La HauteSavoie est à la hauteur de ses jeunes espoirs du sport
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La HauteSavoie est à la hauteur de ses jeunes espoirs du sport
LE DAUPHINÉ LIBÉRÉ | MARDI 7 AVRIL 2015 | 7 VOTRE RÉGION HAUTESAVOIE | Votre rendezvous mensuel avec le Comité départemental olympique et sportif (Cdos) La HauteSavoie est à la hauteur de ses jeunes espoirs du sport L’INTERVIEW Anne Roussel : « Le seul IUT en France qui libère des sportifs de façon collective » À l’occasion des 20 ans de la Maison départementale des Sports, Le Dauphiné Libéré se penche chaque premier mardi du mois sur l’évolution du sport en Haute-Savoie. Aujourd’hui : les sections sportives et les sports études. L’ IUT d’Annecy permet à des sportifs de haut niveau de suivre des formations en sport études. Anne Roussel res ponsable du suivi sportif nous explique le fonctionnement. E n vingt ans, la HauteSa voie a su trouver un équili bre. Une stabilité qui permet aujourd’hui à un grand nom bre de jeunes sportifs de pouvoir s’entraîner réguliè rement sans pour autant fai re l’impasse sur le scolaire. Car l’enjeu est important. Pour ces adolescents ou pré adultes, la pratique sportive est une composante primor diale dans leur construction. Un maillon nécessaire qui amènera quelquesuns d’en tre eux vers le haut niveau mais aussi plein d’autres vers des métiers du sport. Les sections sportives ont doublé en vingt ans Sur ces vingt dernières an nées, les chiffres parlent pour eux. En 2014, le dépar tement compte 41 sections sportives (1) englobant 14 disciplines dans les collèges et lycées, contre moitié moins en 1994 (22 structures pour 11 disciplines). Le foot ball (12) et le ski (8) étant les deux sports les plus repré sentés. Mais si le conseil gé néral, qui ne subventionne que les structures des collè ges depuis 2008, y est pour beaucoup dans cette évolu tion, le dynamisme des éta blissements ainsi que celui des comités départementaux et des clubs a contribué à cette structuration de la pra tique sportive sur le temps scolaire. Un professeur pour assurer le lien En effet ces structures néces sitent notamment que l’éta Ü L’IUT d’Annecy possède de nombreux sportifs au sein de ses élèves. Que leur est-il proposé pour aménager leur emploi du temps ? «Premièrement, il faut préciser que nous proposons des sec tions aménagées dans quatre départements : trois DUT dans l’industrie (génie électrique et informatique industriel, génie mécanique et productique, et mesure physique) et un dans le commerce (technique de commercialisation). Dans le DUT TC, il y a deux sections : une section sport études et une section ski études. Toutes les sections sport études sont libé rées quatre aprèsmidi par semaine, du mardi au vendredi. Pour les skieurs, ils sont libres lors de la période hivernale d’octobreàmars.Touscessportifsobtiennentleurdiplômeen trois ans au lieu de deux. Il faut savoir que nous sommes le seul IUT en France qui libère des sportifs de façon collective. Dans les autres établissements, cela arrive pour un individu pas pour une classe entière.» Le Haut-Savoyard Maurice Manificat qui est passé par le pôle du Fayet a été sacré vice-champion du monde de ski de fond à Falun. blissement, en plus des amé nagements du temps scolai re, nomme un professeur référent qui a deux heures supplémentaires par semai ne à remplir pour assurer le suivi de ces élèves sportifs. Un rôle de marionnettiste qui lui permet de gérer tou tes les ficelles de ces jeunes, à savoir l’aspect éducatif avec le collège ou lycée et l’aspect sportif avec le comi té départemental ou le club. Une implication totale du comité ou du club C’est le cas de Sylvie Azaïs, au collège de Varens à Pas sy : « J’ai le rôle de coordon nateur de A à Z. J’assure le suivi du calendrier fédéral et scolaire. Je vais sur toutes les compétitions UNSS, SSS (section sportive scolaire) et aussi les fédérales, mais ça, c’est moi qui le veux bien. Je remplis également la case section sportive du bulle tin. » Pour que la structure soit complète et solide il faut en plus un club ou un comité départemental qui soutien ne le projet en proposant une pratique sportive de qualité et régulière avec un brevet d’état à la tête, un suivi médi cal mais aussi avec une im plication dans la scolarité de leurs jeunes protégés : « En plus des entraînements je m’occupe du suivi scolaire. Il y a toujours un membre du club au conseil de classe des joueurs. J’apporte si besoin une aide scolaire, et il m’arri ve de sanctionner des gar çons, en les privant de match, quand il y a un pro blème de comportement et quel que soit le niveau », confie Laurent Barbalat, en traîneur de la section sporti ve lycée d’Annecy FC. Mê me si cela n’est pas toujours le cas. « Honnêtement pour mon collège ça se passe bien. Mais ce n’est pas le cas par tout. Certains entraîneurs ont tendance à faire passer le scolaire au second plan. C’est donc au coordonnateur d’être vigilant », ajoute Syl A.C. sportifs ? «Oui, mon rôle est notamment d’assurer un lien entre les entraîneurs, les fédérations, les clubs et l’IUT. Je propose également des séances de préparation physique grâce à la nouvelle salle de musculation que nous avons à