I love you »pour toujours
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I love you »pour toujours
PAYS : France RUBRIQUE : Région - sciences et santé PAGE(S) : 2 DIFFUSION : 113907 SURFACE : 16 % PERIODICITE : Quotidien 10 juin 2015 Cliquez ici pour voir la page source de l’article CYBERCRIMINALITÉVIRUS « I love you »pour toujours ? Quinze ans après que le virus « I love you » s'est répandu comme une trainée de poudre sur internet, la menace cybercriminelle, en progression constante, s'est durablement installée au niveau mondial, profitant toujours de la naïveté des utilisateurs. Se faisant passer pour une lettre d'amour, ce ver informatique avait fait son apparition le 4 mai 2000 et infecté en quatre jours plus de trois millions de machines, soit près de 10 % du parc des ordinateurs alors connectés au web. « L'utilisateur qui cherchait à lire la pièce jointe exécutait un script qui déclenchait immédiatement l'infection et la propagation du virus », résume Régis Benard, consultant technique du spécialiste de la messagerie Vade Retro. Une fois installé, celui-ci utilisait en effet le carnet d'adresses d'Outlook pour s'envoyer lui-même à tous les contacts de la liste. Les dégâts de ce premier virus global, créé a priori par un étudiant philippin de 24 ans, avaient été estimés entre 5 et 10 milliards de dollars. « Ce ne fut pourtant pas le virus le plus dévastateur ou le plus destructeur, aucune base de données n'a par exemple été touchée », rappelle Régis Benard. « En revanche, et c'est sûrement ce qui a choqué le plus à l'époque, il a permis de mettre en évidence l'incroyable potentiel de propagation d'un virus sur la toile », dit-il. « Aujourd'hui, 100 millions d'ordinateurs sont infectés par un maliciel, mais quasiment tous les gouvernements se sont dotés d'une législation pour traiter ces affaires », ajoute-t-il. Ayant contribué à la généralisation de l'antivirus, « I love you » a prouvé à l'inverse aux pirates qu'en utilisant le « social engineering » (ingénierie sociale, ndlr), en l'occurrence la curiosité des internautes piquée par une possible déclaration d'amour, ils pouvaient profiter très facilement des faiblesses humaines. « Désormais, ils scrutent les profils sur les réseaux sociaux! », souligne Arnaud Cassagne, directeur technique de Nomios. « LinkedIn, Twitter et surtout Facebook sont des mines d'informations précieuses pour connaître vos goûts et vos habitudes », prévient-il. ■ 2874888953307C0290BC0313DF03559B14661D1701E95B28FB07F8B Tous droits de reproduction réservés