OFFICE DES NATIONS UNIES A GENEVE UNITED NATIONS

OFFICE DES NATIONS UNIES
A GENEVE
UNITED NATIONS OFFICE
AT GENEVA
Conseil de coordination
du personnel
Staff Coordinating Council
Palais des Nations, 1211 Geneva 10, Switzerland
Email: [email protected] I Tel. +41 22 917 3614
Discours prononcé lors de la Réunion générale avec le Secrétaire général
Palais des Nations, lundi 3 octobre
Monsieur Le Secrétaire général,
Permettez-moi au nom du Conseil de coordination du personnel de l’ONU de vous remercier d’être
venu faire vos adieux aux fonctionnaires de l’Onu à Genève.
Votre mandat, Monsieur le Secrétaire général, a été marqué par des évènements de taille qui ont
mis à l’épreuve notre Organisation. Deux situations ont malheureusement terni la réputation de
l’ONU comme vous l’avez vous-même reconnu dans votre dernier discours devant l’Assemblée
générale à savoir, les exploitations sexuelles commises par des soldats de maintien de la paix et des
membres du personnel de l’ONU en République centre africaine ainsi que l’épidémie du choléra à
Haïti. Toutefois, nous sommes fiers des réalisations qu’a connues l’Organisation sous votre égide
tels que la signature de l’Accord de Paris contre le réchauffement climatique, l’adoption des
objectifs de développement durable, la création ONU Femme (UN Women) et la reconnaissance
des droits des fonctionnaires ayant un partenaire du même sexe. Nous ne pouvons que saluer le
rôle de chef de file que vous avez joué à ce propos.
Vous quittez l’ONU en laissant derrière vous des fonctionnaires habités par l’inquiétude et
l’appréhension face à un avenir qui ne s’annonce pas être des plus glorieux pour eux. Ces mêmes
fonctionnaires qui se sont dévoués nuit et jour pour assurer l’entrée triomphale d’UMOJA , un
système dont les coûts risquent de dépasser un milliard de dollars, soit 25000 dollars par
fonctionnaire, sont aujourd’hui menacés de perdre leur travail. Et tout cela pourquoi ? pour
démontrer aux Etats membres qu’UMOJA a permis de réaliser des économies. Je ne sais pas si l’on
peut parler de véritables économies lorsque tous ceux en charge de stabiliser UMOJA ont leur futur
professionnel mis en jeu. Ces fonctionnaires sont encore en proie aux difficultés créées par les
caprices d’UMOJA et travaillent d’arrache-pied pour s’en sortir et nul ne sait encore si ces caprices
vont prendre fin un jour. Notre espoir, à votre plus grand damne, est que la réponse sera négative,
c’est-à-dire que nous espérons que ces caprices se perpétueront. Nous ne voulons pas voir ces
collègues hautement qualifiés nous quitter. Nous ne pouvons plus nous permettre de perdre
davantage de postes si nous devons exécuter le mandat qui est celui de l’ONU à Genève.
Vous quittez l’ONU Monsieur le Secrétaire général à un moment ou ces mêmes fonctionnaires,
comme si UMOJA ne leur suffisait pas, voient le projet du dispositif de prestation de service
centralisée (GSDM )comme une épée de Damoclès qui va leur tomber bientôt sur la tête. Un
projet dont juste l’élaboration d’une proposition détaillée va coûter 1 062 600 dollars. Encore un
autre million de dollars investis pour paver la voie à la perte davantage d’emplois ??? et vous n’êtes
pas sans savoir que Genève, malgré son niveau de prestation de service administratifs classé parmi
les meilleurs, risque d’être fortement touchée. Monsieur le Secrétaire général, nous ne voulons pas
de ce projet qui aura sans aucun doute un impact fortement négatif sur nos collègues qui sont
l’ossature même du système puisque ce sont eux qui assurent les services administratifs
indispensables pour la viabilité de notre Organisation. Nous ne voulons plus voir des collègues
risquer leur travail et leur sources de revenus. Epargnez nous les foudres d’un UMOJA 2, nous
pouvons nous en passer . Nous voudrions que Genève reste ce qu’elle est aujourd’hui.
Vous quittez l’ONU à un moment où plus de 850 Millions de dollars (si tout se passe comme prévu)
seront dépensés pour rénover ce bâtiment historique qui a vu la naissance de la Ligue des Nations.
Ce même bâtiment qui vous accueille aujourd’hui disparaîtra après 40 ans d’existence puisqu’il est
prévu qu’il soit démoli dans quelques années. Le projet de rénovation vise à annexer à ce bâtiment
historique un édifice qui n’aura rien d’historique puisqu’il s’agira d’un bâtiment en verre de 3
étages qui devra accueillir 700 personnes. C’est vrai les bâtiments en verre ont le vent en poupe en
ce moment et peut-être que certains y voient un moyen de moderniser notre Organisation, mais il
faut noter que les open space et les flexible workspace n’ont plus le vent en poupe. Toutes les
entités onusiennes qui ont adopté ce genre d’aménagement de l’espace, y compris NY d’où vous
venez, l’ont regretté et voilà que l’on veut faire embarquer l’ONU à Genève dans un projet
semblable auquel nous, les fonctionnaires, avons dit, disons et dirons non. Nous voulons d’un projet
de rénovation qui prenne en compte la nature des tâches que nous performons et qui se traitent
plus à des bureaux individuels ou partagés. Nous voulons d’un projet qui préserve notre
productivité et notre performance dont nous avons toujours été fiers et que nous voulons
sauvegarder à tout prix.
Vous quittez l’ONU à un moment où beaucoup de fonctionnaires se demandent si l’âge de départ à
la retraite à 65 ans entrera en vigueur en 2017 ou non. Ces fonctionnaires ont besoin de planifier
leur avenir et espèrent que vous prendrez une décision à ce propos avant votre départ puisque
2017 est bientôt là.
Vous quittez l’ONU à un moment où la nouvelle politique de mobilité a été lancée. Les
fonctionnaires concernés dans le POLNET qui comprend des postes mobiles de par leur nature se
plaignent d’une politique compliquée, coûteuse et qui avance à petits pas et ils se posent des
questions sur l’utilité mais surtout sur la viabilité d’une telle politique.
C’est vrai j’ai dressé un tableau noir devant vous et ce n’est pas comme cela qu’on dit au revoir. Le
but n’est ni de vous accabler ni de vous blâmer. Mais sachez que vous quittez l’organisation en
laissant derrière vous des fonctionnaires dont l’avenir est juste incertain. Le but de cette
intervention est que vous relayez nos préoccupations à votre successeur afin qu’il puisse, tout
comme vous, pouvoir toujours compter sur des membres du personnel dévoués et déterminés à
porter haut et fort les idéaux des Nations Unies auxquels vous avez été attaché depuis votre prise
de fonction en 2007.
Le personnel de l’ONU à Genève vous dit au revoir et vous souhaite plein succès dans tout ce que
vous entreprendrez tant sur le plan professionnel que personnel.