Delirium en réanimation : place des neuroleptiques
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Delirium en réanimation : place des neuroleptiques
Réanimation (2010) 19, 479—485 MISE AU POINT Delirium en réanimation : place des neuroleptiques Delirium in intensive care unit: Part of antipsychotic drug B. Sztrymf a,∗, F. Jacobs a, F. Brivet a, J.-D. Ricard b, D. Dreyfuss b a b Service de réanimation médicale, hôpital Antoine-Béclère, 157, rue de la porte de Trivaux, 92140 Clamart, France Réanimation médicochirurgicale, hôpital Louis-Mourier, 92700 Colombes, France Reçu le 11 mai 2010 ; accepté le 17 mai 2010 Disponible sur Internet le 10 juin 2010 MOTS CLÉS Delirium ; Agitation ; Syndrome de sevrage ; Neuroleptique KEYWORDS Delirium; Agitation; Withdrawal syndrome; Antipsychotic drug ∗ Résumé Le delirium en réanimation est un problème fréquent dont les implications pronostiques sont majeures. Son diagnostic doit reposer sur des outils de mesure validés dans le cadre d’une approche systématique, permettant de le distinguer d’autres entités telles que l’agitation ou le syndrome de sevrage. La reconnaissance de certains facteurs de risque modifiables permet d’envisager des mesures prophylactiques parmi lesquelles l’administration des substances sédatives selon des objectifs de sédation prédéfinis est primordiale. La qualité du sommeil, la mobilisation précoce pourraient également avoir une influence favorable sur l’incidence de survenue du delirium. Le traitement pharmacologique repose principalement sur les neuroleptiques. L’halopéridol reste le produit le plus employé, mais d’autres semblent entraîner moins d’effets indésirables. De nouvelles molécules comme la dexmétedomidine présentent également des résultats intéressants, mais l’expérience issue de leur utilisation reste encore limitée. © 2010 Société de réanimation de langue française. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. Summary Delirium in intensive care unit occurs frequently and carries an important prognostic significance. Its diagnostic has to rely on validated tools in the setting of a systematic approach, which allowed physicians to distinguish it from agitation and withdrawal syndrome. The identification of some risk factors leads to important therapeutic implications, among which goal-directed sedation protocols is essential. Sleep quality as well as early mobilisation of the patients may also impact the occurrence of delirium. Pharmacologic therapeutic approach relies mainly on antipsychotic drugs. Haloperidol is the most widely used molecule in that indication but other antipsychotic drugs seem to have less side effects. New drugs such as dexmetedimidine are promising, but have to be confirmed on larger studies. © 2010 Société de réanimation de langue française. Published by Elsevier Masson SAS. All rights reserved. Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (B. Sztrymf). 1624-0693/$ – see front matter © 2010 Société de réanimation de langue française. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. doi:10.1016/j.reaurg.2010.05.013 480 B. Sztrymf et al. Introduction et définitions Le délirium est défini selon le Diagnostic and Statistical Manual IV (DSM IV) par un changement brutal de l’état mental, ou une modification de l’humeur, associé à une baisse des capacités de concentration, une désorganisation de la pensée, une confusion et une altération du niveau de conscience [1]. L’expression clinique du delirium peut se manifester par une activité motrice augmentée, diminuée ou paraissant inchangée à l’état préalable, ces deux dernières formes étant plus difficiles à diagnostiquer que la forme hyperactive, dont l’agitation est un des symptômes évocateurs [2]. L’agitation, dont il n’existe pas de réelle définition consensuelle, est caractérisée par un dysfonctionnement psychomoteur aigu, avec une augmentation marquée de l’activité motrice et psychologique, souvent accompagnée d’une perte de contrôle de la motricité et une désorganisation de la pensée [3]. Le syndrome de sevrage, quant à lui, se définit comme une association de symptômes survenant lors de l’arrêt ou de la baisse rapide des médicaments sédatifs (Tableau 1) [4]. La distinction entre ces différentes entités repose sur des notions essentiellement cliniques. Les mécanismes physiopathologiques impliqués, déséquilibres de neuromédiateurs et lésions cérébrales, n’ont pas fait l’objet d’études permettant d’affirmer l’absence de continuum entre ces entités et peu d’arguments physiopathologiques formels peuvent strictement les séparer ou en faire l’expression plus ou moins sévère d’une même atteinte cérébrale [5]. L’importance du problème : données épidémiologiques L’incidence du delirium en réanimation varie entre 11 et 87 % [6,7]. Les différences s’expliquent surtout par la divergence des outils de mesure, le niveau d’entraînement des professionnels de santé établissant ces scores et les populations étudiées [8]. Tableau 1 Symptômes