dossier pédagogique

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SOMMAIRE
Votre visite à la Panacée
« Vous avez un message »
Première saison de La Panacée 2013-2014
Exposition inaugurale : Conversations
électriques
p.2
p.3
p.5
Présentation des œuvres
p.6
Pistes de réflexion
p.
Dans les programmes
Vocabulaire
Ressources documentaires
Présentation de la Panacée
Service des publics
Informations pratiques
1
Votre visite à la Panacée
Ce cahier est conçu par le service médiation de la Panacée pour les enseignants
d’écoles élémentaires, de collèges, de lycées et d’universités, les animateurs et
éducateurs qui souhaitent préparer ou prolonger leur visite à la Panacée.
La Panacée, ouvert en juin 2013, est un équipement de la ville de Montpellier,
dédié aux arts visuels et aux cultures contemporaines.
Le cahier pédagogique propose une approche de l’exposition « Conversations
Electriques » et contient des informations pour vous aider à préparer votre visite.
Vous y trouverez ses pistes de réflexion et des notions développées autour des
œuvres vous permettant d’aborder de nombreuses thématiques définies par les
programmes d’enseignement de l’école maternelle au lycée.
Le service médiation de la Panacée se tient à votre disposition pour élaborer un
parcours et des ateliers répondant à vos attentes. Le cahier pédagogique ne se
substitue en aucun à la visite ni au contact avec les œuvres.
La visite d’un lieu d’art contemporain inscrite au programme de l’Education
Nationale est complémentaire des enseignements scolaires. Elle permet
de
sensibiliser les élèves à la création artistique contemporaine, de développer
l’observation, l’écoute, de découvrir des univers et des moyens d’expression
différents. Elle permet à tous les élèves d’exprimer des sentiments, des ressentis
(sans forcément faire appel à des connaissances scolaires), de créer un dialogue
entre les élèves et faire des liens avec d’autres disciplines.
# Se préparer à la visite :
< S’interroger sur le lieu : qu’est-ce qu’un centre de culture contemporaine ?
< S’interroger sur ce que l’on va voir en faisant des hypothèses à partir du titre
de l’exposition : « Conversations électriques ».
# Votre visite à la Panacée
Les groupes sont accueillis par un médiateur qui les accompagnera à la découverte
du lieu et des expositions. Les élèves sont invités à laisser leurs affaires (sacs,
manteaux) dans des vestiaires. L’enseignant ou l’accompagnateur reste responsable
de son groupe et doit veiller au respect des règles de comportement permettant à
chacun de passer un bon moment ensemble : respect du lieu, des autres et des
œuvres.
# Après la visite
Il pourra être intéressant de remettre en dialogue le moment vécu à la Panacée et
poursuivre l’expérience sur la plateforme internet. Plus qu’une simple vitrine ou
salle virtuelle coupée des espaces publics, le site web de la Panacée est en
relation directe avec la vie du lieu. Cela se traduit par sa réactivité par rapport
aux événements qui se produisent dans la Panacée. La plateforme porte le récit du
lieu en temps réel en interaction constante avec le lieu physique. A la fois outil
de diffusion et de collecte de contributions, il offre une chronique permanente du
lieu physique, qui, en retour, répercute ce récit auprès des visiteurs présents.
Bonne visite
L’équipe de la Panacée
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«VOUS AVEZ UN MESSAGE»
PREMIÈRE SAISON DE LA PANACÉE
2013-2014
L’activité de La Panacée est organisée autour du principe de la construction d’une
saison. Elle comprend la présentation de quatre expositions accompagnées de cycles
de conférences et de rencontres, de projections, de performances et des
manifestations autour des scènes artistiques étrangères.
Les saisons seront parfois thématisées. C’est le choix qui a été effectué pour la
première saison de La Panacée.
Une exploration à la fois « archéologique » et « prospective » des relations entre
les arts et les techniques de transmission.
Le téléphone sera au cœur de la saison inaugurale, intitulée « Vous avez un message
», déclinée en quatre expositions, de juin 2013 à août 2014.
Dans un monde désormais interconnecté, nous expérimentons aujourd’hui d’autres
manières de vivre, marquées par la mobilité, le flux et l’immédiateté.
Cette reconfiguration de notre relation à l’espace au temps et à l’autre par des
nouveaux média nous invite à ressaisir le rôle clé du téléphone dans l’histoire des
media. Rétrospectivement, il apparaît comme un laboratoire de la relation entre
l’homme et la machine. Il préfigure les articulations de notre époque entre le réel
et le virtuel, le loin et le proche, la vie et l’artifice. La transmission
immédiate du son à distance a anticipé les média de l’image. Par ailleurs, il n’est
pas anodin d’identifier que les théories de l’information sont nées dans le
contexte du développement des réseaux téléphoniques.
Pour prendre la mesure des mutations actuelles où le téléphone joue à nouveau un
rôle pivot, une mise en perspective historique s’impose.
Les œuvres, présentées dans la série de cinq expositions, impliquent des points de
vue critiques sur les nombreux phénomènes dont le téléphone est issu et dont il
s’est emparé pour préfigurer le monde interconnecté d’aujourd’hui.
L’évolution des techniques de transmission a eu des influences déterminantes sur
les arts depuis les avant-gardes historiques. Les avancées technologiques ont
convergé dans les années 1960 avec un processus similaire de dématérialisation qui
s’est opéré dans les champs de l’art, du design, de la musique, du théâtre et de
l’architecture.
La saison « Vous avez un message » est une manière de prendre la mesure de ces
influences et d’examiner les multiples pratiques et positions développées par des
artistes de différents champs de l’art.
La remise en cause de la prédominance de la visualité, l’usage parfois exclusif du
langage ou des datas, les pratiques enfin défiant le statut d’auteur, ont entretenu
des relations avec les transformations technologiques et les théories de
l’information tout en se démarquant des valeurs véhiculées par la rationalité
technologique.
Le visiteur pourra ainsi (re)découvrir le téléphone à la fois à travers les
pratiques de l’outil, son champ esthétique et comme médium.
Les œuvres présentées impliquent des points de vue critiques sur les nombreux
phénomènes dont le téléphone est issu et dont il s’est emparé pour préfigurer le
monde interconnecté d’aujourd’hui.
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CONVERSATIONS ÉLECTRIQUES
La pratique de la conversation a souvent été associée à un espace identifié – ce
fut le salon, le café ou encore le jardin.
Aujourd’hui, les réseaux et les nouvelles formes de communication à distance nous
amènent à recréer la conversation et à lui inventer de nouveaux lieux. La Panacée
est conçue de ce point de vue comme un laboratoire de conversations, un endroit
pour échanger, pour partager, pour se rencontrer et constituer un espace public,
c’est-à-dire un espace de partage ouvert à des positions diverses, dans le contexte
des mutations culturelles contemporaines.
L’enjeu de ces « Conversations électriques » est de créer des formes de
conversation autour de l’art, dans un lieu qui lui est dédié. Ce qui est proposé
relève d’un point de vue sur l’art, qui appelle d’autres points de vue, d’autres
voix, d’autres questions. Ce qui recherché, c’est de placer l’œuvre dans
l’interaction sociale la plus riche et non de la pétrifier dans un écrin. « L’art
est un prétexte pour amorcer un dialogue » (Douglas Gordon), et s’emparer de la
conversation, c’est saisir le vif, capter une dimension de la vie ordinaire dans
tout ce qu’elle peut avoir de relative et de passagère, de fluide et d’évanescente.
L’exposition « Conversations électriques » n’invite pas à suivre un fil directeur
explicite, ou un
point de vue déterminé sur l’évolution de la relation entre
conversation et média. Ce n’est pas un chemin orienté vers une destination, mais, à
l’instar de la conversation elle-même, plutôt un sentier où l’on se promène au
hasard pour prendre le temps de faire une expérience.
L’exposition invite à découvrir une mosaïque visuelle et sonore, à la fois
entrelacs de motifs et mises en résonance successives, entre conversation et media,
art et conversation, conversation et lieu, pour appréhender et vivre toutes les
formes de dialogue à l’ère du numérique. Les « Conversations électriques »
rassemblent à La Panacée des artistes issus d’horizons très différents : art
contemporain, cinéma, design, musique contemporaine, nouveaux média, littérature ou
performance. Leurs œuvres, elles aussi d’une grande variété formelle, s’adressent à
la vue, à l’écoute et au toucher. Elles peuvent procéder par un prélèvement ciblé
de flux d’information sur les réseaux, être activées ou générées par la
participation directe du spectateur, documenter ou retracer des protocoles divers
de conversation. Toutes, cependant, proposent des configurations nouvelles entre le
direct et l’enregistré, la proximité et la distance, l’humain et le non humain,
l’émotion et la rationalité, le passé et l’actuel.
L’exposition fait appel à des artistes qui définissent leur pratique autour de la
mise en en jeu de formes de conversation avec le visiteur. Ils offrent non pas des
contenus mais des contextes, ou des environnements, dans lesquels le visiteur peut
venir s’inscrire, agir et participer.
Le centre de gravité de l’œuvre se déplace vers la mise en place de dispositifs
individuels ou collectifs de rencontres, l’orchestration de conversations avec le
public. Processuelle, elle se transforme dans le temps, prend de nouveaux aspects,
voire migre sur un autre media. Performative, elle sollicite différents modes de
participation et de non-participation.
L’œuvre prenant la forme de la production d’une relation sociale, c’est tout un
environnement qui est créé et saisi. L’exposition se fait évolutive et se prolonge
comme une forme de composition qui se déploie dans le temps.
Avec cette exposition inaugurale, La Panacée cherche ainsi à insuffler un nouvel
« esprit de conversation », pour lui donner vie et chair dans le contexte d’une
société ultra-connectée. « A cause de l’électricité, nos relations redeviennent
partout des relations de personne à personne, comme à l’échelle du plus petit
village » veut espérer Marshall McLuhan. Un retour de l’archaïque niché dans nos
pratiques les plus actuelles.
Enjeux et pistes de réflexion
# L’exposition et les œuvres en question : la notion d’environnement
-
Œuvres comme des paysages qui entourent le visiteur : paysage sonore, de
données, textuel, visuel.
Exposition envisagée comme une mosaïque sans parcours linéaire. Ensemble
d’œuvres aux multiples facettes.
Exposition pensée comme un module qui se développe dans le temps et non un
produit fini
Exposition comme media, à la fois émetteur et récepteur
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 Siegfied Giedon, Espace, temps et architecture. Edition Denoël, 2004
Sigfried Giedon appelle l’environnement « l’histoire qui échappe au
musée ».
