Full Text-1 - African Index Medicus
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L’APPORT DE L’ECHOGRAPHIE DANS LE DIAGNOSTIC DES LESIONS TRAUMATIQUES DE L’ŒIL KONAN AMANI C.1, N’DRI K.1, 2, KOUASSI K. B. 1, 2, KOUAO KOUAKOU A. C.1, AKE C.1, ABBY BLAGUET C.1 1 - Service de Radiologie CHU de Cocody 2 - Service de Radiologie CHU de Bouaké Correspondance : KONAN Amani C. Service de Radiologie CHU de Cocody 22 B P 917 Abidjan 22 RESUME SUMMARY Objectifs : Préciser les aspects épidémiologiques, cliniques et échographiques des lésions traumatiques de l’œil. Patients et méthode : 24 patients ayant consulté pour un traumatisme oculaire ont bénéficié d’une échographie oculaire avec des sondes usuelles : linéaires (7.5 MHZ) et sectorielle (5 MHZ). L’étude a duré 21 mois. Purpose : Determinate epidemiologic,clinical and ultrasonographic aspects of traumatic lesions of the eye. Patients and method : 24 patients presenting with eye trauma an ocular ultrasonography with usulaltransducters : linear (7,5 MHZ) and sectorial (5MHZ). The study lasted 21 months. Results : Mean age was 26 years with a male predominance (19 men and 5 women). Trauma cicumstances were mosly aggressions and road accidents. At presentation, hematomas were observed in 75 % , secondaryily associated with oedema in 41,66% and pain in 16,66%. Diagnosis of posterior segment lesions was made with ultrasonography.These were retinal tear (41,66%), intravitreous hemorrage ( 29,16%) and intraocular foreign bodies (1 case). Those differents aspects were sometimes associeted. Résultats : La moyenne d’âge était de 26 ans avec une prédominance masculine (19 hommes pour 5 femmes). Les circonstances du traumatisme étaient dominées par les agressions et les AVP. Cliniquement, les hématomes ont été retrouvés dans 75 % des cas, accessoirement associés à un œdème 41.66 % et à la douleur 16.66 %. L’examen échographique a permis de poser le diagnostic des lésions du segment postérieur. Il s’agissait du décollement rétinien (41.66 %), d’hémorragie intravitréenne (29.16 %) et de corps étrangers intraoculaires (1 cas). Ces différents aspects étaient quelquefois associés. Conclusion : L’échographie oculaire s’avère essentiel en cas de traumatisme oculaire, même réalisée avec des sondes usuelles. Elle devrait être demandée sans délai afin de ne méconnaître les lésions du segment postérieur et de l’orbite. MOTS-CLÉS : OEIL, TRAUMATISME, ECHOGRAPHIE Conclusion : Ocular ultrasonography proved to be an essential method in case of ocular trauma even when performed with usual transducers. It should be required without delay so that lesions of the posterior segment and the orbit are not ignored. KEY WORDS : EYE, TRAUMA , ULTRASOUND Rev. Col. Odonto-Stomatol. Afr. Chir. Maxillo-fac., Vol. 13, n° 3, 2006, pp. 40-43 KONAN AMANI C., N’DRI K., KOUASSI K. B., KOUAO KOUAKOU A. C., AKE C., ABBY BLAGUET C. INTRODUCTION Le traumatisme oculaire est très fréquent et grave 1 pouvant mettre en jeu le pronostic fonctionnel de l’œil. C’est une urgence, d’où la nécessité d’établir rapidement un bilan exhaustif des lésions occasionnées en vue d’une prise en charge précoce. L’échographie s’avère être une méthode essentielle 2 dans le diagnostic des lésions traumatiques oculaires. Le but de notre étude est d’une part de préciser les aspects épidémiologiques et cliniques et d’autre part d’en décrire leurs aspects échographiques. MATERIEL ET METHODE Notre étude est prospective. Elle a été effectuée dans le service de Radiologie du CHU de Cocody de janvier 2000 à septembre 2001, soit pendant 21 mois. Elle porte sur des patients qui ont subi un traumatisme de l’œil. Il nous ont été adressés par le service d’ophtalmologie du CHU et par les autres services de la ville. Nous avons utilisé un échographe Général Electric avec une sonde sectorielle de 5 MHZ et une sonde linéaire de 7.5 MHZ. L’examen s’est déroulé sur des patients en décubitus dorsal, les yeux fermés. Les coupes réalisées sont axiales, transvitrennes, et obliques sagittales explorant successivement la chambre antérieure, la chambre postérieure, le cristallin, le nerf optique et l’orbite. Quarante six (46) patients ont été explorés : 24 ont présenté des lésions oculaires dues à un traumatisme. Ce sont ces 24 cas que nous avons retenus pour notre étude. Les 22 autres patients sans lésions oculaires ont été exclus. RESULTATS La moyenne d’âge de nos patients était de 26 ans. Avec des extrêmes de 4 et de 60 ans. Les sujets de 11 à 30 ans (tableau) sont les plus nombreux. Tableau I : Répartition des patients selon l’âge Age (années) Effectif % 0 - 10 3 13.5 11 - 20 6 25 21 - 30 5 20.83 31 - 40 4 16.66 41.-.50 2 8.33 51.