Garlic french.pmd
Transcription
Garlic french.pmd
FEUILLET d’information L’AIL Qu’est-ce que l’ail? L’ail (Allium sativum L) est une plante très répandue dont la racine bulbeuse est comestible. Étroitement apparenté à l’oignon et au poireau, l’ail est utilisé dans la cuisine et à des fins médicinales. Lorsque l’ail est écrasé ou haché, des enzymes à l’intérieur des gousses sont libérées, donnant lieu à un composé soufré appelé allicine. Les composés contenant du soufre, telle la pénicilline, constituent souvent des antibiotiques efficaces. De toutes les composantes de l’ail, l’allicine est la plus abondante et a fait l’objet du plus grand nombre d’études. L’allicine est associée à plusieurs propriétés médicinales attribuées à l’ail. De nombreux autres composés soufrés semblent aussi avoir des propriétés médicinales. Ces composés, qui se trouvent dans diverses formes d’ail, comprennent l’ajoène et la S-allyl cystéine. À quelles fins utilise-t-on l’ail? 1. Pour prévenir et combattre les infections. L’ail sert depuis longtemps au traitement des infections, y compris celles causées par certains parasites et champignons et certaines bactéries. Les personnes vivant avec le VIH (PVVIH/sida) ont souvent recours à l’ail pour prévenir entre autres des infections dues au champignon Candidiasis, à la bactérie Mycobacterium aviumintracellulare et aux parasites du genre Cryptosporidium. L’ail a de fait inhibé la croissance de chacun de ces microbes dans le cadre d’expériences de laboratoire. Certaines PVVIH/sida utilisent l’ail pour combattre des infections légères ou la diarrhée. L’ail peut également s’utiliser conjointement avec des antibiotiques pour traiter des infections plus graves. Des études de laboratoire ont montré que l’ail était efficace en association avec des antibiotiques tels que l’amphotéricine B. La documentation la plus complète au sujet des effets anti-infectieux de l’ail porte sur l’ail frais et quelques extraits d’ail commerciaux. 2. Pour renforcer le système immunitaire. Certaines personnes vivant avec le VIH utilisent l’ail pour stimuler leur système immunitaire. Il est possible que l’ail fasse augmenter le nombre de cellules tueuses naturelles, lesquelles détruisent des globules blancs cancéreux ou ceux infectés par des virus. Au fur et à mesure que l’infection à VIH évolue, le nombre de cellules tueuses diminue, et le risque de cancer et d’infection virale augmente. Dans le cadre d’une étude de petite envergure menée vers la fin des années 80, sept sujets séropositifs qui recevaient cinq grammes par jour d’un extrait d’ail vieilli ont vu leurs cellules tueuses naturelles retrouver leur niveau normal après 12 semaines. On n’a toujours pas fait de lien entre les bienfaits de l’ail pour le système immunitaire et des composantes spécifiques de la plante. Il est possible que l’ail frais et l’extrait d’ail aient la même efficacité que l’extrait vieilli. 3. Pour réduire le cholestérol et les triglycérides. L’élévation des taux de cholestérol et de CATIE FEUILLET d’information L’ail, page 1 sur 4 triglycérides est en voie de devenir un problème courant chez les personnes infectées par le VIH. Ce problème semble être associé à l’usage des thérapies antirétrovirales. Cependant, il existe très peu de renseignements anecdotiques au sujet de l’utilisation de l’ail comme moyen de réduire les taux de cholestérol et de triglycérides chez les personnes vivant avec le VIH, et aucune étude n’a été réalisée dans ce contexte. L’ail est toutefois utilisé couramment par les personnes séronégatives pour combattre ces problèmes. Selon un article résumant les données de 28 essais cliniques, publié en 1993, l’ail réduirait bel et bien le taux de cholestérol. Toutefois, cette utilisation de l’ail est controversée, car dans le cadre d’autres études, la plante n’a montré aucune efficacité contre des taux élevés de cholestérol et de triglycérides. Cette divergence pourrait tenir à la variabilité des types et de la qualité des préparations utilisées. Certains des résultats les plus prometteurs ont découlé d’études portant sur l’extrait d’ail vieilli, tandis que d’autres études ont eu recours à l’ail frais ou à l’extrait d’ail. 4. Pour ralentir la production du VIH. Il se pourrait que l’ail ralentisse la production du VIH en stimulant l’activité des cellules tueuses naturelles. Il est également possible qu’au moins une des composantes soufrées de l’ail ait un effet antiviral direct. Des études de laboratoire ont montré que l’ajoène pouvait inhiber la réplication du VIH. L’ajoène se trouve en grande quantité dans le macéré d’huile d’ail seulement. Présentation et mode d’emploi On peut se procurer l’ail frais dans presque n’importe quelle épicerie partout au pays. On peut