macario - La Loge

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macario - La Loge
MACARIO
Du 7 au 11 Mai 2013 à 19h
La Loge – 77 rue de Charonne, 75011 Paris
Texte
D’après Juan Rulfo
Adaptation et mise en scène
Belén Cubilla
Avec
Clémence Chatagnon
Nicolas Chevrier
Yorick Adjal
Création plastique
Luvier Casalli
Production
Cie MaëlströM, La Loge
Durée
1h
1
note d’intention
l’histoire
J’ai découvert Rulfo à l’âge de 17 ans lorsque je
jouais la fille du curé dans une adaptation théâtrale de
Pedro Paramo, seul roman de l’auteur. En coulisse,
j’entendais la pièce se dérouler et les mots avaient une
telle force que je n’avais pas besoin de regarder ce qui
se passait sur scène. Depuis lors, très souvent,
j’entends ces mots résonner dans ma tête.
J’ai ensuite découvert les contes de Juan Rulfo dans
le recueil Le Llano en flammes, les histoires me
semblent très théâtrales : dans la description de
l’espace, la lumière, les sons, les images simples et
ambiguës à la fois. Ici nous ne comprenons pas toujours
ce qui est réel et ce qui ne l’est pas. Lorsque dans un
conte je lis cette phrase : « La lune sortait de la
terre comme un brasier tout rond », je la vois d’emblée
sur une scène.
Macario n’arrive pas à se définir lui-même, il parle
seulement de ce qu’on raconte sur lui, comme si les
adjectifs qu’on lui prête l’empêchaient de voir par luimême.
Le monde qui l’entoure lui jette littéralement des
pierres. Macario vit avec une peur bleue des autres et
du jugement dernier. Se considérant lui-même comme «
mauvais », Macario semble accepter ce qu’on lui propose
comme rôle.
Le conte « Macario » m’a surtout amené un personnage
troublant par son humanité. J’ai vu en lui le fou du
village, comme on en voit partout : au Mexique, au
Paraguay, en France. Depuis mon enfance à Asunción, au
Paraguay, j’ai toujours été frappée par ces hommes et
ces
femmes
qui
sortaient
du
commun
par
leur
comportement. On ne peut pas dire si ce sont des fous
furieux ou des attardés ; lents, dérangés, débiles,
simples d’esprits, demeurés, ce sont les mots que l’on
emploie pour les décrire, mais qui sont-ils ?
Il est emprisonné dans son monde d’obscurité, mais il
cherche instinctivement un peu de lumière. Par l’amour,
les plaisirs de la chair et la musique il arrive à
transcender ce rôle de fou du village dans lequel on
l’enferme.
Pendant son sommeil il est visité par deux sortes
d’esprits, l’un sombre, ambigu et l’autre lumineux et
beau. Il est perturbé par eux mais finalement, ce qu’il
veut, c’est simplement « entendre le son des tambours »
; une fois qu’il les entend il peut danser et s’oublier.
En choisissant « Macario » je voulais parler de celui
qui « ne nous ressemble pas », celui qui est en dehors
de notre conception de la normalité, celui enfin qui a
un rapport au monde bien à lui. Quel rapport peut avoir
Macario à soi-même dans l’exclusion ou l’isolement ?
Macario arrive à entendre la voix qui lui dicte ses
vrais désirs, ce qu’il pourrait être, inconsciemment il
se bat pour rester dans la lumière mais la réalité
semble le rattraper.
Que faisons-nous des rôles que l’on nous attribue ?
Belén Cubilla
2
conception de l’espace
La conception de l’espace est le fruit d’une
collaboration avec l’artiste espagnol Rafael Fuster.
L’œuvre de Fuster parle de précarité, d’abandon, des
matériaux résiduaires, il construit son œuvre à partir
de déchets. Il y a là une certaine austérité tout comme
celle que nous trouvons chez Rulfo.
le réalisme-magique
Pour « Macario » il part des concepts scénographiques
proches des sculpteurs qui créent des scènes magiques et
irréelles à travers la lumière.
Le réalisme magique est une appellation utilisée par
la critique littéraire et la critique d’art depuis 1925
pour rendre compte de productions où des éléments dits
surnaturels
et
irrationnels
surgissent
dans
un
environnement réaliste, à savoir un cadre historique,
géographique, culturel et linguistique vraisemblable et
ancré dans une réalité reconnaissable.