-.60 4 16.66 24 100 Total Il y avait une prédominance masculine (19 hommes pour 5 femmes). Les circonstances du traumatisme étaient diverses. Les plus importantes étaient les agressions : 15 cas (par objets contondants : 5 cas, objets piquants : 5 cas, les rixes : 4 cas, armes blanches : 1 cas) suivies des AVP : 3 cas et accidents de sport : 2 cas, bombe lacrymogène ; 2 cas, 1 cas de projection de venin de cobra et 1 cas de pétard. Les manifestations cliniques étaient également variées, mais les hématomes sont les plus fréquents (tableau II). Tableau II : Répartition des patients selon les signes cliniques Signes cliniques Effectif % Œdème (isolé) 2 8.33 Hématome 8 33.33 Douleur 4 16.66 Œdème + hématome 10 41.66 Total 24 100 Les patients ont observé les délais de consultation variés, le plus souvent au delà de 72 heures : 18 cas Les lésions observées à l’échographie étaient dominées par les décollements (fig. 1) rétiniens et les hémorragies intravitréennes (tableau III). Ces deux types de lésions pouvant être associées (fig. 2). © EDUCI 2006 -41- L’apport de l’échographie dans le diagnostic des lésions traumatiques de l’œil Tableau III : Répartition des patients selon les aspects échographiques. Aspects échographiques Effectif % Décollement rétinien isolé 10 41.66 Hémorragie intravitréenne 7 29.16 Association décollement rétinien + hémorragie intravitréenne 5 20.83 Corps étrangers 1 4.16 Corps étrangers + hémorragie intra vitréenne 1 4.16 24 100 Total Figure 1 : Décollement de la rétine (flèche)°: fine membrane flottant dans le vitré Nous n’avons pas retrouvé de lésion du nerf optique des muscles oculomoteurs et de l’orbite. Parmi les 24 patients, seuls 8 dossiers comportaient des renseignements thérapeutiques : 2 ont bénéficié d’un traitement chirurgical et 6 d’un traitement médical. DISCUSSION Figure 2 : Décollement ancien de la rétine (petites flèches) associé à une hémorragie intra vitréenne (longues flèches) Le traumatisme oculaire survient plus fréquemment chez l’adole scent et l’adulte jeune. La fréquence diminue avec l’âge. Cette prédominance est en rapport avec les activités violentes tels les jeux dangereux, les rixes la pratique du sport, les métiers d’artisan et d’ouvrier, et le déplacement beaucoup plus important concernant cette tranche d’âge. Ce fait explique aussi la prédominance masculine. Ces constations ont été faites par différents auteurs surtout N’DJORE1 et ZALONGHI 3. Notre étude a retrouvé des étiologies rares : projection de venin de serpent, éclatement de pétard, explosion de bombe lacrymogène. Les manifestations cliniques, conformément aux données de la littérature 1,4,5 sont dominées par l’hématome et l’œdème cela en rapport avec les étiologies et la fragilité des vaisseaux oculai res qui peuvent se rompre. Le retard de consultation est lié à la rareté des services spécialisés, mais surtout à la pauvreté des patients avec une tendance à l’automédication. Les auteurs occidentaux n’en font pas mention 6,7. Rev. Col. Odonto-Stomatol. Afr. Chir. Maxillo-fac., Vol. 13, n° 3, 2006, pp. 40-43 -42- KONAN AMANI C., N’DRI K., KOUASSI K. B., KOUAO KOUAKOU A. C., AKE C., ABBY BLAGUET C. L’échographie explore de façon très aisée le globe oculaire et a permis dans notre étude de mettre en évidence des lésions aussi graves que le décollement rétinien, l’hémorragie intravitréenne (figure 3) et la présence de corps étrangers dans l’orbite. Le nerf optique a été bien visualisé sur des coupes transversales. Bien que réalisée avec les sondes usuelles (non spécifiques à l’échographie oculaire), l’échographie explore distinctement le cristallin, la chambre postérieure et l’orbite. L’échographie permet aussi le diagnostic des décollements choroïdiens et des luxations du cristallin8 non observés dans notre série. Figure 3 : Hémorragie du vitré : multiples particules (flèches) dans le vitré © EDUCI 2006 CONCLUSION L’échographie se présente comme l’examen essentiel au diagnostic des lésions traumatiques de l’œil. Elle devra être demandée sans délai devant tout traumatisme oculaire du fait de sa disponibilité et facile à réaliser d’une part et d’autre part du fait de sa sensibilité. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 1-N’DJORE M. Traumatisme oculaire à propos de 52 colligés dans le service d’ophtalmologie du bloc des consultations externes du CHU de Cocody. Th. Méd. Abidjan 1998, 2088. 2-BERGES 0., TORRENT M. Echographie de l’œil et de l’orbite. Edition Bigot, 1988, 144. 3- ZANLOGHIX E., RICKEWAERT M., HACHE JC., BASSE TD Intérêt de l’échographie précoce dans les traumatismes graves, Bull. Soc. Fr. Oph. 1989, 89 (12), 1469-75. 4-CAHUZAC G., QUEGUINER P., VEDY P.Les traumatismes oculaires en milieu tropical : Médecine d’Afrique Noire, 1984, 31, 247-51. 5- MOUKOURI Ernest dit NYOLO, Mc THEODORIA Traumatisme oculaire en milieu camerounaise à Yaoundé Méd. Tropical 1991, 51, 3, 307-12. 6- COLEMAN D.J., JACK-IRANZEN L.A. Ultra sonography in ocular Trauma Am-J ; Ophtalmol. 1973, 75, 279-88. 7- CORCAUD E., THELIEZ E., DUCETTA S. Traumatismes oculo-palpébraux par bouteilles de champagne Bul. Soc. Oph. De France, 1996, 3, 236-8. 8- ROSSAZA C, GENEVIER Y., CHAVY B. Traumatisme oculaire de l’enfant. Bull. Soc. Opht. De France, 1987, 87-549-5. -43-