posturologie du massage

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posturologie du massage
Carole Berger
POSTUROLOGIE
DU MASSAGE
Comment masser sans se blesser ni se fatiguer
CHAPITRE 1
CONNAISSANCES DE BASE
DU SYSTÈME LOCOMOTEUR
Avant d’entrer dans le vif du sujet de la posture et du mouvement,
faisons un passage « obligé » par les structures anatomiques…
C’est un peu austère, certes, mais tellement nécessaire. Visualiser les
« pièces anatomiques » et comprendre le « langage » de l’anatomie
est une première étape. Pour débusquer les mouvements ou les
positions qui créent des tensions et des douleurs chroniques, il est
nécessaire de « bien savoir de quoi nous parlons ».
Certaines et certains se passionnent pour l’anatomie et ces pages
seront l’occasion d’une bonne révision. Pour les apprentis masseurs,
quelques mots clés vous offrent une vision claire et concise d’une
partie du système locomoteur, un bagage « minimum » à connaître.
L’objectif est de visualiser et de palper les structures de son
propre corps afin d’en comprendre les formes et les mouvements.
C’est comme si chacun prenait des lunettes 3D afin de plonger
à l’intérieur du système de base locomoteur (les os, la colonne
vertébrale, le pelvis, les articulations…), tout prend alors forme
comme dans un bon film.
Lorsque vous fermez les yeux et que l’on vous demande d’imaginer
une articulation, parvenez-vous à le faire ? Du cartilage, à quoi cela
ressemble ? Lorsque vous appliquez une pression, pourriez-vous
visualiser le mouvement de votre bassin (pelvis) ou encore visualiser
la mobilité des vertèbres ?
Cela ne semble pas si aisé, c’est pourtant le jeu que nous vous
proposons. Et comme pour n’importe quel jeu, nous devons être en
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CONNAISSANCES DE BASE DU SYSTÈME LOCOMOTEUR
accord avec les règles. Un langage commun est primordial pour se
comprendre.
Alors, respirons un bon coup, et allons-y… pour le plaisir de la
découverte ou de la satisfaction de le savoir déjà.
I. Le langage anatomique
La partie la plus ardue est peut-être dans ce langage particulier
qu’est celui de l’anatomie. La nécessité d’étudier le corps en trois
dimensions et d’identifier chaque zone du corps par rapport à son
centre (une ligne médiane qui partage le corps en deux « parties »
égales) n’a pas enthousiasmé beaucoup de massothérapeutes.
Ajoutons à cela le latin et le résultat est là : beaucoup de praticiens
français se détournent de l’anatomie.
Et pourtant comme dans une carte au trésor, une fois qu’on possède
les clés pour décrypter l’information, le jeu devient vraiment
intéressant.
I-1. Les mouvements dans l’espace
Il faut pouvoir décrire le corps en trois dimensions dans un espace
afin de situer précisément chaque mouvement ou position. Il y a
ensuite les orientations du corps et le latin, si proche du français que,
même sans le connaître, nous pouvons en deviner le sens.
Les plans anatomiques
Un praticien qui entreprend ses études en massothérapie doit
souvent commencer par l’étude des plans. Et là, c’est quelquefois
la déconvenue : est-ce bien utile et nécessaire pour masser ? Estce que je dois « m’embarrasser avec ça » ? Ce n’est pas tant que
l’information est essentielle pour exécuter une manœuvre, mais
elle permet d’en comprendre la dynamique et les enjeux pour son
propre corps. Il est alors possible de choisir la juste position et de
gagner en précision. La qualité du massage est à ce prix.
Sans le langage des plans, il nous est impossible de faire une
description correcte de la statique et du mouvement.
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POSTUROLOGIE DU MASSAGE
plan sagittal
ou vertical
plan frontal
plan transverse
ou horizontal
Figure 1
Les plans nous permettent de découvrir une position anatomique
de base, la position de référence « universelle » : jambes « serrées »,
bras le long du corps, paumes vers l’avant.
Le plan sagittal est celui qui sépare le corps en deux parties :
gauche et droite. Il est aussi appelé le plan vertical. Lorsque
la ligne est au centre, on parle de plan médian ou de ligne
médiane.
Le plan frontal (ou coronal) est celui qui sépare le corps en
« avant-arrière » (antérieur et postérieur).
