Steiner 10x42 SkyHawk 3.0

Transcription

Steiner 10x42 SkyHawk 3.0
PRATIQUE
2 JUMELLES au banc d'essai
Steiner 10x42 SkyHawk 3.0
Les SkyHawk 3.0 viennent
remplacer les précédentes
SkyHawk Pro dans la série
des jumelles d’observation
Outdoor de Steiner.
Positionnées comme
des instruments
de milieu de gamme,
elles sont aussi présentées
par le fabricant comme
particulièrement bien
adaptées à l’ornithologie.
Essai sur le terrain.
DE
conception moderne, parfaitement identifiables comme
faisant partie de la gamme Steiner par
leur finition caractéristique entièrement
gainée de caoutchouc vert bouteille et
leurs œilletons avec lamelles de protection
contre la lumière parasite latérale, les
nouvelles SkyHawk Trois point zéro sont
destinées à l’observation naturaliste. Elles
sont présentées par Steiner comme idéales
pour les observateurs d’oiseaux amateurs
et expérimentés. Elles se caractérisent par
un prix assez compétitif, notamment par
rapport aux Steiner Discovery qui restent
les modèles de haut de gamme de la
marque avec nombre de caractéristiques
supérieures à celles des SkyHawk, en particulier en matière de formule optique, de
luminosité, de champ et de performance
en endurance et en étanchéité.
Présentation générale
et construction
Sous un design désormais bien connu,
les SkyHawk 3.0 reprennent les caractéristiques développées par Steiner pour les
précédent modèles SkyHawk, à savoir :
une conception classique mais environnée de caractéristiques exclusives notamment en matière d’ergonomie, comme
les languettes souples des œilletons qui
coupent les rayons de lumière parasite la94. L'OISEAU magazine n° 115
térale ou le système ClicLoc de montage/
démontage rapide de la courroie de cou
et des bouchons d’objectifs par système
d’encliquetage. Ces SkyHawk 3.0 proposent aussi la possibilité de préréglage
approximatif des distances d’observation.
La molette de mise au point comporte en
effet des indications de distances (2, 2,5,
3, 4, 5, 10, 20 m, infini) qui permettent
soit de prérégler la mise au point pour
des sujets situés à des distances connues
(ce qui permet d’éviter de mouliner pour
être rapidement au point), soit d’avoir
une idée de l’éloignement d’un sujet observé. Notons toutefois que ces indications
sont fonctionnelles uniquement pour les
distances proches, de 2 à 20 m. Au-delà,
on est dans l’approximatif complet. Ces
jumelles sont entièrement gainées d’un
revêtement qui leur assure une protection antichoc, atténue le bruit de leur
maniement et assure une bonne prise en
mains. La mise au point est assurée par
une grosse molette à la rotation fluide
et douce, très agréable à actionner. Le
réglage dioptrique est situé sous l’oculaire gauche. Les paliers de réglages sont
crantés mais sans indication de valeur
dioptrique ni possibilité de verrouillage :
dommage. Ces jumelles bénéficient d’une
construction étanche à l’immersion
jusqu’à 3 m avec remplissage à l’azote
comme l’indiquent les sigles "N2" qui
apparaissent en façade : très bien. Un
filetage situé à l’avant de l’articulation des
fûts permet leur montage sur un trépied
excellent instrument.
Recommandé par L’OISEAU magazine.
très bon instrument.
Recommandé par L’OISEAU magazine.
bon instrument.
instrument moyen.
instrument sans intérêt pour l’ornitho.
(avec un accessoire en option). Les très
pratiques systèmes de bouchons d’objectif
solidaires des fûts et un capot d’oculaire
en caoutchouc de forme spécifique pour
s’adapter aux œilletons avec languettes
latérales sont fournis d’origine de même
qu’une belle courroie en néoprène et un
très bel étui de rangement et de transport.
Sur le terrain
Avec un poids de 750 g, les 10x42
SkyHawk 3.0 ne sont pas trop lourdes
autour du cou, leur utilisation est plutôt
agréable, et la présence des languettes
latérales sur les œilletons assure un très
bon confort d’observation, notamment
en début et en fin de journée ensoleillée
quand on observe perpendiculairement à
l’éclairage solaire, bas sur l’horizon. Leur
