Chemin
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Chemin
Chemin L E S E N S D E S M OTS PAR THIERRY SCHELLING PHOTOS : DR Du latin populaire camminus (avec deux m, s’il vous plait, car caminus et ses dérivés nous portent vers l’âtre, le fourneau, la… cheminée !) ; mais d’origine celtique, qu’on retrouve presque intact en italien (cammino), en portugais (caminho) et en espagnol (camino). Un mot qui nous fait faire du… chemin ! D’autant plus que tous mèneraient en définitive à… Rome ? Ou à Compostelle, ou à Canterbury (Via Francigena) ? Jadis opposé à la plus citadine rue, le chemin peut être grand quand il est très fréquenté, de ronde ou de fer pour désigner un espace formant voie. En tous les cas, c’est celui du petit bonhomme qu’on suit paisiblement. Un chemin, c’est aussi une suite d’arcs contigus orientés dans le même sens. Mais chemin rime aussi (XIIe siècle) avec direction : se mettre en chemin, à mi-chemin, chemin faisant, traduisent encore le but du mot. Quand ce n’est pas trouver le chemin… de son cœur. Dès le XIVe siècle, le chemin est aussi celui de la vie, par métaphore : aller son chemin, ou le faire, sont des exhortations à devenir adulte. Et, si possible, suivre le droit chemin et éviter les chemins de traverse vont de pair avec l’invitation à croître. Au Canada, mettre au chemin signifie mettre dehors, jeter au rebut. Alors qu’être dans le chemin signifie être… ruiné, perdu. Les chemineaux sont soit vagabonds errants, soit… cheminots ! Vieux comme les chemins concurrence Mathusalem ! Proverbe : à chemin battu, il ne croît point d’herbe. Dernier adage pour la route, en somme. XV I L’E SS E N T I E L