 Marschall Mcluhan, Le musée non-linéaire. Edition Aléas, 2008.
Marshall McLuhan voit le musée comme « une capsule d’environnement »

Listening post, Mark Hansen & Ben Rubin - Polyphonea / prosthetic spaces,
InformationLab – Hole in Space 1980 Revisited, Kit Galloway & Sherry Rabinowitz
# Œuvres et participation : l’espace, l’œuvre et le spectateur
- l’œuvre comme œuvre ouverte
- L’œuvre comme lieu d’expérience sensorielle : toucher, vue, ouïe
- L’œuvre comme questionnement plastique lié à la problématique de l’espace et de
sa représentation
- le rapport de l’œuvre au lieu et au corps du spectateur
 Rudolf Frieling, The Art of Participation:1950 to Now, Thames & Hudson, 2008
 Umberto Eco, l’œuvre ouverte, Edition du Seuil, 1979

RADIO KOM.POST : L'occupation des ondes, Kom.post - La cabine, Christine
Bouteiller – Delayed, Matthias Gommel – Grimpant, Teri Rueb – Transmetteur
polphonique de rêves, Francesco Finizio
# La mutation de l’écrit
-
Mutations des supports de l’écrit : téléphone, ordinateur, réseaux sociaux
Evolution de la place de l’écrit dans la société
Modification du rapport entre oral et écrit
 Milad Doueihi, La grande conversation numérique, édition Seuil, 2008
 Marschall McLuhan, la galaxie Gutenberg
 Roger chartier, « L'avenir numérique du livre » in le Monde publié le 28.10.2009

Listening post, Mark Hansen & Ben Rubin - Pst! MicroCONTROL, Megan smith General Instin, textopoly – VMAN, Magali Desbazeille - SMS Type, Thomas Weyres
# La question des données, l’œuvre entre matériel et immatériel
- Epoque de « La Big data »
- La question de la circulation des données
- La matérialisation des données, rendre visible l’invisible
 Norbert WIENER, La Société Cybernétique, Edition Deux-Rives, 1952
Listening
post, Mark Hansen & ben rubin - The Conversation, Ralf Baecker Invisible City, Wesley Grubbs - the Most Wanted/Unwanted Painting, Komar & Melamid
- - Grimpant, Teri Rueb
# L’œuvre et le temps
- Temps réel, temps enregistré, live
- Les temps de l’œuvre, de la conception à l’exposition à son prolongement après la
manifestation.
- L’œuvre comme processus, œuvre comme une expérience primant sur l’objet fini et
ouvrant vers la conjonction de temporalités distinctes
La Cabine, Christine Bouteiller - Transmetteur Polyphonique de Rêves, Francesco
Finizio - Delayed, Matthias Gommel – La fée électricité, Andreas Bunte
« L’art actuel ne se déploie pas lors du surgissement de l’œuvre, mais tout au long
d’une conduite processuelle de création » Stephen wright (Vers un art sans œuvre,
sans auteur et sans spectateur », XV Biennale de Paris, op. cit., p. 19)
# Statut de l’artiste et du visiteur
- Le visiteur contributeur
- L’artiste au croisement des formations (architecte, webdesigner, documentariste
Œuvre au croisement des disciplines : Cinéma, art visuels, littérature,
Gradin, Célia Picard – La cabine, Christine Bouteiller -
5
6
Ralf Baecker
Né en 1977 à Düsseldorf (Allemagne). Vit et travaille à Berlin.
The Conversation, 2009
Solénoïdes, élastiques, composants électroniques, câbles et bois
Enjeux
< L’Œuvre / machine, entre électronique et mécanique
- La question des données, matérialiser l’invisible
- Œuvre et communication, interaction et feedback
< L’Œuvre et sa perception, mouvements et sons
Comment l’œuvre fonctionne-t-elle ? Est-ce une machine, un robot ? Que se passe-til au centre de l’œuvre ?
Pour Aller plus loin
# CYSP 1 de l’artiste Nicolas Schöffer. C’est la première sculpture cybernétique
autonome présentée en 1956 à la Nuit de la Poésie, au théâtre Sarah Bernhard
-Nicolas Schöffer, Les trois étapes de la sculpture dynamique, Denoël, Paris, 1970
"L’électricité ou l'électronique
s'imbrique aussi bien dans la
phase de la création que dans la
phase d'exécution et représente
bien plus qu'un apport
technique, mais bien un
processus nouveau qui provoque
une texture spécifique". Nicolas
Schöffer
Photo Yves Hervochon
# La machine de Turing. En 1936, le mathématicien Alan Turing imagine une machine
abstraite permettant de résoudre les problèmes de calcul mathématique les plus
complexes et de donner une définition précise au concept d’algorithmes. Ancêtre de
nos ordinateurs, le modèle de Turing est la base de l'informatique moderne et des
théories de la programmation.
# La théorie de l’information de Claude Shannon a introduit le système binaire et
le calcul en base 2
# La théorie de la communication et la notion de Feedback à partir des travaux de
Wiener sur la cybernétique
Le feed-back désigne la réaction du récepteur au message émit et son retour vers
l'émetteur. Cette notion de Feed-Back a permis aux chercheurs en sciences-sociales,
de franchir un pas en passant d'une vision linéaire de la communication, à la
conception d'un processus circulaire.
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Artiste en résidence, production La Panacée
Christine Bouteiller
Née en 1976 à Rouen. Vit et travaille à Paris.
La Cabine, 2013
Création documentaire participative
Conception: Stéphane Landais
Dispositif interactif PLAY: David Olivari
Christine Bouteiller est réalisatrice et vidéaste. Elle envisage le documentaire
comme un lieu d’écoute et de reconstruction du monde, où ceux qui parlent se font
les auteurs de leurs propres représentations et récits.
En résidence à La Panacée pour l’exposition « Conversations électriques »,
Christine Bouteiller propose au public de contribuer à une création documentaire
participative, afin de constituer un mémorial du téléphone, trace du temps présent
avant son inéluctable disparition.
La Cabine est l'outil de cette recherche, constituée de métal, de fausses
transparences et de réfléchissements. Elle cache un dispositif interactif unique,
avec différentes fonctions :
- LA CABINE_REC est un studio de tournage où la vidéaste reçoit les visiteurs pour
collecter des vidéos de 3 mn qui questionnent les pratiques des usagers.
- LA CABINE_PLAY est un lieu de diffusion d'elle-même : en dehors des temps
d'enregistrement, le visiteur est invité à découvrir individuellement les vidéos et
à déposer par écrit une impression sur ces contenus.
- LA CABINE_EDIT propose des déambulations physiques entre les contenus vidéo,
itinéraires poétiques à concevoir avec les visiteurs. Le public reste dans toutes
les phases du projet contributeur de l'œuvre en création.
Enjeux
- Une œuvre ouverte, un projet de recherche multiple et évolutif
- La cabine, boite dans la boite, espace intime dans l’espace publique
- Œuvre contributive, le visiteur partie prenante du projet
- Les nouvelles formes narratives, La mise en récit
- La question du temps, une œuvre évolutive entre présent, passé et futur
Quelles formes les artistes inventent-ils pour raconter le monde ?
Comment depuis l’expérience personnelle et intime crée-t-on une mémoire
collective ? Quel est votre souvenir le plus marquant lié au téléphone ?
Pour aller plus loin
# La vidéo de Sylvie Blocher, Je et Nous a été tournée
avec 100 habitants du quartier des Beaudottes. « Les
conditions de tournage étaient les suivantes : Écrire une
phrase sur la solitude ou la beauté, gardée
habituellement sous silence et avoir le courage de porter
le tee-shirt sur lequel la phrase a été imprimée, devant
la caméra (...) et mettre de l’autre côté de la caméra
une personne, à qui l’on s’adresse en silence, au travers
du regard. » Sylvie Blocher
# Pockets Full of Memories est une installation
interactive de George Legrady proposant au visiteur de
scanner ses objets personnels et de répondre à un
ensemble de questions concernant ces objets. Les images
scannées sont ensuite classées en fonction de leur
description et forment une base de données qui s’enrichit
au fil de l’exposition.
Andreas Bunte
Né en 1970 à Mettmann (Allemagne). Vit et travaille à
Berlin.
La fée électricité, 2007
Film 16 mm, N&B, muet, 12 min.
Ensemble de 3 boites plexiglas
Encre, gouache, carton, impression jet d’encre, photocopie, plexiglas, bois
Les films d’Andreas Bunte sont des réécritures alternatives de l’histoire
contemporaine, fabriquées à partir d’un mélange d’archives, d’articles de journaux,
de collages de textes et de formes créées par l’artiste.
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La fée électricité (film noir et blanc, 16 mm) est une chronique de l’avènement de
l’électricité au XIXe siècle qui mélange archives réelles et histoires inventées,
pour révéler l’imaginaire, les rêves et fantasmes suscités par l’arrivée de
l’électricité. Les épisodes du film sont rythmés par une animation pseudoscientifique de formes géométriques, qui fonctionnent comme des métaphores du
projecteur 16 mm, médium analogique permettant à l’artiste d’utiliser le collage et
la manipulation de l’image.
À côté de la projection, des archives sont exposées comme des témoins des
évènements passés : la première photographie avec lumière artificielle par Thomas
Edison, ou un article de journal, font resurgir le moment de l’origine, lorsque
l’évidence de l’électricité n’en était pas encore devenue une.
Enjeux
- Analyser l’image en mouvement et la question du montage
- Œuvre / collage : emprunts, supports et sources multiples
- Œuvre entre réalité et fiction, archives et réécriture de faits historiques, la
question des mythologies contemporaines
Comment les artistes s’approprient-ils et témoignent-ils de l’histoire
contemporaine ?
Un récit peut-il être objectif ?
Comment vit-on l’apparition des grandes inventions, télévision, ordinateur ?
Qu’en reste-il dans le temps ?
Pour aller plus loin
# Ubu Roi et la série des raisins verts de Jean Christophe Averty. Dans ses films,
il développe une esthétique vidéographique inspirée par les collages dadaïstes.
# La filmographie de Georges Méliès. Ce réalisateur est considéré comme l'un des
principaux créateurs des truquages et des effets spéciaux.
# Le film « dial H-I-S-T-0-R-Y» de Johan Grimonprez explore
à partir d’images d’archives télévisuelles et d’images
fictives notre rapport aux médias et à l’histoire. Le
montage entre fiction et documentaire construit une
narration singulière.
