CONSEIL D`ADMINISTRATION de la CAF 94 du 20 mai 2014
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CONSEIL D`ADMINISTRATION de la CAF 94 du 20 mai 2014
CONSEIL D’ADMINISTRATION de la CAF 94 du 20 mai 2014 DECLARATION des ADMINISTRATEURS CGT Madame la Présidente, chèr(e)s collègues, Mesdames, Messieurs les représentants les services, Si nos voulons aborder toutes les questions touchant la COG 1 et le CPOG2, il nous faudrait plus qu’une journée de réflexions et de commentaires. Mais sans vouloir être trop longue, il convient de revenir un petit peu aux fondements de notre sécurité sociale crée il y a 69 ans et inscrits comme tel dans le programme du conseil national de la résistance, appelé « les jours heureux ». Ce qui était vrai alors, l’est toujours aujourd’hui, c’est du moins la conception de la CGT : je me permets de vous rappeler au nom de mon groupe, que les cotisations sociales et non les charges, qu’elles soient salariales ou patronales ne sont que des salaires socialisés ; La cotisation est donc bien une cotisation. Cela est vrai pour l’ensemble des branches de la sécurité sociale. Pour une personne x, il n’y a pas de proportionnalité entre ce qu’elle cotise et ce qu’elle reçoit comme prestations ; c’est sur ce principe que notre système s’est construit, y compris la branche famille, pour répondre aux besoins des allocataires, en particulier pour l’éducation des enfants. La perspective de voir exonérer en tout ou partie l’ensemble des employeurs, ou peu s’en faut, soit 30 à 35 milliards d’euros, va revenir à faire porter à l’ensemble de la population et sur les plus démunis, cette nouvelle charge, car là ce sera une charge. Salariés, chômeurs, retraités seront mis à contribution. D’ailleurs, Monsieur le premier ministre l’a confirmé, il y a quelques jours devant la représentation nationale : donc plus de CSG, plus de TVA, tout cela au nom de la création d’emplois, mais avec ce leitmotiv, c’est plus de 200 milliards d’euros par an que reçoivent les mêmes quémandeurs. Car c’est bien de l’avenir de notre système de protection sociale dont il est question, de la branche famille en particulier. C’est un mauvais coup, qui peut être fatal si les forces de progrès ne se rassemblent pas. En ce qui concerne la COG et le CPOG ce sont bien les ordonnances JUPPE qui les ont créées en 1996 ; il va s’en dire que la CGT n’a jamais approuvé ces ordonnances. Depuis 1996, les COG ou CPOG ont été des moyens pour supprimer des postes, et nous en mesurons mieux les dégâts au niveau du traitement des dossiers. 1 2 COG : Convention d’Objectifs et de Gestion (entre l’Etat et la CNAF pour 5 ans) CPOG : Contrat Pluriannuel d’objectif et de gestion (« déclinaison » de la COG au niveau départemental) 1 Le CPOG précédent a pesé lourdement sur le fonctionnement de la CAF : même si nous ne disposons pas des chiffres complets dans le document qui nous est fourni, nous savons qu’outre les 33 postes que nous avons du rendre dans le cadre de la RGPP, de nombreux postes ont étés supprimés durant cette période. Or la présente COG renforce cette tendance alors même que le document fait très justement état de sous effectifs particulièrement parmi les techniciens conseil. Pour notre malheur, il s’est toujours trouvé une majorité pour voter ces si néfastes choix. Il est grand temps que chacun réexamine ce qu’il vote. Au cours du CPOG 2009/2012 la CAF a connu une montée du nombre d’allocataires, en particulier les précaires : + 13.1 % de bénéficiaires du RSA, + 21 % pour l’ensemble des minima sociaux. Le nombre d’allocataire a augmenté beaucoup plus que les populations des circonscriptions, démontrant si besoin en était, la paupérisation des Val de Marnais. De plus, notre département connait un taux de foyers monoparentaux de 3 points supérieur à la moyenne des autres CAF du groupe. Enfin, l’écart entre les allocataires familiaux et ceux traités dans le cadre de la précarité continue d’augmenter, nous ne sommes même plus à 50% d’allocataires familiaux ; il faut donc d’autres moyens, car le traitement des autres dossiers d’allocataires est plus long et plus compliqué. Prenons maintenant quelques points qui seront à l’ordre du jour de notre conseil dans un avenir plus ou moins proche. Les centres d’accueil CAF : Le groupe CGT a toujours défendu l’idée de centres d’accueil de proximité, particulièrement près des zones de populations fragiles. C’est pour cette raison que nous avions défendu la création d’accueils comme celui de Bois l’abbé à Champigny malgré les difficultés rencontrées en terme de sécurité. Le dernier CPOG avait conduit à la fermeture de la plupart des lieux que le précédent avait permis d’ouvrir. Nous constatons qu’à partir de la même analyse qui nous conduit à demander l’ouverture de lieux d’accueils permanents, la proposition qui nous est faite est de créer 6 permanences qui en fait ne seront que des présences ponctuelles d’agent de la CAF, présence sur rendez-vous, une seule journée par semaine dans 6 communes définies. Nous ne pouvons nous satisfaire de ce projet qui semble transformer, certes temporairement, le projet d’ouverture sur Villejuif. Au vue de l’expérience passée, nous avons quelques craintes de voir ce projet de socle minimum avec une ouverture temporaire et partielle à Villejuif ne devienne tellement temporaire qu’il disparaisse à la fin du présent CPOG. Nous pensons que ces accueils devraient être permanents et ouverts sans rendez-vous aux allocataires des circonscriptions. Concernant la prise de rendez-vous, désormais rendue obligatoire et étendue à beaucoup de CAF, vous rappelez la fermeture du numéro vert, sans indiquer si d’autres moyens gratuits autre qu’internet, seront à disposition des allocataires. En effet, si notre groupe est favorable à l’introduction des nouvelles technologies et en particulier des bornes interactives, tous les allocataires n’ont pas accès à internet ou à une borne à proximité. 