Ivan Steyert, réinventer en continu
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Ivan Steyert, réinventer en continu
/ Région / Économie L’agenda Economie PARIS « Investissez l’Alsace » ◗ Mercredi 14 avril. Le prochain petit déjeuner « Investissez l’Alsace » aura lieu à Paris à la maison de l’Alsace, 39 avenue des Champs-Élysées. Quatre entreprises présenteront leurs projets. Accueil à partir de 8h, début des présentations à 8h30 jusqu’à 9h30. STRASBOURG Job dating senior ◗ Mardi 18 mai. Dans le cadre du plan senior, le pôle formation de la CCI de Strasbourg et un groupe de cadres quinquas proposent aux entreprises de participer à un job dating senior. Celles qui souhaitent ou doivent recruter un senior peuvent transmettre leur offre et participer au job dating senior (de 9 h à 12 h au pôle formation de la CCI, 234 avenue de Colmar à Strasbourg). Elles auront ainsi l’occasion de rencontrer des candidats seniors présélectionnés. Renseignements: Carine Diebold au ✆ 03 88 43 08 42 ou par mail : [email protected] EXPORT Prospection au Vietnam ◗ Samedi 29 mai. CCI Alsace Export organise du 29 mai au 4 juin une mission de prospection multisectorielle au Vietnam en partenariat avec la chambre de commerce et d’industrie française au Vietnam. L’opération est soutenue par le ministère délégué au Commerce extérieur sous réserve de la participation d’au moins sept entreprises. La mission s’adresse à tous secteurs susceptibles de trouver un débouché au Vietnam, elle sera précédée d’une validation par un pré-diagnostic et l’évaluation du potentiel du marché pour l’entreprise candidate. La CCI souligne que le Vietnam connaît une forte croissance de 8%. Le pays, qui bénéficie d’un régime stable, a adhéré à l’OMC en 2007 et exprime d’importants besoins en infrastructures et biens de consommation. Les difficultés sont liées à l’inflation et au souséquipement du pays. Contact : Emmanuel Butz, ✆ 03 88 76 42 30, [email protected] AGRICULTURE Le guide 2010 de l’ACTA ◗ L’ACTA, réseau des instituts des filières animales et végétales, vient de publier son guide 2010. La brochure, très complète, présente l’ensemble des instituts techniques agricoles et des structures adossées de recherche appliquée du réseau en détaillant, leur mission, leur organigramme, leurs activités, leurs axes de recherche, les chiffres clés sur leurs effectifs et leurs budget ainsi que leurs implantations régionales. La brochure est disponible gratuitement sur demande auprès de l’ACTA. ✆01 40 04 50 00. www.acta.asso.frL’agenda REF TE 05 No 79 - Samedi 3 avril 2010 Région 5 Développement / Soixante entrepreneurs qui font l’Alsace Ivan Steyert, réinventer en continu Ivan Steyert vient de succéder à son père Bernard à la présidence du conseil d’administration de Socomec, à Benfeld. Arrièrepetit-fils du fondateur, le nouveau numéro 1 entend se faire un peu plus qu’un prénom dans l’entreprise familiale. Quatrième volet de notre série. ■ En fermant les yeux quelques instants, c’est Bernard Steyert, le père, que l’on entend devant soi, le même timbre doux et persuasif. Une de ces rares voix qui semble à l’écoute autant qu’expressive. Mais non, c’est bien Ivan, 44 ans, son fils, qui déroule devant son hôte le fil de ses projets, de son ambition, de ses rêves. Tous inscrits dans une histoire. Ce sont d’ailleurs ses premiers mots : « Je suis l’arrière-petit-fils de Joseph Siat, le fondateur de Socomec en 1922. Je m’inscris dans la lignée .» L’homme ne se livre pas entièrement, centrant tout son propos sur l’entreprise familiale dont il assume désormais le destin. « Difficulté et nécessité d’entreprendre » Éclectique, grand lecteur, c’est ce qui figure en tout cas dans son curriculum vitae et il le revendique. Le nouveau président de Socomec convoque Beaumarchais : « La difficulté de réussir ne fait qu’ajouter à la nécessité d’entreprendre », mot extrait du Barbier de Séville. On lui préférera sans doute sa propre phrase : « L’entreprise est sans cesse à réinventer ! » C’est tellement vrai, même dans un groupe de 2 500 personnes qui semble inséparable du paysage alsacien. Qui a conscience que la PME au logo bleu et jaune, spécialisée dans les appareils de coupure électrique et les onduleurs, a multiplié ses effectifs par six en moins d’une génération sous l’impulsion de Bernard Steyert ? Comme son père, Ivan reçoit dans la salle du comité de direction. Aux murs, les œuvres d’artistes contemporains que l’entreprise soutient depuis tant d’années. Entré chez Socomec en 1995, l’homme en est administrateur depuis 