Des “tromperies” dans la perception visuelle comme
chez Dan Flavin ou James Turrel, sculpteurs américains
du courant minimaliste qui expérimentent les détails de
la perspective de la lumière. Ils travaillent sur des
perspectives inexistantes grâce à la lumière, créant
ainsi une illusion optique chez le spectateur.
Macario mange des crapauds, cela
atmosphère humide. Un récipient qui
à la lumière, nous plonge dans les
avec un élément très simple le
immense rivière.
Cette appellation est surtout associée aujourd’hui à
certaines œuvres ou à quelques auteurs de la littérature
latino-américaine du XXe siècle comme les mexicains
Carlos Fuentes et Juan Rulfo, les Argentins Adolfo Bioy
Casáres et Julio Cortázar, le bolivien Jaime Sáenz, ou
encore le Colombien Gabriel Garcia Marquez, dont le
roman Cent ans de solitude est souvent cité comme
exemplaire.
nous plonge dans une
projette l’eau grâce
reflets d’eau, ainsi
plateau devient une
Le personnage féminin Felipa fait tomber des objets
et des matières de son corps, ces éléments envoûtent
Macario et transforment complètement l’espace comme
Rulfo peut le faire avec une seule phrase.
Le pari est de créer des espaces propres au réalisme
magique, où des éléments perçus comme magiques ou
irrationnels surgissent d’un environnement défini comme
réaliste.
3
décor sonore
Juan Rulfo, l’auteur
Scénariste, écrivain et photographe mexicain né en
1917 à Sayula, une petite localité de l'État de Jalisco,
Juan Rulfo passe son enfance dans un orphelinat de
Guadalajara. Son père est assassiné en 1923, ainsi que
de nombreux membres de sa famille.
La publication d'un recueil de nouvelles, El Llano en
llamas (1953), traitant de la vie des paysans de la
région de Jalisco dans une nature aride et hostile, en a
fait un des écrivains mexicains modernes les plus
célébrés.
Tout au long de la pièce nous voyageons dans
plusieurs paysages sonores. Un concert de crapauds se
mélange avec des chants de grenouilles déchaînées ; un
étrange univers amphibien entoure Macario.
En 1955, il publie son roman Pedro Paramo, qui traite
de la confusion entre le monde des morts et des vivants.
Ce roman, qui aura une répercussion mondiale, reflète en
particulier
cette
fascination
qu'entretiennent
les
Mexicains avec la mort (notamment lors de la fête des
morts).
Un chien qui aboie au loin nous laisse entendre un
village désolé, peut-être déjà inexistant. Des tambours
surgissent comme le souvenir d’une joie ancienne. Le
village prend vie dehors, des vieux chants mexicain
réchauffent l’ambiance.
Curieusement, après ces deux succès, il s'éloigne
progressivement de l'écriture et travaille pour la
télévision. Il finit sa carrière comme directeur
éditorial de l’Instituto Indigenista de Mexico, qui est
comparable au Bureau des affaires indiennes.
Macario est persuadé que certains sons de la nature
viennent occulter d’autres sons bien trop effroyables
pour être supportés, comme celui des âmes perdues.
Il meurt à Mexico le 8 janvier 1986.
La voix off nous place dans une autre dimension, les
mots résonnent fort dans la tête de Macario. Nous
glissons entre mirage et réalité.
4
L’équipe
Belén Cubilla
Nicolas Chevrier
Metteur en scène
Comédien
Née au Paraguay en 1984, elle est reçue très
jeune à l’École Municipale d’Art Dramatique
d’Asunción.
Elle
travaille
en
tant
que
comédienne au théâtre, au cinéma et à la
télévision.
Il commence sa formation de comédien au
Conservatoire
du
VIIIE
Arrondissement
de
Paris, dans la classe d’Élisabeth Tamaris,
avec qui il s’initie aux classiques du 20E
siècle
(Pirandello,
Maeterlinck,
Gorki,
Strindberg). Parallèlement, il développe son
expérience pédagogique en intervenant de 2002
à 2009 dans l’atelier théâtral d’un collège
parisien.
Suite à un stage-audition dirigé par Jacka
Maré Spino (clown, metteur en scène francocolombien), elle est engagée pour la création du spectacle de
la Cie Puzzle-Théâtre d’assemblage Antes del Trueno qui se
joue à Asunción. C’est après cette expérience qu’elle décide
de partir en France.
En 2008, il entre à l’École Supérieure d’Art Dramatique de
Paris, où il travaille notamment avec Marc Ernotte, Christine
Gagnieux, Marie-Christine Orry, Christophe Patty et Sophie
Loucachevsky.
