Verna, Lionel Scoccimaro Exposition du 18 avril au 31 mai 2014 Concert Erwtensoep (Patrice Ferrasse & Sabien Witteman) Séance de dédicace Jean-Luc Verna Entrepôt 9 Conférence lundi 12 mai 2014 18h Stephen Sarrazin Ecole Nationale Supérieure d’Art LES EXPOSITIONS Entrepôt 9 9 Boulevard de l’Europe 21800 Quetigny Jean-Luc Verna – Lionel Scoccimaro 18/04/2014 – 31/05/2014 Jean-Luc VERNA Né en 1966, vit à Paris « En perpétuel aller-retour entre l'extinction et l'éblouissement, Jean -Luc Verna détourne la vie pour dire la vie. Il y a des étoiles assassines. Certaines sont plantées dans le mur de son studio, tranchantes armes japonaises. En constellation menaçante, vif -argent, elles répondent aux étoiles tatouées sur son corps. Ouvrant soudain les bras en croix, dans une révérence, Jean -Luc Verna risque une explication : "Les étoiles, je n'ai jamais su pourquoi je les aimais tant... Peut -être parce que ça représente l'homme". Elles dégringolent ici de partout, entre un tas de crânes oranges ou roses et des photos de Siouxsie, sa quotidienne idole : "Ici, c'est ma mat rice : surchargée de signes". Ici, le jardin de la villa Arson, l'école et centre d'art de Nice où ce doux punk est devenu artiste atypique et professeur "très directif" : prônant le dessin comme "acte érotique", l'usage d'accessoires du type houlahop et d onnant tous ses cours sur fond de rock hurlant. Qui s'est affronté à son visage piercé, quasi irréel, à son regard transpercé parfois d'une lentille en spirale connait son sens de la mise en scène. "Je ne sors jamais sans rien, toujours légèrement customisé. Avec le corps, tu peux être tout : le vent, un pays. Tout. Tant pis si certains ne retiennent que cette "superbe qualité d'étrangeté". Une grâce de danseur classique, des mimiques irrésistibles : c'est à ce "corps de tank", offert, affolant et fragile, que Brice Dellsperger a demandé de réincarner tous les personnages (hommes et femmes) de son remake de L'important c'est d'aimer, projeté à Beaubourg mais aussi à Nice. Un corps "revenu de très loin", toujours menacé mais aujourd'hui "retapé", et capable de tous les mimétismes. Parce que "toutes les scènes doivent être rejouées", parce que plane la menace de la disparition, Verna travaille dans ses dessins sur "tous ces motifs qui appartiennent au chantier de l'art contemporain : faunes, fées, chanteuses, Satan et chimères, narration, poésie. Des maladies honteuses, que j'exhume, éclaire, farde, pour leur faire jouer une dernière scène. Même en train de mourir, ces choses disent toujours quelque chose sur l'humanité". Il y a des étoiles assassines, comme ces strass plantés dans le mur qui parsèment son dessin à l'exposition Au-delà du spectacle : un simple coucher de soleil montagnard, générique de la Paramount devenu Paramor; un The End pour signer cette fin qu'offre parfois l'amo ur. "Je passe mon temps à tuer mes dessins. Je n'ai pas envie de dire : "regarde comment je te l'ai torché celui-là, quelle superbe habileté!". Alors je le calque, photocopie, transfère, je tue la vivacité du trait. Reste une macule pourrie, un tatoo émo ussé". Une fin de partie, toujours rejouée. Enfoncé dans le mur, Paramor flotte, malade, en suspens, fantôme de lignes baveuses. Les contours s'estompent, vacillent, s'évanouissent; mais toujours renaissent. Il y a des étoiles mortes, dont continue à voyager la lumière ».Emmanuelle Lequeux, ADEN N°145 (du 3 au 9 janvier 2001). L'invention du caducée, Vous ne m'appellerez plus Dorothy, 2008 mixed media 180 x 246 x 35,5 Lionel SCOCCIMARO Né en 1973, vit à Marseille « Stables et branlantes à la fois, les sculptures de Lionel Scoccimaro, jeune artiste marseillais, n'en sont pas à une contradiction près. Leurs courbes parfaites et mastoques, fines et rondouillardes en font certes des objets de désir, puisqu'aussi bien elles sont la réplique inexacte et agrandie de la silhouette bien connu de jouets un peu vieillots : un culbutot mêlé à une quille. Mais cette drôle d'attraction, qu'elles exercent, un peu foraine, un peu régressive, vire autrement plus pop et plus méchamment racoleuse dès lors que leurs couleurs sautent aux yeux. Directement empruntées à la palette des customs, du surf ou du rock, entre autres sections de la sous-culture américaine, ces jaunes brillantissimes, ces rouges flashants ou ces verts pomme teintent les vrais-faux culbuto d'un ton plus grinçant. Voilà la nature particulière de cette œuvre : hybride, elle hésite entre des univers ultravoyants, suragités et radicaux, ceux des sports ou des musiques undergrounds, volontiers contestaires des normes politiques et sociales établies, mais bascule aussi en même temps dans d'autres histoires : douces et enfantines et plus encore esthétiques et plastique. .. Reste la nature à la fois quasi communautaire et irrémédiablement individuelle, de ces sculptures, dont chaque exemplaire possède ces propres couleurs, mais partagent avec les autres la même forme évasée. Sans régler, bien au contraire, l'ambiguïté de ce statut, entre la série et l'œuvre unique, l'artiste marseillais la maintient nettement en déclinant deux types de présentation : ou bien les culbutos s'épaississent jusqu'à