belle finition caoutchoutée étanche est
plutôt rassurante quant à une utilisation
par temps de pluie ou de neige ou en
environnement difficile (fourrés épineux,
terrain d’appui rugueux, etc.).
L’image produite par ces SkyHawk 3.0
est de bon aloi. Elle est lumineuse et plutôt
bien contrastée, ce qui semble correspondre au but recherché par Steiner avec
l’intégration d’optiques grand contraste, et
la définition de l’image est bonne. Ces
qualités sont cependant essentiellement
constatées pour la partie centrale de
l’image, la périphérie ayant tendance à
perdre ces qualités intrinsèques. Le champ
est plutôt vaste avec 108 m à 1 000 mètres,
mais il est un peu dommage de ne pas
pouvoir en profiter davantage du fait
de cette baisse de rendement périphérique. On ne constate pas de distorsions
ni de dominante colorée gênantes et le
comportement chromatique est bon.
Le rendement de ces jumelles est donc
correct dans les conditions d’utilisations
courantes. Nous les avons cependant
aussi testées dans nos habituelles configurations d’observation un peu plus
délicates mais fréquentes en ornithologie.
C’est-à-dire, face à des lumières rasantes,
en situations proches du contre-jour
ou sur des sujets situés près d’une nette
transition ombre/pleine lumière. Dans
ces situations, les SkyHawk 3.0 sont nettement moins à l’aise et s’avèrent quelques
peu décevantes par leur tendance à être
affectées par des halos parasites parfois
importants, en particulier dès que l’on observe des sujets susceptibles de générer des
reflets spéculaires (réflexion à 100 % de la
lumière par des surfaces brillantes comme
le font certains feuillages par exemple).
Notons que cette tendance n’est pas spécifique à ces Steiner en particulier mais à
la plupart des modèles de cette catégorie
de jumelles de milieu de gamme qui ont
souvent des allures similaires à leurs cou-
Œilletons rotatifs
avec lamelles de
protection latérale
contre les lumières
parasites.
Réglage dioptrique
par couronne sous
l’oculaire gauche.
Molette de mise au
point avec repères
de distance.
Les bouchons
d’objectif rigides
sont clipsables
sous les fûts
par système
ClicLoc.
sines dites Pro ou de haut de gamme, mais
qui n’en ont pas la subtilité en matière de
formule optique, notamment au niveau
des traitements très élaborés des prismes
et des lentilles. En clair, ces SkyHawk 3.0,
ne sont donc pas des Discovery (modèle
haut de gamme de Steiner), même si elles
constituent un bon instrument pour des
observations génériques en conditions
peu exigeantes. À noter leur mise au
point minimale à 2 mètres, très pratique
pour des observations entomologiques
notamment.
En conclusion
Voici de belles jumelles, agréables à
utiliser, bien construites, endurantes et très
bien équipées, en particulier d’astuces ergonomiques spécifiques à Steiner comme
les languettes latérales des œilletons et les
systèmes d’attaches rapides de courroie
et de bouchons d’objectifs. Ce sont également des jumelles bien adaptées à une
utilisation intensive et même un peu rude
grâce à leur conception étanche. Sur le
plan optique, elles donneront satisfaction
à des utilisateurs généralistes n’ayant
pas d’activité très exigeante en dehors de
conditions d’observation standard. En
revanche, pour des ornithos pinailleurs
d’une image toujours limpide et de détails
précis en toutes circonstances quelles que
soient les conditions d’observation, elles
montrent leurs limites lors d’utilisations
en sous-bois aux éclairages complexes
ou lors d’observations crépusculaires ou
proches du contre-jour. Leur prix qui reste
a priori sous la barre de 500 e explique
sans doute cela.
STEINER 10X42 SKYHAWK 3.0
Grossissement : 10 x
Construction : étanches
jusqu’à 3 mètres en immersion
Diamètre des objectifs : 42 mm
Pupille de sortie : 4,2 mm
Champ à 1000 m : 108 m
Distance de mise au point mini : 2 m
Dimensions : environ 128 x 174 x 61 mm
Poids : environ 750 g
Prix : 490 e environ
Note : 14/20
L'OISEAU magazine n° 115. 95

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