Quelques notes de la gamme du bon usage du chant en catéchèse

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Quelques notes de la gamme du bon usage du chant en catéchèse
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Quelques notes
de la gamme du bon usage du chant en catéchèse
RE : La place du chant en catéchèse (pour une approche pédagogique)
Musique, chant et chansons ont leur place en catéchèse. Cependant, ils ne sont pas à utiliser
n’importe comment ! Avant toute chose, un élément fondamental est à garder en mémoire : la
musique est au service de la catéchèse et non une fin en soi. La musique est une façon parmi
d’autres de laisser résonner la Parole de Dieu aux oreilles de ceux qui l’écoutent et y sont sensibles.
Mais comment choisir un chant? Quand l’utiliser ?
1) Une question de sens :
a. Pourquoi ce chant ?
Au niveau du fond : De quel message le texte est-il porteur ?
- De quoi parle le chant ?
- Comment le sujet est-il développé ? De façon globale, selon une approche particulière…
- Quels sont les mots utilisés, répétés ? Le vocabulaire est-il concret ou imagé, réaliste ou évocateur,
permettant une actualisation personnelle ?
Au niveau du style musical: A quelle ambiance ouvre la mélodie ?
- Quel style de mélodie ? Quels sont les instruments qui soutiennent la musique ?
Ce style musical fait-il partie de la culture musicale de ceux qui l’écoutent ? Peuvent-ils y être
sensibles ?
- Quel type d’ambiance, de dynamique la mélodie induit-t-elle ?
Cohérence musicale
La mélodie est-elle en accord avec le message proposé ?
b. Direction : à quel moment placer ce chant ?
Il importe d’abord de bien se situer par rapport au cheminement envisagé et à ses objectifs
(cheminement d’un an, une soirée par mois avec des chrétiens engagés pour un partage biblique,
une rencontre singulière, une retraite de 3 jours pour des ados, des rencontres de catéchèse
d’enfants, une journée de préparation au mariage, une réunion de formation de laïcs…). En
fonction de cela, on choisira …
Au début :
- En guise d’introduction générale au thème, pour lancer un partage et une meilleure connaissance
réciproque…
- Musique de fond pour l’arrivée d’un grand groupe …
En cours de rencontre :
- pour introduire, découvrir un texte d’Evangile, ou après l’approfondissement biblique pour
soutenir un moment de méditation … pour approfondir une péricope, pourquoi pas comparer
différents chants ?
- pour souligner un moment de prière, de célébration.
- pour marquer une transition : détente après un temps de grande concentration ; calmer, reprendre
son souffle ; ressouder le groupe et retrouver son attention après une pause…
- pour accompagner et soutenir une activité : donner de l’énergie lors d’une marche … fond musical
ou de chanson pendant un bricolage, une actualisation…
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c) Pour terminer :
- en guise de conclusion… pour unifier dans l’action de grâce chantée …
2) Une question de feeling
Il existe une grande variété de chants en tous genres. On ne peut pas forcément chanter tout
avec tout le monde. Chacun est plus ou moins sensible à tel ou tel type de musique.
Il est bon d’avoir un répertoire varié:
- des chants adaptés non seulement au type de catéchèse, mais aussi aux membres de l’équipe (âge,
style, expérience, engagement …)
- des chants qui font lien avec le monde, la communauté paroissiale, la liturgie… et qui pourront
être repris avec d’autres. Certains chants profanes peuvent aussi trouver leur place.
- des chants pour l’une ou l’autre circonstance particulière (décès, naissance, amitié, joie)
Il est juste d’être ouvert au style musical des membres de son équipe et de pouvoir le
rejoindre, voire de l’intégrer dans le répertoire si cela s’y prête (je ne saurais pas chanter un rap,
mais je peux accepter que les jeunes interprètent un chant ainsi parce que c’est leur univers et qu’ils
le font avec cœur et sérieux).
Sur un long cheminement, il est bon d’utiliser différents genres de chants pour mettre en relief
divers moments.
3) Une question de conscience : Comment savoir si je suis sur la bonne voie ?