2005. Responsable des systèmes informatiques qu’il a amenés à l’échelle mondiale, il s’est patiemment formé à la gouvernance collégiale et ouverte du groupe, rare entreprise de taille intermédiaire française à avoir confié sa direction générale à un manager d’origine britannique, Michael Carter. Lequel n’a pas hésité à prendre fait et cause, publiquement et dans l’entreprise, pour l’approbation du projet de Constitution européenne. Une rareté dans un Ivan Steyert : « L’entreprise doit nécessairement dépasser ses frontières naturelles ». (Photo DNA – Laurent Réa) milieu, le patronat, plutôt connu pour sa prudente neutralité. Ajouter à cela le fait que le personnel détient 12% du capital, que le conseil compte pas moins de trois administrateurs non familiaux mais issus de la rude école des entreprises alsaciennes. Et que le credo de tout ce beau monde est de conserver à Socomec son caractère familial et son indépendance... on comprend vite que la firme de Benfeld est un objet à part. « Nous nous projetons dans le moyen et long terme » A peine installé au gouvernail, Ivan Steyert, qui aime faire de la voile, songe au prochain capitaine. Sans savoir bien sûr si son fils de 17 ans s’intéressera un jour à cette mission. « Un groupe comme Socomec ne peut pas être confié à une personne sur le seul critère d’appartenance à la famille. J’ai eu la chance d’être associé depuis quinze ans à de nombreux dossiers de gouvernance. Nous avons, tous ensemble, la chance d’avoir une direction générale compétente et efficace, avec d’excellents résultats », affirme Ivan Steyert. Socomec réalise en 2010 deux tiers de son chiffre d’affaires à l’international, est proche d’un endettement zéro, consacre 8% de son chiffre d’affaires à la recherche et au développement, réinvestit 80% de ses résultats : « Nous avons une politique de distribution de dividendes très raisonnable. Nous nous projetons dans le moyen et long terme, grâce à notre structure familiale .» La crise inquiète évidemment dans une entreprise habituée aux croissances à deux chiffres. Elle a fait baisser les ventes de 5,6% en 2009, à 310 millions d’euros. Même si c’est beaucoup mieux que la branche, la direction a sonné la mobilisation générale, adaptant les produits et promettant le maintien de l’emploi. Parmi les quatre priorités fixées à Socomec par son nouveau président, la valorisation des ressources humaines vient en tête. S’y ajoutent classiquement le renforcement de sa position de spécialiste en s’appuyant sur les atouts du groupe, la poursuite du développement international et l’innovation en créant de nouvelles solutions pour le marché de l’efficacité énergétique. Réseaux intelligents, équipements solaires et éoliens ont besoin de pilotage, de régulation, de coupure : Socomec sait y répondre et ce sera très vite le troisième pilier industriel du groupe. « La diversité fait la richesse de l’entreprise » « Nous n’avons pas attendu que l’expression soit à la mode pour faire du développement durable. Nous sommes au cœur de l’énergie. C’est un marché porteur : 1,6 milliard de personnes n’ont pas accès à l’énergie électrique dans le monde », explique Ivan Steyert. Socomec en a pris sa part, avec une croissance de 50% en cinq ans : « J’ai bien l’ambition que nous fassions encore mieux. Osons entreprendre ! », affirme le chef d’entreprise. A ses yeux, les compétences humaines ont un caractère stratégique : malgré la cri- se, l’entreprise a recruté 160 personnes en 2009 et elle continuera à exprimer des besoins importants. Il estime que la France ne forme pas assez d’ingénieurs et envisage même de créer un institut de formation au sein du groupe. « Nous préconisons une logique de tutorat pour favoriser la transmission de connaissance. Nous allons mettre sur pied une stratégie avec les grandes écoles. Il faut une politique organisée », insiste Ivan Steyert qui a usé de son influence pour la création d’un poste de directeur de ressources humaines monde, confié à une femme. « Nous mettons en avant l’égalité des chances, l’ouverture à des profils atypiques. C’est la diversité qui fait la richesse de l’entreprise. De la même manière, nous intégrons les cultures locales partout où nous sommes, en Tunisie, en Inde, en Chine... » De son père, Ivan écrit qu’il a fait de Socomec une maison internationale, innovante et humaine. Le fils réinvente ce projet en la voulant aussi responsable, ouverte et engaAntoine Latham gée. ◗ Dernière parution dans cette série à l’occasion des soixante ans de l’Adira : Franck Ohrel le 27 mars.