le manger cru ou cuit. Dans le dernier cas, on devrait hacher l’ail, puis attendre quelques minutes avant de le faire cuire pour que les enzymes aient le temps de produire de l’allicine avant qu’elles soient détruites par la chaleur au moment de la cuisson. L’extrait d’ail en poudre – présenté souvent sous forme de capsules gélatineuses – offre des bienfaits pour la santé qui ressemblent à ceux de l’ail frais. Vendu dans les magasins d’aliments naturels et dans certaines pharmacies, l’extrait d’ail en poudre est souvent commercialisé en fonction de son aptitude à produire de l’allicine. L’allicine ne peut se produire que lorsque les enzymes présentes dans les capsules sont libérées dans l’estomac. L’achat de capsules dotées d’un revêtement gastro-résistant (conçu spécialement pour empêcher les médicaments de se dégrader dans l’estomac) aidera à protéger ces enzymes des acides gastriques et à protéger l’estomac des effets irritants de l’ail. Un extrait d’ail de qualité devrait permettre la production de 4 000 microgrammes (mcg) ou de dix milligrammes (mg) d’allicine. De tous les produits à base d’ail, l’extrait d’ail vieilli se conserve le plus longtemps. On peut s’en procurer auprès d’un fournisseur de soins complémentaires ou dans les magasins d’aliments de santé et certaines pharmacies. La S-allyl cystéine est la principale composante soufrée de cette forme d’ail. Le macéré d’huile d’ail est le seul produit à teneur élevée en ajoène. D’autres produits contenant de l’huile d’ail ont un faible effet thérapeutique, donc il importe de rechercher les mots « macéré d’huile d’ail » ou « huile d’ail macéré » sur les étiquettes. Les macérés d’huile d’ail se vendent habituellement sous forme de gélules, qui doivent être protégées de l’air pour en conserver l’efficacité. Cette forme d’ail est difficile à trouver en Amérique du Nord. On peut se renseigner auprès d’un herboriste ou du personnel d’un magasin d’aliments de santé pour savoir où s’en procurer. Avertissements et précautions À doses élevées (l’équivalent de dix gousses ou plus par jour), l’ail peut interagir avec les inhibiteurs de la protéase. Deux études de cas ont en effet montré que l’ail retardait le métabolisme du ritonavir par le foie. Par conséquent, le ritonavir atteint des niveaux plus élevés dans le sang, et le risque d’effets secondaires augmente. Malheureusement, il semble que ce soit le cas pour tous les inhibiteurs de la protéase. CATIE FEUILLET d’information L’ail, page 2 sur 4 Il vaut mieux éviter de prendre de l’ail conjointement avec des médicaments anticoagulants tels que l’acide acétylsalicylique (aspirine) et la warfarine. L’ail entraîne peu d’effets secondaires. Cependant, de fortes doses d’ail peuvent provoquer des maux d’estomac et irriter l’intestin. La plante pourrait également tuer les bactéries utiles qui se trouvent normalement dans l’intestin, notamment lorsqu’elle est prise en forte dose. Pour contrer cet effet secondaire, on peut prendre de l’ail en association avec des suppléments probiotiques, c’est-à-dire des capsules contenant des bactéries intestinales « conviviales ». Souvent, l’odeur caractéristique de l’ail se dégage de l’haleine ou de la peau chez les personnes qui en font une consommation importante, d’où la mise sur le marché de formules inodores. Ces dernières semblent être aussi efficaces que les autres produits à base d’ail mais elles sont parfois plus coûteuses. Crédits sativum). Journal of Antimicrobial Chemotherapy 1993 October;32(4):623-626. Fareed G, Scolaro M, et al. The use of a high-dose garlic preparation for the treatment of cyrptosporidium parvum diarrhea [Abstract] Th.B.4215. International Conference on AIDS, 1996 July. Fulder S. Garlic and the prevention of cardiovascular disease. Cardiology in Practice. 1989 March;30:34-35. Ghannoum MA. Inhibition of Candida adhesion to buccal epithelial cells by an aqueous extract of Allium sativum (garlic). Journal of Applied Bacteriology 1990 February;68(2):163-169. Hosein S. Severe gastrointestinal symptomse may result from garlic-ritonavir interaction [online]. What’s New. 1998 June 4. Available at: http://www.catie.ca Isaacsohn JL, Moser M, et al. Garlic powder and plasma lipids and lipoproteins: a multicenter, randomized, placebo-controlled trial. Archives of Internal Medicine 1998 June 8;158(11):11891194. Koch HP, Lawson LD. Garlic: The science and therapeutic applications of Allium sativum L. and related species. Baltimore: Williams and Wilkins, 1996:48-52. Lun ZR, Burri C et al. Antiparasitic activity of diallyl trisulfide (Dasuansu) on human and animal pathogenic protozoa (Trypanosoma sp., Entamoeba histolytica and Giardia lamblia) in vitro. Annales de la Societe Belge de Medecine Tropicale 1994 March;74(1):51-59 Lutz W. Crush those cloves [online] 1999 May. Available: http:/ /www.garlicfoods.com/lutz1.html [1999 June.] Auteur : Sean R. Hosein Murray MT. Healing Power of Herbs. 