Kunstencentrum Stuc
©
# L’exposition « Métamorphose de l’électricité » à la fondation EDF en 2004.
# Les artistes contemporains et l'archive, Presse Universitaire de Rennes. Ce livre
tente de cerner comment les artistes utilisent l’archives dans leurs œuvres comme
objet, méthode ou image.
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Magali Desbazeille
Née en 1971 à Douai (France). Vit et travaille à Montreuil-sous-Bois.
VMAM, VMATP, VMAN, VMAC Le rétro-musée de Montpellier en 2041, 2013
Installation performance
Pluridisciplinaires, les œuvres de Magali Desbazeille explorent les technologies
numériques et les questions liées à la représentation.
Pour l’exposition inaugurale « Conversations électriques », l’artiste présente une
installation performance qui, en l’an 2041, propose au public une reconstitution de
quatre musées imaginaires, « un vrai musée des arts et traditions populaires, un
vrai musée des arts et métiers, un vrai musée d’art numérique et un vrai musée
d’art contemporain ». L’installation, en s’appuyant sur les codes du musée, joue
sur les habitudes de présentation et de réception des œuvres d’art. Entre réalité
et fiction, l’œuvre de Magali Desbazeille crée une mythologie autour du téléphone,
objet culturel par excellence du XXe siècle, et révèle comment le téléphone à
participer à la diffusion massive de l'alphabet latin entre 2000 et 2010. « VMAM,
VMATP, VMAN, VMAC » présente 6 témoignages de mobinautes contraint de latiniser
L’installation présentée à La Panacée est activée par une performance de Magali
Desbazeille, une fiction autobiographique empruntée au journal intime de l’artiste
qui aurait 40 ans en 2041.
@ Site de l’artiste : http://www.desbazeille.fr
Enjeux
- Aborder les notions d’installation, d’interactivité et de performance artistique
- Réflexion sur le musée, ses codes et ses typologies
- Œuvre entre réalité et fiction, dimension historique et sociale
- la question du vernaculaire
« On parle dans sa propre langue, on écrit dans une langue étrangère », Jean-Paul
Sartre, Les mots.
Qu’est-ce qu’un musée, une collection, un centre d’art ? Comment communiqueronsnous dans le futur ? Que garderons nous de notre passé ? Quel objet est-il voué à
disparaitre ? Comment les technologies transforment-elles notre rapport à la
verbalisation ?
Pour aller plus loin
# La présentation et mise en scène de l’objet dans l’histoire (cabinet de
curiosité, Period Room etc)
# Artiste, scientifique, archéologue,
conservateur, Mark Dion archive objets et traces
de notre présence terrestre. À travers une
version contemporaine du cabinet de curiosité il
dresse le portrait de notre société. Des objets
qui d’un point de vue scientifique n’ont que peu
de valeurs mais qui font appel à notre mémoire
collective.
© Mark Dion
# L’ouvrage de James Putnam, Le musée à l’œuvre,
Thames and Hudson
# Le musée imaginaire d’André Malraux, Gallimard, 1967, Paris
# La compagnie ALIS développe des projets artistiques protéiformes : performances
scéniques, installations, design d'objets, vidéos, livres.. qui détournent des
signes parfaitement reconnaissables par tous pour ouvrir sur d'autres sens.
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Francesco Finizio
Né en 1967 à New York, vit et travaille à Plouzané (France).
Transmetteur polyphonique de rêves, 2002
Ligne téléphonique, répondeur, haut-parleurs, tube pvc, mousse néoprène, plan
incliné
Les dispositifs de Francesco Finizio agissent comme des pièges du sens, qui nous
placent dans une position de jeu avec les autres, de rêverie ou d'écoute. Une
situation récurrente dans son œuvre est celle de la difficulté à se parler, à
transmettre, à partager - Finizio, américain d'origine italienne vivant en France,
fait volontiers de nous des étrangers les uns aux autres, égarés dans une langue
qui ne peut nous suffire pour communiquer.
Le Transmetteur polyphonique de rêves est composé d'un long tube en PVC, autour
duquel sont enroulés des tapis de mousse. En s’y allongeant, on entend des récits
de rêves, déposés sur un répondeur par qui le souhaite. Sous les néons jaunes fixés
au plafond, l'installation évoque une plage, un club de gym ou un lieu de thérapie
indéfini.
En nous positionnant à l’horizontale, Francesco Finizio déjoue les codes de
l'espace public et nous met dans une situation de proximité, voire de vulnérabilité
par rapport aux autres, pour recevoir l’inquiétante étrangeté d’un parole rêveuse,
qui passe et s’échappe.
Pour déposer vos rêves : 04 34 88 79 84
Enjeux
- Aborder la question du dispositif participatif
- Le rôle de l’artiste et du visiteur, le visiteur contributeur
- L’œuvre entre espace public et sphère privée, entre réel et imaginaire, entre
expérience collective et individuel
- La question de l’expérience physique, les sens en action : vue/ouïe/toucher
- Le corps du spectateur dans l’œuvre
- La parole et le rêve comme dénominateur commun et universel
Dans quelles situations de la vie quotidienne écoutons-nous des conversations
intimes de manière collective ? De quoi avez-vous rêvez cette nuit ? Que devonsnous faire pour raconter un rêve ? Quelle position devons-nous adopter pour écouter
les rêves dans l’œuvre? Est-ce habituel dans un lieu d’exposition ?
Pour aller plus loin
# L’oeuvre interactive Telematic Dreaming de Paul
Sermon. Dans cette oeuvre, le visiteur peut s’allonger
dans un lit et observer sur un écran d’autres visiteurs
faisant la meme expérience dans un autre lieu à des
centaines de kilométres de lui.
© Paul Sermon
L'artiste n'est pas seul à accomplir l'acte de création
car le spectateur établit le contact de l'œuvre avec le monde extérieur en
déchiffrant et en interprétant ses qualifications profondes et par là ajoute sa
propre contribution au processus créatif. Marcel Duchamp
# L’œuvre d’Enna Chaton Propos, titre provisoire, 1, 2, 3 et 4 réalisée en 2001 est
une installation vidéo et sonore qui propose une expérience collective d’écoute de
questions intimes posées par l’artiste à des visiteurs.
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Kit Galloway
Né en 1948 à Portland (Indiana, États-Unis). Vit et travaille à Santa Monica
(Californie, États-Unis).
Sherrie Rabinowitz
1950-2013
Hole in Space 1980 Revisited, 2003
Double projection Los Angeles / New York, 60
Hole in Space 1980 Documentary, 1981
Documentaire, 30'
Kit Galloway et Sherrie Rabinowitz commencent, en 1975, un travail de recherche
commun sur l’esthétique dans la télécommunication. Passionnés par l’idée de
rapprocher dans une même image des personnes géographiquement éloignées, déterminés
à faire sortir l’art vidéo des galeries pour le confronter au public, ils créent
une série de dispositifs qui construisent « l’image comme lieu » (« image as
place »).
Performance historique de l’art vidéo et de la communication, Hole in Space a
établi, pendant trois soirs de novembre 1980, une connexion vidéo entre les
passants du Lincoln Center of the performing arts de New York et ceux du centre
commercial Century City à Los Angeles. Ce dispositif inédit utilisait le satellite
comme moyen de transmission en temps réel des images et des sons, créant une chat
room avant la lettre.
Sans annonce ni explication préalable, la performance fut reçue comme un choc par
les passants qui, soudain, pouvaient se voir, se parler et interagir malgré la
distance, créant une Public communication sculpture.
L’espace virtuel de l’image devint un espace social, où les personnes pouvaient
échanger librement, mais aussi s’organiser et créer ensemble. De la sorte s’ouvrait
un espace non géographique, où la communication avait laissé place à la
conversation créative, selon l’expression de Gene Youngblood (YOUNGBLOOD, Gene,
« Vidéo et utopie », in Communication, 48, 1988, p.173-191).
Dans l’exposition « Conversations électriques », la performance est présentée sous
la forme d’une une double projection des vidéos face à face, à l’échelle des
vitrines des sites d’origine, à New York et Los Angeles.
L’installation est accompagnée d’un court documentaire diffusé sur moniteur.
Enjeux
- L’œuvre, le temps et l’espace : télé présence, télécommunication
- l’œuvre hors de l’institution, dispositif dans l’espace public
- L’image comme espace, entre réel et virtuel
- Art et technologies, dispositif de conversation entre les hommes à travers les
machines : les réseaux sociaux, les principes du Web 2.0
Comment la technologie permet-elle de relier les hommes ?
Avec qui aimeriez-vous communiquez et qui se trouve loin de vous ?
Quels autres exemples technologiques connaissez-vous pour se parler à distance ?
Pour aller plus loin
# Robert Adrian X, The World in 24 hours, 1982.
Pour le Festival Ars Electronica, l’artiste
autrichien a organisé pendant 24 heures, grâce à la
combinaison de plusieurs médias de
télécommunication, une liaison entre 24 artistes et
collectifs habitant dans différents endroits du
monde.
# L’article de Gene Youngblood, « Vidéo et utopie »,
in Communication, 48, 1988, p.173-191. Pour Gene
Youngblood, les projets de Kit Galloway et Sherrie
Rabinowitz montrent comment l’espace virtuel devient
un laboratoire de resocialisation dans lequel il est
possible d’élaborer une nouvelle culture.
©Robert Adrian
# En 1984, Jacques Polieri réalise Hommes, Images, Machines, une vidéotransmission
simultanée interactive entre Cannes, Tokyo et New York.
# Derrick De Kerckhove,
L'intelligence des réseaux, edition O.Jacob, 2000
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Artistes en résidence, production La Panacée
http://textopoly.org/view?zoom=2&xcenter=2400&ycenter=-3
Général Instin
Patrick Chatelier,
Eric Caligaris, né
Benoît Vincent, né
Sylvain Perier, né
né
en
en
en
en 1965 à Châteaubriant. Vit et travaille à Paris.
1965 à Nice. Vit et travaille dans la région niçoise.
1976 dans la Drôme, où il vit et travaille.
1960 à Coutances. Vit à Berlin.
Le Général Instin est un projet transdisciplinaire et collectif in progress, initié
à partir d’un vitrail tombal du cimetière Montparnasse représentant le général
Hinstin (1831-1905). Feuilleton collectif, le Général Instin a été initié par
Patrick Chatelier, puis repris par une vaste communauté d’artistes et auteurs. Le
projet, qui ne compte ni centre ni programme, se décline sur toutes les plateformes
et en particulier sur le web, où il est hébergé par remue.net.