Dans un premier temps, il est intéressant de prendre connaissance de ce qui est proposé et ce
qui a été expérimenté (méthode de catéchèse, autres catéchistes…). Cela pour deux raisons : on n’a
pas à tout inventer, ensuite, il en est d’une question de confiance, d’unité avec les autres personnes
engagées en Eglise ; communion qui est bien plus large que l’équipe KT. Avec le temps et
l’expérience, il est alors plus facile de se singulariser, de s’adapter … tout en gardant le lien.
D’autre part, le catéchiste est témoin d’une foi vécue. Jésus-Christ en son Esprit est présent à
celui-ci ainsi qu’à l’équipe : il est bon de prier ses préparations tout comme les chants avant. Là où
deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis présent.
Enfin, n’oublions pas que ce qui a « fonctionné » n’est jamais postposable comme tel ! Il
n’est jamais de garanti qu’un chant plaira et/ou jouera son rôle. Nous nous situons dans les relations
humaines avec tous leurs paramètres parfois indépendants de notre volonté. Si un chant ne passe
pas, pas de panique ! Un peu d’humour, d’humilité … car les autres ont le droit d’aimer ou pas
(bien sûr, toujours dans le respect) ; de chanter ou non. Si le chant est fondamental pour l’évolution
de la rencontre, retournez la situation et voyez où est le nœud problématique, partagez ensemble sur
les questions posées plus haut.
Pour la suite, essayez de comprendre ce qui est en cause : le texte, la mélodie, votre façon de
procéder, votre préparation, les relations dans l’équipe, un événement extérieur… et avisez en
conséquence pour l’expérience suivante.
FA : De la catéchèse à la liturgie
1) Des liens
Catéchèse et liturgie sont en lien. D’une part, la catéchèse suit l’année liturgique, elle est
ponctuée par des célébrations liturgiques. D’autre part, la catéchèse prépare souvent une
célébration, étape dans la vie de foi (catéchèse des enfants, mariage, baptême et même des
funérailles qui sont l’occasion d’un contact avec l’Ecriture). Cette préparation concerne alors le sens
et la mise en œuvre concrète de certains moments (rédaction, gestes symboliques …) Pourquoi ne
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pas intégrer, dans les célébrations, des chants chantés pendant le cheminement de catéchèse ? Des
liens le permettent.
a) La catéchèse comprend un premier axe : la découverte de la foi ( qui est notre Dieu ; Je crois en
Qui ?) Des chants évoquent des passages de l’Evangile, posent question sur l’identité de Jésus,
l’Esprit, sur l’Amour de Dieu… La liturgie de la Parole peut y faire place
b) Un second axe rappelle que la foi est relation de confiance et d’amitié à Quelqu’un. Aussi, la
catéchèse se vit au travers de célébrations (non eucharistiques), de « prières chantées ». Certaines
peuvent être reprises comme chants d’entrée tant elles évoqueraient l’appel de Dieu et la réponse du
croyant … d’autres peuvent trouver leur place dans la liturgie eucharistique (merci, gloire à Dieu
… interprétation d’un instrumental lors de l’offertoire).
c) Enfin, la foi engage à vivre selon les valeurs de l’Evangile : solidarité, compassion, fraternité,
simplicité … Des chants le signifient à merveille. Les temps de l’ouverture et de l’envoi peuvent
parfois être des moments adéquats pour les chanter en assemblée. La messe n’est-elle pas le sommet
de la vie où nous pouvons confier à Dieu tout ce que nous vivons, et par laquelle, fortifiés de
l’Eucharistie, nous repartons dans le monde pour mieux vivre selon la Bonne Nouvelle du Christ ?
