Universit de Grenoble 3, Stendhal

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Universit de Grenoble 3, Stendhal
Université de Grenoble 3, Stendhal
Patrick Chezaud, président
16 juin 2004
L'élection de février 2004
Patrick Chezaud est élu en février 2004, en remplacement de la présidente Lise Dumazy. Il est élu au
2ème tour du premier jour, 4 autres candidats étaient en présence. Il a pris ses fonctions le 21 mars
2004.
Notice biographique (CV sur le site de l'université).
- il est né en 1951 (53 ans).
- il devient directeur de l'UFR d'études anglophones en 1999, alors qu'il est maître de
conférences. Il s'agit d'un deal : acceptation de prendre la direction de l'UFR dont personne
ne veut ("c'est ton tour"), en échange d'un poste de professeur à terme
- il devient donc professeur d'histoire (section histoire et civilisation, histoire du monde
contemporaine anglophone) à plus de 50 ans
- il est membre du CA et du CS
- il est directeur d'un centre de recherche (équipe d'accueil)
- il semble ne faire son enseignement que dans les cycles élevés : préparation au CAPES et à
l'agrégation, maîtrise et DEA
- pas de responsabilités mentionnées au niveau national
Les axes du programme
Patrick Chezaud se situe dans la continuité de la politique de Lise Dumazy (voir l'interview de celleci) pour la mise en œuvre du LMD 1 pour la rentrée 2004 et de la politique de recherche définie dans le
contrat quadriennal 2003-2006. Volonté de combativité, de reconquête pour enrayer le déclin de
l'université de Stendhal (diminution des effectifs étudiants) ; il y a un public potentiel pour les lettres,
langues et communication ; ce sont des disciplines pertinentes, légitimes, y compris pour la formation
professionnelle et pour les sciences dures ("toute connaissance passe par du discours"). Il est
également en faveur des collaborations interuniversitaires, des partenariats. Pour le développement
culturel au sein de l'établissement.
Le programme des autres candidats
- MCF de néerlandais, ancien directeur du SIO : rééquilibrage du budget en faveur des UFR,
souhait de conserver le DEUG dans le cadre du LMD, encouragement aux échanges
internationaux d'étudiants
- Professeur d'allemand et directeur de l'UFR de langues : critique du poids financier
grandissant des services centraux, coût trop élevé de la salle de spectacle de l'université aux
dépens des enseignements, renforcement des débats au sein des organes statutaires
- MCF d'italien : contre les faits de répression policière qui se sont déroulés dans l'enceinte de
l'université.
- Professeur de lettres : changer de logique de pilotage universitaire, faire du CEVU une
cellule de réflexion sur l'innovation pédagogique (proposition de le faire fonctionner en
1
. LMD à la rentrée 2004 : un seul domaine de formation : Lettres, langues, arts, langage et communication ; 5
mentions de licence et six de master, avec au total 30 spécialités en master.
formation restreinte aux étudiants). Faciliter l'accès à l'emploi par le biais de licences et
masters à double compétence créés avec Grenoble 2, création de diplômes binationaux.
Le président et son équipe
Le président ne décide pas grand-chose par lui-même. Il a un rôle politique, un rôle d'impulsion. Il doit
susciter l'adhésion des conseils (celle-ci est acquise au départ par l'élection). Il doit avoir une aptitude
à convaincre.
L'équipe. Patrick Chezaud a récupéré l'équipe de Lise Dumasy ; il la maintiendra jusqu'à l'échéance
des conseils. Pour être opérationnel, il n'y avait pas d'autres possibilités. Il y a donc les trois VP des
conseils, et aussi un VP pour les TICE, un VP pour les relations internationales, des chargés de
mission pour la communication, la culture ; il y aussi un VP étudiant.
Le pilotage politique se fait par un apport d'idées au sein de l'équipe. Il y a ensuite la discussion en
bureau. Celui-ci comprend les VP institutionnels, les autres VP, les directeurs de composantes, le SG,
le SG adjoint, le responsable des services intérieurs (qui représente les IATOS). Puis vient le débat et
la décision en CA.
Le rôle des conseils
Deux types de séances de CA sont distingués. Il y a des CA qui sont organisés pour avoir des débats
de fond sur une question et il y a des CA techniques pour prendre les décisions courantes.
Le président Chezaud n'a pas l'intention de changer le mode de gouvernement de l'université. Il n'a pas
d'opposition au fonctionnement défini par la loi de 1984. A Stendhal, le CA est attaché à ses
prérogatives ; il est opposé à un présidentialisme ; "il y a une tradition d'autogestion à Stendhal".
Le président et les directeurs de composantes
Il y a la plupart du temps un fonctionnement harmonieux. Il n'y a pas eu d'opposition à la création
d'UFR plus grosses. Il faut cependant éviter que les UFR ne s'autonomisent trop, qu'elles protègent
leur territoire.