prendre une bonne taille monumentale, ou bien ils se font plus discrets et s'alignent alors en groupe, sur une étagère et parodient comiquement les modes de présentation institués par la société de consommation. Vrais objets de désirs, séduisants, intrigants, bardés des couleurs de la frime et de sous-groupes culturels, moulés dans les formes innocentes de l'enfance, ils s'imposent finalement comme des miroirs déformants des pulsions contemporaines : celles qui font basculer chacun vers les mondes enchantés de l'enfance, avant qu'un sauvage désir de transgression ne fasse pencher la balance du côté obscur et sauvage de chacun. Sculpture schizo ».Judicaël Lavrador, septem bre 2003 Espace Ricard Résidence Carré Lumière 6-8 rue Claude Sluter, 21000 Dijon « Under the Corpse Paint » 24/03/2014 – 04/04/2014 VASSIL AJAC Vit à Reims Le corpse paint, parfois appelé "maquillage macabre", a pour rôle de déshumaniser le musicien, en tout cas de l'exclure de tout contexte social. Le Black Metal est un art misanthropique et doit donc créer son propre espace. Les émotions exprimées prennent ainsi une dimension particulière : hors de la réalité ordinaire, parfois idéalisées comme dans certains tableaux baroques ou religieux. Dans cette série d'images, les regards ne s'adressent jamais à une autre personne ; ce que contemplent les musiciens, c'est l'expérience qu'ils vivent à l'intérieur d'eux-mêmes Hôtel de Voguë 8 rue de la Chouette, 21000 Dijon « Hey ! Ho ! Let’s Goth ! » 02/04/2014 – 13/04/2014 Patrice Ferrasse, Sophie Haslauer, Rémi Tamain PATRICE FERRASSE Vit à Migennes Poésies analogiques (À propos de Patrice Ferrasse) (…) La seule justification de l’existence de l'art, du moins pour ceux qui sont sensibles à la nécessité de cette existence, se situe de ce côté-là, qu’on l’appelle « grâce » ou « poésie », à condition naturellement de ne pas donner à ces mots une tonalité nunuche ou désuète. L’image la plus appropriée pour la définir, on la trouve chez Lautréamont : c’est la désormais fameuse rencontre d’une machine à coudre placée sur une table de dissection. On pourrait certainement trouver d’autres exemples fondés sur des associations de ce type (Bertrand Lavier en a décliné quantité), mais puisqu’il m’est donné de dire un mot des œuvres de Patrice Ferrasse, me vient immédiatement à l’esprit sa photo d’une tête écorchée et sanglante d’un lapin piquée sur une fourchette placée à hauteur de son visage donnant l’illusion d’un seul et même regard d’une étrangeté inquiétante (Kaninchen). Cette greffe visuelle n’est pas un produit de l’imagination, mais de l’observation. La « poésie analogique » qui pourrait la définir suppose une forme de modestie face au réel. Cette modestie n’est pas incompatible avec l’invention : souvenons-nous de Charlot piquant lui de deux fourchettes deux petits pains instantanément évocateurs de chaussures miniatures ou de chaussons que sa virtuosité à faire danser rendent plus vrais que nature. Chez Patrice Ferrasse l’analogie est plus directe mais le procédé est le même. Il s’agit de montrer que la chose est déjà là en l’accentuant : c’est ce visage (Patrice Ferrasse lui-même) recouvert de mousse à raser, toutes dents dehors, et portant des lunettes noires, figurant une tête de mort très carnavalesque (Vanitas). Cette accentuation est le « poien » même, la part de travail dans l’œuvre, laquelle ne saurait se réduire à la trouvaille, ou du moins, si tel est le cas, permet de voir le monde d’un autre œil. Celui du lapin et simultanément de l’artiste, étant entendu, bien sûr, comme le disait Alexandre Vialatte, que l’art « est le folklore d’un pays qui n’existe pas ». Et cependant irréfutable. Cette exposition A cappella en est la preuve jalonnée de « poésies analogiques » comme autant de cailloux blancs pour ne pas s’y perdre. (Arnaud Labelle-Rojoux) SOPHIE HASSLAUER Née en 1971, vit à Val de Vesle « La pratique de Sophie Hasslauer est motivée par une envie insatiable de repositionner notre regard par rapport au monde des objets. Qu’ils soient issus du quotidien, de la culture populaire et sérielle, elle manipule leurs essences et leurs fonctions. Les évidences sont testées et éprouvées. Son travail plastique repose sur la perception, les situations et les déviations visuelles. Elle s’attache à chaque facette du monde vécu pour en extraire les contradictions, les oublis et les absurdités. L’artiste fait surgir des matériaux et des objets un discours critique et ironique. Sa triple formation, à la fois en histoire de l’art, en arts plastiques et en architecture, lui donne la possibilité de réfléchir non seulement sur ce qu’elle voit, mais aussi d’inscrire les objets dans une histoire des formes et un système marchand compulsif. Sur un mode humoristique et satirique, elle s’attaque aux aberrations de notre société qui s’éloigne chaque jour un peu plus de l’essentiel…Sophie Hasslauer propose une critique plastique placée sur un mode ironique et malicieux. Elle opère à des jeux de mots, des associations visuelles et matérielles surprenantes qui sont toujours vecteurs de positions radicales, anticonformistes et franches. Derrière l’apparent humour s’immisce une puissante