Adrien van Melle

Transcription

Adrien van Melle
Adrien van Melle
2016
Exposition Collective
2016, Artistes-Écrivains, Paris (à venir en avril)
2016, Dauphine Expo, Université Paris-Dauphine, Paris (à venir en mars)
2015, L’image intermédiaire, Immix galerie, Paris
2015, Illumini, Eglise saint-Etienne, Beaugency
2015, Du Soir aux Matins (2), Le 108, Orléans
2015, Du Soir aux Matins, Lestiou
2015, Une journée de coïncidences, galerie Plateforme, Paris
2015, Présentation Du Soir aux Matins, cour vitrée des Beaux-Arts, Paris
2014, Atelier Tosani, ENSBA, Paris
2014, Atelier Belloir, ENSBA (exposition filmée par une équipe télé Fr2), Paris
2013, Art is hope, Palais de Tokyo, Paris
2013, Atelier Bustamante, ENSBA, Paris
2013, Ateliers ouverts, ENSBA, Paris
Adrien van Melle
Né en 1987, vit et travaille à Paris.
Actuellement en dernière année aux Beaux-Arts de Paris dans l’atelier de Patrick Tosani.
Adrien van Melle produit une oeuvre narrative dans laquelle la fiction permet l’introspection. Ses photographies sont le support
de réalités embarquées dans des narrations brèves et suggestives. Semblant créer de toutes pièces les
captures d’écran d’un film imaginaire, Adrien van Melle emprunte la réalité des images à ses propres
expériences qu’il augmente de textes amenés comme des sous-titres. Le spectateur est confronté à un
point de vue ambigu, mélange de subjectivité autobiographique et de récit fictif.
Publications
Artistes-Écrivains, recueil, Éditions Les Associations Extensibles, 2016
Art is hope, catalogue d’exposition, Palais de Tokyo, 2013
Exposition Personnelle
2014, DNAP (Diplôme national d’Arts plastiques), ENSBA, Paris
Scolarité
2015, Hunter College New-York City (Master of Fine Arts)
2012-2016, École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris (Ateliers Belloir, Tosani et Bustamante)
2011, École Nationale Supérieure Louis Lumière (section Photographie)
2010, Licence de cinéma (Paris III La Sorbonne Nouvelle)
Activités parralèles
2014-Aujourd’hui, Président et co-créateur de l’association culturelle Les Associations Extensibles (organisation d’une résidence d’artiste dans le val de Loire, d’expositions à Paris et en région Centre et publications litteraires et artistiques)
147 rue Haxo 75019 PARIS
06 73 60 52 86
[email protected]
www.adrienvanmelle.com
“ Mon travail, du moins depuis deux ans, consiste presque essentiellement en la rédaction de textes qui
peuvent aller de quelques mots à plusieurs pages. Ces textes fictionnels sont le plus souvent la première
étape menant à une œuvre plastique consistant à former un ensemble texte-image le plus équilibré et
cohérent possible.
Il me semble que ce qui est à l’œuvre dans mes productions est l’observation la plus juste et la moins
juge possible de personnages fictionnels ou fictionnalisés hautement symboliques et volontairement
chargés de sens. ”
TEXTES SUR LES OEUVRES Son appartement lui plaisait :
OEUVRE PROPOSÉE POUR LE PRIX :
Ulysse était rentré depuis quelques semaines. Il n’avait pas eu envie de contacter sa famille et ses amis. Sa
date de retour n’étant pas très claire, personne ne l’avait contacté non plus.
Son appartement lui plaisait. Il l’avait toujours beaucoup aimé. Il aimait les deux petits balcons, d’un côté et
de l’autre, il aimait la lumière incroyable qu’il y avait au 11ème étage.
Il avait lui-même peint le sol.
Chez Leroy-Merlin, il avait trouvé de la peinture spéciale carrelage, de la ripolin xpro 3 blanc cassé, qui
fonctionnait très bien.
Au réveil, il avait ouvert les fenêtres pour aérer un peu. Après avoir enlevé le T-shirt et le slip qu’il portait
pour dormir, il avait allumé son ordinateur portable. Le dernier épisode de The Whispers avait été diffusé la
veille aux États-Unis. Il était donc disponible en téléchargement.
