Dossier Les peintres des églises parisiennes

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Dossier Les peintres des églises parisiennes
Musée Carnavalet – Histoire de Paris.
Dossier pédagogique / Septembre 2012
Exposition Les couleurs du Ciel. Peintures des églises de Paris au XVIIe siècle
(Oct.2012 – Fév. 2013)
Les peintres des églises parisiennes,
une évolution de la peinture française
au XVIIe siècle
Figure 1 Simon Vouet (1590-1649), Adoration du nom divin par quatre saints, vers 1647 Paris, église Saint-Merry
© COARC /Roger-Viollet
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Exposition Les couleurs du Ciel. Peintures des églises de Paris au XVIIe siècle
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! Les mots comportant un astérisque figurent dans le glossaire à la fin du dossier.
La peinture religieuse à Paris suit trois étapes de la monarchie française1 : le règne d’Henri IV* suivi
de la régence de Marie de Médicis*, les règnes de Louis XIII et de Louis XIV.
Figure 2 LALLEMANT (Georges), La Charité de saint Martin. Huile sur toile, 279x206 cm, pour l’église Sainte-Geneviève
(détruite),
dépôt du Petit Palais au Musée Carnavalet.
1. Un renouveau religieux.
Le règne d’Henri IV et la régence de Marie de Médicis est une période fertile, où l’on assiste à
un renouveau de la piété, qui se traduit par la construction de très nombreuses églises paroissiales
et monastiques. Sont créés de nouveaux couvents, qui sollicitent les peintres. La peinture de
Francken* ou Le Jugement dernier2 d’un peintre anonyme de l’église Saint-Etienne-du-Mont
représentent les tendances stylistiques de cette époque : l’activité des Flamands présents à Paris et
l’influence des modèles de l’école de Fontainebleau*. Cette période jusqu’à 1610 est une transition,
1
D’abord le règne d’Henri IV (1589-1610) suivi de la régence de Marie de Médicis au nom de son fils (1610-1614), ensuite le règne de Louis XIII (jusqu’en 1643) suivi de
la régence de son épouse Anne d’Autriche et enfin le règne de Louis XIV (1643-1715), dont le règne personnel devient effectif à la mort du ministre Mazarin en 1661.
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Le Jugement dernier, anonyme, 1605, huile sur toile, 190x120 cm, Saint-Etienne-du-Mont.
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à laquelle succède un moment d’intense activité artistique due au mécénat de Marie de Médicis et
à la présence de deux peintres importants : Varin* et Lallemand*. Varin met l’accent sur la
monumentalité et Lallemand sur la clarté, tout en restant redevable aux maniéristes, à Primatice*
ou à Fréminet*. En plus de ces deux maîtres, nombreux sont les peintres qui sont attirés par la
peinture italienne. Certains, tels Bigot* et Finson*, sensibles au luminisme du Caravage*, jouent sur
les effets de clair-obscur.
2. Le règne de Louis XIII
A partir de 1630, succède à ces courants narratifs épris d’étrangeté et héritiers du maniérisme,
un art de grandes compositions colorées et théâtrales. Sous l’autorité de Louis XIII et de son
ministre Richelieu, l’art religieux se développe énormément. Certes le mécénat de Marie de
Médicis se poursuit malgré la déclaration de la majorité du roi en 1615. Mais le renforcement de la
spiritualité en France et l’action de ce roi particulièrement pieux va promouvoir de nouveaux
courants picturaux. Ainsi Vouet* offrant un pendant parisien au baroque3 italien, propage un style
lyrique avec ses collaborateurs Le Sueur* et Michel I Corneille*. Enfin malgré l’influence de l’école
de Vouet, la peinture de Vignon* donne les derniers éclats d’un art précieux, tandis que les frères
Le Nain* montrent un vif intérêt pour la réalité et la figure humaine dans sa plus humble condition.