Le plan horizontal (ou transverse) est celui qui le sépare en
haut et bas (partie inférieure et supérieure).
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CONNAISSANCES DE BASE DU SYSTÈME LOCOMOTEUR
Prenons l’exemple de la description du mouvement de « l’épaule » et plus
précisément de l’articulation scapulo-humérale dans différents plans.
2b
Plan sagittal (vertical)
Plan frontal
flexion
rotation interne
hyperextension
extension
rotation externe
rotation interne : paume vers l’arrière
rotation externe : paume vers l’avant
Figure 2a
Figure 2b
Son langage permet de situer chaque mouvement dans l’espace
en fonction d’une ligne médiane centrale. Le corps définit ainsi ses
équilibres en fonction de cette ligne verticale bilatérale (deux côtés
en équilibre).
Le langage des mouvements
Chaque déplacement d’un segment osseux par rapport aux autres
est identifié par un terme précis et là encore une représentation
visuelle est la plus « parlante ».
Tous les mouvements articulaires ont une même base de référence :
la ligne médiane du corps.
Nous avons déjà observé la flexion et l’extension et la rotation interne
et externe. Allons voir de plus près d’autres mouvements articulaires,
l’abduction-adduction/la circumduction/la pronation-supination.
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3c
POSTUROLOGIE DU MASSAGE
3a
3b
Axe longitudinal
Plan frontal
Plan frontal
Plan frontal
D’autres
mouvements
D’autres mouvements
articulaires possibles articulaires possibles
Adduction
Abduction
Supination
Abduction et adduction
Figure 3a
Circumduction
Figure 3b
Pronation
Une rotation de l’avant-bras :
- paume vers le haut = supination
- paume vers le bas = pronation
Figure 3c
I-2. La précision des termes pour pouvoir se comprendre
Dans tous les métiers, il existe un langage commun, propre à chaque
« confrérie ». Lorsque l’on parle d’anatomie, de mouvement dans
l’espace ou d’orientation, les termes sont les plus précis possible
afin que chacun puisse comprendre ce qui se dit. Tout l’enjeu est
d’apprendre toujours un peu plus de ce langage « professionnel ».
Quand le latin revient sur le devant de la scène
Le latin est resté le langage commun international pour les
désignations anatomiques. Les Français ont fait le choix, il y a de cela
très très longtemps, de la langue vernaculaire : ils appliqueraient le
français à tous les termes !
Ainsi la scapula est appelée en France l’omoplate, le latissimus dorsi
le grand dorsal. Et la liste est très longue. Tous les muscles, os et
autres structures ont été ainsi « rebaptisés ».
Mais les scientifiques se sont rendu compte que cela créait de
grandes difficultés dans l’échange avec leurs collègues et dans la
normalisation des connaissances. On ne parlait plus de la même
chose, enfin si, mais personne ne se comprenait !
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CONNAISSANCES DE BASE DU SYSTÈME LOCOMOTEUR
En 1989, il a été décidé de revenir au latin3, le langage commun.
Il a fallu plus de 9 ans pour trouver un terrain d’entente et aujourd’hui,
la confusion perdure : certains ont découvert l’anatomie avec le latin,
d’autres avec le français. Encore une impasse ? Pas vraiment…
Nous avons la solution : connaître le plus possible les termes à la
fois en français et en latin ! Il sera donc fait référence à l’un ou à
l’autre, quelquefois aux deux. À nous la gymnastique mentale… qui
participe aussi d’une bonne hygiène de vie !
Les orientations des différentes parties du corps
Dans la même logique, les différentes orientations du corps sont
identifiées par des termes précis.
4a 4b
Crânial
Plan frontal
Plan sagittal (vertical)
Supérieur
Proximal
Latéral
Médial
Antérieur
Distal
Postérieur
Caudal
Palmaire
Proximal
Dorsal
Distal
Plantaire
Inférieur
Figure 4
3 Cette terminologie a été acceptée en 1998 après des années de négociation
entre les membres du Comité central de la terminologie anatomique (Federative
Committee on Anatomical Terminology). Elle est aujourd’hui la nomenclature de
référence.
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POSTUROLOGIE DU MASSAGE
II. Les principaux éléments du corps axial
Le champ de connaissance du corps anatomique est très vaste.
