En attendant... Paris

En attendant...
Avis...
P a r is
28 AVRIL 2008 N° 057 HEBDOMADAIRE
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THEÂTRE
THEÂTRE
Vérités
Réalité
sentimentales
de la guerre
Deux pièces exceptionnelles sont ou vont
être bientôt à l’affiche.
Road to Mecca est la reprise à La
Boutonnière d’un de leurs succès de l’an
dernier. Le contexte est celui de confidences entre trois Afrikaners aux parcours
différents : une jeune citadine militante, une
vieille artiste rurale et son pasteur, tous
aussi sincères qu’il leur est possible. Dans
ce trio fonctionnant en huis clos chacun va
apprendre quelque chose sur les deux
autres à travers crises, confidences, acceptations d’être remis en cause. Bref, il s’agit
d’un dialogue si bien joué entre un homme
et deux femmes de bonne volonté que le
spectateur a l’impression d’être voyeur. Il y
a énormément d’humanité dans ce jeu, et
le texte, qui fonctionne à la façon d’une
conversation à bâtons rompus avec une
colonne vertébrale souple (faut-il mettre
une vieille femme en maison de retraite ?),
aborde nombre de sujets importants : l’acceptation de la liberté de l’artiste par ses
concitoyens, l’échec sentimental, la manipulation de la personne en état de faiblesse, l’amour inavoué… On le voit, c’est de la
vie que l’on parle ici, avec beaucoup de
talent et sans lasser malgré la durée du
spectacle. Une vie bien réelle puisque tous
les personnages ont existé, l’artiste étant
Helen Martins, considérée comme la
créatrice de l’art brut en Afrique du Sud.
Pierre FRANCOIS
Le jour où Nina Simone a cessé de
chanter a d’abord été une telle révélation
dans le dernier festival off d’Avignon qu’il
fallait réserver trois jours à l’avance pour
voir ce spectacle ! Cette pièce va se
donner sur quelques dates à la Maison des
Métallos, endroit pourtant plus souvent
branché que révélateur de talents.
On y apprend, avec des accents de vérité
non feints – la comédienne racontant sa
propre vie – comment une petite fille vit et
grandit dans un Liban en guerre, comment
il est difficile de rendre visite à des cousins
(qui habitent de l’autre côté de la ligne de
démarcation, selon un autre mode de vie)
ou d’avoir une affectivité équilibrée quand
on risque de mourir à chaque minute,
comment être femme est un handicap
supplémentaire, comment violence et
guerre corrompent tout.
On y réalise aussi combien la réalité
libanaise est loin des clichés simplificateurs
exportés et combien il est logique pour un
père militant laïc (au point d’avoir plus vécu
en prison que chez lui) de mettre ses filles
dans une école catholique où l’on va les
considérer comme musulmanes au moment du cours de catéchisme. De ce point
de vue, ce qui est dit de la situation
libanaise s’apparente à une révélation enfin
claire de la réalité, loin des abstractions. Le
tout avec un talent à faire pleurer.
Pierre FRANCOIS
Road to Mecca, d’Athol Fugard, trad. Séverine Magois et
Vincent Simon. Avec : Beneviève Mnich, Cécile Lehn, Eric
Prigent mis en scène par Habib Naghmouchin. Du mardi
au samedi à 20 h 30 (sauf 1er mai) jusqu’au 24 mai au
théâtre de la Boutonnière, 25, rue Popincourt, Paris-11e,
M° : Saint-Ambroise, Voltaire; http://la.boutonniere.free.fr.
Tél. : 01 48 05 97 23.
Le jour où Nina Simone a cessé de chanter, de Darina
Al Joundi et Mohamed Kacimi, avec Darina Al Joundi, mise
en scène d’Alain Timar. Du 6 au 9 mai et du 13 au 17 mai à
20 h 30 à la Maison des Métallos, 94, rue Jean-Pierre
Timbaud, Paris-11e, M° : Couronnes, Parmentier, bus 96,
tél. : 01 47 00 25 20, [email protected],
www.maisondesmetallos.com
Francais, francophonie... Branché : si L’internaute donne juste le sens de à la mode et juge le mot
Dans le cadre de son activité de
critique dramatique, Pierre Francois
recherche des pièces allant à Avignon
et pouvant être vues avant en région
parisienne. contact : pierrefrancois@id
oo.com, [email protected]
PLACES GRATUITES
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RÉSERVEZ ET PRÉSENTEZ CETTE FEUILLE
Road to Mecca : 4 places pour la naissance de
David et la mort de Le Sueur, peintres,
[email protected], Théâtre de la Boutonnière,
Paris-11e.
ET ENCORE
Devant le succès de l'initiative, une prochaine
invitation à venir en groupe voir une pièce et
rencontrer le metteur en scène ensuite est prévue
pour le jeudi 29 mai au Tarmac (Paris-19e). Il s'agira
de la pièce Cette fille-là de l'auteure canadienne
Joan MacLeod traduite par le québécois Olivier
Choinière et mise en scène par son compatriote
Sylvain Bélanger. Inscriptions dès maintenant à
[email protected] ou [email protected].
Nombre de places limité.
familier, Médiadico et Alexandria y ajoutent celui de se tenir au courant, Reverso complète encore par
intéressé, passionné par et connecté, relié à un réseau électrique. Le Trésor de la langue française enfin
donne des sens plus historiques : branchu (pour un arbre : L'arbuste élégamment branché), posé sur une
branche (pour un oiseau, en vénerie. on n'entendit plus que le chuchotement des merles branchés qui
jasaient), pendu (pour une personne). Et, plus rarement, ce que porte une branche : une branchée de fleurs.
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confort/Komfort/comfort
En bref (Road) Jeu/Spiel/acting
Durée/Zeit/time
1 h 40
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Texte/Text/text
Accès/Zugang/accessé
costumes/Anzug/dress
non/nein/no
YYY
RER, Métro, Bus, Taxi à/um/at
décor/Dekor/setting
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6 mn
«Court-circuit : Voyage organisé de courte durée, pour citadins branchés.» (Mots et Grumots, 2003), Marc Escayrol