Si j`inscrivais notre voilier club « Port de Capbreton » à la course

Transcription

Si j`inscrivais notre voilier club « Port de Capbreton » à la course
Et si….
Si j’inscrivais notre voilier club « Port de Capbreton » à la course des îles…
L’idée est lancée, il ne reste plus qu’à la finaliser !
La course est organisée par le club nautique hoedicais et les organisateurs disent que c’est une course
pour « de sérieux marins qui ne se prennent pas au sérieux ».
C’est une course en solitaire de 5 jours en Bretagne Sud.
Le convoyage jusqu’à Piriac est confié à GG, Sophie, Ludo et Christian.
Dimanche 31 mai
Je les retrouve dans le petit port breton de Piriac.
Un coup de main pour mettre les voiles de régate et les copains s’en vont.
Je suis seul sur le bateau comme tous les marins que je croise sur les pontons.
-« Port de Capbreton, c’est où ça ??? »
-« Dans les Landes, au fond du Golfe de Gascogne… »
-« Ah ouais c’est chaud là-bas, les vagues sont
arrosées… »
Confirmation des inscriptions.
Récupération des instructions de course.
Installation du traqueur qui permettra de suivre les bateaux en course sur internet.
Le soir, premier briefing et repas des équipiers.
Pour des marins qui ne se prennent pas au sérieux à ce qu’il parait, à les entendre
discuter, le niveau est plutôt élevé : Armen Race, Spi Ouest, Tour du Finistère, 100
milles de Concarneau…
En plus, quand tu vois les canots, c’est carbone et Dyneema !!!
Lundi 1 juin : Piriac / Noirmoutier
Vent faible.
Je prends un super départ.
Je suis avec les 4 premiers.
Ca ne dure pas… Une option à gauche…Je recolle.
Arrivée à Noirmoutier 16ème place. Ca va !!!
Le soir, annonce des résultats et apéro. Là, il faut faire gaffe…. Ils sortent un bidon
sur lequel est écrit « acétone ». C’est du rhum… tout ça, après une journée en mer,
et,… en solitaire !!!!
Le comité nous donne des nouvelles météos : BMS pour la nuit : 35 nœuds et des creux de 3 mètres !
Mardi 2 juin : Noirmoutier/ l’Ile d’Yeu
Le BMS tient jusqu’à midi.
Le départ est donc retardé et reporté à 14h00.
1er départ : je suis chaud et bien dans la flotte.
Vent 20-25 noeuds, mer calme (nous sommes abrités).
Ca va vite, faut ouvrir l’œil !
- « Ben lui, il ne les a pas ouverts les yeux »
Un joli POGO rouge arrive pleine balle bâbord amure.
Je gueule : « TRIBORD !!!! »
Il me voit et semble tétanisé. Son étrave touche l’arrière du bateau.
Il n’y a pas de casse mais le traqueur est explosé…
« Port de Capbreton » ne sera donc plus visible sur internet.
Pendant ce temps, un chalutier est arrivé sur la zone de course, chalut en bas et ramasse le mouillage du
bateau comité. C’est tendu.
Donc, 2ème procédure de départ.
L’abordage m’a un peu refroidi.
Départ moyen, mais je suis dans la flotte.
Passée la pointe nord de Noirmoutier, la mer grossit, vent et vagues dans le pif.
Je suis content de naviguer dans ces conditions. Dans les Landes, c’est rare !
En revanche, je constate rapidement que le pilote n’est pas à la hauteur…
Virements de bords minables et impossible de lâcher la barre.
J’imaginais qu’une fois la marque de parcours « les chevaux » passée, la navigation serait plus
tranquille…. QUE NENI !!!!
Au débridé, oui, mais avec la houle de travers et le vent toujours fort.
Arrivée Port Joinville 19h.
Rincé….Rentrer dans le port… Trouver une place… Ranger le bateau…
-« Salut Marco !!! »