Pour les passionnés, que l’on s’intéresse de près à des muscles
spécifiques, au système nerveux, endocrinien ou lymphatique… de
belles découvertes vous attendent !
Chacun peut prendre la casquette du chercheur et aller plus loin
dans ses investigations. À chaque nouvelle connaissance, le corps
devient plus familier et nous découvrons avec plaisir la magie de
son fonctionnement.
Nous allons concentrer notre attention sur les structures du système
locomoteur. Visualiser au mieux les éléments de base est un bon
début.
Les os sont les bons soldats des nerfs qui commandent à
leur état-major, les muscles, de mettre en mouvement les os
correspondants. Et pour cela, ils ont besoin des articulations.
II-1. Le squelette : la fondation de base
Le squelette est la structure de base du corps humain. Il est composé
de 206 os de forme et fonction très différentes.
Le squelette laisse apparaître une structure interne :
• le squelette axial : un centre, le tronc avec la colonne vertébrale
et le crâne. Il porte bien son nom, il donne l’axe vertical du corps.
• le squelette appendiculaire composé de quatre « appendices »
(les membres inférieurs et supérieurs).
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CONNAISSANCES DE BASE DU SYSTÈME LOCOMOTEUR
L’ensemble du squelette dessine des formes naturelles
qui
5
définissent un schéma postural neutre : le respecter est la
première clé pour éviter tensions et douleurs dans sa pratique
professionnelle.
Squelette axial et appendiculaire
Figure 5 - Squelette axial et appendiculaire.
Le lien entre le squelette axial et le squelette appendiculaire se fait
en deux lieux de « passage » : la ceinture pelvienne et la ceinture
scapulaire.
Les « liaisons » entre le tronc et les membres sont des zones hautement
stratégiques pour faire circuler les forces en jeu : l’impulsion, la
puissance, l’intensité et la fluidité. Elles sont aussi le lieu de tensions
et de compensations dues le plus souvent à une mauvaise posture.
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POSTUROLOGIE DU MASSAGE
La colonne vertébrale : une forme naturelle à respecter
La colonne vertébrale (ou rachis) qui protège la moelle épinière
représente notre structure de base : elle est constituée de 7 vertèbres
cervicales, 12 dorsales (ou thoraciques), 7 lombaires et du sacrumcoccyx. Elle nous offre un axe vertical puissant et mobile.
Figure 6 - Les vertèbres et le jeu des empilements.
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CONNAISSANCES DE BASE DU SYSTÈME LOCOMOTEUR
Test de sensation : Observez votre colonne vertébrale dans la
glace, quelle forme naturelle y voyez-vous ?
Disposez votre main sur les cervicales. Que remarquez-vous ?
Elles ont plutôt une forme concave appelée en anatomie une
lordose ou une forme convexe (la cyphose) ?
À la palpation, un creux se dessine, nous sommes en face d’une
lordose.
Vos mains sont maintenant sur les dorsales : la forme a-t-elle
changé ? Ces vertèbres adoptent ici la forme d’une cyphose, il
suffit pour le sentir de pousser un peu le mouvement en glissant
les scapulas vers l’avant (amener les épaules vers l’avant).
Continuons avec les lombaires : elles retrouvent la forme
concave d’une lordose (voire même d’hyperlordose pour les
personnes très cambrées).
Cette forme ne vous rappelle rien ? Le serpent peut-être ?
Lordose, cyphose et lordose en donnent les courbes.
Ses courbes naturelles ne sont pas là par hasard, elles permettent
une répartition optimale des pressions et des forces sur les vertèbres.
Elles répondent à deux exigences : stabilité et flexibilité en fonction
des zones.
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POSTUROLOGIE DU MASSAGE
Figure 7 - Le schéma naturel postural du rachis.
Ce qui intéresse le praticien avec un dos douloureux est de
comprendre que chaque mouvement qui oblige les vertèbres à
sortir régulièrement de leur position physiologique « naturelle » finit
par créer des tensions.
Pensez à toutes les activités répétées chaque jour dans lesquelles le
dos ou le cou s’enroule, créant une délordose qui peut à terme créer
des contraintes. Tous les équilibres sont alors modifiés.
