Bientôt plus que nos calibres

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Bientôt plus que nos calibres
LDD
ESPACE-RÉGIONS
LE JOURNAL DU JURA / LUNDI 28 MARS 2011
a.b.art
La marque qui joue avec le gris et le noir
2
ATLANTIC
Loin du glamour et des paillettes, a.b.art continue de décliner ses garde-temps en misant sur la sobriété
du design. Cette année, la marque s’est concentrée sur les boîtiers en inox avec un revêtement gris en
PVD. A l’instar de la nouvelle O202 et son célèbre affichage de la date à 31 trous. Cette pièce est
proposée sur bracelet de cuir gris ou noir, ou sur bracelet en silicone gris. /c-pho
Un chrono
à bon prix
OMEGA
«Bientôt plus que nos calibres»
Omega connaît un succès
phénoménal. Pour assurer
sa croissance, la maison
biennoise s’apprête à investir
massivement dans son
appareil de production pour
ses produits manufacturés.
Entretien avec son président
Stephen Urquhart.
PHILIPPE OUDOT
Q
uatre-vingt cinq millions de francs. Révélé
récemment par le patron du Swatch Group
Nick Hayek, c’est le montant
que s’apprête à injecter Omega
dans son appareil de production. Où, à Bienne, à SaintImier? «Dans cette région», répond simplement Stephen Urquhart, président d’Omega,
précisant toutefois que ce sera
en partie dans le quartier de la
Gurzelen à Bienne, à côté du
siège de la marque. «Ces investissements sont destinés à la fabrication, à l’assemblage et à
l’emboîtage de nos propres
mouvements
manufacturés
lancés en 2007.»
Il s’agit du calibre 8500, du
8520 qui anime le cœur de la
Ladymatic, ainsi que le nouveau mouvement chrono 9300
et les différentes variantes qui
existent pour chaque mouvement. Une production qui se
chiffre en centaines de milliers
de pièces, précise Stephen Urquhart. «Ce sont des mouvements haut de gamme, bien supérieurs à ceux qu’on avait
dans le passé, équipés du fameux échappement co-axial
que nous avons introduit graduellement dans nos collections depuis plus de 10 ans et
qui, depuis, est devenu une véritable signature de la marque
Omega.»
Il souligne que les calibres
maison sont également pourvus d’un spiral en silicium,
matériau extraordinaire en termes de fiabilité. Et d’ajouter
que d’ici peu, «tous nos mouvements mécaniques seront
manufacturés dans nos propres
ateliers, à part le fameux mouvement 1861, celui-là même
qui est allé sur la Lune et qui
est désormais fabriqué chez
Breguet».
Si Omega met l’accent sur
ses calibres mécaniques, la
maison biennoise continue
d’équiper une partie de ses
garde-temps (environ un tiers)
de mouvements à quartz. Notamment dans la collection
Constellation, car beaucoup de
clientes attachent plus d’importance au design qu’au mouvement, constate-t-il. «Cela dit,
certaines apprécient aussi
l’horlogerie traditionnelle, raison pour laquelle nous avons
proposons depuis cette année
la Constellation de 27 mm de
diamètre avec un mouvement
mécanique».
Aujourd’hui plus que jamais,
Omega reste le navire amiral
du Swatch Group. A tel point
que Nick Hayek a récemment
déclaré que la marque allait
bientôt franchir le cap des trois
milliards de francs de chiffre
d’affaires. Dans un horizon
proche? Quelque peu embarrassé, Stephen Urquhart répond par une pirouette: «La
proximité de l’horizon, ça dépend si on est myope ou
pas…» Plus sérieusement, il
souligne que le potentiel est là
et qu’Omega est très bien placée. D’autant qu’en plus de la
Chine, des marchés très prometteurs comme l’Inde, l’Amérique latine ou la Russie s’ouvrent toujours davantage.
Dans les années 30, la maison Atlantic, établie à Longeau,
a contribué au développement
des mouvements automatiques. Cette année, elle propose
ce Worldmaster Chronograph
Valjoux logé dans un boîtier
acier de 44 mm, proposé avec
bracelet cuir ou acier. Etanche
à 100 m, elle se décline avec un
cadran blanc, argent ou noir,
avec indicateur du jour et de la
date à 3h. /c-pho
CHOPARD
OMEGA SEAMASTER PLANET OCEAN Cette montre de plongée, étanche à 600 m, est proposée en version luxe,
avec boîtier en or rouge et pas moins de 42 diamants sur la lunette.
(LDD)
A propos de la Chine, justement, où la marque était déjà
présente bien avant l’ouverture du pays, c’est un véritable
eldorado. Refusant de donner
le moindre chiffre, il précise
néanmoins qu’Omega y réalise
un très gros chiffre d’affaires.
Un développement des affaires
qui s’est encore accru grâce au
formidable retentissement des
Jeux Olympiques de Pékin.
Mais les Chinois sont-ils
simplement des consommateurs boulimiques, ou ont-ils
une culture horlogère? «Ça dépend. Ceux qui voyagent à
l’étranger ont surtout envie de
consommer et profitent de
l’occasion pour s’offrir une
belle montre, un peu les Japonais il y a 30 ou 40 ans. En revanche, je suis étonné de voir à
quel point ceux qui entrent
dans nos boutiques en Chine
ont souvent une très bonne
connaissance de nos produits.
Beaucoup plus qu’on ne l’imagine!»
