Traduction de la présentation vidéo de Dan Pink : The Truth About

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Traduction de la présentation vidéo de Dan Pink : The Truth About
[TRADUCTION DE LA PRESENTATION VIDEO DE DAN PINK DRIVE : THE SURPRISING TRUTH ABOUT WHAT MOTIVATES US]
Nos motivations sont incroyablement intéressantes.
Même si je travaille sur le sujet depuis quelques années déjà, je le trouve toujours aussi passionnant
et intrigant.
C'est ce dont je voudrais vous parler.
La science qui se cache derrière est vraiment surprenante! En fait, la science fout un peu les jetons!
Nous ne sommes pas aussi manipulables et prédictibles comme on pourrait le croire. Il y a tout un tas
d'études incroyablement intéressantes qui le montrent.
En voici deux.
Ils testent la théorie que : si on récompense une action, la personne reproduira cette action une
seconde fois. Et si on punit une action, ceci dissuadera la personne à la commettre pour la suite.
Quittons Londres et allons à Cambridge Massachusetts dans le nord-est des USA.
On va parler d'une étude faite au MIT (Massachusetts Institute of Technology).
Voici ce qu'ils ont fait.
Ils ont pris un groupe d'étudiants et ils leur ont donné une panoplie de tâches, des choses comme
mémoriser des suites de chiffres, résoudre des puzzles, d'autres sortes de puzzles spatiaux et même
des tâches physiques, telles que de jeter un ballon à travers un anneau.
En même temps que ces tâches, afin de motiver leur performance, ils leur ont aussi donné trois
niveaux de récompense.
Si on se débrouille bien, on a une petite somme d'argent.
Si on est dans la moyenne, on a une somme moyenne et si on s'est débrouillé vraiment bien, si on
fait partie des meilleurs, on gagne un gros prix.
C'est du déjà vu. C'est en fait le schéma de récompense typique chez la plupart des organisations.
On récompense les meilleurs et on met de côté les mauvais et, à ceux qui sont dans la moyenne, on
donne un petit peu.
Mais alors, que se passe-t-il?
Ils font leur étude et voici ce qu'ils trouvent. Aussi longtemps que la tâche ne demande que de
l'adresse physique, les bonus ont donné le résultat attendu. Plus on est récompensé mieux on
travaille. C'est logique!
Mais voici ce qui se passe.
Si jamais la tâche demande des aptitudes cognitives même rudimentaires, une plus haute
récompense cause une baisse dans les résultats. C'est étrange, n'est-ce pas?
Une meilleure récompense produit une pire performance, comment est-ce possible?
Et ce qui est intéressant ici, c'est que les gens qui ont fait cette étude sont tous des économistes:
deux de MIT, un de l'université de Chicago et un de Carnegie Mellon. C'est la crème des
professionnels de l'économie!
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Et ils arrivent à une conclusion apparemment contraire à ce qu'on a appris en économie, qui est
qu'une meilleure récompense mène à une meilleure performance. Et ils disent que, dès qu'on
dépasse les aptitudes cognitives rudimentaires, ça marche à l'envers. Mais en réalité cette idée que
les récompenses ne marchent pas semble un peu de gauche et socialiste, non? C'est ce genre de
conspiration socialiste étrange.
Pour ceux d’entre vous qui aiment les théories de conspiration, j'ajoute que l'organisme clairement
socialiste et de gauche à l'origine de cette étude, c'est la Banque de la Réserve Fédérale. Ce sont
donc les gens les plus traditionalistes qui viennent à cette conclusion défiant les lois de la physique
du comportement. C'est en même temps étrange et drôle!
Alors, que font-ils?
Ils se disent "Ca fout la trouille, reproduisons l'expérience quelque part ailleurs. Peut-être que la
somme de 50 ou 60 dollars n'est pas assez motivante pour des étudiants du MIT. Allons donc à un
endroit où 50 dollars sont une petite somme. On prend la même expérience et on la transpose à
Madura, en Inde."
C'est l'Inde rurale, où 50 ou 60 dollars, peu importe, sont en faite une somme considérable.
