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Entretien avec Sylvia Locher, présidente de Pro Single Schweiz Madame Locher, quelle image a-t-on des célibataires en Suisse? Une mauvaise image, malheureusement. Ils sont souvent décrits comme des égoïstes et des profiteurs assis sur un tas d’or – une vision tout à fait fausse. Qu’en est-il réellement? Notre pays compte 1,2 million de ménages d’une seule personne. Pourtant, sur le plan politique, ceux-ci continuent d’être largement ignorés. Les édiles préfèrent se faire bien voir en promouvant une politique familiale plutôt que de supprimer des inégalités persistantes. Prenez l’exemple de la prévoyance vieillesse: lorsqu’un célibataire non marié et sans enfant décède, toute sa fortune revient à la caisse de pension. Comment la société perçoit-elle les célibataires? Socialement, les célibataires font depuis toujours l’objet d’une forme de compassion. La solitude est conçue comme un état anormal, provisoire, et non comme un choix de vie librement consenti. Mais depuis peu, la compassion se teinte d’une certaine envie. Comment cela? Les célibataires peuvent prendre leurs décisions et organiser leur vie comme ils l’entendent, sans prendre en compte les besoins et envies d’éventuels conjoint ou enfants. Certains leur envient cette liberté: «Toi, tu as la belle vie, tu ne dois t’occuper de personne. Moi, je ne peux pas faire ce que je veux!», c’est une rengaine qu’ils entendent souvent. Mais cette liberté des célibataires n’empêche pas la relation de couple classique de se maintenir comme un idéal. Les femmes, notamment, ressentent à partir d’un certain âge la pression de trouver enfin quelqu’un. C’est vrai. L’émancipation et la diversité des modes de vie actuels n’ont pas détrôné la vision dominante qui veut que la place d’une femme soit aux côtés d’un homme. Cette idée n’épargne pas même les jeunes femmes: à peine ont-elles fini leur formation qu’elles emménagent avec leur partenaire, réduisent leur temps de travail et fondent une famille. Ce qui n’est pas mal en soi... Bien sûr que non. Mais tous les modes de vie devraient avoir une place à part entière dans notre société, sans subir de discrimination. Selon moi, il existe deux types d’individus: ceux qui ne peuvent pas vivre seuls et peuvent même se sentir dévalorisés dans cette situation, et ceux qui trouvent que la vie conjugale est une très belle chose, mais qui ne la recherchent pas à tout prix. Je connais d’ailleurs de plus en plus de gens qui vivent seuls et s’en portent très bien. C’est particulièrement vrai passé un certain âge, lorsqu’il n’y a plus d’obligations familiales. A ce moment-là, beaucoup de célibataires vivent leur situation de façon plus apaisée. Et ceux qui ne souhaitent pas rester seuls, comment font-ils pour trouver le partenaire de leurs rêves? Internet joue bien sûr un grand rôle, notamment chez les individus d’un certain âge. Ce média a en effet l’avantage d’être ludique et informel. Il est incontestablement plus facile d’aborder un inconnu sur le Net que dans la rue. Cependant, même s’il est possible de cibler ses contacts en fonction de certains traits de caractère et centres d’intérêt, au bout du compte, c’est l’alchimie entre les deux personnes qui s’avère décisive – et celle-ci n’est possible que lors d’une rencontre et de discussions dans la vraie vie. A propos de Pro Single Schweiz Pro Single Schweiz est la seule organisation à promouvoir l’égalité sociale et juridique des célibataires au niveau national. Elle est née de l’Arbeitsgemeinschaft unverheirateter Frauen (AUF – communauté de travail des femmes non mariées), qui défendait à l’origine les intérêts des femmes seules. Depuis 2007, elle représente les célibataires des deux sexes, les problématiques actuelles ayant désormais largement trait à l’état civil et au logement et non plus à la seule question du rôle de la femme. 1