« Il est donc impossible de vraiment répondre à la question : Qui – ou plutôt
Qu’est-ce
que
le
Général
Instin ? »
(remue.net,
Général
Instin,
http://remue.net/spip.php?rubrique105, au 11/05/2013).
Général Instin a été accueilli en résidence de création à La Panacée entre décembre
2012 et juin 2013, dans le cadre du Textopoly, une plateforme d’écriture en ligne
conçue par La Panacée (accessible en ligne à l’adresse textopoly.org).
Sur le Textopoly, Général Instin a transposé en ligne l’ancienne caserne de l’EAI
(Ecole d’Application de l’Infanterie) à Montpellier, pour en faire un Espace
Autonome Instinien.
A partir de cette création en ligne, La Panacée présente une transposition sur
papier d’un fragment de l’œuvre.
Résidence 2
A partir d’avril 2013, un second groupe d’artistes a commencé une création ouverte,
avec pour seule contrainte celle de poster des contenus dans un espace défini à
l’avance.
Les artistes participant à cette 2e résidence Textopoly sont : Annie Abrahams,
Lucille Calmel, Agnès de Cayeux, Morgane Lagorce, Albertine Meunier, Eddy Pallaro,
Sabine Revillet.
@ http://textopoly.org/view?zoom=2&xcenter=-301&ycenter=26
Enjeux
< Statut de l’œuvre
- Œuvre collective
- Œuvre évolutive, ouverte
- Œuvre composite, question du collage
< Les mutations de l’écrit
< La question du territoire, de la carte
< Statut de l’auteur, polyphonies et contribution multiple
14
Quelle forme prend l’écrit quand il n’a plus la page comme support ?
Pour aller plus loin
# La question de la carte et du territoire
L’article de Gilles Palsky, « Borges, Carroll et la carte au 1/1 » dans la
revue cybergeo.
-La nouvelle de Jorge Luis Borges la bibliothèque de Babel publiée dans le recueil
Fictions en 1944
-L’ouvrage de Lewis Carrol Sylvie et Bruno écrit en 1889.
- Le recueil de chroniques d’Umberto Eco Comment voyager avec un saumon parue aux
éditions Grasset en 1997.
# Les expériences littéraires avant-gardistes : surréalistes, dadaïstes, lettristes
situationnistes, postmodernisme
# Cent mille milliards de poèmes de Raymond Queneau. Le lecteur manipule les bandes
de papier contenant chacune un alexandrin pour créer une infinité de poèmes.
# Poème Pi-anoté de Jean-Robert Sedano, Solveig de Ory et Sylvain Soussan permet de
créer un poème unique avec une infinité d'auteurs
# Le projet collaboratif Communimage (1999) du collectif C A L C et de l’artiste
Johannes Gees. Communimage (http://www.communimage.net) est une plateforme en ligne
constituée d’une grille d’images ajoutées par les internautes et qui s’étend au fil
des contributions.
© 2008 C A L C et Johannes Gees
# L’œuvre White noise de l’artiste malentendant Joseph Grigely consiste en une
grande installation de milliers de petits papiers retraçant des conversations.
15
Photo: Rémi Villaggi-Metz
16
Matthias Gommel
Né en 1970 à Leonberg (Allemagne). Vit et travaille à Karlsruhe.
Delayed, 2002
Console, deux casques, câbles
Delayed est une installation à l’apparence sommaire : deux casques d'écoute, munis
de microphones, pendent depuis le plafond. Une fois passés, les écouteurs restent
silencieux, car il s'agit de discuter avec celui ou celle qui aura voulu se placer
face à nous dans le dispositif.
Mais ici, la communication ne passe pas instantanément, comme elle le ferait par
exemple avec un téléphone. Toute parole prononcée est retardée de quelques secondes
- décalage dérisoire qui suffit à dérégler profondément le partage du plus
élémentaire message, avec une personne qui se trouve pourtant à quelques pas.
Delayed réalise donc le contraire de ce qu'on peut attendre d'un outil de
communication, qui, en temps normal, est censé s’effacer pour rendre la
transmission la plus immédiate possible. Delayed, en somme, est l'anti-téléphone.
Par la séparation de la parole et de l'écoute, c'est la pensée elle-même qui se
trouve assiégée par la confusion. Confusion de deux temporalités, celle de l'œil,
celle de l'oreille, que la machine nous interdit de rassembler. En creux, c’est
l’évidence de la conversation qui ne résiste pas à cette expérience : pour se
parler dans Delayed, il ne suffit pas de se parler.
@ Site de l’artiste : http://www.gommel.com/
Enjeux
< Aborder la notion d’œuvre participative
< Œuvre et communication, la question du contexte et des média
< Communication verbale, non verbale
< L’œuvre comme situation de perturbation
< Les temps de l’œuvre, du live au temps différé
Quelles sont les différences pour le visiteur entre une peinture, une sculpture
et l’œuvre de Matthias Gommel ? Connaissez-vous des situations de conversation
similaires à celle expérimentée dans l’œuvre de Gommel ? Quels sont les éléments
qui entrent en jeu dans la conversation ?
Pour aller plus loin
# Richard Serra et Nancy Holt, Boomerang, 1974
Dans Bommerang, Nancy Holt décrit à l'écran ses impressions au fait d'entendre, à
travers un léger décalage, le son de sa propre voix. Le spectateur entend donc la
voix de Holt de même que son écho.
«Je travaille avec la technologie non pas parce qu'elle est
nouvelle mais parce qu'elle est inévitable, «une seconde peau»
comme l'a dit McLuhan. […] Ce qu'il nous reste à faire est de
pervertir cette technologie, la détourner pour créer des
expériences connectives, critiques ou poétiques.» R.L.H
# Rafael Lozano-Hemmer, Microphones, 2008
Plusieurs microphones sont disposés en cercle à différentes hauteurs. Chaque micro
a été trafiqué de sorte que, lorsqu’un spectateur parle, sa voix est enregistrée et
il peut entendre en même temps la voix du participant précédent, comme une voix
provenant du passé.
# Hachiya Kazuhiko, Inter Dis-Communication Machine, 1993.
Deux spectateurs sont équipés de casques audio et vidéo qui enregistrent et
diffusent ce qui est vu et entendu par l’autre.
17
18
Westley Grubbs
Né en 1976 aux États-Unis. Vit et travaille à Berkeley.
Mladen Balog
Né en 1973 en Croatie. Vit et travaille à Berkeley.
Invisible City, 2010
Impression sur papier, dimensions variables
Logiciels Illustrator et Processing
Invisible City, de Wesley Grubbs et Mladen Balog, est un projet de data-
visualisation du Studio Pitch Interactive, réalisé en 2010 pour le magazine Wired.
Crée en 2007 par Wesley Grubbs, Pitch Interactive est spécialisé dans le traitement
de données par data-visualisation. La data-visualisation est une technique qui,
croisant les mathématiques, le design et l’informatique, utilise les technologies
numériques pour représenter les données de façon visuelle.
Dans l’article pour la revue Wired, “What a Hundred Million Calls to 311 Reveal
About New York” le journaliste Steven Johnson relève l’importance de la ligne 311
pour la ville de New York. Ce numéro vert, qui reçoit plus de 50000 appels par
jour, centralise les plaintes des New-Yorkais et traite de grandes quantités de
données que Wesley Grubbs et Mladen Balog mettent en forme au travers d’un grand
graphique.
Sorte de portrait en creux de la ville de New York et de ses habitants, Invisible
City représente de manière ludique une journée d’appel au 311 et permet de donner
forme à toute cette communication invisible quotidienne. On peut y lire, heure par
heure, les principales plaintes enregistrées et matérialisées par de grandes ondes
colorées. Par exemple en rose pour les problèmes relatifs au bruit, ou en jaune
pour les conditions sanitaires.
Les problèmes de la vie courante sont ici traités avec une esthétique pop
généralement réservée à la publicité ou au design.
Invisible City, a été exposée lors de l’exposition « Talk to me » au Musée d’art
moderne de New-York en 2011.
L’artiste réalisera une carte semblable à partir de données recueillies à
Montpellier, qui sera exposée à l’automne 2013.
@ Site Pitch Interactive : http://www.pitchinteractive.com
Enjeux
< Lien entre art et technologies, la data visualisation, une esthétique pour la
mise en valeur des données
< Matérialiser l’invisible
< La collecte comme pratique artistique
< Portrait d’une ville et de ses habitants, mémoire collective et sociale
Comment mettriez-vous en
Comment rendre lisible des données complexes ?
Pour Aller plus loin
# Les Archives de Peter Piller. Cet artiste iconographe collectionne des
images tirées de journaux régionaux allemands et de magazines, qu’il va
ensuite agencer, confronter dans des installations murales. Cette collecte
va devenir une pratique artistique qui va révéler en filigrane le quotidien
de villes et de ses habitants.
19
Komar & Melamid
Vitaly Komar, en 1943 né à Moscou (URSS)
Alexander Melamid, né en 1945à Moscou (URSS)
Vivent et travaillent aux États-Unis
The Most Wanted / Unwanted Paintings, 1995-1997
Site Internet
Les artistes russes Komar & Melamid développent un travail commun depuis 1963.
Réprimés dans leur pays, ils émigrent aux États Unis en 1978 où ils poursuivent
avec humour et ironie leur critique du monde de l’art et des pouvoirs politiques. «
Nous ne nous immisçons pas dans l’art mais dans les idées à propos de l’art. L’art
est un outil pour nous ».
La série des « Most Wanted / Unwanted Paintings » (« les tableaux les plus désirés
/ les moins désirés ») inverse le rapport habituel de création et de réception des
œuvres d’art en posant la question du statut de l’artiste.
Les artistes ont fait appel à des sociétés de sondage aux États-Unis puis dans onze
pays à travers le monde, afin de déterminer quelle serait la peinture idéale pour
leurs habitants et la plus détestée. Le sondage composé d’une cinquantaine de
questions - « Quelle est votre couleur préférée ? », « Préférez-vous l’art moderne
ou traditionnel ? » - leur a permis de créer une vingtaine de toiles présentées
dans différentes expositions. C’est le site web qui est présenté à La Panacée, le
projet s’étant poursuivi sur Internet.
Avec « The Most Wanted / Unwanted Paintings », les artistes explorent sous forme
de satire les notions de goût et d’esthétique en s’interrogeant sur le type de
culture produit par tout pouvoir, fût-il celui de l’opinion publique.