Ainsi, ils ont reproduit l'expérience à peu près comme ceci: les petites récompenses étaient
l'équivalent de 2 semaines de paye, les performances moyennes, de 1 mois de paye, et pour les
meilleures performances, la récompense était aux alentours de 2 mois de paye.
Ca, ce sont des bonnes motivations, non? Voyons si le résultat était différent. En fait, les gens qui
ont reçu la récompense moyenne n’ont pas mieux fait que ceux ayant obtenu la plus petite
récompense.
Mais surtout, cette fois, ceux qui ont eu les pires résultats, c'étaient les personnes avec les
récompenses les plus élevées. Ainsi, les plus hautes primes ont donné les pires résultats. Ce qui est
intéressant ici, c'est que la même chose a été notée aussi par des psychologues, jusqu'à un certain
degré par des sociologues, et par des économistes. Encore et encore!
Pour des tâches simples, ce genre de primes, "si tu fais ceci, tu obtiens cela", elles sont géniales! Des
tâches algorithmiques, un ensemble de règles qui produisent un résultat, des récompenses "si...,
alors...", le bâton et la carotte, génial!
Mais quand la tâche devient plus compliquée, quand elle demande à penser conceptuellement, à
être créatif, ce genre de motivation ne fait pas l'affaire. L'argent est un motivateur dans le monde du
travail mais d'une façon particulière.
Si on n'est pas assez payé, on n'est pas motivé pour travailler. Mais ce qui est curieux, le paradoxe,
c'est qu'il faut payer les gens assez pour que l'argent ne soit plus un problème. Payer les gens assez
pour qu'ils ne pensent plus à ce qu'ils gagnent mais à leur travail.
Une fois qu'on fait ça, il se trouve qu'il y a 3 facteurs qui, d'après les chercheurs, améliorent la
performance au travail et apportent de la satisfaction personnelle: l'autonomie, la maîtrise et le but.
L'autonomie, c'est notre souhait de nous diriger nous-mêmes, de tenir les rennes de notre propre vie.
A plusieurs égards, le management traditionnel n'en tiens pas compte. Le management, c'est génial
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si on veut de la conformité. Mais si on veut de l'engagement personnel, ce qu'on veut dans le monde
du travail aujourd'hui, comme les gens font des choses de plus en plus compliquées, alors, être son
propre chef, c'est mieux.
Laissez-moi vous donner un exemple comment des formes quasi extrêmes d'autonomie produisent
de meilleurs résultats. Regardons cette société australienne, Atlassian, qui fabrique des logiciels et
qui a fait un truc génial.
Une fois par trimestre, un jeudi après-midi, ils convoquent leurs programmeurs et leurs disent "Dans
les 24h qui suivent, tu peux bosser sur ce que tu veux, comme tu veux et avec qui tu veux. Tout ce
qu'on te demande, c'est que tu présentes tes résultats à l'ensemble de la société à la fin des 24h, lors
d'un meeting amusant". Il ne s'agit pas d'une réunion de bureau, non, mais d'une petite fête avec de
la bière, du gâteau, des numéros, etc. Il se trouve que cette journée unique de pure autonomie a
produit une multitude de solutions à des bugs de logiciels existants, et plein d'idées de nouveaux
produits, qui ne leurs seraient sinon jamais venus à l'esprit.
Une journée!
Ce n'est pas du tout une motivation "si..., alors..." et ce n'est pas ce que j'aurais fait il y a 3 ans, avant
que je connaisse cette recherche.
J'aurais dit: "Si tu veux que les gens soient créatifs et innovants, donne-leur une prime géante, du
genre "Si tu fais un truc cool, je te file 2 500 dollars!". Ils n'ont pas fait ça du tout! En fait, ils disent
"Tu as envie de faire un truc intéressant? Je te laisse tranquille alors!".
Un jour en autonomie a produit des choses qui n'auraient autrement jamais vu le jour.