Aujourd’hui,
poursuit
Stephen Urquhart, Omega
compte une centaine de boutiques dans le monde. «Ce sont
de formidables vitrines, situées
sur les meilleures artères de la
planète, pour mettre en valeur
nos produits et pour permettre
aux clients de s’imprégner de
la marque grâce au service de
très haute qualité assuré par
notre personnel.» /PHO
Entre sport et élégance
Cette année à Bâle, Omega présente plusieurs nouveautés.
Par exemple un garde-temps avec calendrier annuel dans la
collection Seamaster Aqua Terra, ou, toujours dans la même
collection, un chrono ‹London› en acier ou or rouge, lancé tout
juste 500 jours avant l’ouverture des Jeux Olympiques de
Londres de 2012. Dans la ligne Planet Ocean, la Diver Bond
devrait ravir les amateurs de plongée, puisqu’elle est étanche
jusqu’à 1200 m de profondeur! Dans un style plus classique, la
Hour Vision Blue de la collection De Ville est dotée du calibre
co-axial 8500 logé dans un boîtier acier. En coopération avec
son ambassadeur Daniel Craig, Omega versera un pourcentage
des ventes de ce garde-temps pour soutenir la fondation Orbis,
hôpital volant pour lutter contre la cécité. Quant à la Ladymatic
dévoilée l’automne dernier et équipée du calibre maison 8520,
elle fait d’ores et déjà un véritable tabac. /pho
THOMAS PRESCHER HAUTE HORLOGERIE
De la montre ‹sur mesure› à la création pure
Si beaucoup de marques – les
grandes en particulier – ne savent plus où donner de la tête,
les temps restent durs pour
nombre de petits indépendants.
Spécialiste des complications
horlogères les plus incroyables
(tourbillon volant à double et
triple axe notamment), Thomas
Prescher fait partie d’entre eux.
Car si ses pièces exceptionnelles suscitent toujours l’enthousiasme des passionnés, collectionneurs et autres amateurs de
complications, cet engouement
peine à se transformer en achat.
Le maître horloger de
Douanne ne lésine pourtant
pas sur son temps et sa peine
pour entretenir la curiosité de
ses fans. L’été dernier, il a organisé dans son atelier des visitesséminaires pour leur permettre
de découvrir comment il con-
çoit, développe, usine et réalise
de A à Z ses grandes complications. Des composants du mouvement au boîtier en passant
par le cadran. «J’ai notamment
reçu un journaliste de Moscou
qui a ensuite consacré un reportage de huit pages sur mes créations dans un magazine russe!»,
sourit-il.
Sur Facebook, Thomas Prescher tient aussi un journal de
bord, détaillant deux fois par
jour l’état d’avancement des
pièces qu’il crée avec son collaborateur et ami Mark. «Un internaute passionné, qui n’a pas
les moyens de s’offrir une de
mes montres, m’a néanmoins
remercié et félicité de ma démarche, la comparant à la visite
d’un musée virtuel.»
Aujourd’hui, Thomas Prescher se concentre dans deux do-
TEMPUSVIVENDI Réalisée pour les
40 ans du sultanat d’Oman. (LDD)
maines: d’une part, la création
et personnalisation de gardetemps sur mesure, selon le vœu
du client. «Pour que ça marche,
il doit y avoir un rapport de
confiance totale, car ce genre de
client recherche avant tout de
l’authenticité, un produit entièrement manufacturé. Il doit
sentir l’atmosphère qui règne
dans l’atelier.» Un client américain lui a par exemple confié
une vieille Zenith qui appartenait à un aïeul. Thomas Prescher a entièrement restauré le
mouvement, l’a décoré et a créé
sur cette base la montre imaginée par ce client.
D’autre part, il s’adonne aussi
à la création pure en laissant libre cours à son inspiration, tant
au niveau du mouvement que
du décor, le cadran servant de
plate-forme d’expression artistique. Comme il l’a fait l’an dernier à l’occasion du 40e anniversaire du sultanat d’Oman
célébré à Genève. «J’ai reçu le
carton d’invitation une semaine avant l’événement. Avec
Créativité
débridée
Mark, nous avons travaillé jour
et nuit pour créer une pièce
unique, dotée d’un mouvement
rétrograde de type ‹Tempusvivendi›, avec sur le cadran les armoiries sculptées du sultan. Exposée dans une vitrine lors de la
cérémonie, elle a eu un énorme
succès, suscitant l’admiration
des invités!», relève-t-il fièrement.
Et si, jusqu’à présent, Thomas Prescher a aussi utilisé l’or
et le platine pour ses montres
d’exception, il a décidé de passer à l’acier, pour pouvoir proposer ses garde-temps à des prix
plus accessibles. «Du fait de la
spéculation, le prix des métaux
précieux s’est envolé de façon
totalement irraisonnée. En travaillant l’acier, je n’ai pas à augmenter mes prix en conséquence.» /pho
La maison Chopard se distingue par la créativité et le savoir-faire de ses designers et
joailliers. Les animaux sont
souvent source d’inspiration,
comme cette surprenante
montre hibou qui s’affiche
cette année en rose. Montée
sur un bracelet fuchsia, cette
pièce est sertie de diamants et
de rubis taille trapèze, rendant
le regard du rapace nocturne
encore plus hypnotique. /c-pho
CORUM
Une vraie
icône
La maison chaux-de-fonnière
Corum créait en 1980 son fameux modèle Golden Bridge.
Trente ans plus tard, cette montre dotée d’un mouvement «baguette» est devenue un des pilier de la manufacture, une
icône de l’horlogerie suisse.
Cette année, Corum a choisi de
travailler sur le mouvement baguette à échappement tourbillon, qui constitue un tour de
force technique. /c-pho

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