Dr Michel Bernier
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Dr Michel Bernier
RAPPORTEUR DIVERTISSEMENT Chronique portrait Dr Michel Bernier Caroline Kilsdonk D.M.V. C'est un homme serein, chaleureux et affable, en plus d'être généreux de son temps, que j'ai rencontré par la magie des ondes. Après avoir échangé de nombreux courriels, nous avons réussi à nous parler de vive voix et en face à face virtuel. Il semble avoir pris plaisir à se remémorer une autre époque de sa vie. Dans son dernier courriel, après l'entrevue, il avait ajouté « M.V. » à la liste de diplômes, titres et certifications sous sa signature! E nfant, il aimait aller chez son oncle qui avait une petite ferme traditionnelle avec plusieurs espèces animales, et comme bien d'autres jeunes avant lui... il opte pour devenir vétérinaire. Adolescent, en terminant son cégep, il a fait des demandes d'admission en médecine vétérinaire (son premier choix) et en médecine. Accepté dans les deux programmes, il décide de poursuivre son rêve en allant étudier à Saint-Hyacinthe. Yvan, son frère jumeau, lui, fait le choix de la médecine. Ses années d'études sont riches en nouvelles expériences, mais il est heureux de retrouver sa région en 1986, dès sa graduation. Il pratique dans une clinique de Saint-David, sur la Rive-Sud de Québec, en quelque sorte une des cliniques ancêtres du groupe Daubigny. demande d'admission (pour une exigence de dates à respecter), il a joué le tout pour le tout en attendant de savoir s'il était accepté en médecine. Vous connaissez bien sûr la suite. Pendant ses premières années de médecine, lorsque son horaire le lui permettait, il continuait à travailler en clinique. A-t-il un message à vous transmettre, vous, nos lecteurs? « Au-delà du deuil que j’ai dû vivre en abandonnant la pratique de la médecine vétérinaire, je retiens la ferme conviction d’être allé au bout de mes rêves et je serai toujours particulièrement fier d’être l’un d’eux. » Sa voix s'est alors brisée. Il m'avait bien dit, plus tôt, qu'il lui avait été difficile de faire le deuil de la médecine vétérinaire et des années qu'il y avait consacrées. La réalité vécue par chacun d'entre nous laisse paraître souvent la complexité des humains que nous sommes. La sienne, c'est celle d'un rêve qu'il a tenté de vivre à fond, mais qui s'est révélé ne pas convenir à ses aspirations. La médecine vétérinaire « je ne l'ai pas abandonnée parce que je ne l'aimais pas, mais plutôt parce que je l'aimais trop! » Il m'a relaté avec des yeux pétillants les retrouvailles pour le 25e anniversaire de sa promotion et son étonnement d'apDe gauche à droite: Ralph le chien, Suzanne St-Hilaire, prendre l'évolution de la pratique chez leur fille Maïna de 11 ans et le Dr Michel Bernier. les animaux de ferme. Il se dit heureux Le point positif de la pratique vétérinaire, de constater une certaine évolution dans les pour lui, demeurait la variété des fonctions mentalités des clients dont les animaux sont et la polyvalence requise pour y arriver... ce des membres importants des familles, mainqui sera un atout dans sa deuxième carrière. tenant prêts à investir davantage en frais de Comme d'autres avant et après lui, il a vite santé, en temps et activités stimulantes pour constaté les contraintes financières des leurs chiens. clients le limitant dans sa pratique médicale Au moment où il entreprend ses études en et il en a été déçu. Pendant que certains médecine, sa conjointe, qui n'était pas allée clients lui reprochaient d'avoir demandé à l'université, décide de commencer un certains tests si le résultat s'avérait négatif baccalauréat en enseignement préscolaire et (cela fait pourtant partie de la démarche diag- primaire. Ils se sont ainsi tous deux retrouvés nostique), le Dr Bernier voyait bien que son à nouveau sur les bancs d'école en 1989. En frère avait la possibilité d’accomplir une 1995, diplômes en poche, ils partent en Gasmédecine plus satisfaisante. pésie, où ils resteront cinq ans. Le Dr Bernier Le Dr Bernier s'est alors questionné s'il souhaitait plutôt faire une résidence à Guelph ou traverser du côté de la médecine humaine. Il a effectué trois stages en médecine interne à Guelph... puis, sans pouvoir y faire de 72 - LE RAPPORTEUR - AVRIL - MAI 2014 y travaille en bureau, à l'urgence et hospitalisation. Son frère Yvan avait établi sa pratique à Joliette et l'invite à l'y rejoindre, ce qu'il fait en 2000. Pour quelques années, il accomplit les mêmes activités qu'à Gaspé, mais choisit d'arrêter de suivre des patients hospitalisés lorsqu'il y a dix ans, le couple adopte une petite fille chinoise d'environ un an, Maïna. Elle fréquente maintenant l'école où enseigne sa mère... qui, cette année, pour la deuxième fois, est aussi son professeur. Cela s'avère une expérience positive pour toutes les deux. En 2007, l'Université Laval implante à Joliette une unité de médecine familiale (UMF). Les UMF sont des centres de services pour la population et de formation de futurs médecins de famille. Il bâtit un cours sur le système musculo-squelettique, qui finalise la formation des jeunes médecins avant leur entrée en pratique. En 2008, il réussit ses examens et est certifié par l' Académie canadienne de médecine du sport. Son frère fait de même en 2011. Depuis ce jour, il utilise de plus en plus l'échographie et consacre une part grandissante de son temps aux problèmes musculo-squelettiques. Il aimerait en arriver à ce que cela représente 50 % de sa pratique. Travailleur et motivé, il doit se réserver des moments de calme en famille. Depuis quelques années, Suzanne, Maïna et lui se retrouvent les fins de semaine hors de leur tourbillon d'activités habituel en arrivant à leur chalet. Il m'a aussi dit, avec le sourire d'un gamin (et une certaine fierté bien justifiée dans le regard), qu'il aime se garder en bonne forme physique en skiant, jouant au hockey et en se rendant régulièrement s'entraîner au gymnase. Pendant treize ans, sa conjointe et lui ont eu un chien labrador, Ashley, et en ont maintenant un autre âgé de trois ans, Ralph. Ils ont, au cours des années, eu trois chats, dont une chatte maintenant âgée de seize ans. L'histoire de Michel Bernier se tisse autour de quelques relations durables : quelques animaux de compagnie dont il a pris soin jusque dans leurs vieux jours, une conjointe rencontrée à l'âge de seize ans... un frère jumeau qui est également un partenaire professionnel. J'ai rencontré pour vous cet être généreux, responsable, facile d'accès, ouvert et souriant... et ce fut un plaisir de le faire.