critique du monde de l’art (de l’œuvre comme valeur marchande) et de la société de consommation déshumanisante et annihilatrice. (…) Sophie Hasslauer est une artiste profondément ancrée dans le monde contemporain, immédiat et actuel. Elle se plaît à déchiffrer le langage et les codes du réel. Une réalité qu’elle détourne pour façonner une prise de conscience collective. Son œuvre est réactive, critique et politique. Elle croise et superpose les modes de lecture, les références qui traditionnellement sont séparées. Les matériaux et objets détournés sont familiers, le spectateur n’est pas perdu dans un discours qui soit éloigné de sa propre réalité. Face aux œuvres d'Hasslauer, une relation de partage, d’entente et de connivence s’active entre le spectateur et l’artiste. Elle réussit par conséquent à extraire l’art contemporain d’une bulle élitiste et opaque. Le langage plastique choisi annule toute barrière entre l’art et le monde réel. Ils sont ici imbriqués et analysés par l’artiste qui produit ainsi une critique pertinente sur les dérives de notre société. »Julie Crenn RÉMI TAMAIN Vit à Dijon « Rémi Tamain appartient à cette génération d’artistes qui s’amusent des échos référentiels de l’histoire de l’art et des œuvres promues au rang d’icône et reconnaissable par tous. Ses références s’articulent depuis une « histoire » culturelle globale comme des clichés de classe sociale, d’être ou ne pas être d’un sérail que tout sépare. Même si il joue de ces codes culturels, de ces va-et-vient, il s’attache davantage à des objets ou des productions comme des cabines de bains fin de siècle, ou l’idée de jardins à la française où Alice s’égare, plutôt qu’à des œuvres picturales en tant que telles. Depuis des situations décalées liées à sa propre origine et condition sociales, Rémi Tamain élabore un ensemble d’objets, de photographies, de sculptures, et constitue à chaque production, un élément supplémentaire de son vocabulaire et d’une syntaxe personnelle. C’est ce frottement des origines avec sa pratique artistique qui constitue à cet instant la source de son imaginaire et produit un sourire, un rire débarrassé de sa graisse. Ici, aucune incongruité, mais l’appui d’un humour élégant qui jalonne toute son œuvre. L’aspect a priori ludoéducatif des travaux de Rémi Tamain recèle parfois un regard chargé d’une humeur noire et d’une nostalgie poétique, mais dont la politesse de l’humour esquive le pathos. Langueur dont certains pairs contemporains de Rémi Tamain forment un ensemble, d’Erwin Wurm à Philippe Ramette ou plus anciens, comme Buster Keaton et Jacques Tati. Il y a donc chez Rémi Tamain une phénoménologie du contreplaqué, matériau qui à l’instant de ses lignes apparaît comme une structure manufacturée exsangue de nodosités, et récurant pour la réalisation de ses travaux de sculptures. Toutefois, il semble que le narratif ne soit pas absent de son œuvre. Ainsi, les titres qu’il indique pour ses pièces proposent une sorte de conte par le biais de cadavres exquis que construit le regardeur ». Gilles Forest Galerie Alchimia 13-15 rue Auguste Comte 21000 Dijon LORRAINE ALEXANDRE CHRISTIAN NICOLAS 26/03/2014 – 11/04/2014 LORRAINE ALEXANDRE Née en 1982, vit à Paris Artiste plasticienne et théoricienne de l'art. Docteur en art et sciences de l’art, arts plastiques à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Auteur du livre "Les Enjeux du portrait en art" (2011 chez L'Harmattan) et de nombreuses publications collectives. « Mon travail de plasticienne se joue des modes de mise en scène et de réappropriations formelles du corps .Ma pratique débute par l’observation d’un corps soumis aux codes socioculturels qui déterminent ses gestuelles, ses toilettes, ses rapports humains… et que je qualifie de Mascarade sociale. Ce concept, libre de toute considération morale, souligne le constat d’un corps construit et déterminé par une culture, refoulant ses instincts, un corps qui se voit ainsi théâtralisé. Un constat dont je me nourris pour développer un travail sur les possibilités et les libertés formelles du corps devenu scène de théâtre, support vivant, médium de la création dont il est lui-même l’objet, le sujet… Pour souligner cette faculté du corps à devenir objet d’art, je fais régulièrement appel à des modèles artistes du spectacle : comédiens, transformistes, Drag Queens, acrobates, danseurs, mais aussi des personnes tatouées et percées… Et, de plus en plus souvent ces dernières années, je deviens mon propre modèle pour m’investir en profondeur et devenir plus que créatrice, véhicule même de mon art. » CHRISTIAN NICOLAS Christian Nicolas, 1968, vit et travaille à Strasbourg. « Dans mon travail, le corps est ce lieu où l’identité est à la fois située, représentée et remise en question. Je considère aussi que le corps est ce lieu perméable qui pénètre et est pénétré par l’espace social. En fonction de ce qui est considéré comme acceptable ou pas (par moi), je donne à voir dans mes vidéos qui je suis ou pourrais être, toujours conscient des barrières sociales qui cadrent habituellement le comportement humain. Mon travail vidéo traite de ce fait des questions de pouvoir, de contrôle et d’intimité