Au milieu de l’épisode il avait mis pause quelques minutes. Il avait cherché sur Internet un film pornographique. Il regardait presque toujours le même genre de films. Un couple d’amateurs qui se filmaient euxmêmes en train de faire un soixante-neuf.
La fille avait l’air de prendre beaucoup de plaisir. Il aimait beaucoup quand on la voyait avoir un orgasme
mais c’était beaucoup plus difficile à trouver. L’homme, lui, finissait par jouir dans sa bouche ou sur son
visage.
Il ouvrait toujours une dizaine de films dans des onglets différents de son navigateur pour pouvoir aller de
l’un à l’autre. Il fermait les yeux quand les vidéos l’avaient suffisamment excité et il accélérait le mouvement
de va-et-vient en imaginant le sexe d’une femme pressé contre son visage.
Cette fois-ci il n’était pas assez excité, il avait commencé à se caresser plutôt machinalement et n’avait pas
réussi à se faire jouir. Il avait fini de regarder son épisode avant de se rendormir une heure.
Cela faisait deux semaines. Il allait faire des courses tous les jours. Il était allé deux fois au cinéma et même
au musée mais il restait principalement chez lui et il n’avait appelé personne. Depuis deux jours il se disait
que s’il ne se décidait pas vite les explications quant à pourquoi il n’avait pas appelé plus vite allaient devenir
atrocement gênantes.
C’est principalement cette idée qui l’inquiétait.
Il avait envoyé un message à son ami Thomas. Ils s’étaient vus deux jours plus tard.
Ulysse lui avait menti, il lui avait dit qu’il était rentré depuis trois jours quand il lui avait envoyé le message.
Thomas n’avait posé aucune question.
A PROPOS DE Son appartement lui plaisait :
Cette pièce a été concue en résidence, la résidence Du soir aux matins
à Lestiou, durant l’été 2015 et terminée fin 2015-début 2016. Il s’agit
d’un triple tryptique de photographies sous-titrées. Les sous-titres reconstituent un récit fictionnel (presenté à côté).
--« Réalisée durant un mois de résidence au cours de laquelle j’ai travaillé
uniquement de nuit, Son appartement lui plaisait, est, à mon sens, une
tentative de réflexion sur la charge émotionnelle souvent attachée à la
solitude des retours de voyage. »
Les textes de Son appartement lui plaisait se lient à des photographies
très sombres d’un cours d’eau vu de nuit, comme pour fixer le flot des
pensées solitaires. C’est une série qui produit une photographie émotionnelle d’un moment de transition et une tentative d’exploration du
sentiment de solitude, entre jouissance et angoisse - solitude physique,
spatiale, sexuelle, et amicale.
TEXTES SUR LES OEUVRES Mouvements :
Luka avait 46 ans. Depuis quatre ans il travaillait chez Renault. Il avait fait des études dans une école d’ingénieur lilloise qui avait depuis fusionné avec une
autre école de la région flamande européenne voisine, il ne s’y était pas beaucoup intéressé.
Avant d’entrer chez Renault il occupait déjà le même poste chez Valeo, responsable qualité dans le domaine de l’automatisation des tâches, domaine qui
depuis une vingtaine d’années était devenu absolument central. Lorsque Valeo avait été racheté par un groupe sud-américain le centre de recherche avait été
déplacé au Chili, alors Luka avait cherché autre part. Il aimait son travail, il aimait les gens avec qui il passait ses journées. Parfois il allait dans un bar boire
de la bière avec deux ou trois amis de sa division.
Il y a une dizaine d’années un scientifique Coréen, en collaboration avec un programme européen avait découvert comment modifier génétiquement l’adn
de l’être humain pour faire en sort qu’il ne « s’autodétruise pas » par le vieillissement. La méthode était assez simple et produisait des effets fantastiques. Un
traitement de quelques mois suffisait à modifier définitivement les ovules d’une femme et ainsi à être sûr d’implanter chez son enfant le gène en question.
Théoriquement un humain modifié par ce traitement aurait un développement classique jusqu’à une trentaine d’années. Le vieillissement naturel se mettrait alors en veille jusqu’à un âge avancé, probablement entre 70 et 90 ans. Il reprendrait alors normalement et la mort naturelle se produirait une quarantaine d’années plus tard.