Elle s’installe à Montpellier où elle fait des études
d'art du spectacle à l'Université Paul Valéry et elle est
reçue au Conservatoire National de Région d’art dramatique
dirigé par Ariel Garcia Valdez, puis à Paris à l'École
supérieure d'art dramatique de Paris dirigée par Jean Claude
Cotillard, où elle travaille entre autres avec Sophie
Loucachevsky,
Christophe
Patty,
Marie-Christine
Orry,
Alexandre Del Perugia et Marc Ernotte.
En 2007 il joue dans le spectacle jeune public Khadija
vient à Paris m.e.s Nathalie Sevilla au Grand Parquet, en 2010
dans Les gens bien, cabaret d’après des textes d’Hanokh Levin
par Petya Alabozova, ou encore en 2012 dans Oui, on la perd
(la foi), d’après L’idiot de Dostoïevski avec Arthur Ledain.
Il met en scène Le Silence de Nathalie Sarraute en 2011, et
participe avec la Compagnie MaëlströM aux soirées « Ils
étaient une fois » à La Loge. Il rejoint en 2013 la Compagnie
des Lucioles pour sa nouvelle création en Picardie Cinq jours
en mars de Toshiki Okada.
Elle fait partie de la Cie MaëlströM, avec laquelle elle a
écrit, mis en scène et joué la pièce Christine L. en avril
2011, au théâtre La Loge. En résidence dans ce même théâtre
pendant la saison 2011-2012, elle crée avec Chloé Duong
l’événement « Ils étaient une fois ». Actuellement elle
collabore avec la compagnie allemande ver:PLAY, qui fait des
recherches scéniques sur l’univers de Juan Rulfo. Elle
collabore avec l’artiste visuel paraguayen Luvier Casali pour
la performance Nos êtres imaginaires, programmé au musée du
Quai Branly en juin 2013.
5
Yorick Adjal
Clémence Chatagnon
Comédien
Comédienne
Il suit des stages face caméra et
improvisation au cours Florent en 2006 et
joue dans différentes créations à Dijon,
telles que L’histoire de Ronald le clown de
McDonald’s de Rodrigo Garcia mis en scène
par Pierre Janelli et Sur les valises de
Hanokh Levin par Guilaume Malvoisin.
Elle se forme en tant que danseuse au CCN
de Montpellier et au CND de Pantin et auprès
de Nadia Vadori à Paris. Parallèlement, elle
se forme au métier de comédienne en intégrant
le CNSR d'art dramatique de Montpellier de
2005 à 2007 puis à l'ESAD de Paris de 2008 à
2011. Formation en jeu, masque, clown, chant
et danse.
En 2007, il entre au Studio de formation
théâtrale de Vitry-sur-Seine, dirigé par
Florien Sitbon. Au Lavoir Moderne Parisien,
il joue dans Peanuts de Fausto Paravidino avec Florien Sitbon,
Carthage encore de Lagarce par Camille Chamoux, Funérailles
d’hiver de Hanokh Levin avec Jean-Louis Jacopin et L’œil du
Prince de et par Elisabeth Mazev. Il retrouve F. Sitbon en
2009 pour Hagen ou l’hymne de la haine au théâtre Bajazet. En
2009, il entre à l’ESAD dirigée par Jean-Claude Cotillard.
Lors de ses études à Montpellier, elle intègre l'Opéra
Comédie en tant que figurante et danseuse (Oedipus Rex, Le Bal
Masqué) auprès de Didier Lockwood ou Jean Michel Scarpitta,
intégrant par la suite le Groupe Vocal et l'Opéra Junior
pendant deux ans, où elle reçoit une formation de chanteuse
lyrique. Elle travaille en tant qu’interprète et metteur en
scène au sein de la Cie Maelström, en résidence au théâtre de
la Loge avec l’événement « Ils étaient une fois » pour la
saison 2011-2012 (Cendres, Macario, Peau d'âne).
En 2010 il traverse une période très difficile suite à un
accident de la route. Il se bat et un an après revient à
l’école faire sa 3ème année et malgré son handicap reste un
formidable acteur.
Actuellement, elle interprète en tant que comédienne et
chanteuse différents personnages dans l'adaptation du Livre de
la Jungle mise en scène par Alexandra Royan avec la Compagnie
Ecla Théâtre, au théâtre Antoine.