Vers la fin du règne de Louis XIII dans les années 1635-40, naît une nouvelle tendance sous
l’impulsion de deux maîtres, Stella* et Poussin* : un nouveau classicisme nommé « atticisme
parisien »*. Ces peintres montrent leur attirance pour l’équilibre, la mesure et une gamme
chromatique claire alliée à une touche fine. Fervents de l’architecture antique, ils choisissent des
sujets issus de la Bible ou du monde gréco-romain. La Hyre* proche de Stella, Bourdon* et
Champaigne* influencés par Poussin font partie de ce courant en quête de sobriété, d’harmonie et
de mesure. Ces artistes auront d’autant plus d’importance qu’ils vont participer à la fondation de
l’Académie royale de peinture et de sculpture*.
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Le baroque (du portugais barroco, désignant une perle irrégulière) a été opposé au classicisme par le théoricien Wölfflin (1915), notant parmi ses caractéristiques
l’élément pictural s’opposant au linéaire. Acteur essentiel de la Contre-Réforme, ce style annoncé par le Caravage et Annibale Carrache, vit des réalisations décoratives
spectaculaires dans les fresques de Pierre de Cortone.
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Figure 3 CHAMPAIGNE (Philippe), La Présentation au Temple, 1648. Huile sur toile, 257x197 cm,
pour l’église Saint-Honoré. Musée de Bruxelles.
3. Le règne de Louis XIV.
Le début du règne personnel de Louis XIV en 1661 annonce la venue d’une nouvelle époque
dominée par le peintre Charles Le Brun. Les arts se mettent au service du souverain. La variété des
styles remarqués sous Louis XIII laissent la place à une grande homogénéité. Formé dans l’atelier
de Vouet et protégé par le Chancelier Séguier, Le Brun atteint rapidement une certaine célébrité.
En 1642, il peint Le Martyre de saint Jean l’Evangéliste4, œuvre ambitieuse montrant sa parfaite
maîtrise du mouvement, de la couleur et de la lumière. La même année il part à Rome et un an
après son retour à Paris en 1646, il est nommé peintre ordinaire du roi. Après avoir travaillé au
château de Vaux-le-Vicomte, il est choisi pour coordonner dans le « style Louis XIV » le château de
Versailles. Sous sa direction sont conçus dans les années 1660-1680, les grands décors peints de
Versailles, ainsi que des édifices religieux. Il s’inspire pour cela de Raphaël5, Carrache et la statuaire
antique. Parmi ses jeunes collaborateurs on peut remarquer Coypel, Jean-Baptiste de Champaigne,
4
LE BBRUN (Charles), Le Martyre de saint Jean l’Evangéliste, 1642, huile sur toile, 282x 224 cm, Saint- Nicolas- du- Chardonnet.
5
RAPHAËL (Raffaello Sanzio, dit) (1483–1520), incarnation de l’humanisme et du classicisme de la seconde Renaissance, ce peintre italien est entre autres l’auteur au
Vatican des fresques des Chambres, dont la plus connue est l’Ecole d’Athènes.
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le neveu de Philippe de Champaigne, Michel II Corneille. Dans un style classique ils exaltent avec
clarté et monumentalité la religion ou le faste et la puissance de Louis XIV. A la mort de Colbert,
lenouveau surintendant choisit Mignard, qui à la mort de Le Brun lui succèdera à la charge de
premier peintre du roi. Sa peinture colorée et lumineuse avait connu un grand succès avec sa
fresque de la coupole de la Chapelle du Val-de-Grâce. Après la mort de Mignard rares sont les
personnalités dominantes. Ancien collaborateur de Le Brun, Charles de La Fosse montre son
habileté à camper des silhouettes isolées dans de vastes compositions. Ainsi il se voit confier le
décor de la coupole de l’église des Invalides6, qu’il réalise avec une parfaite maîtrise.
Conclusion
Sous le règne d’Henri IV et la régence de Marie de Médicis, deux tendances opposées
répondent aux besoins de la peinture religieuse : celle de Varin avec ses figures monumentales et
celle de Lallemant et son raffinement issu du maniérisme. Le règne de Louis XIII voit apparaître
une constellation de grands artistes. Aux côtés de la préciosité de Vignon, du lyrisme de Vouet ou
du réalisme des Le Nain, surgissent Stella, La Hyre et Champaigne… Cet artiste à la fois sobre et
complexe, sous l’influence de Poussin, va créer avec eux ce nouveau classicisme nommé atticisme
parisien. Enfin sous Louis XIV, la diversité fait place à l’unité de style voulu par Le Brun, qui met
l’art au service du faste royal.