quant à la liberté que l’on peut prendre avec son corps. J’essaie ainsi et aussi de remettre en question la position morale du spectateur qui cherche ou non à s’identifier, j’explore mes limites mais aussi celles des autres. Des limites qu’il faut chez moi considérer comme une frontière, celle qui sépare et rapproche l’art et le public, l’art et la vie. Une frontière que je prends un malin plaisir à remettre en cause, continuellement. » Vidéaste et performeur, Christian Nicolas puise dans les épisodes de sa vie révélée les éléments d’un travail épouvantablement subjectif. Ses vidéos sont traversées par des conflits déclarés entre réalité et imaginaire. Il offre une vision récalcitrante du « dedans », avec toujours cette porte entre ouverte sur l’interne nécessité de dire et raconter. Belles et inquiétantes, ses images interrogent la face cachée de l’être. Galerie Axeltae 16 rue Michel Servet 21000 Dijon Nadine Monnin – Sabien Witteman 01/04/2014 – 30/04/2014 SABIEN WITTEMAN « Plus qu’avec le Pop’ Art américain, ne faudra-t-il pas faire un jour en France, l’évaluation de l’impact de la Figuration narrative sur les expressions les plus récentes des arts plastiques ? La persistance avec laquelle de jeunes artistes s’obstinent à se saisir d’une peinture combinant des images issues de la réalité est probablement plus importante que les approches critiques actuelles qui balisent l’art contemporain avec les critères exclusifs de la nouveauté des démarches et des moyens employés. Cependant à l’analyse, plus d’un artiste pourrait se révéler dans une filiation incontestable avec ces peintres qui partagèrent dans les années 1960 le territoire de l’image, jusqu’alors exclusivement réservé à la peinture, avec la photographie et le cinéma. On pense en particulier à Bernard Rancillac, Jacques Monory, Erró, Gérard Fromanger, entre autres… Comme eux, Sabien Witteman construit son propos à partir des photographies qu’elle prend puis qu’elle mêle à un inventaire d’objets banals et de citations choisies dans nos références culturelles contemporaines. Dans sa pratique, comme dans celle du collage, la collusion est à l’évidence le moyen le plus efficace de provoquer une tension dans l’image et d’aiguiser ainsi son regard critique, ironique et souvent acerbe, sur les hommes de pouvoir du monde économique dont elle fait le portrait. Aux représentants policés de la classe dirigeante, elle adjoint un irrévérencieux nez de Pinocchio ou un plumet sur le crâne qui décrédibilise à tout jamais la posture, voire l’imposture, de ces personnages. Ailleurs, par une mâchoire extensive, peut-être celle du monstre d’Alien, elle nous désigne la voracité du monde des affaires. La césure des cadrages, les fonds violemment colorés, les formats étirés contribuent plastiquement aussi à transformer ces personnes, plus ou moins maltraitées dans le pointage de leurs faiblesses, en marionnettes pitoyables prisonnières d’un castelet pictural. Mais ne sont-ce pas les encres qui en réalité portent par la fulgurance de leurs traits les attaques les plus cinglantes, au sens d'un trait décoché sur une cible par une arbalète ? Jacques PY, 24 janvier 2013. NADINE MONNIN Vit à Troyes Nadine Monnin procède par retrait, peu de matière (au sens de matérialité), peu d’effets, peu de pathos plastique, pas d’artifice, « less is more », l’épure pas l’étalage, aller à l’essentiel pour approcher la vérité, sa vérité… ce qui n’exclut pas une certaine violence, une rage dissimulée derrière l’humilité d’autant plus déstabilisante qu’elle se refuse tout débordement spectaculaire et tout effet de signature ostentatoire ! Elle « travaille à l’économie », économie de moyens par nécessité matérielle autant que nécessité intérieure ; pas de surenchère technique, pas de démonstration esthétique, l’artiste procède par effacement, tantôt la matière, tantôt le sujet s’effacent éliminant le superflu dans une quête irrésolue d’absolu… Quand elle peint, elle choisit le papier comme support (de même pour la photographie) pour sa légèreté, sa fragilité et sa discrétion aussi ; les couleurs sont diluées, appliquées en fines couches graciles, pas d’empâtements ni d’effets de matières ici, comme si il s’agissait d’effacer la trace du geste du peintre au profit du sujet pictural ; absence de l’ « auteur » et présence peinte : visages anecdotiques, objets guerriers, poissons morts ponctuant des effluves de couleurs aphones :elle dit aimer avant tout la nature contemplative de la peinture. Quand elle photographie les « choses » qui viennent à elle, elle n’utilise pas d’appareil ni d’objectifs sophistiqués, la technique se veut rudimentaire, simplement objective ; la photographie est une trace qui ne cherche pas obstinément à faire IMAGE, l’appareil photo ne fait qu’enregistrer une rencontre poétique entre l’artiste et le réel. Au-delà du visible et du dicible, quand la peinture ou la représentation photographique s’épuisent, pointe à peine étouffée l’angoisse de l’existence ; esthétique de la disparition ? « J’aime coller le mot à la chose » dit-elle… Là où elle conçoit la peinture comme une activité de la main plus humaine, la photographie - activité mécanique - rencontre plus frontalement la mort, ou du moins la perte ou l’absence de l’humain ; Là où le peintre cherche un sujet à représenter pour donner corps à la quête picturale, c’est le sujet, comme une évidence, qui s’impose au photographe, le sujet réel, dans toute sa brutalité (et sa beauté aussi) nous regarde et nous rappelle à notre condition : cimetières, pierres tombales, abattoirs, testicules de mouton… Sans romantisme maniéré, de peur de se prendre au sérieux, Nadine Monnin prétend butiner alors qu’elle fonctionne par séries obsessionnelles déclinées jusqu'à l'épuisement… LES ATELIERS DE PRATIQUE ARTISTIQUE Galerie Axeltae 16 rue Michel Servet 21000 Dijon Samedi 05 avril 2014 14h OASP atelier de sérigraphie ouvert aux petits et grands « L’atelier OASP est un atelier de design graphique et de sérigraphie mené par Alice Walter & Nicolas Thiebault-Pikor. Diplômés de l’École des Beaux-arts de Rennes en 2008, nous développons un vocabulaire graphique singulier dans les champs du graphisme, de l’édition, de l’identité visuelle, de la signalétique et du web. Nos clients se trouvent dans le domaine institutionnel, culturel ou privé.L’atelier OASP est membre de l’AFD. Parallèlement à notre travail de design graphique, nous développons un travail d’auto-production artistique au sein de notre atelier de sérigraphie. Nous imprimons et diffusons des projets artistiques collaboratifs ou personnels (livres, affiches, autres). Auteurs invités, imprimés ou édités : Audrey Jamme, Sophie Glade, Michel Schmitt, Caroline Fabès, François Marcziniak, Adrien Louvry, Ludivine Marie, Juliette Mazzonello, Claire Chaboud, DANSTACHATTE, Cédric Lestiennes, Tib Gordon… » L’atelier OASP proposera une initiation à la sérigraphie en conviant chacun à créer une affiche. LES « CONFERENCES » ENSA-Dijon Art & Design 3 rue Michelet 21000 Dijon Lundi 07/04/2014 à 18h AMERICAN ROCK TRIP Stand-Up Conférence de Stéphane Malfettes Création vidéo : Cédric Scandella et Brice Martin-Grasser, production : SuperTalk De la maison de Johnny Cash à la chambre à coucher de Britney Spears, en passant par l’enfer de Jerry Lee Lewis, Michael Jackson et son singe Bubbles, le bunker du plus grand fan au monde d’Elvis Presley, Kurt Cobain et ses doubles, le « Louvre du rock’n’roll » à Cleveland… Six semaines de voyage à travers les Etats-Unis, douze mille kilomètres parcourus pied au plancher, plus de cinquante lieux visités pour aller à la découverte des musées, des cabinets de curiosités pop et autres singularités pittoresques que les Américains consacrent depuis quelques années à leurs musiques. Les ÉtatsUnis n’ont pas de grottes de Lascaux, ni de Chapelle Sixtine mais au vingtième siècle, les Américains ont inventé le rock’n’roll, le blues, la country, la soul… Avec un casting de personnages hauts en couleur rencontrés en cours de route à Seattle, Los Angeles, Las Vegas, Phoenix, Chicago, Detroit, New York, en Louisiane, au Mississippi, dans le Tennessee, au Texas… Le tout sous forme de scrapbook multimédia composé d’extraits de films, de vidéoclips, de cartes et de photos en pagaille. Mieux qu’une réunion PowerPoint. Mieux qu’une séance « Connaissance du Monde ». Mieux qu’une soirée diapos entre amis. La stand-up conférence « American Rock Trip » de Stéphane Malfettes imaginée parallèlement à la sortie de son livre. Bref : le rock tel que vous ne l’avez jamais vu, lu, entendu. Biographie de Stéphane Malfettes Stéphane Malfettes est programmateur pour le spectacle vivant au musée du Louvre et auteur. Il écrit dans les revues Art Press, Volume, Mouvement et les hors-séries des Inrockuptibles. Son dernier livre, American Rock Trip (éd. Zones Sensibles, février 2012), s’intéresse aux musées et autres curiosités patrimoniales que les Américains consacrent à leurs musiques populaires (blues, rock, country…). Il est fondateur de SuperTalk, une maison de conférences qui embrasse la culture dans ses grandes largeurs, des Soprano aux baraques à frites. American Rock Trip Editions Zones Sensibles 248 p. 39 illustrations. 22 euros. Sortie le 24 février 2012 http://www.zones-sensibles.org/index.php?mod=auteurs&a=03 LA NEF Bibliothèque Municipale Place du théâtre 21000 Dijon Mardi 08/04/2014 16h Conférence, film, dédicaces Alexandre Breton - Patrick Eudeline ALEXANDRE BRETON Alexandre Breton est journaliste et producteur à France Culture. Figure majeure et fascinante de l’underground new-yorkais, Alan Vega a marqué profondément l’histoire du rock’n’roll, avec son groupe Suicide ou en solo, autant que le champ des arts plastiques, par ses installations lumineuses. De la sculpture à l’expérimentation sonore, de l’activité politique engagée aux courses hippiques, d’Elvis aux figures du Christ, de Spinoza à la judéité, Alan Vega, conversation avec un indien est une incursion dans l’œuvre foisonnante de l’artiste ; une lecture nomade, urbaine, poétique et polyphonique, scandée par les voix d’Agnès B, Bob Gruen, Pascal Comelade, Dirty Beaches, Marc Hurtado, Perkin Barnes, Christophe, Martin Rev… . PATRICK EUDELINE C’est certainement le plus rock’n’roll des écrivains français actuels. C’est aussi un dandy à Ray-Bans, à chemise à jabot, en costume