Lacuisine de demain àla Paris d.school

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Lacuisine de demain àla Paris d.school
PAYS : France
RUBRIQUE : Créativité
PAGE(S) : 5
DIFFUSION : 273111
SURFACE : 30 %
JOURNALISTE : Joséphine Lebard
PERIODICITE : Quotidien
14 avril 2016 - Universites et Grandes Ecoles
Créativité |
U N IVERSITÉS
& GRAN
DES
ÉC OLES
La cuisine de demain à la Paris d.school
En quatre ansd’existence,cette école de« design thinking » française adonné naissance
à denombreux projets industriels. Incursion dans l’étape finale de l’un d’entre eux
l est conseillé de ne pas négliger
sesjambes quand on veut utiliser
toute sa tête à l’Ecole des Ponts
ParisTech de Champs-sur-Marne
(Seine-et-Marne).
Au rez-dechaussée du bâtiment avant-gardiste à énergie positive baptisé Coriolis,
une pancarte incite à préférer les escaliers
à l’ascenseur pour atteindre le troisième
étage – ce qui équivaut à brûler, précise
l’écriteau, les calories contenues dans un
verre d’une célèbre boisson à la pulpe
d’orange. L’exercice accompli, on pénètre
dans un étonnant loft qui n’a rien àenvier
aux start-up californiennes : des espaces
de travail côtoient une… cuisine ; un fauteuil poire invite à paresser ; un baby-foot
attend sesjoueurs.
La Paris d.school, créée en 2012 sur le
modèle de celle de Stanford (Californie),
associe l’Ecole des Ponts, l’Ecole supérieure d’ingénieurs en électrotechnique et
électronique (EsieeParis), l’Ecolenationale
I
supérieure d’architecture de la ville et des
territoires (Ensavt), l’Ecole des ingénieurs
de la Ville de Paris (EIVP)et l’université Paris-Est Marne-la-Vallée (UPEMLV). Financée par le mécénat et par l’Agence nationale de la recherche (ANR), la d.school
francilienne «vise à enseigner à des étudiants multidisciplinaires une approche de
l’innovation centrée sur l’utilisateur, explique Florence Mathieu, chef de projet. Dans
un monde de plus en plus complexe,il s’agit
de privilégier lepragmatisme ».
Ce matin-là, fauteuil poire et baby-foot
resteront inoccupés. Lesétudiants du programme « ME310 Design Innovation »,
mis au point par le département mécanique de l’université Stanford – un an à
plein temps sur un même projet –, exposent les résultats de leurs travaux prospectifs aux représentants de Lapeyre, groupe
français d’équipement de la maison. Deux
équipes – l’une, française, composée
d’une Colombienne, d’une Ukrainienne
Tous droits de reproduction réservés
PAYS : France
RUBRIQUE : Créativité
PAGE(S) : 5
DIFFUSION : 273111
SURFACE : 30 %
JOURNALISTE : Joséphine Lebard
PERIODICITE : Quotidien
14 avril 2016 - Universites et Grandes Ecoles
« Nous apprenons
à naviguer entre le désir
d’innover, la faisabilité
du projet et les besoins
de l’utilisateur.
Ma génération a envie
de travailler comme ça »
Benoît Christophe
étudiant à la d.school
et d’un Français ; l’autre réunissant trois
Finlandais inscrits à la d.school d’Aalto
(Helsinki) – ont eu à imaginer une cuisine futuriste pour seniors. Leur présentation se fait en anglais, tout comme les
cours qu’ils ont suivis.
Avec les outils de l’ethnographie,
les
étudiants ont analysé les habitudes des
personnes âgées. Ils exposent les différents types de déplacements
de leurs
« cobayes », qu’il s’agisse de couples de
sexagénaires alertes ou d’octogénaires
ayant des problèmes de mobilité.
Les
Post-it et les photos qui couvrent les
murs de la zone de travail témoignent
des nombreuses idées qui ont surgi. Ils
ont pu les concrétiser dans la « protothèque » voisine, dotée des matériaux et machines nécessaires à la réalisation de prototypes. « Nous offrons la possibilité de dépasser le stade du projet sur papier. Il faut
que les étudiants se confrontent rapidement à l’épreuve du réel », indique Véronique Hillen, fondatrice et doyenne de la
d.school française.
Diplômé de l’école d’architecture
de
Marne-la-Vallée,
Benoît
Christophe,
24 ans, a travaillé un an dans une agence
avant de reprendre
ses études à la
d.school et de plancher sur ce projet de
cuisine futuriste. « La dynamique d’ap-
prentissage est très différente de celle de
l’école d’architecture, commente-t-il.
Ici,
j’ai le sentiment de m’exprimer avec mes
mains. Nous conceptualisons les choses en
les voyant faire et en les faisant. Nous apprenons à naviguer entre le désir d’innover,
la faisabilité du projet et les besoins de l’utilisateur. Jecrois que ma génération a envie
de travailler comme ça. »
Les étudiants présentent leurs propositions finales. Impossible de les dévoiler,
secret industriel oblige. Mais l’inventivité
et le pragmatisme dont ils ont fait preuve
épatent les spécialistes de chez Lapeyre,
qu’on imagine pourtant
rompus à ce
genre d’exercices. «Vous avez remis l’humain au centre de la démarche », admire
l’un. « Votre projet est très abouti ! », s’exclame l’autre. Le groupe se congratule
avec un petit temps de retard, celui de la
traduction en anglais des compliments reçus, à l’adresse des étudiants finlandais. p
joséphine lebard
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