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LA FOSSE (Charles de), Saint Louis présentant ses armes au Christ, 1706, huile sur plâtre, diam. 25 m, coupole de l’église des Invalides.
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GLOSSAIRE
ACADEMIE royale de peinture et de sculpture, cette institution fut fondée en 1648, sous la régence d’Anne
d’Autriche, par plusieurs peintres et sculpteurs, dont Champaigne, Le Brun et Van Opstal. Parmi leurs
objectifs on peut remarquer celui de contrer l’ancienne maîtrise, l’Académie de Saint Luc, et de distinguer le
statut des artistes de celui des artisans. Son enseignement théorique eut une grande influence sur l’art
français.
ATTICISME PARISIEN, cette expression inventée par l’historien Jacques Thuillier désigne une nouvelle
peinture qui rompit vers les années 1630-1640 avec le baroque de Vouet pour adopter une manière sobre,
claire et harmonieuse. Les sujets de cette nouvelle peinture classique étaient tirés comme ses décors ou son
architecture de l’univers gréco-romain. Ses débuts furent contemporains de l’arrivée à Paris de Stella et du
court séjour de Poussin. L’œuvre de Champaigne et la deuxième période de La Hyre furent marqués par ce
style attique. Ce classicisme eut une grande importance, car ses principaux représentants furent les
fondateurs de l’Académie royale.
BIGOT (Trophime) (Arles 1579- apr. 1650), ce peintre français quitta la Provence pour Rome, avant de
revenir dans sa région natale et d’exprimer son caravagisme en des scènes nocturnes éclairées « à la
chandelle ».
BOURDON (Sébastien) (Montpellier 1616- Paris 1671) ce peintre français étudia à Rome en 1634 ; revenu à
Paris il devint l’un des fondateurs de l’Académie royale de peinture et de sculpture.
CARAVAGE (Michelangelo MERISI dit le) (1571 – 1610), ce peintre italien instaura une théâtralité jouant sur
le clair-obscur et un réalisme populaire, qui fit scandale, tout en laissant une marque profonde sur ses
contemporains et les générations suivantes. Il rompait avec la Renaissance et son luminisme annonçait le
baroque. Nombreux furent les peintres influencés par le caravagisme.
CHAMPAIGNE (Philippe de) (1602-1674) est connu pour ses portraits pénétrants ou ses peintures
religieuses empreintes d’une rare spiritualité et d’une austérité classique. Né et formé à Bruxelles, il se fixa
à Paris, où il compléta sa formation dans l’atelier de Lallemand. De la peinture française il retint une
certaine rigueur classique peut-être acquise par la fréquentation de Poussin.
CORNEILLE Michel I (1602-1664) le père se forma à l’atelier de Vouet et s’inspira très tôt des œuvres de
Raphaël. Il fut un des membres fondateurs de l’Académie royale. Son œuvre la plus connue est le May Saint
Paul et saint Barnabé refusant les honneurs divins à Lystre peint en 1644 pour Notre-Dame de Paris.
CORNEILLE Michel II ou Le Jeune (1642-1708) fils du précédent, il se forma auprès de Le Brun et de
Mignard et se rendit en Italie avant de travailler pour le roi à Fontainebleau et à Versailles.
CORNEILLE (Jean-Baptiste) (1649-1695), frère du précédent, il s’inspira de la peinture italienne et fut
marqué par la personnalité de Le Brun. Il s’exprima dans un style théâtral au dessin robuste et nerveux.
COYPEL (Noël) (1628-1702), membre de l’Académie royale en 1663, il participa à la décoration de Versailles
sous la direction de Le Brun.
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DUFRESNOY (Charles-Alphonse) (1611-1668), ce théoricien et peintre classique élève de Vouet et ami de
Mignard, étudia en Italie, s’inspira de Raphaël et fut influencé par Poussin.
FINSON (Louis) (Bruges v. 1575- Amsterdam 1617), voyageant en Italie, il s’inspira du Caravage. Il fut vers
1615 l’auteur de La Circoncision de l’église Saint-Nicolas-des-Champs à Paris.