@ Site personnel : http://www.komarandmelamid.org/
@ Site de « The most wanted/unwanted paintings » : http://awp.diaart.org/km/
Une œuvre d’art doit-elle plaire à tous ? Qui conçoit l’œuvre : l’artiste ou le
public ? Quelle serait votre peinture idéale ?
Enjeux
- Aborder les valeurs croisées art/économie
- La question de la signature
- La question du goût, du beau
- Une œuvre dans le temps, de la collecte à l’œuvre physique au projet en ligne
Pour aller plus loin
# Devrim Bayar, Komar & Melamid, Un art de la médiation, Ed la lettre volée, 2005,
160 pages, 19,50
20
Artiste en résidence, production La Panacée
kom.post
avec Laurie Bellanca, Camille Louis, Caroline Masini, sur un dispositif
radiophonique de Vincent Cavaroc.
Laurie Bellanca, née en 1982 à Cavaillon, vit à Paris.
Camille Louis, née en 1984 à Avignon, vit à Paris.
Caroline Masini, née en 1980 à Cannes, vit à Paris.
Vincent Cavaroc, né en 1978 à Rodez, vit à Paris.
Kom.post est un collectif interdisciplinaire, créé en janvier 2009 à Berlin,
composé de jeunes artistes et chercheurs européens.
RADIO KOM.POST : L'occupation des ondes, 2013
Dispositif radiophonique de piratage localisé
Radio kom.post propose une écriture de terrain participative, cartographique et
sonore, qui interroge la naissance de La Panacée comme une conversation à l’échelle
de la ville de Montpellier. Son sujet est l'ouverture du lieu et sa réouverture
après différentes vies et différents habitants. Elle tisse un récit ouvert,
effectué par les peupleurs (ouvriers et employés de La Panacée, artistes exposés,
voisins, étudiants, visiteurs divers).
Radio kom.post est un média radiophonique pirate, qui considère La Panacée comme
une antenne d’émission, de réception et de circulation d’ondes, occupée par une
multitude de voix, actrices d’une conversation en forme d’enquête.
Pour découvrir l’installation, le public se munit de radios (les « bornes » de
départs), qui sont aussi des postes où les spectateurs peuvent poursuivre une
conversation et la diffuser en direct dans le lieu, en construisant de nouveaux
réseaux de circulation de la parole et du sens.
@ Site du collectif : http://about.kompost.me/
Enjeux
- Mettre le lieu en conversation avec le public
- Exposer et conserver les conversations d’un lieu, des habitants
- Susciter la conversation, l’échange
- L’œuvre contributive et ouverte
Comment avez-vous connu la Panacée ? Que représente la Panacée pour vous ?
Quelle émission de radio aimeriez-vous proposer dans Radio.Kompost ?
Pour aller plus loin
# La Fabrique du commun. « Grâce à un dispositif simple de transcription,
traduction et projection des échanges (micros, video-projection et écoutes) le
collectif invite les participants des fabriques à s'emparer par petits groupes
d'une problématique partagée. Selon chaque contexte, une question est adressée à
tous après une introduction réalisée par le collectif permettant un premier terrain
de réflexion. » Kom.post
# Le rhizome, concept philosophique de Gilles
Deleuze (1925-1995) et Félix Guattari (1930-1992).
Le rhizome est un modèle d’organisation de la pensée
sans centre, ni périphérie, une carte mouvante: « la
carte est ouverte, elle est connectable dans toutes
ses dimensions, démontable, renversable, susceptible
de recevoir constamment des modifications » Gilles
Deleuze et Félix Guattari, Mille plateaux, Capitalisme et
schizophrénie II, Les Éditions de Minuit, Paris, 1980.
# Core Sample (2007) de Teri Rueb raconte l’histoire
de Spectacle Island. « A leur arrivée sur
Spectacle, les visiteurs empruntent un casque et, tout en se promenant sur l’île,
écoutent un récit audio dont les séquences sont déclenchées par leur positionnement
géographique. Sons naturels ou manipulés et voix d’anciens résidents se mêlent pour
raconter l’histoire d’un lieu aux multiples
facettes. »
# La théorie de la dérive et Le Guide
psychogéographique de Paris (1957) de Guy Debord.
l’artiste tente « d’éveiller la population à la
21
« psychogéographie » c’est-à-dire à la manière dont le « milieu géographique » agit
« sur le comportement affectif des individus ».
Marie Escorne, « Guy Debord », Erre, variations Labyrinthiques, Centre Georges Pompidou ; Citations de
Guy Debord, « Introduction à une critique de la géographie urbaine » les lèvres nues, n°6, septembre
1955, Cité par Pompidou, Paris, p.129.
# La Bibliographie de kompost
Marshal Mac Luhan "d'Oeil à Oreille"
Thierry Lefèvre « La bataille des radios libres »
Daniel Lesueur « Radios Pirates - de radio Caroline à la bande FM »
Félix Platter « Mémoires »
Christian Leblé « Carnet d'écoute » (Phonurgia / Centre Pompidou)
William S. Burroughs « La révolution électronique »
22
Informationlab (Ursula Lavrenčič & Auke Touwslager)
Ursula Lavrenčič
Née en 1974 à Llubjana (Slovénie). Vit et travaille à Logatec (Slovénie)
Auke Touwslager
Né en 1972 à Rotterdam (Pays-Bas). Vit et travaille à Logatec (Slovénie)
Polyphonea / prosthetic spaces, 2013
Fondé
en
2004 par
les
artistes
Ursula
Lavrenčič
et
Auke
Touwslager, Informationlab est un collectif international réalisant des projets à
la croisée des arts, des sciences, de la technologie et du design.
L’installation Polyphonea, créée pour le patio de La Panacée, est un système de
hauts-parleurs et microphones construisant un paysage sonore déstabilisant :
différents points d’écoute ouvrent des perspectives différentes sur un même son,
une même musique.
En se déplaçant dans Polyphonea, le spectateur perçoit donc les sons non seulement
à travers le temps, mais aussi à travers l’espace.
L’œuvre musicale diffusée dans les hauts parleurs est The Title, suite pour
violoncelle et voix masculines. Elle est composée par le compositeur Giovanni
Bonato et interprétée par la Ljubljana Vocal Academy, dirigée par Stojan Kuret.
Performance inaugurale le 22 juin 2013 dans le patio de La Panacée.
@ Site du projet : http://www.polyphonea.org/
@ Site du Collectif : http://www.informationlab.org/
Enjeux
< L’inscription de l’œuvre dans un espace architectural et le rapport au corps du
visiteur
< Œuvre au croisement des disciplines : musique, architecture, sculpture,
technologies, science.
< La question de la spatialisation du son
< L’œuvre et les temps conjugués : temps de l’enregistrement, temps de la
performance, temps de l’écoute.
Comment perçoit-on les sons ?
Pour aller plus loin
# The Forty Part Motet (2001) de Janet Cardiff est une installation sonore de 40
haut-parleurs placés en cercle. Chaque haut-parleur restitue une voix enregistrée
séparément de Spem in Alium, motet à 40 voix du compositeur Thomas Tallis (15051585).
The Forty Part Motet |Musee d'art Contemporain, Montreal / Recording Session, Salisbury Cathedral Choir
# Sonopticon (1980) de Jean-Robert Sedano, Solveig de Ory et Pierre Leloup, est un
espace sonore et visuel en interaction avec les mouvements des visiteurs.
# Respire (2008) d’Anna Friz est une performance, installation et une composition
remixée créée à partir de « morceaux de témoignages pris sur le vif, chargés
d'émotion, où on entend vraiment les corps respirer, bouger (...) ». l’oeuvre est
diffusée par des émetteurs et rendue audible par des dizaines de petits postes
radios suspendus dans les airs. Ainsi, « le passage des visiteurs faisait surgir
des interférences, les sons de toutes les interférences produites se combinaient
entre eux, etc. Cela m'a rappelé le concept de “transception” chez Brecht : la
capacité d'envoyer et de recevoir. »
Anna Friz, propos recueillis par Etienne Noiseau.
23
# Les œuvres de La Monte Young (à développer)
24
Geoffrey Mann
Né à 1980 à Kirkcaldy (Écosse). Vit et travaille à Edimbourg (Écosse).
Cross-Fire, Natural Occurrence series, 2010
Vidéo et installation
Geoffrey Mann est un artiste et designer écossais. Ses œuvres croisent art, design
et artisanat, défiant le fossé existant traditionnellement entre création,
conception et production des objets quotidiens. En prêtant attention aux éléments
naturels, au temps et au mouvement, son travail rend compte, par l’utilisation des
technologies numériques, de phénomènes normalement insaisissables.
Cross-Fire rend visible l’effet physique d’une conversation sur les objets
environnants. La vidéo s’appuie sur un extrait audio du film American Beauty de Sam
Mendes : il s’agit de la célèbre scène du dîner, durant laquelle la conversation
entre les deux protagonistes (Kevin Spacey et Annette Bening) va crescendo, jusqu’à
finir en dispute à couteaux tirés.
À partir de la reconstitution de la table du repas, vidée de toute présence
humaine, Geoffrey Mann utilise la technologie 3D pour déformer la vaisselle, qui se
plie et se déplie sous l’effet plus ou moins violent des mots échangés par les
époux.
Sont également présentées des sculptures réalisées par prototypage rapide. Une
théière, une tasse, des couverts portent les traces physiques des ondes sonores,
tels des pièces à conviction arrachées à l’écran de cinéma.
Enjeux
> Entre matériel et immatériel,
- La matérialisation de la conversation, du son de la voix
> L’objet et l’œuvre
- L’objet comme témoin, pièces à conviction
- Les modalités de présentation de l’objet (vitrine, éclairage)
> Image œuvre et fiction
- La construction et la transformation des images
- Arts et technologies pour rendre visible des phénomènes invisibles
Pour aller plus loin
# La dispute de Anne Brégeaut est une tasse
cassée et recollée, qui témoigne des trois temps
du drame amoureux : la dispute, la rupture, la
réconciliation.
Anne Brégeaut, La Dispute, 2006. © Adagp, Paris
2010. Courtesy Semiose galerie, Paris. Photo
Pierre-Yves Gaulaud.
# Les Psychoarchitectures de Berdaguer & Péjus
sont des maquettes de maisons réalisées en
prototypage rapide à partir de dessins de rêves
d’enfants.
Berdaguer & Péjus, Psychoarchitectures, 2006-2010
© Blaise Adilon © ADAGP
25
Célia Picard
Née en 1978 à Schoelcher (France). Vit et travaille à Montpellier.
