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INÉDIT •
SÉRIES L, ES
QUESTION
4 POINTS
« Aussitôt qu’il était là,
tout se remettait en place… »
Documents
A – Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, 1831.
B – Delly, Comme un conte de fées, 1935.
C – Nathalie Sarraute, Le Planétarium, 1959.
m Dans ces trois textes, le narrateur fait réagir les personnages
féminins en fonction de certaines valeurs morales et sociales :
vision de l’homme, places respectives de l’homme et de la
femme, idéal social. Pour chacun des textes, vous caractériserez
ces valeurs, en étant attentif à celles qui peuvent être communes
à l’ensemble du corpus.
Après avoir répondu à cette question, les candidats devront traiter au choix
un des trois sujets nos 30, 31 ou 32.
Document A
Dans La Femme de trente ans, Honoré de Balzac raconte différents
moments de la vie de Julie, l’héroïne. Elle apparaît tout d’abord en 1813,
éprise d’un bel officier, Victor, comte d’Aiglemont, qu’elle épousera par la
suite et qui, par ses infidélités répétées, la rendra très malheureuse.
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Quand les manœuvres furent terminées, l’officier d’ordonnance
arriva à bride abattue et s’arrêta devant l’empereur pour en attendre
les ordres. En ce moment, il était à vingt pas de Julie, en face du
groupe impérial, dans une attitude assez semblable à celle que
Gérard1 a donnée au général Rapp dans le tableau de la Bataille
d’Austerlitz. Il fut permis alors à la jeune fille d’admirer son amant2
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dans toute sa splendeur militaire. Le colonel Victor d’Aiglemont, à
peine âgé de trente ans, était grand, bien fait, svelte ; et ses heureuses proportions ne ressortaient jamais mieux que quand il
employait sa force à gouverner un cheval dont le dos élégant et
souple paraissait plier sous lui. Sa figure mâle et brune possédait ce
charme inexplicable qu’une parfaite régularité de traits communique à de jeunes visages. Son front était large et haut. Ses yeux de
feu, ombragés de sourcils épais et bordés de longs cils, se dessinaient comme deux ovales blancs entre deux lignes noires. Son nez
offrait la gracieuse courbure d’un bec d’aigle. La pourpre de ses
lèvres était rehaussée par les sinuosités de l’inévitable moustache
noire. Ses joues larges et fortement colorées offraient des tons bruns
et jaunes qui dénotaient une vigueur extraordinaire. Sa figure, une
de celles que la bravoure a marquées de son cachet, offrait le type
que cherche aujourd’hui l’artiste quand il songe à représenter un
des héros de la France impériale. Le cheval trempé de sueur, et
dont la tête agitée manifestait une extrême impatience, les deux
pieds de devant écartés et arrêtés sur une même ligne sans que l’un
dépassât l’autre, faisait flotter les longs crins de sa queue fournie ; et
son dévouement offrait une matérielle image de celui que son
maître avait pour l’empereur. En voyant son amant si occupé de
saisir les regards de Napoléon, Julie éprouva un moment de jalousie
en pensant qu’il ne l’avait pas encore regardée. Tout à coup, un
mot est prononcé par le souverain3. Victor presse les flancs de son
cheval et part au galop ; mais l’ombre d’une borne projetée sur le
sable effraie l’animal qui s’effarouche, recule, se dresse, et si brusquement que le cavalier semble en danger. Julie jette un cri, elle
pâlit ; chacun la regarde avec curiosité, elle ne voit personne ; ses
yeux sont attachés sur ce cheval trop fougueux que l’officier châtie
tout en courant redire les ordres de Napoléon. Ces étourdissants
tableaux absorbaient si bien Julie, qu’à son insu elle s’était cramponnée au bras de son père à qui elle révélait involontairement ses
pensées par la pression plus ou moins vive de ses doigts. Quand
Victor fut sur le point d’être renversé par le cheval, elle s’accrocha
plus violemment encore à son père, comme si elle-même eût été en
danger de tomber. Le vieillard contemplait avec une sombre et
douloureuse inquiétude le visage épanoui de sa fille, et des sentiments de pitié, de jalousie, de regrets même, se glissèrent dans
toutes ses rides contractées. Mais quand l’éclat inaccoutumé des
yeux de Julie, le cri qu’elle venait de pousser et le mouvement
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Les réécritures
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convulsif de ses doigts, achevèrent de lui dévoiler un amour secret,
certes, il dut avoir quelques tristes révélations de l’avenir, car sa
figure offrit alors une expression sinistre. En ce moment, l’âme de
Julie semblait avoir passé dans celle de l’officier. Une pensée plus
cruelle que toutes celles qui avaient effrayé le vieillard crispa les
traits de son visage souffrant, quand il vit d’Aiglemont échangeant,
en passant devant eux, un regard d’intelligence avec Julie dont les
yeux étaient humides, et dont le teint avait contracté une vivacité
extraordinaire. Il emmena brusquement sa fille dans le jardin des
Tuileries.
Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, 1831.
1. Le peintre François Gérard (1770-1837).
2. Son amant : l’homme dont elle est amoureuse.
3. Le souverain : Napoléon.
Document B
Sous le pseudonyme de Delly furent composés de très nombreux romans
sentimentaux qui connurent un succès populaire considérable.
Dans Comme un conte de fées, Gwennola de Pendennek vit heureuse
avec ses parents dans le château familial. Un jour, au village voisin, arrive
un certain Monsieur Wolf. Ils s’éprennent l’un de l’autre. Un soir, dans « la
clarté rose du couchant », elle descend dans la roseraie cueillir une corbeille de roses…
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La corbeille était pleine maintenant. Gwennola s’attardait
cependant un peu dans la tiédeur parfumée de la roseraie. Elle
rêvait, la sage Gwennola – car elle n’était plus en ce moment que
l’amoureuse Gwennola, évoquant le souvenir du bien-aimé.
Et voici qu’elle entendait, sur le sol sablé, son pas bien connu –
son pas ferme et décidé d’homme énergique, un peu autoritaire. Il
apparut, souriant, une flamme ardente dans les yeux qu’il attachait
sur la jeune fille rougissante, arrêtée au milieu de l’allée.
– Une fée de roses, dans cette lumière du soir… Une belle princesse des contes de fées.
Il s’inclinait, prenait la main que ne songeait pas à lui tendre
Gwennola saisie par une étrange timidité, par un trouble
frémissant.
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– … Mademoiselle, je viens de voir vos parents et ils m’ont
autorisé à venir vous rejoindre ici, pour vous dire moi-même mon
désir… mon très ardent désir. Voulez-vous m’accorder le bonheur
d’être pour toute la vie votre compagnon, votre époux très fidèle et
très aimant ?
Les yeux que Gwennola avait un instant baissés se relevèrent,
offrant à Franz leur pure lumière et le bonheur ingénu d’un cœur
virginal dont il se savait déjà le maître.
– Si mes parents le veulent bien, Monsieur… moi je serai très
heureuse. J’ai en vous la plus grande confiance…
– Cela ne vous déplaira pas trop de vous appeler seulement
Madame Wolf, vous qui êtes une Pendennek ?
Elle secoua la tête, en souriant avec une tendre douceur.
– Oh ! non ! Vous possédez tant de qualités supérieures qui sont
tellement au-dessus de tous les quartiers de noblesse1 ! Et puis…
Au moment de laisser l’aveu franchir ses lèvres, elle s’interrompit, un peu plus rougissante, les cils d’or battant au bord des
paupières frémissantes.
– Et puis, vous m’aimez un peu, Gwennola ? Vous aimez Franz
Wolf, tout simplement ?
– Tout simplement, oui.