FONTAINEBLEAU (école de), courant artistique maniériste né au château de Fontainebleau en 1530 sous
l’impulsion de François Ier. On distingue deux périodes : la première école de Fontainebleau de 1530 à
1571, où s’exprimèrent dans de grands ensembles décoratifs des artistes italiens comme Rosso, Primatice
ou Niccolo dell’Abate ou des artistes français comme Jean Cousin. Proches de ce courant peuvent être
mentionnés d’excellents portraitistes : le flamand Jean Clouet et son fils François. La seconde école de
Fontainebleau fit suite aux guerres de religion. Avec l’avènement d’Henri IV, le renouveau artistique pictural
se traduisit par l’œuvre d’artistes français comme Dubreuil et Fréminet. Les courants maniéristes de l’école
de Fontainebleau créèrent un art raffiné appréciant les références mythologiques érudites et les
déformations formelles.
FRANCKEN (Jérôme) (Anvers 1540 - Paris 1610), auteur de L’Adoration des Bergers, 1585, à l’origine à l’église
des Cordeliers, placé à Notre-Dame au XIXe siècle. Issu d’une famille de peintres, il travailla en 1566 à
Fontainebleau. Par la suite installé à Paris, il créa des scènes de bal inspirées de la peinture vénitienne. Il
joignit à ses sources anversoises des éléments français et un maniérisme élégant d’inspiration italienne.
FREMINET (Martin) (1567-1619), peintre français formé chez Dubreuil. Il voyagea en Italie et il fut un des
principaux représentants de la seconde école de Fontainebleau. Henri IV lui confia le décor de la chapelle de
la Trinité au château de Fontainebleau. Il continua à travailler pour Louis XIII.
HENRI IV (Henri de Navarre) né en 1553, il régna en France de 1589 à 1610. Il se convertit en 1594 au
catholicisme et mit fin aux guerres de religions par l’édit de Nantes assurant la liberté de culte.
LA FOSSE (Charles de) (1636-1716), ce peintre français élève de Le Brun étudia en Italie en particulier à
Venise. Il réalisa de nombreux tableaux pour Versailles et pour des églises parisiennes. Il est l’auteur de la
décoration de la coupole de l’église des Invalides (1702-1706).
LALLEMANT (Georges) (Nancy v. 1575- Paris 1636), dans son atelier parisien furent formés Champaigne,
Poussin, La Hyre. Lallemant usa d’un style précieux redevable au maniérisme. Parmi ses œuvres on peut
noter La Charité de saint Martin.
LA HYRE (Laurent de) (1606-1656), élève de Lallemant, il se servit d’abord d’un style mouvementé et
élégant, puis il adopta le classicisme initié par Stella.
LE BRUN (Charles) (1619-1690), ce peintre parisien formé dans l’atelier de Vouet accompagna Poussin en
1642 à Rome, dont il subit l’influence. Il trouva de nombreux protecteurs le Chancelier Séguier, le
surintendant Fouquet, puis Colbert et Louis XIV, qui lui permit d’être à Versailles le principal concepteur du
classicisme français.
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LE SUEUR (Eustache) (1616-1655), ce peintre parisien élève de Vouet ne se rendit jamais en Italie, mais
l’étude d’œuvres de Raphaël et des décorateurs de Fontainebleau entra aussi dans sa formation. L’influence
de Poussin le dirigea vers un classicisme épuré.
LE NAIN (Antoine v.1600- 1648 Louis v.1600-1648 Mathieu v.1607-1677), ces trois frères nés à Laon et
morts à Paris furent redécouverts par Champfleury en 1863. Ils peuvent être qualifiés de « peintres de la
réalité » pour reprendre l’expression de ce critique d’art et le titre de l’exposition organisée au Musée de
l’Orangerie en 1934 par Paul Jamot et Charles Sterling. Ils sont surtout connus pour avoir représenté avec
dignité des paysans dans leur vie quotidienne. Mais ils réalisèrent aussi des peintures religieuses très
sensibles.
Marie de MEDICIS (1575 à Florence-1642 Cologne) fut régente jusqu’en 1614 à partir de l’assassinat de son
mari Henri IV en 1610.