Annuaires, première réalisation en 2004
Environ 2000 annuaires posés sur la reliure entre deux murs
Créé en 1880, suite à l’invention du téléphone et à la construction des premiers
centraux de communication manuels, l’annuaire téléphonique est un objet à la fois
personnel et collectif. Dans la pièce de Célia Picard, une centaine de ces volumes,
sauvés de la destruction, forment une surface chaleureuse et confortable, invitant
à la détente et la conversation.
L’artiste, architecte et designer, fonde ses projets sur une étude critique des
phénomènes socioculturels, des rituels et des mythes. Elle joue, dans cette pièce,
sur l’accumulation d’annuaires eux-mêmes composés d’une accumulation de coordonnées
personnelles.
Annuaires permet à plusieurs personnes de s’asseoir côte à côte pour se reposer et
discuter, en prenant appui sur des feuillets de papier, fragiles compilations de
données, pressées ensemble pour former un bloc d’une solidité à toute épreuve.
@ Le site de l’artiste : http://www.celiahannes.net/
Enjeux
- Question du statut de l’objet : il peut être artistique, décoratif, utilitaire.
- Créer un objet du quotidien grâce au détournement et à l’accumulation d’un objet
désuet ou disparu.
- Notion d’objet symbolique
Quelles sont les différences entre un objet artistique et un objet utilitaire ?
Pourquoi et comment un objet peut-il être considéré comme une œuvre d’art ? Quel
est le rôle du musée ou centre d’art dans la légitimation du statut d’un objet ?
Imagines une œuvre réalisée à partir d’un détournement d’un objet du quotidien ?
Pour aller plus loin
# L’œuvre Home de Miler Lagos est un igloo réalisé avec des livres.
# La sculpture de l’artiste portugaise Joana Vasconcelos, Marylin, est une paire de
chaussure constituée de casseroles.
26
Ben Rubin
Né en 1964 à Boston, Massachusetts (Etats-Unis). Vit à New York.
Mark Hansen
Né en 1964, à Petaluma (Californie). Vit à New York.
Listening Post, 2002-2006
Composants électroniques, fils de cuivre, aluminium, huit haut-parleurs et
logiciels.
Collection du San Jose Museum of Art (Californie, États-Unis), avec le soutien de :
Deborah and Andy Rappaport, Lipman Family Foundation, Council of 100.
Additional.
Et celui de Rita and Kent Norton.
Initialement créée en 2001, Listening Post a fait date en étant une des premières
œuvres à prendre pour matériau les quantités massives de données produites en
continu sur Internet.
Listening Post, littéralement le « poste d’écoute », collecte des textes en temps
réel sur Internet, à partir de milliers de forums publics, de chat rooms et de BBS
(Bulletin Boards Systems). Ces textes sont lus ou chantés par des voix de synthèse,
pendant qu’au même moment ils défilent sur une grille composée de plus de 200
petits écrans électroniques.
L’œuvre est divisée en six mouvements, chacun correspondant à une logique propre de
traitement des données provenant du réseau. A chaque fois, le type de texte et les
motifs visuels varient, dévoilant différents paysages électroniques.
Depuis sa première exposition, Listening Post n’a cessé d’être la caisse de
résonance du bruit du monde : on y voit passer les bouleversements de la grande
histoire, ainsi que les expressions intimes des petites anecdotes de chacun, en
d’infinies conversations qui lient des expériences humaines radicalement
différentes.
Tout ce qui est publié en ligne peut être capté par ce poste d’écoute, qui s’offre
à nous comme un fenêtre sur un texte numérique infini, qui continue de s’écrire à
chaque instant sous nos yeux.
@ Site internet de l’artiste : http://earstudio.com/ben-rubin/
Enjeux
< La question du récit et l’exposition de soi sur les réseaux sociaux
- Questionnement sur les nouvelles formes de narration et d’expression
- Exposer les conversations intimes et les expériences humaines personnelles
< Le rapport au temps présent
< œuvre, collaboration et interaction
- Les principes du Web 2.0
- Les techniques des médias sociaux : flux RSS, blogues, les wikis, les partages
de photo (flickr), le partage de vidéo (YouTube), les réseaux sociaux (facebook)...
Pour aller plus loin
# L’installation immersive de Christophe Baker, Hello World ! or : How I learned to
Stop Listening and Love the Noise. L’artiste américain a collecté sur Internet
(notamment YouTube et facebook) plus de 5000 séquences vidéos d’internautes se
filmant devant leur ordinateur et commençant leur message par « Bonjour tout le
monde ». Placées les unes à côté des autres, les vidéos forment une véritable
cacophonie empêchant au spectateur d’entendre les messages. Christopher Baker
explique que "Ces technologies de communication sont en fait davantage des
technologies de diffusion. Or, une démocratie saine demande une égalité entre la
parole et l'écoute". Propos recueillis par Le Nouvel Observateur.
# La série The Mechanics of Emotions, de Maurice Benayoun. L’artiste a conçu sa
propre application logicielle lui permettant de « scruter les actualités sur
Internet pour déceler automatiquement les associations de noms d’émotions humaines
27
avec des noms de villes internationales. » Dominique Moulon, Art contemporain nouveaux
médias, Éditions Scala, Paris, 2011.
# Le film de David Fincher, The social Network, raconte l’histoire du fondateur de
Facebook.
28
Artiste en résidence, production La Panacée
Teri Rueb
Née en 1968 à Longmont (Colorado, États-Unis). Vit et travaille à Cambridge
(Massachusetts, États-Unis).
Alan Price
Né en 1962. Vit et travaille dans l’Ohio (États-Unis).
Grimpant, 2013
Projection, Application Android
Grimpant révèle Montpellier comme une ville de mouvement, aux temporalités et aux
subjectivités multiples, où humains, machines et végétations s’entremêlent.
Le projet consiste en deux éléments liés : une application téléchargeable sur
téléphone mobile et une carte projetée dans les salles d’exposition de La Panacée.
L’application mobile incite à découvrir la vie végétale de Montpellier, du Jardin
des Plantes à la végétation urbaine spontanée. Lors de leurs déplacements, les
participants géolocalisent les plantes ou arbres qui leur semblent remarquables.
Chacun peut ensuite écouter un message vocal laissé auparavant, ou enregistrer ses
propres pensées à destination du promeneur suivant. Le téléphone mobile se fait
alors instrument d’exploration et de décodage.
Les parcours et les expériences vécues apparaissent sur la carte projetée, qui
collecte archives et données contemporaines, mouvements et flux, pour les afficher
sur des calques superposés. Le premier calque, composé de cartes anciennes, décrit
la forme de la ville, de sa fondation au Moyen-Âge au XIXe siècle. Par-dessus, un
second calque présente une cartographie des mouvements humains contemporains, ceux
dessinés par les parcours des participants, et ceux issus de données urbaines,
comme le trafic des transports en commun.
Grimpant est une carte vivante, qui permet de visualiser les formes urbaines et
organiques spontanées, en contraste avec l’urbanisme et les infrastructures
planifiés.
@ Site des artistes : http://www.terirueb.net/i_index.html
http://accad.osu.edu/~aprice/
Enjeux
> L’œuvre et la participation du spectateur
- Une œuvre en mouvement
- Créer un échange
- Le visiteur contributeur
> La Végétation urbaine
- Prendre conscience du rôle de la végétation dans la ville (effet d’apaisement,
purification de l’air...) Notion d’écologie urbaine (Teri Rueb).
> L’Urbanisme et l’Histoire d’une ville
- Raconter les mouvements d’une ville par l’utilisation de la Cartographie
- Visualiser l’évolution de la forme d’une ville et son organisation au fil du
temps.
Pour aller plus loin
# Lois Weinberger est un artiste autrichien qui milite depuis le début des années
1970 en faveur d’une végétation spontanée. Dans ses installations Cut (1999) et
Burning and Walking (1993/1997), il enlève les pavés où le bitume d’une rue pour
laisser pousser la végétation.
29
# L’ouvrage Le Tiers-paysage du paysagiste Gilles Clément, Éditions Sujet, 2004.
Dans ce manifeste, l’auteur définit la notion de Tiers-paysage : « Comparé à
l’ensemble des territoires soumis à la maîtrise et à l’exploitation de l’homme, le
Tiers-Paysage constitue l’espace privilégié d’accueil de la diversité biologique. »
# L’Histoire de la cartographie, de l’Antiquité à nos jours, une exposition
virtuelle de la BNF : http://expositions.bnf.fr/cartes/expo/salle1/01.htm
« Dès l’Antiquité, les hommes ont cherché à représenter leur territoire et à
mémoriser des itinéraires... »
30
Megan Smith
Née en 1978 à Ottawa (Canada). Vit et travaille à Ottawa.
Pst! microCONTROL (2010)
Installation, données en temps réel
Megan Smith se définit comme une new media artist dédoublée en universitaire,
spécialiste des systèmes de diffusion et de mise en récit de données issues du web.
En travaillant sur les nouvelles formes de narration, elle donne souvent une
dimension participative à ses projets, qui peuvent prendre la forme d'installations
ou de vidéos.
Pst! microCONTROL est composé de 5 petits dispositifs narratifs accrochés au mur des afficheurs LED - qui nous donnent un aperçu en temps réel de messages publiés
sur le réseau social Twitter, depuis Los Angeles, New York, Londres, Kaboul et
Pékin.
Visuellement, l’installation reprend un motif familier, celui d'horloges posées
côte-à-côte, qui traduisent la simultanéité des messages reçus en des points
différents du globe.
En produisant la perception de l’immédiateté, le texte reprend ici son
sens étymologique de tissu, de trame qui rassemble des lifestreams, des fils de vie
- à savoir l'unité narrative fondamentale du web du début du XXIe siècle.
@ Site de l’artiste : http://megansmith.me/
Enjeux
< La question du récit, de la narration du lieu et des visiteurs
- Exposer les conversations d’un lieu, d’une ville
- Travail sur les nouvelles formes de narration, étude de twitter
< L’œuvre et les temps conjugués
- Temps réel, temps de lecture, temps juxtaposés
- Le rapport au temps présent
- Le temps et l’espace
Pour aller plus loin :
# L’œuvre Murmur Study (2009) de Christopher
Baker. Des imprimantes thermiques éditent sur de
fines bandes de papier des messages prélevés en
temps réel sur Twitter.