Je me retourne, Keloz est là, un des huit bateaux venus de Capbreton.
L’équipage : Yves, Nadine et Bernard.
Les voir me fait du bien.
Ils me rejoignent pour l’« acétone »…
- « Tu manges avec nous ? »
-« OUIIIII !!! »
Nadine nous prépare un risotto aux fruits de mer ENORME.
Mercredi 3 et Jeudi 4 juin: La grande course.
120 Milles.
Départ de Port Joinville.
Virer l’Ile de Groix en la laissant sur bâbord (mieux vaut ne pas toucher les marques de parcours).
Rejoindre Port Halinguen en passant par la Teignouse.
Super départ.
Bien placé, du bon côté du parcours SAUF QUE le vent qui devait tourner sur la
droite passe sur nord-ouest et, là, ce n’est pas bon du tout !!!
Pas le choix, je continue.
Le vent finit par tourner à minuit.
Route vers Hoedic sous spi.
Arrivée sur Groix vers 6h00.
Vent Est fort avec des claques. Mer formée.
Teignouse, le courant dans le nez.
Je passe en rasant les cailloux.
Arrivée 13h30, soit 120 milles en 21h00.
Bouffe/ Sieste/Acétone et RE-bouffe sur GALAAD .
Bateau d’Yves Quastana qui m’attendait à l’entrée de la baie
de Quiberon.
Vendredi 5 juin
Vent est fort.
Je change de foc juste avant la procédure.
Mauvais départ, mauvaise manœuvre.
Une écoute me lâche.
Je suis contraint à l’abandon .
Réparation au port du Crouesty.
Entrée Golfe du Morbihan vers l’Ile aux moines. Fin de la course.
Les résultats. L’apéro et un petit mot des organisateurs pour ces bateaux venus du Golfe de Gascogne.
Avec un plus pour l’équipage de Keloz qui a récupéré une bouée oubliée par le bateau mouilleur. Ils sont
donc invités au repas de clôture.
Moi, je rejoins GALAAD pour un repas avec les copains.
Christian embarque avec moi pour le convoyage retour.
Départ 22h00, direction Hoëdic.
Vent Est, toujours fort.
Sortie du Golfe sous spi.
Arrivée Hoëdic 1h00.
Petits problèmes techniques plus clapot dans le port.
Nous décidons de reprendre la mer.
Route vers Capbreton. 230 milles. Vent arrière. Foc roulé. GV haute. Nous avançons vite.
On dort « un peu » malgré la semaine que je viens de passer. Une fois sur ma bannette, j’ai du mal à
m’endormir alors qu’à la barre, je piquais du nez.
J’écoute, je guette, je me couche avec bottes et ciré, prêt à sortir (ce qui arrive…).
Samedi 6 juin
Le jour se lève.
Il fait un temps magnifique et nous sommes en pleine mer.
Nous prenons notre petit déjeuner sur la plus belle des terrasses !!!
Le vent monte d’un cran.
La mer qui était mal rangée est plus régulière. Ca commence à blanchir. Nous sommes toujours vent
arrière. Des pointes de vitesse à 10 , 12 nœuds.
Une brève hésitation.
-« Allez Kiki (Oui c’est le petit nom pour Christian !), on envoie le spi … »
Ca déboule, on lâche la OUACHE !!!!!
Le record de vitesse du bateau tombe : 14,2 nœuds (en double).
Deuxième nuit, le vent reste établi, houle plus forte mais plus régulière.
La nuit, nous restons sous GV seule.
Dimanche 7 juin
Le vent est tombé.
Petit déjeuner au soleil.
Mer et vent calmes, enfin un peu de repos.
Nous apercevons les côtes landaises, le phare de Contis.
Arrivés à Capbreton, nous faisons un petit rond dans l’eau pour faire durer
le plaisir mais surtout pour avoir assez d’eau dans la passe.
Nous avons avalé ces 230 milles en 36 heures…. Pas mal !!!!
Ensuite….Ben….Comme d’hab’….Une fois le sac posé sur le ponton…..
« Et si….. L’année prochaine….. On faisait….. !!!! »

Documents pareils