Elle souriait de nouveau, en levant sur lui ses yeux dont le bleu
velouté s’éclairait d’un chaud rayon d’amour.
Franz se pencha et posa un long baiser sur la main qu’il tenait
entre les siennes.
– Moi, je suis tout à vous, Gwennola, précieux trésor que Dieu
a mis sur ma route. Je vous promets amour et fidélité… Mais il
faut que je vous confesse – comme je viens de le faire à vos parents
– une petite tromperie – oh ! pas bien terrible !
Elle le regarda avec étonnement, mais sans inquiétude, car il
souriait avec une douce ironie.
– Une tromperie ?
– Oui, chère Gwennola. Je ne m’appelle pas Franz Wolf, mais
Franz-Josef, archiduc d’Autriche, prince de Sohnberg par ma mère,
dernière descendante de cette famille autrefois souveraine.
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L’autobiographie
« AUSSITÔT QU’IL ÉTAIT LÀ… » • QUESTION • SUJET
La poésie
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Delly, Comme un conte de fées, Flammarion, 1935.
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Les réécritures
1. Quartiers de noblesse : degrés marquant l’ancienneté de la noblesse.
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Document C
Dans Le Planétarium, Nathalie Sarraute restitue les mouvements intérieurs de l’être, qui se dissimulent et affleurent derrière les paroles.
L’intrigue du roman tourne autour d’un couple de jeunes mariés.
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Devant elle partout il déblayait, émondait1, traçait des chemins,
elle n’avait qu’à se laisser conduire, à se faire souple, flexible
comme un bon danseur. C’était curieux, cette sensation qu’elle
avait souvent que sans lui, autrefois, le monde était un peu inerte,
gris, informe, indifférent, qu’elle-même n’était rien qu’attente,
suspens…
Aussitôt qu’il était là, tout se remettait en place. Les choses prenaient forme, pétries par lui, reflétées dans son regard… « Viens
donc voir… » Il la prenait par la main, il la soulevait de la banquette où elle s’était affalée pour reposer ses pieds enflés, regardant
sans les voir les fastidieuses rangées de Vierges aux visages figés, de
grosses femmes nues. « Regarde-moi ça. Pas mal hein ? qu’en distu ? Il savait dessiner le gaillard ? Regarde un peu ce dessin, ces
masses, cet équilibre… Je ne parle même pas de la couleur… » De
l’uniformité, du chaos, de la laideur, quelque chose d’unique surgissait, quelque chose de fort, de vivant (le reste maintenant autour
d’elle, les gens, la vue par les fenêtres sur des jardins, paraissait
mort), quelque chose qui tout vibrant, traversé par un mystérieux
courant, ordonnait tout autour de soi, soulevait, soutenait le
monde…
C’était délicieux de le déléguer pour qu’il fasse le tri, de rester
confiante, vacante, offerte, à attendre qu’il lui donne la becquée, de
le regarder cherchant leur pâture dans les vieilles églises, chez les
bouquinistes sur les quais, les marchands d’estampes. C’était bon,
c’était réconfortant.