2 Sur le contrat enfance : Sur la petite enfance, c’est vrai, beaucoup d’efforts sont faits dans ce domaine, mais le constat de la CGT est que trop d’entreprises de crèches bénéficient de subventions. A notre avis, les modes de garde doivent être soit public, soit associatifs. Le mode de garde n’est pas une marchandise. La CGT est pour la création d’un grand service public de la petite enfance. Dans ce domaine, vous connaissez notre position. Nous serons toujours contre la marchandisation. Sur les rythmes scolaires : Les manques de consultation et de concertation concernant la réforme des rythmes éducatifs ont abouti à une mise en place calamiteuse sur les communes d’autres départements. La mise en place sur notre département a été refusée en 2013. Certes, de nombreux rapports préconisaient depuis longtemps la fin de la semaine de 4 jours (les petits français travaillaient quarante jours de moins par an que leurs voisins européens). La CGT constate que de nombreuses difficultés persistent encore pour les communes qui ont mis en application cette réforme dès septembre 2013, comme à Paris, et pour celles qui devraient l’appliquer à la prochaine rentrée, de nombreuses inquiétudes s’expriment. Cette réforme confirme les problèmes de confusion entre le scolaire et le périscolaire, le désengagement de l’état à assurer ces missions de service public, avec des risques évidents d’inégalités territoriales, voire entre les CAF… Sur Paris par exemple, la CGT dénonce les dérogations pour les taux d’encadrement entrainant des difficultés de prise en charge des enfants, voire de sécurité, l’utilisation de locaux scolaires inadaptés, les problèmes d’organisation des remplacements que ce soit pour les animateurs comme pour les ASEM, la non-adéquation de cette organisation pour les petites sections de maternelle, la qualité hétérogène de ces ateliers, ainsi que des intervenants… Bref, cette réforme accentue la dégradation des conditions de travail des personnels (enseignants, animateurs, ASEM, gardiennes d’écoles…), mais aussi les conditions d’accueil et d’apprentissage des enfants, tout ceci dans un cadre contraint de réduction des dépenses publiques avec un financement à minima ne répondant pas à l’ambition de cette réforme. Des la rentrée 2014 nous risquons d’être confrontes aux mêmes difficultés puisqu’à notre connaissance au moins 4 communes du département ont déposé leur projet pour la rentrée 2014. Comment garantir l’accès à des activités périscolaires sportives, culturelle gratuites, complémentaires aux enseignements délivrés par l’éducation nationale dans de telles conditions ? 3 Les administrateurs CGT expriment leur inquiétude quant à la politique familiale et sociale à venir. Dans le cadre de la commission de l’action sociale, la gestion proposée est formatée et décidée par la direction de la CNAF, qui impose ainsi les décisions gouvernementales. Avec la réduction de 77 millions d’euros des enveloppes d’action sociale pour les caisses locales, notre caisse ne pourra répondre qu’à une partie des demandes des allocataires. De fait, cette diminution limite la faculté d’adaptation de notre caisse pour répondre aux sollicitations des allocataires et de nos partenaires. Jusqu’à présent, l’action sociale était décentralisée et innovante, s’inscrivant dans une offre globale de service adapté au vécu du territoire. D’ailleurs, les administrateurs CGT s’interrogent sur la prochaine mise en place du schéma territorial de l’offre d’accueil du jeune enfant, qui sera sans aucun doute décliné sur d’autres missions contenues dans le CPOG. A travers ces schémas territoriaux, les administrateurs qui, rappelons-le, représentent les allocataires, se retrouvent dessaisis de la gestion d’une partie de ces fonds. Le CPOG 2013/2017, avec notamment des fonds dédiés et encadrés au-delà du raisonnable par des critères nationaux stricts, risque de muer l’action sociale en un service uniquement administratif et réglementaire, confirmant ainsi une vision uniquement comptable de la protection sociale et de la sécurité sociale, ce que la CGT conteste et condamne. La CGT réaffirme que les politiques d’austérité ne sont pas à même d’apporter une quelconque réponse à la crise sociale, mais au contraire, propre à l’aggraver. Avant de conclure, une remarque particulière est à faire : depuis sa création la CAF 94 n a jamais tenu de conseil d’administration public, pourquoi ? Les ordonnances de 1996, dîtes « ordonnances JUPPE », font force de loi, nul ne peut s’en affranchir et obligent nos CAF à en organiser un par an. Le groupe CGT confirme donc la demande exprimée lors du dernier CA d’appliquer les textes et de fixer une date pour un conseil public. Vous l’avez compris le groupe CGT s’exprimera contre le CPOG 2013/2017. Nous tenons enfin à souligner de la qualité des documents que nous avons étudiés avec soin. 4