Luka comprenait que cette découverte était extraordinaire mais que la manière dont elle changerait le monde serait incompatible avec la façon dont la société fonctionnait. L’interdiction immédiate de ce traitement par l’ensemble des pays, chacun pour des raisons différentes, ne lui avait paru que bon sens.
Ce groupe s’était fait appeler les acolytes de la mémoire. Ils étaient apparus juste après la création des États-Unis d’Europe. Contrairement à beaucoup à
ce moment là ils n’étaient pas un groupe nationaliste, pas particulièrement religieux non plus. Leur philosophie était que la vie de l’Homme sur terre est si
courte que les moindres de ses mouvements doivent être documentés et sauvegardés. De plus rien de ce que l’Homme génère ou crée ne devait être amené
à disparaître. Commencé à une très petite échelle dans une maison de ville de la banlieue ouest parisienne, le mouvement s’était étendu à plusieurs régions
francophones. Voyant les acolytes arriver à Bruxelles les autorités ont rapidement démantelé le groupe, et ont emprisonné quelques-uns de ses leaders pour
fraude fiscale et escroquerie. Étonnamment le commissaire en charge de cette affaire a pris la décision de conserver une partie des archives du groupe.
Il avait choisi un billet éco/éco (pour économique écologique).
Son voyage de New York à Paris prendrait 12h dans un de ces immenses porteurs qui, deux fois par semaine, transportaient près de 3000 voyageurs par
traversée. Ces grands avions solaires qui, il faut bien le dire, commençaient à vieillir étaient parfaits pour lui et il espérait qu’ils ne seraient pas tout de suite
remplacés par une version plus coûteuse.
Ulysse voyageait depuis longtemps en Amérique du Nord, juste assez pour ne plus être complètement sûr de ce qu’il ressentirait en rentrant en Europe et à
Paris où il était né.
TEXTES SUR LES OEUVRES Mouvements :
Hannah vivait à Hong Kong depuis un an. Après avoir quitté Be’er Sheva, la capitale administrative du sud d’Israël, elle avait voyagé pendant six ou sept
mois en Inde et au Tibet. Elle avait pensé à s’installer là-bas mais elle ne parvenait pas à avoir de véritables relations avec les Indiens et elle détestait l’idée
d’être plus longtemps au contact d’expatriés.
Elle ne pensait pas rentrer en Israël. Après cinq ans de service militaire elle avait eu envie de partir et elle n’avait plus eu envie de revenir. C’était bizarre
parce qu’elle aimait beaucoup son pays. Elle avait effectué son service dans une unité spécialisée dans la télécommunication qui lui donnait accès aux meilleures études en Israël mais le pays lui paraissait trop petit. Elle avait peut-être besoin de voir autre chose. Elle ne savait pas vraiment
Entre son arrivée à Hong Kong et son départ d’Inde, trois années s’étaient écoulées. Pendant ces trois années elle avait étudié en France. Elle venait d’une
famille francophone, sa mère avait fait son Alyah à 18 ans et son père était en Israël depuis trois générations mais parlait quand même français. Elle avait
passé deux ans à l’université de Saint-Etienne puis elle avait fini sa licence de Lettres, parcours lettres et arts à Marseille.
Elle n’avait pas eu envie de rester en France. Elle avait choisi Hong Kong presque au hasard. Passionnée par Wong Kar Wai sur qui elle avait rédigé son
mémoire contre l’avis de ses professeurs qui ne voyaient pas la portée littéraire de l’œuvre cinématographique du réalisateur Hongkongais, elle avait toujours
eu envie de découvrir la ville.
Elle n’a pas vraiment su quoi penser de ces trois années. C’était un moment moyen. Elle n’avait pas adoré Saint-Etienne, détesté Marseille, elle n’avait pas
fait de rencontre mémorable, elle n’était pas tombée amoureuse de la France.
Même Paris où elle avait passé six mois lorsqu’elle avait fait un stage chez L’Arche, un éditeur de théâtre, lui avait paru décevante.
Au commencement il vit le ciel, 2015, Vidéo HD couleur, boucle de 2’30’’
https://vimeo.com/141058956
mdp : adrien

Documents pareils