Une sensation de détente, de sécurité retrouvée, a recouvert
petit à petit la douleur, la peur. Il est si ardent, si vivant, il y met
une telle passion… C’est cela qui lui permet de découvrir,
d’inventer cette ferveur, cette intensité de sensations, ces désirs
effrénés. Elle se sent bien maintenant. L’édifice ébranlé, vacillant,
s’est remis petit à petit d’aplomb… C’est ce qui lui manque à elle,
cette passion, cette liberté, cette audace, elle a toujours peur, elle ne
sait pas… « Tu crois ? Chez nous ? Mais je ne vois pas… » Il riait,
il lui serrait le bras… « La grosse bête, non, pas celle-ci, voyons,
c’est un fauteuil Voltaire, non, là, tendue de soie rose pâle, la
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bergère2 … » Elle s’était sentie d’un coup excitée, elle avait participé aussitôt, cela avait touché un de ses points sensibles, à elle
aussi, la construction de leur nid ; elle était un peu effrayée… « Ça
doit coûter une fortune… Pas ça chez nous, Alain ! Cette
bergère ? » Elle aurait plutôt, comme sa mère, recherché avant tout
le confort, l’économie, mais il l’avait rassurée : « Mais regarde,
voyons, c’est une merveille, une pièce superbe… Tu sais, ça changerait tout, chez nous… » Le mariage seul donne des moments
comme celui-ci, de fusion, de bonheur, où, appuyée sur lui, elle
avait contemplé la vieille soie d’un rose éteint, d’un gris délicat, le
vaste siège noblement évasé, le large dossier, la courbe désinvolte et
ferme des accoudoirs… Une caresse, un réconfort coulait de ces
calmes et généreux contours… au coin de leur feu… juste ce qu’il
fallait… « Il y aurait la place, tu en es sûr ? – Mais oui, entre la
fenêtre et la cheminée… » Tutélaire3, répandant autour d’elle la
sérénité, la sécurité – c’était la beauté, l’harmonie même, captée,
soumise, familière, devenue une parcelle de leur vie, une joie toujours à leur portée.
Nathalie Sarraute, Le Planétarium, Gallimard, 1959.
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« AUSSITÔT QU’IL ÉTAIT LÀ… » • QUESTION • SUJET
La poésie
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Le roman
1. Il émondait : il supprimait les obstacles (émonder : élaguer).
2. Bergère : fauteuil large et profond.
3. Tutélaire : protectrice.
Sujet repris sur www.eduscol.fr
LES CLÉS DU SUJET
■ Chercher des idées
• Une « valeur », c’est ce que l’on considère comme bien (valeur
morale), ce qui sert de référence (selon les époques, la gloire, la force,
l’argent, la liberté…). Les « valeurs sociales », c’est l’idéal social.
• Analysez quel rôle ces femmes attribuent, dans le couple, à l’homme
et à la femme (leur conception du couple idéal).
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Les réécritures
• Analysez comment les jeunes femmes « réagissent » face à l’homme
qu’elles aiment.
• Cherchez ensuite les qualités qu’elles recherchent en lui.
• Puis cherchez les « valeurs » que cette attitude révèle.
L’autobiographie
■ Comprendre la question
INÉDIT • SÉRIES L, ES, S
ÉCRITURE D’INVENTION
14 POINTS
m Vous rédigerez, au choix, l’un des deux textes suivants :
– soit la lettre envoyée par un lecteur à un éditeur, dans
laquelle le lecteur s’indigne que l’éditeur propose des romans
comme celui de Delly dans son catalogue ;
– soit la réponse de l’éditeur au lecteur qui lui aurait envoyé
une telle lettre.
La poésie
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Convaincre…
Vous pouvez vous appuyer sur les textes du corpus reproduits pp. 234 à 239.
LES CLÉS DU SUJET
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L’autobiographie
Les réécritures
• Composez, d’après la consigne, la « définition » du texte à produire.
Repérez les contraintes et la marge de liberté qui vous est laissée.
Attention : vous ne devez produire qu’un seul texte et vous devez
choisir entre deux possibilités. Nous menons de front dans cette préparation les deux choix possibles, désignés par « Texte 1 » et « Texte 2 »,
selon ce que vous aurez choisi.
– Objet d’étude : « des romans (comme ceux de Delly) » → le roman.
– Genre du texte à produire :
Texte 1 : une « lettre ».
Texte 2 : « réponse / lettre » → une lettre. Vous devez respecter les
caractéristiques formelles du genre : date et lieu ; adresse au
destinataire ; formule de congé, signature.