anthracite qui, depuis des lustres, hante les soirées parisiennes de sa silhouette chaloupée. Patrick Eudeline a une démarche de loup. Ou de lion. Selon ses humeurs; selon le temps. Il a commencé à la revue de rock, Best, 23, rue d’Antin, Paris (II), sixième étage, s’arrêter au cinquième, puis monter l’escalier recouvert d’une moquette incarnat, si mes souvenirs sont bons. Nous pourrions être en mai 1977.Le regretté Christian Lebrun, rédacteur en chef, dans son bureau demande à Eudeline quand il va rendre son papier. La ponctualité n’était, alors, pas la qualité cardinale du Patrick. Christian se retient d’élever le ton. Il sait bien qu’Eudeline est fort occupé par son groupe de rock, Asphalt Jungle; en bon rédacteur en chef, il sait déjà qu’avant d’être un rock-critic éclairé, un journaliste étonnant, l’Eudeline est un écrivain. Un type qui, lorsqu’il parle de Johnny Thunders, des Sex Pistols ou de Keith Richards est capable de citer Joris-Karl Huysmans ou Jules Barbey d’Aurevilly. Christian est mort, noyé accidentellement sur une plage de Granville, le 14juillet1989 (cet éminent républicain, homme de gauche authentique, méritait bien ce symbole-là). Patrick Eudeline a continué la critique rock, la musique; il a beaucoup chanté, et a écrit des paroles de chansons. Et, il fallait s’y attendre, il est devenu romancier, avec, notamment Ce siècle aura ta peau (Florent Massot, 1997; J’ai lu, 2002), Dansons sous les bombes (Grasset, 2002), et surtout, l’excellent Rue des Martyrs (Grasset, 2009). La fiction lui va bien au teint. PHILIPPE LACOCHE CINEMA Cinema Eldorado 21 rue Alfred Musset 21000 Dijon, mardi 08 avril 2014 20h “Le frisson des vampires” de Jean Rollin présenté par Patrick Eudeline Le Frisson des vampires est un film de Jean Rollin, tourné en 1970. Il s'agit du troisième film de son auteur, après Le Viol du vampire et La Vampire nue. Date de sortie initiale : 1971 Réalisateur : Jean Rollin Durée : 96 minutes Acteurs : Sandra Julien, Jean-Marie Durand, Jacques Robiolles Genre : épouvante, érotique Interdit aux moins de 16 ans Un couple qui vient tout juste de se marier se fait surprendre par le soir alors qu'ils étaient partis en lune de miel. Ils s'arrêtent dans un château apparemment inhabité afin d'y passer la nuit. Peuvent-ils se douter un seul instant que le château est infesté par des vampires et surtout des femelles vampires, qui leur ont concocté tout un autre genre de distractions ? LES PERFORMANCES Musée des beaux-arts 1 rue Rameau 21000 Dijon Samedi 12/04/2014 15h LAURENT FRIQUET « Make Room ! Po-gogo-nirique!» Photographe, performeur, dans le travail de Laurent Friquet se crée sans complaisance une poétique où l’objet et l’être sont mis sur le même plan. Ses photographies, films et performances hallucinés sont tantôt ballades dans la ville, tantôt danse inquiétante d’un équilibriste, ou encore la construction d’un cosmos personnel fait de chair ou de ciel. La musique, inspiratrice ou composée, est un élément essentiel dans l'élaboration du dispositif fictionnel insidieux et secret. « Pour la première performance, j’ai commencé à sélectionner un ensemble de titres musicaux que j’avais depuis 20 ans. Au début, j’en avais cent, pour finir à 20. Puis, j’ai commencé à me filmer en train de danser et de faire des stripteases. Puis, j’ai sélectionné certains passages, des séquences avec un élément du corps, un pied, une jambe, une forme abstraite. À ce moment, le Festival les Nuits Secrètes m’a proposé de participer aux Parcours secrets. Les spectateurs étaient transportés en bus vers des lieux où des artistes proposaient des installations, concerts et performances. Je me suis associé à l’écrivain Patrick Bouvet et je lui ai proposé d’écrire sur cet état d’un rapport physique à la musique. Patrick a écrit des choses sous la forme de chansons et Françoise Klein, issue des Beaux-arts et comédienne pour la compagnie du Zerep, a participé à cette expérience. La performance parlait de ce fantasme de fonder un groupe de rock: Françoise au micro, Patrick à la batterie et moi à la basse. C’était la performance d’un groupe de rock qui n’existe pas dans la réalité. J’étais fasciné par des performeurs scéniques comme Iggy pop. Quand tu prends juste la personne, ce sont des transes incroyables. Le corps est dans une tension, un déchainement, une liberté totale. Les musiques qui m’ont nourri sont plus punk et garage que funk. » Laurent Friquet. Make Room #2. Photographie 80x120 © LF 2011 Galerie Interface 12 Rue Chancelier de l'Hospital 21000 Dijon Samedi 05/04/2014 18h JULIEN COLOMBET « Sombre et froid », lecture-performance Empruntant archives sonores et textuelles (articles de journaux, chroniques de concert, études théoriques) mais aussi grands ancêtres littéraires, ce spectacle est un voyage au travers de l’univers gothique, détaillant ses influences, son histoire et la fascination qu’il exerce encore sur toute une jeunesse qui assume de plus en plus son appartenance à cette tribu. Il s’agit ici de conter sous une forme ludique et savante l’histoire de ce mouvement qui depuis son apparition à la fin des 7o’s, a profondément bouleversé une partie de la scène rock mondiale en créant