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CONNAISSANCES DE BASE DU SYSTÈME LOCOMOTEUR
Que se passe-t-il exactement au niveau des vertèbres ?
Dans un bon équilibre des contraintes de poids du corps, la pression
se répartit pour 2/3 sur les disques et 1/3 sur les deux articulations
interapophysaires postérieures (les espaces créés entre les apophyses4).
Lorsqu’on se penche en avant, le poids du corps n’est plus équilibré
de la même façon, la partie antérieure du disque est compressée et
la partie postérieure étirée.
Avec ce mouvement, la pression se concentre donc trop sur l’avant
qui n’est pas conçu pour absorber autant de force. Les ligaments
8
et les muscles stabilisateurs tentent de soutenir le mouvement mais
subissent ainsi des stress qui se répètent tous les jours.
Pression excessive
La structure est touchée
Force de compression
Disque
(anneau et noyau)
Figure 8 - Les compressions vertébrales.
À terme, bien sûr les douleurs s’installent. Si rien ne change, hernies,
cisaillements et autres « plaisirs » peuvent faire leur apparition.
L’hydratation des disques intervertébraux
Saviez-vous qu’entre le réveil et le soir, nous « perdons » un ou deux
centimètres de hauteur ?
À la fin de la journée, la gravité a fait son œuvre, les vertèbres ont
subi une force compressive qui a « vidé » les disques intervertébraux
de leur « eau ». Véritables éponges, elles permettent la flexibilité
mais sont aussi extrêmement sensibles aux compressions.
C’est pour cette raison qu’il est important de les hydrater beaucoup
en buvant de l’eau mais aussi en évitant le plus possible ces
compressions inutiles. Le sommeil est aussi un élément important
puisqu’en position couchée, les disques vont à nouveau s’hydrater
4 Précision apportée par le docteur Olivier Margery, ostéopathe et médecin du
sport, spécialiste du rachis – déc. 2014.
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POSTUROLOGIE DU MASSAGE
et se regonfler. Un bon sommeil est donc une des clés d’une bonne
santé des disques intervertébraux.
Est-il besoin de préciser que notre colonne est une charpente
précieuse dont il faut prendre soin.
Le corps est une merveilleuse « machine » : articulations et structures
osseuses se combinent pour offrir les amplitudes de mouvement les
plus larges. Elles sont « conçues » pour cette amplitude mais les aléas
de la vie, les traumas, les mauvaises postures ont souvent réduit ces
amplitudes qui ne demandent souvent qu’à revenir.
Deux autres structures répondent aussi à ce schéma naturel postural
sans tensions : la ceinture pelvienne et la ceinture scapulaire.
Focus sur la ceinture pelvienne
Les anatomistes séparent le terme de pelvis (ou bassin) et celui de
ceinture pelvienne :
– La ceinture correspond aux deux os coxaux.
– Le pelvis est composé des deux os coxaux et du sacrum-coccyx
qui forme comme une ceinture solide grâce à leurs articulations
(notamment la symphyse pubienne et articulations sacro-iliaques).
Figure 9 - Le pelvis.
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CONNAISSANCES DE BASE DU SYSTÈME LOCOMOTEUR
Chaque os coxal (un à gauche, un à droite) est composé de trois os
soudés ensemble qui se réunissent au centre d’une zone appelée
9
l’acetabulum où s’articule la tête fémorale : les deux iliaques en rose,
les deux ischiums en rose pâle et les pubis en gris foncé.
Crête iliaque
ilium
acetabulum
pubis
ischium
Pelvis
le plansur
sagittal
Figure 10 Lesur
pelvis
le plan sagittal.
Certaines compensations et contraintes dans cette zone conduisent
à installer un déséquilibre permanent et global du squelette. Une
rotation « inappropriée » du pelvis peut, pour certains spécialistes,
induire des compensations de déséquilibre sagittal dégénératif de
la colonne vertébrale5. La position du pelvis est donc déterminante
dans d’éventuelles tensions et douleurs du rachis et des membres
inférieurs.
Savez-vous où se situent les hanches ?
Quand on leur pose la question, les élèves montrent en général les
grands trochanters ou même les crêtes iliaques. Et cette erreur a des
conséquences non négligeables quand il s’agit de se plier ou de se
baisser. L’idée que l’on se fait de la place des hanches dans le corps
va déterminer la façon dont on bouge.