MIGNARD (Pierre) (1612-1695), ce peintre français étudia en Italie la peinture vénitienne. Revenu en
France il fut le rival de Le Brun. A la mort de ce dernier, il reprit sa charge de peintre du roi. Il est connu
pour ses compositions décoratives aux couleurs claires et raffinées comme dans sa fresque de la coupole de
la chapelle du Val-de-Grâce.
POUSSIN (Nicolas) (Les Andelys 1594- Rome 1665), ce peintre formé à Paris chez Lallemant se rendit dès
1624 à Rome, où il passa sa vie, hormis entre 1640 et 1642, quand il fut appelé par le roi. Son goût pour
l’Antiquité, sa recherche d’harmonie, de sobriété et d’équilibre en firent le principal représentant du
classicisme français.
PRIMATICE (Francesco Primaticcio, dit le) (1504-1570), ce peintre italien formé auprès de Giulio Romano
travailla à Fontainebleau aux côtés de Rosso pour la réalisation des grands décors de stucs et de fresques.
Son maniérisme est typique de la première école de Fontainebleau.
STELLA (Jacques) (1596-1657), ce peintre français était le fils d’un artiste flamand établi à Lyon. Travaillant
en Italie il se lia avec Poussin. Son classicisme élégant et sculptural, formé à l’étude de l’antique, fit de lui un
des initiateurs de l’atticisme parisien.
VARIN (Quentin) (v. 1570-1634), ce peintre français participa à la formation de Poussin. Son style, d’abord
tributaire du maniérisme, évolua vers une composition simple avec des figures monumentales.
VIGNON (Claude) (1593-1670), ce peintre français formé à Paris et en Italie créa un style chatoyant et
précieux, qui fut surtout apprécié avant le triomphe du classicisme.
VOUET (Simon) (1590-1649), ce peintre parisien fut d’abord un grand voyageur, mais en 1614 il se fixa à
Rome. Connaissant tous les courants artistiques italiens, il retint la leçon du Caravage et de son luminisme.
De retour à Paris en 1627, il abandonna sa manière sombre et éclaircit ses compositions. L’année suivante il
réalisa un de ses chefs-d’œuvre : le maître-autel de Saint-Nicolas-des-Champs, représentant L’Assomption de
la Vierge en deux tableaux superposés. On peut admirer son lyrisme baroque. Nombreux furent les jeunes
peintres fréquentant son atelier : Dufresnoy, Mignard, Michel I Corneille et deux élèves bientôt rivaux Le
Sueur et Le Brun.
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BIBLIOGRAPHIE ET LIENS
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Hudson).
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-BOTTINEAU (Yves), L’art baroque (Paris, 1986, éd. Citadelles et Mazenod)
- DORIVAL (Bernard), Catalogue, Philippe de Champaigne, Paris, 1952, Musée de l’Orangerie.
-FUMAROLI(Marc) L’école du silence. Le sentiment des images au XVIIe siècle (Paris, 1998, éd.
Flammarion).
-GIORGI (Rosa), L’Art au XVIIe siècle (trad. de l’italien, Paris, 2008, éd. Hazan)
-KAZEROUNI (Guillaume), Peintures du XVIIe des églises de Paris, revue Dossier de l’Art, n°149, févr.
2008, Dijon, éd. Faton.
-La peinture française du XVIIe siècle dans les collections américaines, catalogue, commissaires
Pierre Rosenberg et Sir John Pope-Hennessy, 1982, Paris, Grand Palais.
-MÂLE (Emile), L’art religieux du XVIIe siècle (Paris, 1951 et 1984, éd. Armand Colin)
-MEROT (Alain), La peinture française au XVIIe siècle, Paris, 1994, éd. Gallimard/ Electa.
- Philippe de Champaigne 1602-1674. Entre politique et dévotion. Catalogue, sous la direction
d’Alain Tapié et de Nicolas Sainte Fare Garnot. 2007, Palais des Beaux-arts de Lille.
-THUILLIER (Jacques) et CHÂTELET (Albert), La peinture française de Le Nain à Fragonard, Genève,
1964, éd. Skira.
- http://carnavalet.paris.fr/fr/expositions/les-couleurs-du-ciel
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