aide-mémoire reportages fiche 2 méthodologie
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aide-mémoire reportages fiche 2 méthodologie
C ommunication - licence 3 LEA Gérard Cornu, année 2011-12 AIDE-MÉMOIRE POUR LA RÉALISATION DES REPORTAGES fiche 2 : méthodologie Comme les projets, les reportages suivent une méthodologie rigoureuse. Les étapes qui sont indiquées ci-dessous sont des passages obligés qu’il est souhaitable de valider avec l’enseignant avant de passer à l’étape suivante. 1 – Rappels sur la définition du sujet Les sujets sont choisis librement, en fonction de vos envies et de vos centres d’intérêt. La difficulté sera ensuite essentiellement de délimiter le sujet, afin qu’il ne soit ni trop large, ni trop étroit. Les critères à prendre en compte sont : - la cohérence : cela implique qu’il peut se résumer en peu de mots. - l’accessibilité : il faut s’assurer que les personnes que l’on devra rencontrer seront suffisamment disponibles et que l’on aura accès aux lieux et aux informations. - le potentiel : le sujet doit receler les ingrédients de base du reportage. Il doit donner matière à la description et au récit, et dans le même temps, susciter des questions qui permettront un approfondissement. 2 - Choix de l’angle L’angle est la façon dont on aborde le sujet. Il amène à privilégier un aspect, qui deviendra le fil conducteur, mais sans pour autant exclure les autres aspects, qui viendront se greffer sur le fil conducteur à titre d’éléments secondaires. L’angle est un outil essentiel pour renforcer la cohérence, l’originalité et le degré d’approfondissement dans le traitement d’un sujet. Plusieurs types d’angles peuvent être envisagés : question, aspect, point de vue, paradoxe. On aura intérêt à définir son angle de façon spécifique, éventuellement en “panachant” plusieurs de ces catégories. L’angle doit être discuté avec l’enseignant (plusieurs rencontres sont en général nécessaire). Lorsque le choix est fixé, le sujet et l’angle doivent être présentés par écrit : 2 x 5 lignes afin de s’assurer qu’il n’y a pas de malentendu et de conserver un base de référence. 3 - Enquête L’enquête repose sur les ressources de l’observation, de l’interview et de la documentation. Dans les trois cas, il convient d’adopter une attitude active, déterminée par une idée claire de ce que l’on recherche en fonction de l’angle choisi. L’enquête mêle le souci d’objectivité et la part laissée à la subjectivité. Il est question d’objectivité lorsque l’on cherche à être précis, à éviter les erreurs, à s’assurer que les interlocuteurs ne tentent pas d’enjoliver (ou de noircir) la réalité. Il est question de subjectivité lorsqu’on se laisse guider d’une part par le choix délibéré de privilégier un aspect en fonction de l’angle adopté, et d’autre part lorsque l’on laisse fonctionner ses sens pour s’imprégner d’un sujet et aboutir à un certain degré d’empathie. 1) l’observation La vision est certes prédominante, mais il faut laisser jouer tous ses sens, rechercher (et noter systématiquement) tous les détails significatifs. Il faut “fouiner”, être à l’affût des éléments utiles, mais aussi être prêt à se laisser surprendre et se laisser guider par l’intuition. 2) l’interview La qualité des interviews repose sur l’établissement d’une relation, d’un dialogue. L’attitude à adopter est donc le contraire d’une attitude passive consistant à poser une série de questions prédéfinies et à noter les réponses. Il faut intéresser l’interviewé. Pour cela, il faut d’abord une bonne préparation, connaître déjà le sujet (ce sont les questions intéressantes qui suscitent les réponses intéressantes) et savoir ce que l’on recherche. Mais il faut aussi, comme pour l’observation, être prêt à se laisser surprendre, et suivre le cas échéant un fil inattendu qui surgirait de la conversation. Il faut également être vigilant, et ne pas se laisser “balader” : pour cela, il faut sans arrêt réclamer des précisions, des exemples. La technique de l’interview repose pour une large part sur l’usage des relances. Une réponse est rarement adéquate et complète. Il faut demander des compléments, faire préciser, recentrer le cas échéant, parfois vérifier que l’on a bien saisi le sens en utilisant la reformulation. 