2nd Edition. Rocklin CA: Prima Health, 1995:129. Traducteur : Alain Boutilier Passwater RA. The Chemistry of Garlic Health Benefits [online.] (No date.) Available: Révisé : Janvier 2000 http://www.solgar.com/nutrition_librar y/healthy_living/ garlic.html [1999, June 4]. Design : Renata Lipovitch Revu par Michael Smith, associate dean of research, Canadian College of Naturopathic Medicine Références Abdullah T, Kirkpatrick DV, et al. Garlic as an antimicrobial and immune modulator in AIDS [Abstract] Th.B.P 304. International Conference on AIDS, 1989 June. Berthold HK, Sudhop T, et al. Effect of a garlic oil preparation on serum lipoproteins and cholesterol metabolism: a randomized controlled trial. Journal of the American Medical Association 1998 June 17;279(23):1900-1902. Davis LE, Shen J, et al. In vitro synergism of concentrated Allium sativum extract and amphotericin B against Cryptococcus neoformans. Planta Medica 1994 December;60(6):546-549. Steiner M, Khan AH, et al. A double-blind crossover study in moderately hypercholesterolemic men that compared the effect of aged garlic extract and placebo administration on blood lipids. American Journal of Clinical Nutrition 1996 December;64(6):866-870. Sunter W. Warfarin and garlic. The Pharmaceutical Journal. 1991;246:72. Walder R, Kalvatchev Z, et al. In vitro suppression of HIV-1 replication by ajoene [(e)-(z)-4,5,9-trithiadodeca-1,6,11-triene9 oxide]. Biomedicine & Pharmacotherapy 1997;51:397-403. Warshafsky S, Kamer RS, et al. Effect of garlic on total serum cholesterol. A meta-analysis. Annals of Internal Medicine 1993 October 1;119(7 Pt 1):599-605 Yamada Y, Azuma K. Evaluation of the in vitro antifungal activity of allicin. Antimicrobial Agents and Chemotherapy 1977 April;11(4):743-749. Deshpande RG, Khan MB, et al. Inhibition of Mycobacterium avium complex isolates from AIDS patients by garlic (Allium CATIE FEUILLET d’information L’ail, page 3 sur 4 Déni de responsabilité Communiquez avec nous Toute décision concernant un traitement médical particulier devrait toujours se prendre en consultation avec un professionnel ou une professionnelle de la santé qualifié(e) qui a une expérience des maladies liées au VIH et des traitements en question. par téléphone 1.800.263.1638 416.203.7122 Le Réseau canadien d’info-traitements sida (CATIE) fournit, de bonne foi, des ressources d’information aux personnes vivant avec le VIH/sida qui, en collaboration avec leurs prestataires de soins, désirent prendre en mains leurs soins de santé. Les renseignements produits ou diffusés par CATIE ne doivent toutefois pas être considérés comme des conseils médicaux. Nous ne recommandons ni appuyons aucun traitement en particulier et nous encourageons nos clients à consulter autant de ressources que possible. Nous encourageons vivement nos clients à consulter un professionnel ou une professionnelle de la santé qualifié(e) avant de prendre toute décision d’ordre médical ou d’utiliser un traitement, quel qu’il soit. Nous ne pouvons garantir l’exactitude ou l’intégralité des renseignements publiés ou diffusés par CATIE, ni de ceux auxquels CATIE permet l’accès. Toute personne mettant en application ces renseignements le fait à ses propres risques. par télécopieur 416.203.8284 Ni CATIE ni Santé Canada ni leurs personnels, directeurs, agents ou bénévoles n’assume aucune responsabilité des dommages susceptibles de résulter de l’usage de ces renseignements. Les opinions exprimées dans le présent document ou dans tout document publié ou diffusé par CATIE, ou auquel CATIE permet l’accès, sont celles des auteurs et ne reflètent pas les politiques ou les opinions de CATIE ou de Santé Canada. Les opinions exprimées dans le présent document sontcelles des auteurs et ne reflètent pas nécessairement les points de vue officiels de Santé Canada. par courriel [email protected] via le World Wide Web http://www.catie.ca par la poste 505-555, rue Richmond Ouest Case 1104 Toronto, Ontario M5V 3B1 Canada Financé par Santé Canada dans le cadre de la Stratégie canadienne sur le VIH/sida. La reproduction de ce document Ce document est protégé par le droit d’auteur. Il peut être réimprimé et distribué à des fins non commerciales sans permission, mais toute modification de son contenu doit être autorisée. Le message suivant doit apparaître sur toute réimpression de ce document : Ces renseignements ont été fournis par le Réseau canadien d’info-traitements sida (CATIE). Pour plus d’information, appelez-nous au 1.800.263. 1638. CATIE FEUILLET d’information L’ail, page 4 sur 4