LaProvence.com : Maranatha, "un hôtelier anti
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LaProvence.com : Maranatha, "un hôtelier anti
Date : 16/02/2015 Heure : 10:17:41 Journaliste : Jean-Luc Crozel www.laprovence.com Pays : France Dynamisme : 341 Page 1/2 Visualiser l'article LaProvence.com : Maranatha, "un hôtelier anti-low cost" Olivier Carvin, fondateur du groupe Maranatha, a pour métier de redonner vie aux hôtels anciens. Et ça marche... Olivier Carvin, expert-comptable de formation - il vient de céder son cabinet -, est né à Marseille. Il se consacre à présent à Maranatha et à ses 50 hôtels. Une entreprise qui emploie 1 200 personnes dont 80 au siège de La Valentine. Maranatha a réalisé l'an passé un chiffre d'affaires de 80 M€. Olivier Carvin Marseillais et fier de l'être, Olivier Carvin l'est. À la tête du groupe hôtelier Maranatha, une entreprise en forte croissance pas tout à fait comme les autres, il n'hésite pas à sortir des sentiers battus pour cultiver la différence. Et cela marche, puisque Maranatha, il y a quelques mois nº13 de l'hôtellerie française, vient de se hisser au 10 e rang. Maranatha, pourquoi ce nom ? Olivier Carvin : Cela va peut-être vous surprendre, mais c'est l'expression d'un état d'esprit. Le nom vient de l'araméen. L'idée est qu'au-delà du sens religieux premier, il faut exprimer des valeurs de partage, de réalisation en commun. C'est tout le sens du groupe. J'ai voulu une entreprise responsable, éthique, à laquelle les particuliers participent en investissant. En l'occurrence dans des hôtels d'exception que nous récupérons parce qu'ils participent de notre patrimoine. Nous leur redonnons une seconde jeunesse en les réhabilitant et en les valorisant. Comment ça marche ? Olivier Carvin : Je vais commencer par le début, vous comprendrez. Il y a 15 ans, j'étais expert-comptable. J'ai été approché par une personne qui venait d'acquérir trois hôtels et j'avais envie de prendre ma retraite. Mais oui, j'avais 35 ans ! En 2006 j'ai racheté le tout parce que la passion pour le secteur de l'hôtellerie m'avait saisi. J'ai acquis un quatrième hôtel et c'est là que j'ai eu besoin d'argent. J'ai alors commencé à vendre à des particuliers des chambres à la découpe en mettant en avant des avantages liés à la défiscalisation. La contrepartie était un loyer et c'est avec cet argent que Maranatha a pu démarrer. Cela a duré jusqu'en 2009. Cette année-là, j'ai voulu acquérir un hôtel à Paris, mais il y avait des fonds de commerce Tous droits réservés à l'éditeur MARANATHA 239039187 Date : 16/02/2015 Heure : 10:17:41 Journaliste : Jean-Luc Crozel www.laprovence.com Pays : France Dynamisme : 341 Page 2/2 Visualiser l'article avec, ce qui imposait une évolution et un autre modèle. Pour faire simple, un investisseur apporte 60 % du prix d'achat d'un hôtel à reprendre et les banques 40 %. Au bout de 7 ans environ ils rentrent dans leur argent. Le surcroît de valeur généré, c'est ce que Maranatha va payer pour reprendre en propriété. C'est cette mécanique qui nous a permis de partir de zéro et d'arriver à un parc de 50 établissements aujourd'hui. Ce qui fait de nous le nº 10 français. Nous venons de gagner trois places ! Cela montre que votre secteur est rentable ! Les particuliers suivent toujours ? Olivier Carvin : Le tourisme est un secteur qui marche, c'est clair. On ne dit pas assez qu'il génère 7 % du produit intérieur brut de la France. C'est énorme. Pour ce qui nous concerne, oui, les particuliers sont toujours là. C'est la base de la philosophie du groupe. Comme les banques ont de plus en plus de mal à financer l'acquisition d'un hôtel, ils sont apporteurs. C'est une sorte de crowdfunding avant l'heure. Lorsque nous avons voulu acquérir l'hôtel La Vista Palace à Monaco face aux Qataris, nous avons pu lever 15 millions d'euros en 15 jours grâce à eux. Nous n'avons pas gagné, mais cela montre bien l'attrait. Surtout que le rendement est supérieur à d'autres placements. Mais en fait nous avons deux structures : Club Deal dans lequel les particuliers entrent moyennant un ticket de 100 000 euros ; le fonds Finotel ouvert aux autres investisseurs. C'est avec ces deux outils que nous nous développons. Mais cela suppose que vous vous intéressiez à des établissements prestigieux ? Olivier Carvin : Il s'agit d'établissements de trois à cinq étoiles qui ont une histoire, un emplacement, qui sont de nature à participer à la réalisation d'un rêve. Moi je suis anti-low cost. Je pense qu'il y a des gens qui sont prêts à dépenser 300 euros pour une nuit et qu'ils doivent en avoir pour leur argent. Il leur faut un cadre et un service. On ne va pas forcément uniquement dans un hôtel pour dormir. Il y a un environnement, un charme, quelque chose de magique. C'est aussi cela l'hôtellerie. C'est pour cela que nous avons acquis le Jules César à Arles, le Dolce Frégate Provence à Bandol, le Moulin de Vernègues à Aix ou encore le Seven Hôtel à Paris. La capitale est d'ailleurs notre point fort puisque cette année nous allons y devenir le troisième acteur grâce à une opération en cours. Et sur Marseille ? Olivier Carvin : Maranatha y a son siège ! Mais nous n'y avons pour l'instant qu'un seul établissement : le Kyriad de la rue Paradis. Mais cela pourrait évoluer. Nous sommes en discussions avec la famille Antoun pour reprendre plusieurs établissements sur la ville. Mais rien n'est encore fait. Je peux aussi le dire à présent : j'ai failli reprendre le Sofitel Vieux-Port il y a 4 ans. Mais la négociation n'a pas abouti. Avons-nous assez d'hôtels ? Olivier Carvin : Oui, je le crois. Marseille a une difficulté avec le tourisme. Il y a eu l'année capitale, mais tout est retombé. Le centre-ville manque d'animation, il y a un problème d'image. Ici l'hôtellerie ne sature pas. Il y a certes les croisiéristes, mais cela ne suffit pas. Il faut une vision davantage à long terme pour attirer. Il faut un plus. 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