Les secrets d`une IPO réussie
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Les secrets d`une IPO réussie
Dossier Biotech Les secrets d’une IPO réussie En plus de fondamentaux solides, une PME, pour réussir son IPO1, doit faire les bons choix et répondre aux attentes des futurs investisseurs. Des éléments essentiels, rappelés en octobre lors du congrès Eurobio. DR P PHILIPPE POULETTY, PDG DE FRANCE BIOTECH, CROIT EN UN POSSIBLE RETOURNEMENT DE MARCHÉ DÈS L’ÉTÉ 2009. our France Biotech2, « le financement des entreprises par le marché boursier constitue un chaînon clé, notamment en relais du capital risque ». Si la crise actuelle perturbe la donne (sept IPO au premier semestre 2008 contre 35 au même semestre un an plus tôt), il n’en demeure pas moins vrai que toute PME candidate au marché doit remplir certains critères préalables : qualité du management, propriété intellectuelle, pipeline diversifié, partenariats, milestones (paiements d’étapes). Pour l’IPO proprement dite, certains choix sont clés. Le choix du marché tout d’abord : il dépend surtout de la taille de la société (voir encadré sur Alternext) et de la levée de fonds envisagée. Le choix de la banque ensuite, au coût non négligeable (5 à 7 % de la levée de fonds) : elle doit être un partenaire et bénéficier de crédibilité auprès des clients potentiels. Pour Marc Le Bozec, CFO de Cellectis, sa taille est importante. L’aval d’une grosse banque offre une crédibilité plus forte à une société de R&D. En outre, une grande banque dispose d’un potentiel élevé d’investisseurs et d’une analyse de qualité : sa connaissance du marché pharmaceutique et biotech constitue un soutien de taille devant les investisseurs. Enfin, côté valorisation, il est important de ne pas se montrer « trop gourmand » afin de laisser des perspectives d’upside (hausse) après l’IPO. La communication est clé Autre élément essentiel à la réussite d’une IPO : la communication. Les investisseurs ne sont pas des scientifiques, il faut donc un message simple, susceptible de séduire et convaincre à la fois. A cet effet, le « slide-show » (ou présentation) constitue un élément essentiel du marketing. Par ailleurs, transparence 52 PHARMACEUTIQUES - NOVEMBRE 2008 et prudence dans les promesses sont indispensables car, après l’IPO, la société devra « délivrer »… Enfin, dernier point, la communication ne s’arrête pas après l’IPO. Le PDG devra au contraire être très présent auprès des investisseurs. Une bonne préparation est essentielle, c’est certain. Pourtant, même si Philippe Pouletty3 se veut optimiste et croit en un possible retournement de marché dès l’été 2009, la crise va entraîner des difficultés de financement pour les petites sociétés de biotechonologie. Les grands groupes, qui ont du mal à remplir leur pipeline, pourraient bien s’intéresser de près au sort de ces PME victimes du « credit-crunch »… En Europe, GSK et Novartis, pour ne citer qu’eux, sont sur les rangs. ■ Valérie Moulle (1) Initial Public Offering – IPO (Introduction en bourse). (2) Dans « Panorama 2007-2008 de l’industrie des biotechnologies en France ». (3) Philippe Pouletty est président de France Biotech, directeur général de Truffle Capital. Alternext, un marché encadré NYSE Euronext a ouvert en 2005 un nouveau marché, Alternext, destiné à répondre aux besoins de financement des PME en leur offrant de nouvelles possibilités d’accès au marché. Non réglementé, Alternext est néanmoins un marché encadré. Les procédures d’admission à la cotation sont simplifiées, les possibilités de négociation élevées, et des listing sponsors accompagnent les sociétés tout au long de leur présence sur le marché. Les engagements demandés en matière de transparence financière et de garantie aux actionnaires minoritaires sont réduits. En août 2008, Alternext comptait 127 sociétés cotées, ayant levé 1,6 milliard d’euros et représentant une capitalisation boursière de 5,6 milliards d’euros. Parmi elles, six sociétés biopharmaceutiques : Cellectis, Exhonit, Genfit, Hybrigenics, Genoway, Ipsogen.