5 Antonio Faundez, Pierre Roussouly, Jean-Charles Le Huec, « Analyse de
l’équilibre sagittal du rachis – Une révolution dans les approches thérapeutiques
des pathologies dégénératives lombaires », Rev. med. suisse, 2011;7:2470-2474.
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POSTUROLOGIE DU MASSAGE
Les hanches sont en fait le terme commun pour nommer les
articulations coxo-fémorales6 qui permettent le lien entre les jambes
et le tronc.
Figure 11
6 Pour ceux qui depuis le début se disent qu’un livre de posturologie dans lequel
on parle de hanches manque de précision, le terme n’est effectivement pas très
anatomique mais nous continuerons quelquefois à l’employer pour faciliter la lecture.
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CONNAISSANCES DE BASE DU SYSTÈME LOCOMOTEUR
Il est temps de sortir de la théorie et de se mettre au service de la
sensation ! Trop de masseurs ont perdu ce goût de l’autopalpation.
C’est pourtant un excellent moyen de ressentir de l’intérieur nos
« formes et nos mouvements ». Commençons donc par le pelvis.
Test de palpation
Tentez de visualiser toute l’assise du pelvis dans un jeu en trois
dimensions.
La piste commence avec le repère le plus facile, les épines
iliaques antéro-supérieures (EIAS), le nom est barbare mais il
est clair… Pour les « débutants », on cherche une « épine », un os
saillant au niveau de la ceinture antérieure. Le terme supérieur
nous indique que c’est « plutôt » haut. Si l’on descend, on peut
sentir la symphyse pubienne. Il est aussi aisé de sentir les
ischions, les deux « pointes » que l’on sent en bas des fessiers
pour remonter vers le sacrum. Longez-le et sentez les EIPS…
Les épines iliaques postéro-supérieures. Suivez les crêtes
iliaques et vous vous retrouvez sur les EIAS. Le tour est fait9.
Continuons avec un mouvement de base du pelvis...7
7 Le pelvis est composé d’autres « zones » impalpables mais que vous pouvez
découvrir en allant plus loin et en essayant de visualiser les courbes profondes
que vous ne pouvez pas palper.
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POSTUROLOGIE DU MASSAGE
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Exercice de palpation : antéversion-rétroversion
Position normale
antéversion
rétroversion
EIAS
EIAS
Figure 12
Posez les index et majeurs sur vos épines iliaques antérosupérieures (EIAS)
Effectuez maintenant une bascule vers l’avant (l’antéversion
– version antérieure). Sentez les EIAS qui glissent vers le sol.
Sentez aussi le sacrum qui s’horizontalise. Si vous allez trop
loin, vous sentirez un pincement au niveau des lombaires.
Utilisez une vraie palpation pour bien intégrer le mouvement,
vous développez ainsi une compréhension plus fine.
Provoquez maintenant une rétroversion, le mouvement inverse.
Il suffit pour cela de « rentrer les fesses ». Sentez les EIAS revenir
en arrière, le sacrum s’est verticalisé et le coccyx est « rentré
dans son nid ». À chaque mouvement, essayez de sentir ce qui
se passe dans tous les muscles qui s’attachent à ces os.
La position du pelvis détermine souvent la posture générale.
Des compensations dans la zone, des contractures vont perturber
l’équilibre général… mais nous y reviendrons.
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CONNAISSANCES DE BASE DU SYSTÈME LOCOMOTEUR
Les deux ceintures scapulaires et les deux complexes de l’épaule
Si la ceinture pelvienne est le centre de stabilité du corps, la ceinture
scapulaire en est le centre de mobilité.
Chaque ceinture est composée d’une clavicule et d’une scapula
(omoplate). Les deux ceintures entourent ainsi le tronc supérieur.
Le complexe de l’épaule correspond à l’organisation articulaire de
la zone : trois articulations et deux espaces de glissement osseux
forment ce complexe, un à gauche, l’autre à droite
L’épaule8 subit de plein fouet les contraintes que nous leur imposons
dans la pratique du massage. Tensions musculaires ou articulaires
dans la zone rendent de nombreux gestes douloureux et en
limitent trop souvent l’amplitude. Les « habitudes » d’enroulement
provoquent très souvent des tensions de raccourcissement des
13
pectoraux et des tensions d’étirement du trapèze (trapezius),
du
grand dorsal (latissimus dorsi) ou des rhomboïdes.