un engouement autour de la mélancolie et de la mort, faisant ressortir le sombre de l’être. Mouvement très fortement référencé, s’appuyant sur le cinéma expressionniste allemand des années 30, la littérature victorienne la plus romantique, (Bram Stoker en tête), un goût pour le macabre et l’ésotérique, il fait du noir et du pourpre les couleurs emblématiques du toute une génération adolescente. Des caves remplies de chauves-souris aux piercings et tatouages à l’effigie de Vlad Tepes, le mouvement gothique entre trois riff de guitares d’outre tombes et trois poèmes mettant en scène les squelettes d’une danse macabre, fascine depuis trente ans trois générations de vampires en herbe qui, percluses de questionnements existentialistes, rendent hommage à tout ce que l’âme humaine possède de plus noire et de plus profondément mélancolique, faisant d’ un hymne à la mort un dithyrambe des plus originaux à la vie Comédien au théâtre Universitaire de Bourgogne de 1999 à 2005, Julien Colombet participe à neuf créations (dont La Tempête, Ubu Roi, Macbeth, Faust….). Parallèlement, il suit la formation du Conservatoire d’Art Dramatique Jean-Philippe Rameau de Dijon, dans la classe d’E. Lewinson. Durant sa formation, il joue dans L’Annonce faite à Marie et L’Amour de Phèdre, de S. Kane. Depuis sa sortie du conservatoire, il a travaillé avec plusieurs compagnies dont Les dés à cordes, la cie Préface, les 26 000 Couverts, la cie Askell Gwenn, la cie Vu d’Ici (collectif R.A.S), et le Théâtre de Ume. LES CONCERTS Péniche Cancale 14 Avenue Jean Jaurès 21000 Dijon Jeudi 27/03/2014 « Aloha from Hellbound » (Bertrand Kelle) vernissage 18h TORO PISCINE (Dijon) 21h La rencontre d’un auteur compositeur interprète – Stéphane Mulet – et d’un musicien électronisciste – Nicolas Thirion, également directeur artistique de Why Note, centre de création des nouvelles écritures du sonore à Dijon. Toro Piscine cherche une nouvelle voie loin des sentiers balisés de la "chanson française" dans laquelle les textes – entre surréalisme et poésie du quotidien – et les musiques organiques et sensuelles de Stéphane Mulet sont mis en espace et mêlés à des matières, saturées ou cristallines, minérales ou éthérées. Les pieds dans le béton et la tête dans le brouillard. Sur scène, Toro Piscine, c’est Stéphane Mulet à la voix et aux guitares & Nicolas Thirion aux claviers Péniche Cancale 14 Avenue Jean Jaurès 21000 Dijon Samedi 05/04/2014 Soirée électrique : MadMoizel – Bunktilt – Elvis PressPlay En partenariat avec Magna Vox MADMOIZEL (Toulouse) MADmoizel est une artiste Expressionist Synth. Influencée par D. Bowie, L. Anderson, K. Bush, N. Hagen, New Order, MADmoizel mixe des beat 80's sur ses machines électroniques, joue du synthétiseur et chante comme une Diva-Punk. Seule sur scène, elle a joué en Europe et en France (Berlin, Genève, Bruxelles, Amsterdam, Madrid, Tilburg mais aussi à Rennes, Nantes, Marseille, Grenoble, Toulouse...) dans différents types d'évènements : Soirées Queer, Club Underground - New-Wave, et dans des galeries d'art contemporain. A ce jour elle a 2 albums à son actif enregistrés en Allemagne (Hanover): "Dame de France" en Juin 2010 et "Lady Dandy" en Juin 2012. "Avec Lady Dandy MADmoizel nous ouvre les portes de son théâtre underground, glauque, inquiétant, à l'éclairage glacial nous attirant de manière irrésistible. (...) L'actrice principale utilise chaque morceau comme un acte de la pièce qui se joue sous nos oreilles, faisant correspondre de manière magistrale les mises en scènes aux étapes de l'histoire qui nous est contée. Pour servir la narration, elle manipule avec brio les outils synthétiques au point d'humaniser son électronique pourtant bien frontale et très tranchée." (Les Sons Cosmochroniques) Photo Vanessa Laborde BUNKTILT (Lyon) C’est en « diggant » les vinyles que le groupe tombe sur un disque original des Stooges: Fun House…. Il n’en fallait pas moins au « Power trio » ex M’sphere déjà rock dans son jazz pour tracer définitivement dans la voie punk qui sous-tendait leurs compositions...Le nouveau son « Bunktilt » suit le mythique groupe des années 70 en revisitant les monuments : I wanna be your dog, Penetration, I will fall, Dirt...pour en donner de nouvelles adaptations véritables hymnes à la transe et la folie… ELVIS PRESS PLAY (Dijon) Elvis PressPlay, rutilant comme un Wurlitzer en sortie de fabrique, sait tout du rock'n'roll à papa ; enfin, c'est lui qui le dit...On nous raconte ici qu'il danse le Jitterbug mieux que le fantôme de Jittery Jack luimême ; on nous dit ailleurs qu'il collectionne les peignes ayant appartenu à Buddy Holly, qu'il a échangé son âme avec le diable en échange de la petite culotte de Wanda Jackson, et même qu'il a réalisé des répliques miniatures de Graceland et du Grand Ole Opry à l'aide de croûtes de fromage et de miettes de pain rassis...Où se trouve la vérité ? Où commence le mythe ? Ce qui est sûr, c'est qu'il ne fait prendre l'air à ses 45 tours qu'une seule fois par an lors d'un selector endiablé au déhanché graisseux et au groove salace...Il faut dire que ces pépites microsillonées sont enfermées avec les dernières mèches du King (gagnées un soir au