# Le film Choral (genre cinématographique)
Raconter plusieurs histoires parallèles se
déroulant en même temps (Amours Chiennes, Babel,
d’Alejandro Gonzalez Inarritu, Collision de Paul
Haggis, Magnolia de Paul Thomas Anderson).
# Le film de Jim Jarmush Night on Earth (1991)
présente cinq histoires tournées en différents
lieux sur terre (Los Angeles, New York, paris,
Rome, Helsinki) et ayant lieu en même temps.
Entre chaque séquence, cinq horloges posées
côte-à-côté traduisent cette simultanéité.
# Le programme internet We feel Fine de Sep
Kamvar et Jonathan Harris.
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Thomas Weyres
Né en 1978 à Aix-la-Chapelle (Allemagne). Vit et travaille à Berlin.
SMS type, 2002
Adhésif
Thomas Weyres, graphiste et designer, a travaillé pour de grands groupes comme
MySpace, Sony ou Arte. Dans ses projets et recherches, il s’intéresse aux problèmes
de codage de l’information.
SMS type représente l’automatisation des mouvements dans l’usage des SMS. Ces
grands dessins, réalisés au mur en adhésif rouge, traduisent de manière schématique
le mouvement d’un doigt tapant un SMS.
Pour l’installation à La Panacée, les dessins abstraits représentent la
transcription visuelle du même message, « je t’aime », composé à partir d’un
clavier de téléphone, dans huit langues différentes : anglais, allemand, arabe,
italien, polonais, zoulou, mandarin et français.
Initialement développé pour l'exposition « CHAT » au Westphalien Art Association,
SMS type fut exposée au Kunstverein Cuxhaven. L’œuvre fut également présentée dans
le cadre d’une série d'illustrations dans l'hebdomadaire allemand Die Zeit.
Enjeux
- Rendre visible l’invisible
- Les mouvements du corps, La trace, le geste
- L’automatisation des mouvements dans l’usage des technologies de communication
(télégraphe, SMS).
- Art et communication
- Le codage de l’information
- La question de l’écrit et de la traduction
Pour aller plus loin
# Improvisation technologies est une œuvre multimédia interactive de William
Forsythe créée en 1994 pour le ballet de Francfort avec le Center for Art and Media
(ZKM). Elle Questionne le mouvement et sa disparition : « J’ai essayé d’envisager
la kinésphère – l’espace où s’inscrit le mouvement du corps – comme un plan de
mémoire. » William Forsythe.
Source: Entretien de Rolsyn Sulcas, « How William Forsythe Has Both Subverted and
Enlarged the Boundaries of Classical Dance Through the Consistent Use of Language.
An interview », Ballettanz, n°s 48-49, 2004, p.48.
# Le code morse et le télégraphe : Inventé pour la télégraphie en 1832
« L’alphabet morse ou code morse, est un code permettant de transmettre un texte à
l’aide de séries d’impulsions courtes et longues, qu’elles soient produites par des
signes, une lumière ou un geste. » Wikipedia
Dans les programmes
/ COLLÈGES
> HISTOIRE DES ARTS
Thématique « Arts, techniques, expressions »
Cette thématique permet d’aborder les œuvres d’art comme support de connaissance,
d’invention, d’expression en relation avec le monde technique.
Pistes d’étude :
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- L’œuvre d’art et l’influence des techniques : œuvre d’ingénieur ou d’inventeur
(chronophotographie, cinématographe) ; liée à l’évolution technique ou à des
techniques spécifiques
- L’œuvre d’art et la technique, source d’inspiration (mouvement, vitesse, machine,
etc.).
> ARTS PLASTIQUES
Classe de Sixième : « L’objet et l’œuvre »
- L’objet et les réalisations plastiques. À partir de fabrications, de
détournements et de représentations en deux et trois dimensions, les questions sont
à travailler à des fins narratives, symboliques, poétiques, sensibles et
imaginaires.
- L’objet et son environnement. Cette entrée permet d’explorer les modalités et les
lieux de présentation de l’objet (l’exposition, l’installation, l’intégration ; le
musée, la vitrine, l’espace quotidien, l’écran) et plus particulièrement le
traitement (le cadre, le socle, le piédestal).
- L’objet dans la culture artistique. Il s’agit de traiter la question du statut de
l’objet, lequel peut être artistique, symbolique, décoratif, utilitaire ou
publicitaire, et notamment de découvrir la place de l’objet non artistique dans
l’art (papiers collés, objets naturels ou manufacturés, détournés).
Classe de Cinquième : « Images, œuvre et fiction »
- Les images dans la culture artistique. Cette entrée aborde la question du statut
de
l’image
(artistique,
symbolique,
décorative,
utilitaire,
publicitaire),
interroge ses significations, les symboliques auxquelles elle réfère, ses relations
avec les mythologies.
Classe de Quatrième : « Images, œuvre et réalité »
- Les images et leurs relations au réel. Cette entrée s’ouvre au dialogue entre
l’image et son référent « réel » qui est source d’expressions poétiques,
symboliques, métaphoriques, allégoriques ; elle met en regard la matérialité et la
virtualité.
- Les images et leurs relations au temps et à l’espace. Cette entrée permet de
travailler la durée, la vitesse, le rythme (montage, découpage, ellipse) ; elle
permet d’étudier les processus séquentiels fixes et mobiles à l’œuvres dans la
bande dessinée, le roman-photo, le cinéma, la vidéo.
Classe de Troisième : « L’espace, l’œuvre et le spectateur »
- La prise en compte et la compréhension de l’espace de l’œuvre: il s’agit, pour en
comprendre la portée artistique, d’affiner la perception des dimensions de l’espace
et du temps comme éléments constitutifs de l’œuvre: œuvre in situ, installation,
environnement et les différentes temporalités de celles-ci: durée, pérennité,
instantanéité. L’espace de présentation de l’œuvre : rapport entre l’échelle de
l’œuvres et l’échelle du lieu, accrochage, mise en scène, éclairage ; l’espace
scénique et ses composants : cube scénique de la représentation picturale et
théâtrale, scénographie, profondeur, corps, lumière, son.
- L’expérience sensible de l’espace permet d’interroger les rapports entre l’espace
perçu et l’espace représenté, la question du point de vue (fixe et mobile), les
différents rapports entre le corps de l’auteur et l’œuvres (geste, posture,
performance), entre le corps du spectateur et l’œuvres (être devant, dedans,
déambuler, interagir).
/ LYCÉES
> HISTOIRE DES ARTS
Thématique « Arts, contraintes, réalisations »
* L’art et les étapes de la création
Thématique « Arts, sciences et techniques » : Cette thématique invite à souligner
les relations entre l’art, la science et la technique, et leurs incidences sur la
création.
* L’art et les innovations scientifiques et techniques du passé ou actuelles (béton
armé, verre, etc.). Les technologies numériques en arts plastiques, cinéma, design,
littérature, musique, théâtre. L’objet technique dans l’œuvre d’art (formes et
fonctions).
Thématique « Arts, informations, communications »
Cette thématique invite à replacer l’œuvre d’art dans la circulation des échanges
symboliques et à interroger ses rapports avec le monde de l’information.
* L’art, l’information et la communication : concepts (code, émetteur, récepteur,
rhétorique, sémiotique, effets, etc.) ;
* L’art et l’utilisation des techniques d’information et de communication
(le télégraphe, les écrans, la photocopie, internet, etc.). L’art et ses relations
avec les médias.
> ARTS PLASTIQUES
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Figuration et construction
- Ce point du programme est à aborder sous l'angle de la question des espaces que
détermine l'image et qui déterminent l'image. Toute image est perçue dans un espace
d'énonciation : la page, le texte, le mur, la rue, etc. L'image contient elle-même
des espaces : espace littéral, espace suggéré (le point de vue, le cadrage, les
représentations spatiales), espace narratif, etc.
Figuration et temps conjugués
- Ce point du programme est à aborder sous l'angle de la question de la relation de
l'image au temps. Tout œuvres existe dans le présent de son exposition mais
travaille des temporalités d'une grande diversité : temps réel, temps exprimé,
temps symbolisé, temps suggéré, temps de réalisation, temps de lecture, temps
figuré, temps du dévoilement, temps juxtaposé.
Cette conjugaison des temporalités esthétiques et du présent de l'image, auquel
s'ajoutent ses propres devenirs, permet de poser les questions de l'œuvre
L'aspect matériel de la présentation : le support, la nature, les matériaux et le
format des œuvres ;
- Tradition, rupture et renouvellements de la présentation : la tradition du cadre
et du socle, ses ruptures et renouvellements contemporains
- Les espaces de présentation de l'œuvres : l'inscription des œuvres dans un espace
architectural ou naturel (privé ou public, institutionnel ou non ; pratiques de
l'in situ) ;
Le chemin de l'œuvre : ce point du programme est à aborder sous l'angle d'une
analyse du processus global qui fait suite à l'intuition et à la réflexion : La
formalisation de l'œuvres engage les modes de sa diffusion, de son exposition et
des commentaires qu'elle suscite. Ce cheminement de l'œuvres mobilise des rapports
aux techniques et induit des choix plastiques déterminants pour porter l'œuvres en
en servant le projet esthétique intrinsèque.
L'espace du sensible : ce point du programme est à aborder sous l'angle de la
relation de l'œuvre au spectateur. Comment réfléchir la mise en situation de
l'œuvre dans les espaces de monstration, prendre en compte les éléments techniques
classiques, du socle à la cimaise, jusqu'aux conditions les plus ouvertes, de la
projection à l'installation ou tous autres dispositifs. Les conditions de la
perception sensible (regard, sensation, lecture, etc.) sont à anticiper dans
l'élaboration formelle du projet plastique.
/ BTS
Enseignement de Culture générale et expression en 2eme année.
- Paroles, échanges, conversations et révolutions numériques
Vocabulaire
Big Data
Dématérialisation de l’œuvre
Dispositif
Ensemble des composantes de toutes natures (temporelle, spatiale, instrumentale,…)
choisies pour produire une oeuvre d’art.