du syndrome de sevrage [4]. Cardiovasculaire Respiratoire Neuro-psychique Généraux Tachycardie > 100 bpm Hypertension artérielle (PAS > 140 mmHg ou PAD > 90 mmHg) Polypnée > 20/min Irritabilité Insomnie Angoisse Myoclonies, convulsions Délirium Mouvements incessants Nausée, vomissements, diarrhées Fièvre > 38 ◦ C Douleurs musculaires, crampes Sueurs Bpm = battements par minute ; PAS = pression artérielle systolique ; PAD = pression artérielle diastolique. La survenue d’un épisode de delirium est associée à un pronostic plus sévère. En effet, le delirium entraîne une augmentation de la mortalité en réanimation et intrahospitalière [9] et à distance de l’épisode [10,11]. Les patients atteints de delirium présentent également un risque accru de déclin de leur fonction cognitive persistant jusqu’à six ans après l’épisode [12]. Enfin, le delirium est responsable d’une augmentation de la durée d’hospitalisation [13] et de surcoût hospitalier [14]. Cet impact majeur, en termes de morbi-mortalité, et de surcoût, explique que les recommandations actuelles supportent une approche systématique de dépistage et de prise en charge [15]. Malgré cela, une étude menée dans 41 hôpitaux nord américains montre que seuls 33 % des 1300 réanimateurs interrogés utilisent une échelle de mesure spécifique pour porter ce diagnostic [16]. Dans certaines études, le diagnostic d’agitation sans delirium n’est pas associé à une augmentation de la mortalité [17—19]. Une étude plus récente de Skrobik retrouve cependant un lien entre l’agitation psychomotrice sans critères diagnostiques de delirium et la mortalité [20]. Les différences observées illustrent une fois encore la difficulté d’identifier précisément la frontière entre délirium (du moins dans sa forme hyperactive) et agitation, ainsi que les conséquences qui y sont liées. Les outils de mesure Deux scores sont d’usage courant pour le diagnostic de delirium en réanimation, le Confusion Assessement Method for the Intensive Care Unit (CAM-ICU) et le Score Intensive Care Delirium Screening Checklist (ICDSC). Ils répondent au mieux à l’évaluation neuropsychique des patients de réanimation, dont une partie ne peut verbalement communiquer du fait de l’intubation trachéale. Ces deux scores ont été validés pour leur acuité diagnostique, leur reproductibilité inter-opérateur. Ils présentent l’avantage d’être d’un apprentissage simple et accessible à l’ensemble de l’équipe médicale et para médicale, permettant d’en faire un outil de monitorage en pratique quotidienne. Le CAM-ICU a été prospectivement évalué de façon monocentrique en le comparant à l’expertise d’un gériatre ou d’un neuropsychologue [6]. Une étude de confirmation a permis de montrer une très bonne sensibilité et spécificité pour le diagnostic de delirium, avec une bonne reproductibilité [21]. Le processus d’évaluation du CAMICU débute par l’évaluation du niveau d’éveil à l’aide du score Richmond Agitation Sedation Scale (Fig. 1) [22]. Puis un algorithme de progression évalue plusieurs caractéristiques : la modification brutale de l’état mental, la distractibilité, organisation de la pensée et le niveau de conscience. À chacune de ces étapes correspondent une liste de question ou d’exercices moteurs à réaliser dont la cotation permet de calculer un score et de porter un diagnostic. L’ICDSC a été prospectivement évalué en le comparant à l’expertise d’une équipe psychiatrique [23]. Une liste de caractéristiques neuropsychiques est étudiée et numériquement cotée pour porter un score qui amènera au diagnostic de delirium (Tableau 2). Delirium en réanimation : place des neuroleptiques 481 Figure 1 Algorithme de progression du Confusion Assessment Method for the Intensive Care Unit. Première étape : évaluation du niveau de conscience par le RASS [7]. Seconde étape : évaluation du syndrome confusionnel. Quatre autres échelles de mesure, validées en réanimation, sont d’usage moins fréquent du fait d’une moins grande simplicité d’utilisation [24] : Prise en charge du delirium • le « Delirium Detection Score » qui associe des mesures d’orientation, d’hallucinations, d’agitation, d’anxiété et de sueurs ; • le « Cognitive Test for Delirium » et l’« Abreviated Cognitive Test for Delirium » explorant orientation, attention, mémoire, vigilance et compréhension ; • le « Neelon and Champagne Confusion Scale » évaluant le statut cognitif, comportemental et les fonctions vitales. Quelle que soit la molécule envisagée dans le traitement du delirium, il est important d’établir une stratégie thérapeutique, dans laquelle des mesures non médicamenteuses occupent la première place. Ces mesures sont guidées par la reconnaissance et l’éviction, si possible, des facteurs de risque de delirium (Tableau 3) [25]. En effet, ceux ci sont en partie liés aux patients et non modifiables, et en partie liées à la pathologie et aux traitements et donc accessibles à des Outils non pharmacologiques 482 B. Sztrymf et al. Tableau 2 Adaptation de