proximité. Tous ces sportifs peuvent bénéficier d’une visite au centre médicosportif d’Annecy, en collaboration avec l’aggloméra tion.» Ü L’IUT est donc idéal pour les sportifs de haut niveau… «La formation est très appréciée notamment des skieurs qui ont tout l’hiver de libre. Il faut savoir que ces sportifs suivent la même formation que les autres, qu’ils réussissent aussi bien voire mieux leur formation. Chaque année des sportifs se retrouvent dans les meilleurs de tout leur département. Maintenant l’idéal serait de proposer un panel de formations plus large mais cela demande un budget plus important et beaucoup plus de temps…» Propos recueillis par A.C. LE CHIFFRE 241 Il s’agit du nombre, en 2014, de jeunes sportifs haut-savoyards aspirant au haut niveau aidés par le conseil général. Une aide qui s’élève à 134 320 euros. En 1994, il n’était que 70 à en bénéficier pour un total de 250 000 francs (soit environ 38 000 euros). LA PHRASE C re à CranGevrier a des sections variées et qui marchent très bien. Mais ce n’est pas le plus impor tant. Contrairement à ce que l’on pense, il y a très peu d’athlètes de section sportive qui touchent au très haut niveau (1 à 2 %). Et une section sportive n’est pas vraiment faite pour cela. Elle est faite pour le sport, mais aussi et surtout pour les études. Et durant ma fonction j’étais très attentif à cela. La sec tion sportive doit permet tre aux jeunes de pouvoir } Je suis persuadé qu’il est mieux de s’entraîner l’aprèsmidi. Il y a un lien indéniable entre l’école et le sport. Souvent on observe une baisse des résultats scolaires lorsque le joueur est blessé notamment. ~ Laurent Barbalat, entraîneur au FC Annecy et professeur d’économie au lycée Saint-Michel à Annecy. édric Amiot, responsable de l’UGSEL en HauteSavoie : « Il y a deux ou trois ans, il y a eu une forte augmentation des sec tions sportives dans le privé en HauteSavoie. Aujourd’hui, cela semble se tasser. Récemment, il y a eu la création de la section football pour l’ETG au collège SacréCœur de ThononlesBains, celles de ju do et de tennis à La RochesurFo ron. Enfin Thônes devrait en solli citer une pour le ski alpin au recto rat. Il faut bien distinguer les sections sportives, qui sont ap prouvées par le rectorat, et les ho raires aménagés qui sont des ar rangements entre les établisse ments et les clubs ou comités départementaux. Les sections sportives dans le privé fonction nent exactement comme dans le public, c’estàdire avec un profes seur référent qui est nommé par le rectorat. Quand tout se passe très bien, elles permettent de tirer les élèves qui ne sont pas en section vers le haut, c’est très intéressant. L’accessibilité au très haut niveau est rarement recherchée au travers de ces sections. » A.C. LE REGARD DU CDOS Michel Thusseau : « Suivre correctement leurs études » ichel Thusseau, ancien secrétaire du Cdos et ancien directeur de l’UNSS HauteSavoie, nous livre son regard sur les sections sportives. « Les sections sportives s’adaptent à la pratique sportive du département. En HauteSavoie, il y a beaucoup de sections ski ou football et sports col lectifs. Depuis que j’ai quitté mon poste à l’UNSS en 1997, je ne sais pas si le nombre à énormément augmenté. Je sais qu’au niveau du lycée, Baudelai (1) Une section sportive doit être validée par le rectorat. Certains établissements possèdent des horaires aménagés qui sont simplement des conventions avec des clubs. i les sections sportives ne s’adressent pas qu’à une élite de sportifs qui aspirent au très haut niveau, il existe un parcours d’Excellence sportive qui amène les meilleurs jeunes vers les pôles espoirs et les pôles Fran ce. La HauteSavoie possède un pôle espoir en ski au lycée du MontBlanc, le Fayet. « C’est une structure qui fonctionne bien. Les élèves n’ont que quatre à cinq semaines de cours l’hiver et s’entraînent quatre à cinq fois par semaine. C’est dur oui, mais c’est pour le haut niveau », affirme Fabrice Perret, entraîneur des fondeu ses au Comité du MontBlanc. À noter que le collège de Chamonix possède un pôle interrégional de ski et de snowboard. L A.C. Antony CORREIA S Cédric Amiot : « Comme dans le public » ionel Claret, directeur de l’UNSS HauteSavoie : « Les élèves des sections sportives doi vent participer obligatoirement aux compétitions UNSS et SSS (section sportive scolaire). Grâce à ses structu res, nous obtenons de bons résultats notamment au niveau excellence où on capitalise beaucoup grâce au ski. Cet te année, le collège de Thônes a été champion de France chez les filles et troisième en garçon en ski. Chamonix aussi fonctionne bien. Nous nous dis tinguons aussi pas mal en football, handball ou encore en lutte. » vie Azaïs. Le haut niveau au Fayet TÉMOIGNAGES Lionel Claret : « Des bons résultats » M Ü L’IUT propose-t-il d’autres accompagnements pour ces Photo Agence ZOOM/Vianney THBAUT suivre correctement leurs études avec un program me sportif plus intensif. Il est extrêmement impor tant qu’il y ait une cohé sion entre l’établissement scolaire le club et/ou le comité départemental. » A.C. Michel Thusseau : « Une cohésion entre l’établissement scolaire le club et/ou le comité départemental. » Archibves photo Le DL