– Type de texte (ou forme de discours)
Texte 1 : « qui s’indigne » → argumentatif. La thèse sera : « Il est inadmissible que l’on publie ce type de romans », « Ce type de romans ne
vaut pas la peine qu’on les publie… »
Texte 2 : « qui s’indigne » → argumentatif. La thèse sera : « Ce type de
romans mérite qu’on les publie. »
Le roman
■ Comprendre le sujet
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« AUSSITÔT QU’IL ÉTAIT LÀ… » • INVENTION • SUJET
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– Le registre ne vous est pas indiqué ; vous avez – apparemment – le
choix (pas de précision explicite). Mais certains mots ou la situation
d’énonciation vous donnent des pistes.
Texte 1 : « qui s’indigne » → le ton peut être polémique et même
lyrique.
Texte 2 : « réponse (au lecteur) » → le ton sera sans doute moins violent
(l’éditeur a affaire à un « client »).
– Situation d’énonciation
Texte 1 : qui ? un lecteur (il s’exprimera à la première personne du singulier) ; à qui ? à un éditeur (désigné par la 2e personne du pluriel).
Texte 2 : qui ? un éditeur (il s’exprimera à la première personne du
singulier) ; à qui ? à un lecteur (désigné par la 2e personne du pluriel).
– Niveau de langue : il se déduit de la situation d’énonciation : courant
ou soutenu. En effet, le lecteur semble être une personne qui méprise la
littérature populaire ; l’éditeur est un homme de littérature.
« Définition » des textes à produire
Texte 1 : lettre (genre) blâme (type de texte : argumentatif) des romans
du type Comme un conte de fées (thème), polémique (registre), indignée (adjectif) pour critiquer ce type de littérature (buts).
Texte 2 : lettre (genre) éloge/défense (type de texte : argumentatif) des
romans du type Comme un conte de fées (thème) ? (registre) ?
(adjectif) ? pour défendre ce type de littérature (buts).
Pour réussir l’écriture d’invention : voir guide méthodologique.
Le roman : voir lexique des notions.
■ Chercher des idées
Choix à faire
• Le choix entre les deux lettres : il dépend de votre goût personnel.
Aimez-vous ou non ce type de romans ? Choisissez ce qui correspond
à votre goût : vous serez plus convaincant(e).
– Pour le texte 1, l’identité du lecteur : un élève ? un adulte ? un professeur de français, pourquoi pas ?
– Pour le texte 2, la personnalité de l’éditeur : sera-t-il très courtois ?
piqué au vif ? très commerçant ? plutôt intellectuel ?
• Le registre :
– Pour le texte 1 : le lecteur peut être violent (polémique), mais aussi
lyrique (notamment s’il défend un autre type de littérature qu’il apprécie).
– Pour le texte 2 : l’éditeur peut être aussi
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« AUSSITÔT QU’IL ÉTAIT LÀ… » • INVENTION • SUJET
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– didactique (il connaît les lecteurs peut-être mieux que celui qui lui a
envoyé la lettre qui n’est pas dans le milieu de l’édition) et lui explique
de façon claire, construite ;
– ou lyrique (il défend ce type de littérature populaire).
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Le roman
L’autobiographie
Les réécritures
• Pour le texte 1, la thèse est : « Ce type de romans ne mérite pas
d’être édité ou lu ». Pour trouver des idées, continuez cette phrase par
« … car ils sont mauvais, sans intérêt, pernicieux… ».
Quelques arguments
– Une vision déformée et déformante de la réalité.
Vision bien-pensante.
Situations convenues ou stéréotypées, clichés (fin heureuse).
Invraisemblable (exemple : la fausse identité du prince) ; ressemble à un
conte pour enfants (château, famille heureuse, décor de la « clarté rose
du couchant » = une carte postale, coup de théâtre…).
Roman à l’eau de rose : conception de l’amour et du couple idéaliste
ou à la limite de l’ingénuité.
– Des personnages auxquels on ne croit pas, qui n’ont pas de profondeur.
Une héroïne crédule et niaise ; le prince charmant.
– Un style ampoulé ou mièvre.