poker contre Alan Vega), une poignée de rognures d'ongles du pied droit de Mick Jagger (authentifiées par Jean-Luc Godard himself), et la casquette de Judah Bauer, bien au chaud dans un coffre-fort planqué quelque part entre Mâcheville (Ardèche) et Saint-Prosper-De-Dorchester (Beauce), le tout surveillé huit jours par semaine, 24h sur 24, par le sosie du Big Bopper. Une fois par an. Seulement une fois par an. Et cette année, ça tombe un dimanche : si ça c'est pas un signe que le dieu du Rock existe, alors je sais pas ce que c'est ! Deep Inside 16 rue Victor Dumay 21000 Dijon Patrick Eudeline en mode “blues gothique” Mardi 08/04/2014 22h CHARDON – GROTESK Samedi 12/04/2014 21h CHARDON (Paris) Après 5 années sous le nom de Goddammaddog, le duo parisien composé de Vincent Madame (voix, guitare) et François Jacob (guitare, voix) s’agrandit et change de nom et est accompagné désormais par Nicolas Gillaizeau (claviers, voix). Même ligne électro-rock pour CHARDON : Des compositions originales chantées en français, ainsi que quelques reprises surprenantes, nourries d’influences variées piochées dans le rock indé, le punk, la new wave... GOTESK Electro rock (Dijon) ONE+ONE à LA PORCHERIE Ménétreux-le-Pitois Exposition collective « Et pourtant… » 06 avril au 01 juin 2014 Vernissage dimanche 06 avril à 11h Frédéric Garnier, Bertrand Kelle, Freddy Pannecocke Frédéric Garnier Né en 1970, vit à Troyes « Ma démarche consiste à mettre un médium au service d’une envie, d’une idée. C’est peut-être la raison pour laquelle ma création est visuellement protéiforme. Installation, objet, photo, son, vidéo, dessin, tout est bon pour explorer mes interrogations personnelles. Dans cette démarche, chaque pièce semble être une ébauche de la pièce suivante L’important n’est pas le médium en soi. Mes préoccupations ne sont pas avant tout « plastiques ». Elles abordent des questionnements que je qualifierai de sociologiques : le rapport de l’homme d’aujourd’hui au temps ; la difficulté de lier croyance et réalité sociale ; la montée des extrêmes. » Bertrand Kelle Né en 1964, vit à Dijon Dès les années 90, Bertrand Kelle utilise invariablement la peinture, la photographie ou la vidéo développant un univers plastique teinté de Pop… et de rock. Ses auto-filmages, autoportraits bouffons et régressifs ouvrent la voie aux performances… Trash, violentes et très physiques (citant pêle mêle l’actionnisme viennois ou Iggy Pop), les premières performances se jouent toujours en compagnie de musiciens de rock complices. « Attiré par l’humour potache et la dérision, je n’hésite pas à m’emparer de méthodes conceptuelles pour invoquer mon univers de prédilection, celui du rock, et du punk auquel j’emprunte, au passage, quelques codes, clichés et gadgets ( violence, fétichisme, épingles à nourrice, destruction…). Cela me donne l’occasion de revisiter, à ma façon, certains classiques de la peinture moderniste (monochrome, lacération, peinture-action…) que je remixe à la sauce rock’n roll. » Freddy Pannecocke Né en 1971, vit dans le Nord - Pas-de-Calais "Et si l’Arche succombait au Déluge ? Et si Babel était une tour dédiée à la finance ? Dans la série des « mythologies », entre sculptures et installations, Freddy Pannecocke propose de nouveaux récits aux mythes fondateurs de nos sociétés. Au-delà, en les mixant avec des problématiques contemporaines, il questionne sur la place qu’ils occupent encore aujourd’hui. Éléments indissociables de nos modes de pensée pendant des millénaires, ils semble aujourd’hui que le monde moderne leur laisse une place de plus en plus désuète." LIEUX & PARTENAIRES EXPOSITIONS CONFERENCES & PERFORMANCES Galerie Barnoud ENTREPOT 9 9 Boulevard de l’Europe QUETIGNY Mercredi, vendredi, samedi 15h – 19h 03 80 66 23 26 www.galerie-barnoud.com ENSA Dijon Art & Design École Nationale Supérieure d’Art 3 rue Michelet DIJON 03 80 30 21 27 www.ensa-dijon.fr Hôtel de Vogüé Bureau du festival 8 rue de la Chouette DIJON Du mardi au dimanche 14h30 – 18h30 06 49 70 98 31 Café & Galerie Alchimia 13-15 rue Auguste Comte DIJON Mardi & Mercredi de 10h à 00h Jeudi au Samedi de 10h à 01h 03 80 46 10 42 Galerie Axeltae 16 rue Michel Servet DIJON Du mardi au samedi 14h – 19h 03 80 33 21 85 www.axeltae.fr Espace Ricard Résidence Carré Lumière 6-8 rue Claude Sluter DIJON 03 80 28 75 00 CINEMA Cinema l’Eldorado 21 rue Alfred Musset DIJON 03 80 66 51 89 cinemaeldorado.wordpress.com Appartement/galerie Interface 12 rue Chancelier de l’Hospital DIJON 09 50 72 67 60 www.interface-art.com La Nef Bibliothèque municipale Place du théâtre DIJON 03 80 48 82 55 www.bm-dijon.fr Musée des beaux-arts 1 rue Rameau DIJON 03 80 74 52 09 mba.dijon.fr CONCERTS Péniche Cancale 14 Avenue Jean Jaurès DIJON 03 80 43 15 72 penichecancale.com Deep Inside Klub Rock 16 rue Victor Dumay 03 80 54 20 66 INFOS PRATIQUES ONE+ONE #5 ART & ROCK avril 2014 www.one-plus-one.fr ORGANISATION & COMMISSARIAT : Association one+one 11 impasse Henri Bouchard 21000 Dijon CONTACT PRESSE : Bertrand Kelle 03 80 45 33 00 / 06 49 70 98 31 [email protected] SITE INTERNET : www.one-plus-one.fr Facebook : www.facebook.com/artandrockevent ONE+ONE est soutenu par la Ville de Dijon