En hommage à notre collègue policier, décédé dans l
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En hommage à notre collègue policier, décédé dans l
Notre m moire collective une collaboration des membres du Musée de la police Chaque numéro de L’Heure Juste reproduit l’un des cadres des policiers décédés en service depuis 1972. Ces cadres-hommages sont accrochés du côté droit du rez-de-chaussée du Quartier général. Ils relatent les détails des événements au cours desquels ces policiers ont perdu la vie. En hommage à notre collègue policier, décédé dans l’exercice de ses fonctions le 29 août 2000 Alain Matte, matricule 4985 Décédé des suites d’un accident l’intersection du boulevard Pie-IX et de la rue Ontario, à Montréal. Il a été conduit rapidement à l’hôpital, où il a succombé à ses blessures le vendredi 15 septembre suivant. Le mardi 29 août 2000, vers 14 h, l’agent Alain Matte circulait à motocyclette lorsqu’il a été impliqué dans un accident de circulation à L’agent Matte avait joint les rangs du SPCUM le 18 juin 1984. Âgé de 37 ans, il occupait la fonction d’agent motard depuis deux ans. Il a laissé dans le deuil son épouse et ses deux jeunes garçons. Si les collègues décédés dans l’exercice de leurs fonctions ne doivent jamais être oubliés, certains autres anciens collègues, retraités ou décédés, méritent d’être connus des plus jeunes, pour l’apport qu’ils ont fourni au Service : en laissant un héritage de réalisations, en se distinguant par leurs exploits ou, plus simplement, en ayant marqué les gens par leur façon d’être ou de penser. L’inspecteur-chef retraité Robert Côté, du Musée de la police, nous parle de certains d’entre eux. Jean-Paul Gilbert, directeur du Service de 1965 à 1969 par Robert Côté, O.C., inspecteur-chef retraité et membre du Musée de la police Le Musée a récemment fait l’acquisition d’un important fonds d’archives provenant de la famille de feu Jean-Paul Gilbert, qui fut directeur du Service de 1965 à 1969, une des périodes les plus mouvementées de notre histoire récente. En plus des traditionnelles coupures de journaux, on retrouve parmi ces documents plusieurs pièces de correspondance entre M. Gilbert et les autorités municipales de Montréal. Avant sa nomination, M. Gilbert avait fait sa marque à la direction de l’École de la police, boulevard Morgan, alors que cette fonction comprenait un volet inspection, tant sur la route que dans les postes de district. Ces attributions à caractère disciplinaire, de même que son physique imposant, lui valurent la réputation d’un homme sévère – certains disaient froid et distant. Pourtant, ceux qui ont eu la chance de le connaître, dont l’auteur de ces lignes, savent que derrière cette image austère se cachait un grand mélomane et un personnage sensible, toujours respectueux des autres. Au moment de son embauche, en décembre 1940, Jean-Paul Gilbert – à l’instar des recrues de l’époque – avait fait une huitième année et sa première 14 affectation fut celle d’agent-motard, au salaire de 6,50 $ par semaine. Athlète accompli, il s’adonnait à la lutte olympique et c’est ainsi qu’un peu plus tard, il devenait instructeur de judo à l’École de la police, un milieu qui favorisa ses efforts en vue d'améliorer sa formation. En 1954, il s’inscrit donc à un nouveau programme que lance l’Université de Montréal à l’intention des adultes et, à 35 ans, marié et père de quatre enfants, il commence des études qui vont monopoliser ses soirées pendant les 7 années suivantes. En 1960, son B.A. en poche et alors qu’il est à la fois commandant de l’École de la police et responsable du Poste no 1 (qui logeait dans l’ancien QG de la rue Gosford), il s’inscrit de nouveau à des cours du soir, cette fois au programme de maîtrise du département de criminologie nouvellement créé à l’Université de Montréal. Ainsi, en 1965, M. Gilbert devient le premier policier au Québec à posséder une maîtrise ; sa thèse intitulée « La professionnalisation des services de police » n’a rien de théorique, puisqu’il la met en pratique en même temps qu’il la rédige. Le mandat du directeur Gilbert a été marqué par l’Expo 67, la reprise des attentats terroristes du FLQ et, finalement, l’arrêt de travail des policiers de Montréal, le 7 octobre 1969. Il a quitté le Service à la fin de l’année 1969, laissant un important héritage : le premier programme de formation professionnelle des policiers, menant à un diplôme reconnu par le ministère de l’Éducation. Le directeur Gilbert est décédé le 16 juillet 2006, à l’âge de 86 ans. Son petit-fils, Samuel Gilbert, étudiant en techniques policières, s’apprête à prendre la relève.