– Altère le goût des gens qui ne sauront plus apprécier la « vraie
littérature » : de la mauvaise littérature » comme de la restauration rapide…
• Pour le texte 2, la thèse est : « Ce type de romans mérite d’être édité
ou lu ». Pour trouver des idées, continuez cette phrase par « … car ils
ont du succès, plaisent au public… ».
Si vous choisissez la deuxième lettre, vous devez avoir, en travail préliminaire, pensé à ce que le lecteur qui s’indigne a pu reprocher à ce
type de romans. On doit sentir qu’il répond à ces reproches et formule
donc des contre-arguments.
Quelques arguments
– L’argument commercial : le succès (Delly – en fait un frère et une
sœur qui signent sous ce pseudonyme commun – a vendu effectivement des dizaines de millions d’exemplaires).
– La publication de ce type de roman n’exclut pas celle des « grands
romans ».
– Le rôle de la littérature : elle peut offrir l’image d’un monde idéal
(cf. Corneille / Racine).
– Beaucoup d’auteurs « d’autrefois » reconnus ont aussi écrit des
romans qui présentent des situations ou des personnages invraisemblables (Dumas, Hugo…).
Le théâtre
■ Des arguments à trouver
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« AUSSITÔT QU’IL ÉTAIT LÀ… » • INVENTION • SUJET
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– À un roman trop sophistiqué comme Le Planétarium de Sarraute, on
préfère un roman qui a du goût, des aventures, même invraisemblables.
Les gens ont encore plus le besoin de rêver (rappeler le contexte :
l’entre-deux-guerres).
– Un style simple à la portée de tout le monde, qui ne rebute pas, facile
à lire, peut donc être lu en toutes occasions (métro…) et permet de
s’abstraire du monde.
– Une littérature pour tous : la littérature ne doit pas être réservée aux
initiés ; elle doit être accessible à tous. Tout le monde a droit à une littérature facile : de la littérature de masse, comme des films grand public ou
des vacances de masse. Voir littérature sentimentale populaire (cf. les
journaux et les feuilletons). Même goût que pour les séries télévisées.
■ Des exemples à fournir pour étayer les arguments
• Pour le texte 1 : la thèse suppose que les romans qui méritent d’être
publiés sont d’une autre nature ; choisissez quel type de romans le
« lecteur » apprécie : il donnera des exemples pour procéder par
comparaison et ainsi, par un effet de repoussoir, mieux démontrer la
faiblesse de ceux de Delly.
Ce peut être : les « grands romans » du XIXe siècle, réalistes (Balzac,
Flaubert…) ou naturalistes (Maupassant, Zola…) ; les romans d’analyse
psychologique (La Princesse de Clèves…) ; les romans engagés
(Malraux…) ; les romans d’aventures…
Il pourra s’appuyer sur des romans :
– dont l’intrigue est moins stéréotypée et mièvre (Madame Bovary…) ;
– dont l’enjeu est plus existentiel, qui traitent de grands problèmes
humains (La Condition humaine de Malraux) ;
– qui sont plus proches de la réalité (Balzac, Zola…) ;
– dont les personnages sont plus fouillés (Stendhal, Malraux…) ;
– dont le style est travaillé (Flaubert…).
• Pour le texte 2 : l’éditeur pourra fournir des exemples d’autres œuvres
de Delly et donner un bref résumé d’un autre roman des mêmes
auteurs pour essayer de montrer que ces romans peuvent éveiller
l’intérêt (exemple : Hoëlle aux yeux pers).
■ Des traits d’écriture à utiliser
• Texte 1 : si vous choisissez le registre polémique : des phrases exclamatives ; des mots péjoratifs (pour qualifier les romans populaires),
mélioratifs (pour les autres romans que le lecteur apprécie) ; des
hyperboles ; un rythme de phrase heurté…
• Textes 1 et 2 : si vous choisissez le registre lyrique (c’est un éloge) :
des exclamations, des hyperboles, des mots mélioratifs.
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