Maintenant, parlons de la maîtrise. La Maîtrise, c'est le besoin de s'améliorer dans ce qu'on fait. C'est
pourquoi les gens jouent à des instruments de musique le week-end. On a tous ces gens qui agissent
d'une manière apparemment irrationnelle d'un point de vue économique. Mais pourquoi jouent-ils
de la musique le week-end ? Ca ne va pas les aider à trouver l'amour, ni à devenir riches. Mais parce
que c'est amusant, parce qu'on s'améliore et parce que ça apporte de la satisfaction!
Retournons un peu dans le passé. Je m'imagine si j'allais voir ma prof d'économie de l'université,
Mme Marya Shulman, et je lui disais: "Professeur Shulman, puis-je vous parler un instant, s'il vous
plaît ? J'ai une idée pour un modèle de business.
Voici comment ça marche: on trouve un ensemble de gens du monde entier, qui vont faire du travail
hautement technique et sans rémunération, et ils vont le faire 20 parfois 30h par semaine." Et là, elle
me jette un regard sceptique! "Oh, mais je n'ai pas fini! Et puis, ce qu'ils créent, ils l'offrent au lieu de
le vendre. Ca va être ENORME!" Elle m'aurait vraiment pris pour un fou. Et vous? Qu'en pensez-vous?
On a LINUX, utilisé par un serveur d'entreprise sur quatre, on a APACHE qui est utilisé par la majorité
des serveurs web, et on a Wikipédia. Mais que se passe-t-il?
Pourquoi les gens font ce genre de choses? Qui sont ces gens, pour la plupart, des gens
techniquement très forts, qui ont un emploi?
Ils ont un boulot et ils sont payés pour faire un job sophistiqué et très demandant techniquement, et
pourtant, dans leur temps libre, qui est aussi limité, ils font un travail tout autant, sinon plus
sophistiqué techniquement, que le boulot, pour lequel ils sont payés. Et ils le font gratuitement! C'est
un comportement économique étrange. Les économistes l'examinent et se demandent: "Mais
pourquoi?".
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Incroyablement clair: défier leur maîtrise dans leur domaine mais aussi contribuer à une cause.
Ce qu'on voit de plus en plus, et ce qu'on peut appeler la motivation par le but, ou par la cause, c'est
que de plus en plus d'organisations veulent motiver en ayant une cause transcendante. C'est en
partie parce que ça donne une meilleure conscience mais aussi parce qu'on s'attire ainsi des
employés plus talentueux.
Ce qu'on voit désormais, c'est que lorsque la motivation par le profit devient déconnectée de la
motivation par le but, des mauvaises choses arrivent. Des mauvaises choses éthiquement, mais aussi
des choses qui ne sont pas bonnes, comme des produits nuls, des services qui clochent, des lieux de
travail déprimants.
Quand le profit est roi, quand il remplace la motivation par le but, les gens font du mauvais travail.
De plus en plus d'organisations en prennent consciences et ça bouscule les catégories de ce qui est
profit, et de ce qui est but.
En fait, je crois que ça reflète quelque chose d'intéressant.
Je crois que les sociétés et organisations qui tournent bien sont poussées en avant grâce à ce but,
qu'il s'agisse d'organisations à but lucratif ou non.
Je vais vous donner quelques exemples. Voici le fondateur de Skype qui dit: "Notre but est d'être
destructifs, mais c'est pour rendre le monde meilleur" – un but génial, non?
Voici Steve Jobs : "Je veux faire un "Bang!" dans l'univers!" C'est le genre de truc qui te pousse à
sauter du lit le matin et à filer au boulot.
Donc, je pense qu'on a non seulement des maximiseurs de profit, mais aussi des maximiseurs de but.
La recherche montre qu'on est très concerné par la maîtrise et qu'on veut être autonome. Et je crois
que ce qu'il faut retenir, c'est que si on commence à traiter les gens comme des personnes à part
entière, au lieu d'assumer qu'ils sont juste des chevaux à l'intérieur d'un cheval encore plus petit.
Si on met de côté cette idéologie de nous balader au bâton et à la carotte, et si on prend en compte
les preuves scientifiques, alors, je crois que nous avons de quoi bâtir des organisations et des emplois
qui nous font nous sentir mieux, mais aussi qui rendent au moins un petit peu le monde meilleur.
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