3) la documentation Les sources de documentation, généralistes ou spécialisées, sont multiples. Ici encore, il s’agit de mener une recherche active, orientée en fonction des questions que l’on se pose et des types d’informations dont on a besoin. Il faut économiser son temps, et, face à la “littérature grise” (documentation interne d’une institution) ou aux informations disponibles sur internet, procéder différemment selon les besoins aux différentes étapes de son travail : approche générale au début pour affiner l’angle à adopter et préparer l’enquête ; préparation d’une interview ; recherche de compléments à l’observation et aux interviews ; recoupement des informations ; vérifications avant de rédiger. 4 - Message principal Avant d’aborder la rédaction, il faut rédiger en 5 ou 6 lignes ce qui constituera l’essentiel du contenu du reportage. La capacité à résumer ainsi par avance ce que l’on va écrire est une garantie que l’on a clairement à l’esprit le fil conducteur qui donnera sa cohérence au reportage. Ce court texte devra obligatoirement être remis à l’enseignant avant de commencer à rédiger. 5 - Plan Le plan découle en partie du message principal. Il a une forme très souple, c’est-à-dire qu’il pourra compter 8, 10 ou 15 parties. Il ordonne les éléments dont vous disposez à l’issue de l’enquête. Il alterne les parties concrètes et les parties abstraites, afin de créer un rythme et des relances. Il est pensé en fonction du lecteur qui aura besoin de connaître tel élément d’abord pour accéder à la compréhension de tel autre. 2 6 - Rédaction La rédaction suppose un premier jet, puis un travail de rewriting pour améliorer progressivement le style. Ne rédigez en principe le titre, le chapeau, les intertitres et les accroches qu’à la fin. L’attaque du texte fait entrer d’emblée dans le vif du sujet. La chute le clôture de façon élégante et originale. La rédaction répond aux deux critères de l’attrait et de la clarté, ou “lisibilité”. Il faudra pour cela : - utiliser un vocabulaire simple, concret, mais riche et coloré ; employer des comparaisons et des métaphores - utiliser largement les citations au style direct - faire en général des phrases courtes, mais en créant un rythme par l’alternance avec des phrases plus longues ; la longueur moyenne des phrases ne devrait pas dépasser 18 mots. - faire débuter au moins une phrase sur deux par le sujet et le verbe - mettre l’information principale en début de phrase - essayer de ne pas dépasser une subordonnée par phrase - ne pas hésiter à employer des phrases nominales (sans verbe) - éviter en général les participes présents et les remplacer par exemple par des verbes conjugués - privilégier les tournures affirmatives aux formes négatives, et la forme active par rapport au passif - utiliser abondamment la ponctuation (“:” “;” “!” “?”) - faire des paragraphes courts, ne traitant que d’un seul thème à la fois. 7 - Mise en page Adoptez une mise en page plutôt simple. Pour la disposition des colonnes et des illustrations, respectez les alignements : la structure de la mise en page repose sur des lignes virtuelles reliant les différents éléments à distance. Par exemple, au moins un bord d’une illustration doit être aligné avec le côté gauche ou droit d’une colonne de texte. De même, pour les légendes, le chapeau, les encadrés (cf. partie de cours sur les techniques graphiques).. Ne collez pas les textes contre une image ou un cadre : c’est l’un des défauts les plus fréquents. Donnez de la cohérence : tous les éléments de même niveau (intertitres, légendes…) doivent être traités sur le même modèle. Choisissez pour le texte une police de caractères plutôt sobre, en privilégiant le confort de lecture. * * * 3