Rosa luxemburg
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Rosa luxemburg
Rosa Luxemburg (1871-1919) Figure du mouvement révolutionnaire international du début du XXe siècle, Rosa Luxemburg est aussi une des rares femmes engagées dans les premiers rangs de l’action politique de son temps, reconnue comme dirigeante et théoricienne du marxisme. Rosa Luxemburg nait en 1871 dans une famille polonaise juive libérale et aisée qui s’établit bientôt à Varsovie, alors sous domination russe. Dès l’âge de seize ans sa participation à un groupe socialiste-révolutionnaire au lycée lui vaut des menaces d’arrestation. Elle part alors poursuivre des études universitaires à Zurich où elle se lie à Leo Jogisches, le grand amour de sa vie et compagnon de toujours dans le militantisme. Elle y publie le premier journal socialiste en langue polonaise et fonde en 1894 le parti social-démocrate polonais (devenu ensuite parti social-démocrate de Pologne et Lituanie). Après sa thèse sur le développement industriel de la Pologne, un mariage blanc lui permet d’acquérir la nationalité prussienne et de s’établir à Berlin où elle devient une militante en vue de la social-démocratie allemande, sans cesser d’animer le parti social-démocrate de Pologne. En 1905 elle gagne Varsovie dans la Russie en révolution, ce qui lui vaut bientôt l’arrestation et l’exil. Du mouvement révolutionnaire en Russie elle entend tirer les leçons pour le Parti social-démocrate allemand : oratrice et journaliste infatigable, condamnée en 1904 à trois mois de prison pour « offense à l’empereur », elle anime la gauche minoritaire du parti allemand, en butte au réformisme des dirigeants. Ce radicalisme la rapproche des bolcheviks russes, mais elle en critique la conception autoritaire du parti ainsi que la complaisance envers les mouvements nationalistes des minorités (y compris polonaises), auxquels elle ne voit pas d’avenir. Son espérance se place dans la spontanéité révolutionnaire de la classe ouvrière face à un capitalisme dont le dynamisme touche à sa fin (L’Accumulation du Capital, 1913). Profondément hostile à la colonisation et au militarisme, ce qu’elle paie en 1914 d’une année de prison, elle désapprouve le ralliement des socialistes allemands majoritaires à la guerre. Placée en prison préventive dès juillet 1916, elle est libérée par la révolution de novembre 1918 à Berlin. Elle est aussitôt à la tête du mouvement spartakiste qui rassemble la gauche du mouvement socialiste et devient en décembre le parti communiste allemand. Bien qu’elle ait prôné la participation aux Civisme et Démocratie – CIDEM élections et jugé l’insurrection prématurée, elle est arrêtée le 15 janvier 1919 avec Karl Liebknecht, au cours de la « semaine sanglante » de Berlin. Le crâne défoncé à coups de crosse par les officiers des « corps francs », son corps est jeté dans le canal et n’est retrouvé que cinq mois plus tard. Berlin lui fait alors des funérailles grandioses. Civisme et Démocratie – CIDEM