Liste des UFR : UFR de Lettres, UFR de langues, UFR d'études anglophones, UFR de sciences
du langage, UFR des Sciences de la communication, Département d'informatique pédagogique,
centre de Valence.
L'université compte 10.000 étudiants, dont 3.200 étudiants étrangers. 16 langues sont
enseignées.
Les personnalités extérieures
Elles sont très absentéistes. Quelquefois, le CA se réunit sans qu'aucune personnalité extérieure ne soit
présente. Une solution pour les mobiliser ? Le président Chezaud n'y a pas encore réfléchi. Il dit que,
peut-être, il faut surtout les faire intervenir dans Grenoble universités (voir les autres interviews
grenobloises). Stendhal est une petite université, dans un environnement de site fort en sciences dures ;
l'université n'est pas toujours prise en compte. Il y a un travail de fond à faire : une reconquête du
terrain pour les études littéraires.
Le président et son administration
Le président Chezaud n'a pas encore réfléchi à la nécessité éventuelle d'une réforme de
l'administration. Il y a des réformes tous azimuts, engendrées par le passage au LMD. En master, le
certificat de langues est devenu obligatoire : il faut donc une politique des langues pour les non-
spécialistes ; il faut reconfigurer les départements de langues. Avec le lancement du bureau virtuel
pour les étudiants, il faut reconsidérer les fonctions du service informatique qui n'est pas du tout
performant actuellement.
Pourquoi avoir été candidat à la présidence ?
Aucun VP de l'équipe de Lise Dumazy n'était candidat à sa succession. Patrick Chezaud était déjà
directeur d'UFR. Il s'est dit qu'il était sans doute le plus qualifié pour faire le président. Il y avait trois
candidats anecdotiques (dont deux maîtres de conférences) et deux candidats crédibles. L'autre était un
excellent chercheur, mais n'avait pas d'expérience en gestion. Cela a été corroboré lors de l'assemblée
pour l'élection du président (l'autre candidat ignorait largement les problèmes).
"Nous sommes entrés dans une ère de gestion des universités, de modernisation des universités ; ce
n'est plus le mandarinat. J'ai proposé mes services après avoir longuement hésité. J'ai mieux perçu les
enjeux d'un nouveau type de gouvernement".
La CPU ?
Patrick Chezaud fait partie de la commission des moyens et personnels. Il critique, comme la CPU, la
gestion en dents de scie de la création d'emplois (les 1.000 emplois de recherche créés après le
mouvement "sauvons la recherche"). La CPU est un groupe de pression, une courroie de transmission
des universités vers le ministère. La CPU a une grande importance ; elle a joué son rôle dans le
mouvement pour la recherche, en rappelant le rôle des universités dans la recherche. Toutefois, les
débats de la CPU sont quelquefois anarchiques ; la parole de certains a plus de poids que celle de
certains autres.
Les postes d'enseignants chercheurs
Immédiatement après l'interview, le président Chezaud doit présider un conseil scientifique, puis un
conseil d'administration pour établir le classement des demandes de postes d'enseignants chercheurs,
suite à l'affectation de postes d'enseignants fléchés "recherche" par le ministère, au terme du
mouvement pour la recherche. 1000 postes sont prévus ; l'université Stendhal pourrait en obtenir 5 sur
une moyenne de 10 par université.
Cette attribution réveille des querelles internes. Les centres de recherche se jettent à la gorge les uns
les autres pour obtenir un poste ; mais le labo dont le président est le directeur n'a pas demandé de
poste.
Quelle impulsion donner ? Il faut demander des postes en cohérence avec la politique de
l'établissement. Il faut cadrer la demande à partir de demandes tous azimuts. Le VP recherche a bien
fait son travail de consultation. Les taux d'encadrement sont extrêmement divers à Stendhal. Les
centres de recherche excellents existent dans les disciplines surencadrées (dans lesquelles tous les
enseignants ne font pas leur service d'enseignement). Le paradoxe est qu'il faudrait donner encore plus
aux riches. Cette contradiction ne pourra être résolue que dans le moyen terme avec une politique de
redéploiement des postes.
La priorité pour le mandat ?
Rendre l'université Stendhal plus visible et plus cohérente. De l'histoire, Stendhal a hérité une
incohérence de fait. Il y a des inégalités dans le traitement des personnels. Il faut partir des étudiants ;
il y aura des bagarres dures au cours du mandat pour cette mise en cohérence.
Informations issues de la presse de l'université
Le LMD à la rentrée 2004. Le calendrier de l'année est modifié : avancement du démarrage de l'année
universitaire (le lundi 20 septembre) et année universitaire qui finit plus tôt (16 avril avant les
vacances de Pâques), session d'examen de septembre remplacée par une deuxième session en juin.

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