En 2012, il joue dans Rom et Ju, une adaptation de Roméo et
Juliette de Shakespeare par Hélène Lauria.
6
Artistes collaborateurs
Gabriele Smiriglia
Rafael Fuster
créateur lumière
Scénographe
Né à Sant’Agata di Militello en Italie en 1984, il se
forme en Histoire de l’art à l’université de Padoue, en
Italie et à l’université de la Sorbonne Nouvelle à
Paris. Gabriele Smiriglia a un parcours éclectique entre
la création lumière, la vidéo et la photographie.
Né à Murcia, Espagne en 1978. Il fait des études de
Beaux Arts à l’université de Grenade, institution où il
organise
4
expositions
des
travaux
des
artistes
émergents de la faculté.
Doctorant
à
l’université
Complutense
de
Madrid
(spécialité sculpture) il est invité à donner des cours
à la faculté des Beaux Arts en 2005/2006. Ces dernières
années, il a reçu plusieurs prix pour ses sculptures
réalisées avec des matériaux de déchets : à Venise le
concours international de Forte Marghera ; CALL appel
internationale de la galerie Luis Adelantado ; le prix
Madrid artprocess revue digitale et la bourse du
Ministère de la culture du Collège d'Espagne à Paris.
En lumière, il se forme auprès de Michele Sambien au
TAM teatro musica de Padoue, Sylvie Mélis et Emmanuel
Ferreira au théâtre du Vieux Colombier à Paris.
Intéressé pas la recherche, il fait un mémoire sur
« La
dramaturgie
de
la
lumière
dans
la
danse
contemporaine » en parallèle à l’université de la
Sorbonne Nouvelle (Etudes théâtrales) et l’université de
Padoue (Sciences du spectacle et production multimédia).
Il collabore depuis 2012 avec la compagnie de danse
Emio Greco, en tant que vidéaste et photographe.
Actuellement vit et travaille à Paris où il collabore
en tant que scénographe avec la compagnie de théâtre
Troisième génération. Il a exposé, entre autres, à la
salle Cedaceros de la fondation Caja Murcia de Madrid, à
la fondation Antonia Gala de Cordoue ; à la galerie
contemporaine Carmen de los Martires et Carmen de la
Victoria à Grenade ; au Château de Lucena de Cordoba, au
Forte Marghera à Venecia, à la galerie Luis Adelantado
et à la galerie Art Nueve.
En 2013, il fait la création lumière pour le
spectacle Setback de la compagnie CoCoDanse à Londres.
Actuellement, il travaille en tant que machiniste et
technicien lumières au théâtre du Vieux Colombier
(Comédie française).
7
RULFO vis à vis
Témoignant de l'universalité de l'auteur mexicain,
les
deux
compagnies
proposent
des
disciplines
différentes sur les mêmes contes : MaëlströM explore le
théâtre
visuel
et
ver:PLAY
la
danse/performance/
musique.
L'équipe Ver:PLAY
Gabriel Rodriguez-Silvero : Metteur en scène
Felix Banholzer : Assistant à la mise en scène
Phaedra Pisimisi : Chorégraphe
Helen Brecht : Dramaturge
Johannes Leidenberger : Scénographe
Avec: Lucas Franken, Yuta Hamaguchi, Romina
Küper, Margaux Marielle-Trehoüart et Sonsoles Ferrero.
MACARIO est le premier volet d'une collaboration avec
la compagnie allemande ver:PLAY pour le projet RULFO vis
à vis.
RULFO vis à vis fait partie des événements labellisés
des 50 ans du Traité de l’Elysée.
RULFO vis à vis est un diptyque sur le recueil des
contes de Juan Rulfo Le Llano en flammes. Nous traitons
principalement trois contes : « Luvina », « Talpa » et
« Macario », celui-ci étant la première partie du
spectacle final.
Belén Cubilla, franco-paraguayenne s'associe avec
l'acteur et metteur en scène germano-paraguayen Gabriel
Rodriguez-Silvero
pour
monter
une
oeuvre
francoallemande sur fond mexicain !
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INFOS PRATIQUES
DIRECTION ARTISTIQUE
Belén Cubilla 06 70 71 01 49
Chloé Duong 06 18 58 24 52
Adresse mail : [email protected]
Site internet : www.ciemaelstrom.com
CHARGÉE DE DIFFUSION
Carla Legendre 06 18 46 46 00
Avec l’aide de l’Arcadi dans le cadre des Plateaux Solidaires
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