Pour les chants profanes, beaucoup de délicatesse s’impose, mais ce n’est pas impossible
tant ils peuvent aussi être porteurs de sens et de vécu dans la vie et dans la foi. En changeant les
paroles, un air connu peut porter une acclamation (le oui de réponse à la confirmation), être la base
d’une composition adressée à Dieu …
2. Les différences
Il est fondamental de respecter trois aspects de la liturgie, même si cela limite l’utilisation de
certains chants.
a) La dimension communautaire : c’est le peuple de Dieu qui se rassemble à l’appel de son
Seigneur pour le célébrer. En conséquence, le chant doit pouvoir avoir du sens pour l’assemblée,
être apprécié et chanté par celle-ci et la chorale. La mise en œuvre des chants peut signifier la
diversité des interactions dans la célébration. ( Exemple : la chorale soutient les enfants dans leur
chant - les enfants chantent les couplets d’un chant ordinaire – tous les enfants chantent leur chant
seuls ou avec l’assemblée et la chorale - la chorale reprend un chant KT comme acclamation avec
l’assemblée - un groupe d’enfants au micro (profession de foi, chant à l’Esprit) …
b) La dimension de prière, de rencontre avec le Seigneur présent en son Eucharistie. La
participation des enfants aux chants, la présence d’une chorale ne peut transformer la célébration en
concert, en spectacle. Le chant soutient la prière de l’assemblée.
c. La dimension liturgique . La célébration se vit dans un temps liturgique : temps particulier
relatif à un mystère de la foi, en lien avec une Parole de Dieu. Il est fondamental de s’y intégrer au
maximum. Ce qui se vit se reçoit de Dieu, d’une tradition liturgique qui est symbolique et nous relie
non seulement à Dieu, mais aux autres croyants, à l’Eglise universelle. Aussi, on veillera à prendre
en compte les données du rituel qui veillent au développement de la liturgie qui célèbre avec un
rythme particulier, selon des mouvements propres … Pas de panique, il est beaucoup plus ouvert
qu’on ne l’imagine. Souvenons-nous que le concile Vatican II a insisté sur la participation active
des fidèles !!!
3. La mise en œuvre
Une coordination entre les différentes personnes concernées sera garante du bien être de
chacun : catéchistes, célébrant et chorale. Cela se fait dans la durée (pas au dernier moment), dans
l’écoute responsable et respectueuse de chacun. Le meilleur gage de réussite est de mettre en avant,
dès que possible, la considération et le dialogue entre tous ; relations qui se cultivent au fur et à
mesure des mois, des années.
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LA : Chant, corps et gestuelle
1. Chant et corps
Une première évidence : on ne peut chanter sans son corps qui est notre propre instrument
de musique : instrument à vent, instrument à corde.
Une remarque : le chant s’apprend non par des explications rationnelles, mais bien au travers
d’influx donnés par des signes, des gestes.
On pourrait dire que la musique est au corps comme une respiration.
Inspiration : elle peut toucher les personnes, pénétrer en elles et provoquer certaines
émotions, favoriser un état intérieur particulier ou même induire une ambiance générale : la
musique adoucit les mœurs.
Exemples : chant méditatif, instrumental pour se poser, entrer dans une démarche
d’intériorité (Pour entrer dans le silence, Taizé…) - chant pour soutenir une dynamique (chants de
pèlerinage, Debout d’Exo ; Viens mélanger les couleurs ; Iubilate Deo).
Expiration : si la musique peut émouvoir, elle peut aussi mouvoir, mettre en mouvement.
Lorsque l’on chante ensemble, au même diapason et selon le rythme donné, une harmonie se crée
entre les voix et les personnes qui ne forment plus qu’un seul chœur. La musique crée du lien. Le
chant devient réponse, une communication poétique.
Des signes indiquent que la musique résonne bien en la personne. Ainsi, au niveau du visage
(sourire, regard), des membres (déhanchement, claquement des doigts, pas, …). Ces mouvements,
qui sont expression du chant, peuvent s’amplifier et donner lieu au chant gestué, voire à une
chorégraphie simple (un refrain facile et profond peut donner envie aux enfants d’y ajouter des
gestes). Ces réactions ne sont donc pas à proscrire ou à rejeter.
2. Le chant gestué1
La gestuelle a tout son sens pédagogique comme moyen de communication analogique.
Cependant, elle n’est pas à plaquer n’importe comment. Elle est à proposer au moment propice ; la
confiance en soi et en l’autre est de mise.
C’est surtout pour les enfants que l’option du chant gestué est développée en catéchèse. Et
pour cause ! Entre trois et sept ans, l’enfant comprend et intériorise en agissant avec tout son corps.