1
3
5
4
2
2
1. sterno-costo-claviculaire 4. 2e articulation scapulo-humérale
(bourse séreuse)
2. scapulo-humérale
3. acromio-claviculaire
5. articulation scapulo-thoracique
la 4e et la 5e fonctionnent par glissement
Figure 13 - Les cinq articulations de l’épaule.
8 Nous prenons aussi le parti d’identifier la zone comme celle « des épaules »
même si le terme reste imprécis. Les épaules représentent à la fois les structures
osseuses (clavicules et scapulas) et les cinq articulations pour chaque épaule.
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POSTUROLOGIE DU MASSAGE
II-2. Pour aller à l’essentiel d’un langage commun… (Et parce
que tout le reste, vous pourrez l’apprendre dans des livres
anatomiques9)
Colonne vertébrale = rachis
Tronc = le torse (partie supérieure) – l’abdomen (partie
inférieure)
Ceinture pelvienne = les deux os coxaux
Pelvis = bassin = les deux os coxaux réunis par la symphyse
pubienne en avant, et en arrière le sacrum avec les articulations
sacro-iliaques.
Hanche = articulation coxo-fémorale
Ceinture scapulaire = une ceinture de chaque côté composé
de la clavicule et de la scapula
Complexe de l’épaule = un de chaque côté du corps, composé
de la clavicule, de la scapula et de leurs 5 articulations chacune
(dont deux de glissement)
Épaule = terme générique indifférencié de la zone articulaire
9 Le plaisir est dans la découverte, ouvrir quelquefois un livre de massothérapie,
un livre d’anatomie… parcourir quelques pages et y revenir…
37
REMERCIEMENTS ................................................................................................. 5
PRÉFACE DE JACQUES STAEHLE .................................................................... 7
PRÉFACE DE JEAN-GUY DE GABRIAC ........................................................... 9
AVANT-PROPOS .................................................................................................. 11
INTRODUCTION .................................................................................................. 15
CHAPITRE 1
CONNAISSANCES DE BASE DU SYSTÈME LOCOMOTEUR .................. 19
I. Le langage anatomique ............................................................................ 20
II. Les principaux éléments du corps axial .............................................. 25
III. Les articulations au centre de l’effort du massothérapeute ......... 38
IV. Muscles et tendons : la naissance du mouvement soutenu
par les fascias .................................................................................................. 42
CHAPITRE 2
À LA RECHERCHE DU SCHÉMA NATUREL DU CORPS ........................... 53
I. La cartographie posturale ........................................................................ 55
II. Le schéma postural d’équilibre ............................................................. 66
CHAPITRE 3
LE CORPS EN MOUVEMENT ........................................................................... 97
I. Le mouvement et l’équilibre corporel .................................................. 98
II. Le mouvement des pieds à la tête .................................................... 112
III. Les manœuvres essentielles du massage au regard de la
biomécanique .............................................................................................. 134
CHAPITRE 4
LES TROUBLES MUSCULO-SQUELETTIQUES EN MASSAGE ............. 149
I. Quand la douleur s’installe ................................................................... 150
II. Changer ses habitudes et s’aider de remèdes naturels .............. 156
215
CHAPITRE 5
LES QUALITÉS PHYSIQUES DU MASSEUR : SOUPLE, PUISSANT ET
ENDURANT ........................................................................................................ 161
I. Se renforcer pour plus de puissance, de résistance et
d’endurance .................................................................................................. 163
II. S’assouplir et travailler l’autograndissement pour garder sa
liberté de mouvement ............................................................................... 175
III. Le renforcement et l’étirement des muscles et articulations
des poignets-mains-doigts ...................................................................... 185
CHAPITRE 6
POSTURE ÉTHIQUE ET ÉNERGÉTIQUE DU MASSEUR DANS SON
ENVIRONNEMENT PROFESSIONNEL ....................................................... 187
I. La posture éthique .................................................................................. 188
II. La posture énergétique ........................................................................ 188
III. L’environnement du masseur ............................................................. 195
CONCLUSION ................................................................................................... 199
ANNEXES ............................................................................................................ 201
BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................ 209
216