(Source : arts-plastiques.ac-reunion)
Environnement
Hypertexte
Linéaire / non linéaire
Immersive
Installation
On a coutume de désigner par ce mot une exposition d’art contemporain associant
différentes techniques, différents matériaux. À côté de la peinture et de la
sculpture, genres bien identifiés, l’installation se rapporte à un ensemble
d’œuvres réunies sous l’égide d’une idée ou d’un concept commun. Un certain nombre
d’objets sont agencés sur des supports ou à même le sol, accrochés au mur ou
suspendu au plafond. Ils font appel non seulement au regard, mais quelquefois aussi
à l’ouïe, au toucher et même à l’odorat. L’installation est en principe conçue pour
un espace spécifique – plus souvent intérieure qu’extérieur – dont elle explore et
exploite certaines qualités. Le terme a vu son usage se développer dans les années
60 et 70. Mais les installations qui ont laissé la plus forte empreinte datent
probablement de la décennie suivante. (Source : DUROZOI Gérard, Dictionnaire de
l’art moderne et contemporain, Édition Hazan, Paris, 2002, 733 pages)
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Média
1/ Support servant à recevoir, à conserver ou à transmettre un message ou une
information. (Ex. : bande magnétique ; télévision ; cinéma ; presse ; livres.)
2/ Véhicule de l’information. (Ex. : radio ; télévision ; cinéma ; presse ;
livres). Depuis les années 1950, les médias se sont multipliés dans le monde de
l’art, une même œuvre pouvant en réunir plusieurs.
(Source : POISSANT, Louise (sld), Dictionnaire des arts médiatiques, Presses de
l’Université du Québec, 1997)
Œuvre participative
Interactivité :
« Action réciproque, s’exerçant en temps réel, entre l’homme et le dispositif
technique. L’interactivité favorise le contact du public avec l’œuvre. Le
spectateur s’implique dans l’œuvre et participe à son fonctionnement. »
(Source : WANDS, Bruce, l’art à l’ère du numérique, Éditions Thames & Hudson, 2007)
Performance
Si le terme n'est apparu que dans le courant des années 1970 pour qualifier des
œuvres liées au corps et à la représentation scénique participative, la pratique de
la performance est adoptée dès le début du siècle dans les milieux avant-gardistes.
[…]. Les « poèmes statiques » qu'il présente à cette époque consistent à placer sur
des chaises alignées des mots dans un ordre chaque fois différent au lever du
rideau. L'artiste Sophie Taueber-Arp danse aussi sur des poèmes onomatopéiques
d'Hugo Ball dans des performances qui jouent sur la dénégation du sens par la
désarticulation du corps. De la récitation des poèmes phonétiques de Kurt
Schwitters aux combats de boxe du critique provocateur Arthur Cravan (Barcelone,
1917), le corps de l'artiste est devenu un médium à part entière de la
contestation artistique. C'est cette tradition critique qui se ranime avec les
courants néo-dadaïstes des années 1960, notamment sous l'impulsion décisive du
mouvement Fluxus (1961). C'est l'époque où le compositeur John Cage commence à
appliquer l'indéterminé en musique, il étudie la philosophie zen qui le conduit à
penser « un art qui ne soit pas différent de la vie » et comme elle soumis au
hasard des combinaisons impromptues, à l'improvisation et à l'action non
préméditée. C'est l'apparition du concept de « happening » (Allan
Kaprow) pour qualifier ces actions éphémères, non reproductibles, jouées dans
l'instant sans autre préméditation que celle d'affirmer le libre arbitre de
l'artiste et son refus d'être absorbé par les lois du marché. Dans l'esprit des
dadaïstes de la première heure, les performances Fluxus sont des hymnes à « la
réalité du non-art » (G. Maciunas), informés des mouvements
Source : Encyclopédie Larousse : http://www.larousse.fr/encyclopedie
Processus
Suite continue d’opérations constituant la manière de fabriquer, de faire quelque
chose; procédé technique. (Source : Le petit Larousse illustré, 1996)
Temps réel :
La notion de temps-réel est caractéristique du mode interactif spécifique aux arts
numériques. Cette notion provient de l'informatique industrielle et des systèmes en
temps réel de contrôle ou de pilotage: industrie de production (contrôle de machine
et de procédés), marchés boursiers (transactions, cotations), traitement et
acheminement de l'information (vidéo, données, pilotage à distance, réalité
virtuelle, etc.) Le temps réel signifie l'absence de délai entre l'entrée de
données et la sortie d'informations. Parmi les "matériaux" - au sens large exploités par les artistes numériques, le temps réel est une réalité centrale dans
les communications (chat, webcams, vidéo-conférences), dans les installations
(interfaces, captation de mouvement, capteurs, reconnaissance vocale, détections et
mesures) dans les jeux vidéo (game-play, interfaces, captation 3D), dans les
instruments de musiques (synthétiseurs, systèmes midi)... Source Wikipédia
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La Panacée, centre de culture contemporaine
© Brice Pelleschi
Tour à tour Collège Royal de médecine, Ecole Spéciale de Pharmacie, Laboratoire
National de Santé, La Panacée est inscrite dans l’histoire de la médecine à
Montpellier. Le lieu, marqué par l’expérimentation et la recherche, l’étude et le
savoir partagé, est imprégné dans notre imaginaire par le passage de figures
tutélaires comme celle de Rabelais.
A l’issue d’un concours architectural pour réhabiliter le bâtiment, la Ville a
confié en 2007, la maîtrise d’œuvre du chantier à l’architecte Jean-Luc Lauriol et
au scénographe Henri Rouvière.
En juin 2011, la Ville prend en charge la maîtrise d’œuvre de la deuxième phase,
ciblée sur l’aménagement du niveau rez-de-chaussée, accessible au public. Le
scénographe Franck Fortecoëff est alors associé au projet scénographique et
finalise notamment l’auditorium, les galeries et le Centre de ressources.
Se présentant de l’extérieur comme un îlot urbain de 220 mètres de périmètre,
structuré autour d’un Patio, la Panacée est un palimpseste d’architectures, qui
s’étagent entre le XIIe siècle et les années cinquante. Certains pans anciens du
bâtiment, dans le centre de ressources par exemple, ont été redécouverts à
l’occasion de la réhabilitation du bâtiment.
Le projet architectural souligne le patio comme structure fondamentale du lieu, un
quadrangle autour duquel s’organise l’ensemble des circulations, des espaces et
des fonctions du centre.
Les galeries ajourées, qui entourent le patio selon un principe de cloître, sont
désormais à l’intérieur du bâtiment.
Elles desservent l’ensemble des espaces et fonctions accessibles au public :
salles d’exposition, salle pédagogique, centre de ressources, auditorium, café.
Des espaces et des volumes ont été dégagés pour créer des salles d’exposition
vastes et lumineuses. Un auditorium traité en bois a été recréé dans l’ancien
amphithéâtre.
Une façade blanche a été dressée dans le patio pour marquer la continuité du lieu
entre le centre d’art et la résidence universitaire gérée par le CROUS à l’étage.
Les différentes fonctions s’intègrent dans l’unité d’un projet qui fait de La
Panacée un lieu d’art et un lieu de vie.
Pour sa réhabilitation, La Panacée a reçu le soutien de la Région LanguedocRoussillon, de Montpellier Agglomération et du Crous.
Coût de l’opération : 13,6 millions d’euros
Participation Ville : 10,8 millions d’euros
dont 3,964 millions de subventions :
Montpellier Agglomération (1,714 million d’euros)
Région Languedoc – Roussillon (2,250 millions d’euros)
Participation CROUS : 2,8 millions d’euros
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Le service médiation
De par son inscription au croisement des arts visuels, du numérique et des
écritures contemporaines,
la Panacée est un partenaire éducatif privilégié de
l’école maternelle à l’université et permet de se saisir des grands enjeux autour
de l’art et de la création contemporaine. Tout au long de l’année, le service
médiation de la Panacée développe des outils et des expériences pédagogiques
innovants qui engagent tous les publics dans une relation de rencontre et
d’échange autour de l’art et des cultures contemporaines.
LES ETABLISSEMENTS SCOLAIRES
# Les visites pour tous les cycles
Visite « active »de l’exposition temporaire
Renseignements et réservation auprès du service médiation
# Les ateliers pour tous les cycles (les fabriques)
Visite suivie d’un atelier de pratique.
La pratique permet d’appréhender les problématiques et les enjeux des expositions
tout en fabriquant un peu du « monde ».
Renseignements et réservation auprès du service médiation
# La visite Backstage,
La visite Backstage propose aux groupes de découvrir les spécificités d’un centre
d’art, ses missions et les différents métiers que l’on peut y exercer. Cette
visite par une approche plus professionnelle permet aux élèves et étudiants de
découvrir les coulisses d’un lieu culturel et de rencontrer les acteurs de ce
lieu.
A partir du collège (orientation classe de 3ème)
Sur réservation auprès du service médiation
# Le Blablablart
Les enfants sont invités à découvrir l’exposition de manière ludique à partir
d’une sélection de livres d’artistes et d’histoires en lien avec les œuvres
exposées ou le lieu.
Sur réservation
Pour les scolaires, centres de loisirs, crèches
Enfants de 2 à 6 ans
# Le cahier pédagogique
Le Service médiation réalise un dossier documentaire sur chaque exposition.
Destiné aux enseignants et aux personnes encadrant des groupes, il apporte un
éclairage sur les thématiques des expositions et les problématiques abordées par
les artistes dans leurs œuvres.
Envoi sur demande auprès du service médiation [email protected]
# La visite enseignant
Le Service médiation de la Panacée accueille les enseignants et les professionnels
de l’éducation susceptibles de programmer une sortie à la Panacée. Présentation
de l’exposition temporaire et remise du cahier pédagogique.
Les mercredis sur rendez-vous
# L’aide aux projets
Aide à la mise en œuvre de projets d’écoles et d’établissements (Classes à PAC,
PAE, TPE, stages enseignants, classes culturelles).
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Informations pratiques
Horaires d’ouverture
du mercredi au jeudi de 12h-20h
du vendredi au samedi de 12h-22h
le dimanche de 10h-18h
Le Centre de ressources sera accessible aux heures d’ouverture de l’établissement.
Entrée libre et gratuite pour tous les publics
Accessibilité pour les personnes handicapées
La Panacée est un établissement de la Ville de Montpellier.
Pour sa réhabilitation, La Panacée a reçu le soutien de la Région LanguedocRoussillon, de Montpellier Agglomération et du Crous.
Restauration
Le café de la Panacée
Ouvert du mercredi au samedi du 10 à 1h du matin, le dimanche de 10h à 18h
La Panacée
Centre de culture contemporaine - Montpellier
14, rue de l’Ecole de Pharmacie
340000 Montpellier
T + 33(0)4 88 79 79
[email protected]
www.lapanacee.org
+ Plan d’accès
Latitude : 43.6125042
Longitude : 3.8780910000000403
[43°36’45 ‘’N/ 3°52’41’’E]
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