Sa mémoire se forme par imitation des gestes qu’il voit manifestés autour de lui et qui, une fois
exprimés, laissent des traces indélébiles en s’inscrivant dans l’organisme.
La plupart des enfants ont plus besoin de gestes que de paroles pour s’exprimer. Ceux-ci
leur permettent d’exprimer ce qu’ils vivent intérieurement, de nuancer ce qu’ils ne peuvent pas dire
par des mots. (Ce dernier point est valable pour tous, quel que soit l’âge.) Faire avec l’enfant a plus
d’impact que de dire ou de surcharger de connaissance. C’est ainsi qu’il peut aussi goûter les
saveurs de la foi et les exprimer.
Contrairement à l’adulte, le geste de l’enfant n’est pas la projection d’une idée ou d’un
sentiment qu’il veut extérioriser, c’est le moyen par lequel l’idée ou le sentiment pénètre dans la
conscience. (Héléna Lubienska de Lenval. 1965)
Faire du chant un chapitre central de la catéchèse des enfants représente une option
méthodologique. Il s’agit d’une catéchèse chantée 2.
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Service de la catéchèse du diocèse de Paris, Ils chantent Dieu de tout leur corps. Répertoire de chants gestués pour
célébrer avec les 3-7 ans. Le sénevé/cep, 2008.
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La gestuelle comme communication analogique, symbolique garde son importance tout au
long de la vie. Force est cependant de constater que, en fonction de sa culture, son éducation, son
tempérament, sa propre relation à son corps, voire son âge, on l’utilisera de façon variée. Elle
mériterait d’être développée et cultivée de bien des manières en catéchèse. Souvenons-nous qu’elle
est fondamentale en sacramentelle.
3. Mise en œuvre du chant gestué
S’il existe des livres présentant une gestuelle codée, on peut aussi choisir, avec les enfants,
les gestes qui signifient le mieux leur chant. On peut avoir simplement une connaissance de base et
pour la suite, se laisser guider par les mouvements imprimés par les enfants, garder ce qui est beau
et gracieux ; toujours cependant en gardant une même logique de base. Voici quelques conseils
pratiques :
1) Ce n’est pas du mime ou du théâtre ; il n’y a donc pas de spectateur. Tous gestuent la même
chose et chacun peut s’identifier aux attitudes des autres personnes. Il convient donc d’apprendre
calmement et simplement afin de faire percevoir que ce n’est pas un concours et que l’on peut donc
se tromper. Toujours respecter la liberté de chacun à participer.
2) Avoir soin de bien choisir le chant selon son contenu : simple, profond à la portée de tous, il sera
expliqué. Cela parce que le geste accompagne une parole qui habite la personne. Le geste, par
contre, n’est pas expliqué. Il est symbolique et est en lui-même, porteur de sens.
3) La mélodie est adaptée à l’âge : légère, courte, rythmée, simple, répétitive, facile à la
mémorisation. Elle permettra des gestes amples et harmonieux. C’est un moyen d’intériorisation.
Les gestes et expression doivent être unifiés. Le chant permet ainsi de valoriser une attitude
spirituelle.
4) Il convient de faire la différence entre les moments d’apprentissage, d’expression personnelle et
de prière : quand un chant est destiné au Seigneur, il doit se différencier des autres par la forme,
l’état d’esprit dans lequel on le chante. Le corps en son expression artistique a toute sa valeur car
elle exprime la beauté, la grâce. La danse, la musique… pratiqués dans la vie, peuvent devenir
moyens d’expression de la foi ou être simplement offert au Seigneur dans l’expression de grâce et
cadeau aux autres.
5) Si cela est nécessaire, on s’aide d’un enregistreur même si ce n’est pas l’idéal tant on perd une
certaine spontanéité. L’enfant aime ce qu’il connaît, il ne faut donc pas hésiter à reprendre et entrer
dans le rite. Attention cependant à l’habitude lassante ; c’est à sentir !
6) Pour apprendre les gestes, il est préférable de les avoir intériorisés bien avant.
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LUIS BENAVIDES, Initier les enfants au silence et à la prière, Fidélité, 2010.
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DO : Chant et prière
La huitième note de la gamme n’est pas en soi un nouveau son, c’est la première note qui
est transposée à l’octave. Cette note fonde et clôt la gamme ou l’accord parfait. Dieu n’est-il pas
aussi Celui qui nous renvoie au sens originel et à la finalité de notre vie tout en la traversant ? Lui,
l’Alpha et l’Oméga. (Th. de Chardin)
Sa Parole s’adresse à chacun, chacune. Elle nous invite à la rencontre avec le Seigneur dans
la prière. La catéchèse veille à promouvoir cette relation d’intériorité avec Dieu. Elle comprend,
pour cela, des moments de méditation de l’Ecriture : l’écouter et la laisser résonner dans le concret
de notre vie.
Elle propose aussi des moments de célébrations (pas uniquement eucharistiques) où l’on
peut prier, s’adresser à Dieu en telle ou telle circonstance (bonjour, merci, pardon, j’ai mal, je
t’aime…). Parler au Seigneur comme à un ami est le propre de la prière. Cela n’est pas nouveau !
Le plus ancien livre de prières -les psaumes bibliques- comprend deux formes principales de prière :
d’une part, la lamentation, l’appel au secours, et d’autre part, le remerciement et la louange.
Il y a cependant un troisième type de prière. Le psaume 131 nous le dévoile : Je tiens mon
âme en paix dans le silence … Mets ton espoir dans le Seigneur, dès maintenant et à jamais. La
prière peut se taire tant il y a une communion paisible avec Dieu qui peut se passer de mots. Vous
connaissez ce passage du livre des Rois, chapitre 19 où Elie à l’Horeb attend le passage de Dieu. Ce
n’est ni dans le vent, ni dans le tremblement de terre ou le feu que le Seigneur se manifesta, mais
bien dans la brise légère ; ce qui peut se traduire dans un bruit de fin silence. Comme le silence qui
suit un concerto de Mozart est du Mozart, le silence qui prolonge l’écoute de la Parole est présence
de Dieu. Tout comme dans le dialogue, on écoute l’autre, dans la prière, on écoute Dieu. Tout
comme la musique comprend des silences, le silence est important dans la vie spirituelle. La
catéchèse a aussi à le laisser découvrir et vivre.
Certaines musiques ou certains chants peuvent aider à se poser ou à signifier que nous
entrons en prière pour, le plus sereinement possible, descendre au cœur de notre maison intérieure
et y percevoir la douce mélodie de Dieu. Les phrases musicales, les mots, les gestes aident à cette
rencontre avec Dieu. Bien plus encore, le chant religieux est un aspect fondamental de la prière, le
meilleur moyen pour louer Dieu et se communiquer à Lui. Le chant avec le geste donne une
attitude, une manière de prier.
Il y a une valeur spirituelle du chant tant il est vrai que l’on ne s’adresse pas à Dieu sur
n’importe quel ton. J. Gélineau
Chanter c’est le propre de l’âme.
La prière et le chant sont les deux faces d’une même pièce de monnaie). Dieu m’honore
quand je travaille, il m’aime quand je chante. Tagores.
Concrètement, il est préférable que le chant soit court, simple et répétitif, paisible ou joyeux
selon le sens, qu’il fasse entrer dans le mystère prié. On peut, par exemple, utiliser des refrains de
chants (tous chantent les refrains, les couplets sont écoutés afin de laisser le cœur méditer ; de la
sorte, une respiration se crée). Les chants de Taizé sont conçus spécialement pour la prière : chants
brefs repris longuement, enrichis progressivement par divers instruments, ils disent en peu de mots
une réalité fondamentale vite saisie par l’intelligence. Répétée comme à l’infini, cette réalité est peu
à peu intériorisée par toute la personne.
Vis le peu de ce que tu as compris de la Parole de Dieu conservé en ton cœur grâce au
chant. Frère Roger de Taizé
Dieu descend dans un cœur qui chante. M. Grignion de Montfort
Rien ne remplace la beauté des voix humaines unies par le chant ;beauté qui peut faire
entrevoir « la joie du ciel sur la terre ».
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