l’intensive Care Delirium Screening Checklist [8]. Altération du niveau de conscience Désorganisation de la pensée Inattention Inversion du rythme éveil/sommeil Agitation ou ralentissement Discours ou humeur inappropriée Hallucinations ou illusion Fluctuation des symptômes Tableau 3 Réponse exagérée à une stimulation normale Somnolence ou nécessité de stimulation modérée pour obtenir une réponse Incapacité de répondre à des questions simples ne nécessitant que oui ou non Incapacité de répondre à des questions du type (un caillou flotte t-il sur l’eau ?) Difficulté à exécuter une suite de deux ordres simples (levez la main gauche puis le pied droit) Difficulté à suivre une conversation simple en gardant un contact visuel Distraction rapide par des stimuli extérieurs Difficulté à ramener son attention Sommeil moins de 4 heures par nuit Agité la nuit, dort le jour Éveils fréquents indépendants de tout stimulus Agitation nécessitant un incrément des doses de sédatifs et/ou des contentions Ralentissement psychomoteur Propos incohérents ou inappropriés Humeur non adaptée Manifestations cliniques évidentes d’hallucinations Interprétation erronée (alarme de pousse seringue prise pour sonnette de porte) Alternance des manifestations au cours d’une même journée améliorations. On notera que les programmes de prévention du delirium basé sur la correction de certains de ces facteurs de risque (mobilisation précoce, réorientation, port de lunettes de vue et prothèses auditives, etc.) ont montré leur efficacité en dehors du contexte réanimatoire en réduisant jusqu’à 40 % l’incidence du delirium [26], mais qu’aucune étude à ce jour en réanimation n’a prouvé l’efficacité de cette stratégie. Le sommeil revêt également probablement une importance majeure dans la survenue du delirium. En effet, plusieurs études ont prouvé le lien statistique entre delirium et diminution de la quantité et/ou qualité du sommeil (fragmentation, dyssomnie par exemple), mais la majorité de ces travaux n’a pas intéressé des patients de réanimation et la relation de causalité entre ces deux évènements n’est pas précisément connue [27]. Néanmoins, certains auteurs suggèrent que la privation de sommeil pourrait être un facteur de risque évitable et que des efforts doivent converger pour améliorer la qualité du sommeil des patients de réanimation [28]. Il faut également souligner l’importante implication des substances sédatives. En effet, ces substances agissent en diminuant les taux de certains neurotransmetteurs intra-cérébraux, constituant un des mécanismes physiopathologiques de base du delirium. Il a ainsi été montré que la dose administrée de benzodiazépines (notamment le lorazépam) est un facteur de risque très net de survenue du delirium [29]. Une seule étude a trouvé un lien entre la posologie de médicaments opiacés et la survenue du delirium en réanimation [30]. Ces données justifient l’application des recommandations, exigeant des objectifs précis pour le niveau de sédation afin de ne pas augmenter les risques encourus de développement de delirium [31]. Ce risque lié aux sédatifs actuellement employés explique le développement dans les protocoles de sédation de nouvelles molécules, telle que la dexmédetomidine, semblant entraîner moins de delirium [32]. Place des neuroleptiques Quelles alternatives aux neuroleptiques ? Les médicaments antipsychotiques de type neuroleptiques restent les médicaments de choix pour le traitement du délirium et peu d’alternatives valables existent dans ce contexte. Les benzodiazépines font traditionnellement partie de l’arsenal thérapeutique dans le cadre du sevrage alcoolique et du delirium tremens, même si leur supériorité dans ce contexte reste discutable [33], mais n’ont pas leur Facteurs de risque de delirium [25]. Facteurs liés à l’hôte Facteurs liés à la pathologie Facteurs iatrogéniques Âge Éthylisme Trouble neuropsychique préalable Dépression Hypertension artérielle Tabagisme Troubles de la vue ou de l’audition Acidose Anémie Sepsis Hypotension artérielle Troubles métaboliques Atteinte respiratoire Sévérité de la maladie Immobilisation Substances sédatives (benzodiazépines, opioïdes) Troubles du sommeil Delirium en réanimation : place des neuroleptiques place dans celui du delirium, indication où elles n’ont pas fait la preuve de leur supériorité [34] et dont elles peuvent être à l’origine. La clonidine a également prouvé son efficacité dans le syndrome de sevrage alcoolique principalement [35], mais n’a pas non plus d’indication dans le delirium en réanimation. Une étude a montré une efficacité de la dexmédetomidine supérieure à celle du traitement neuroleptique, mais ce travail est monocentrique et a inclus un faible collectif de patients, tous ventilés [36]. Quel neuroleptique ? Parmi ces molécules, l’halopéridol reste la plus prescrite [37,38], même si aucune étude contre placebo n’existe pour soutenir cet état de fait. Il reste par ailleurs recommandé par les sociétés américaines de réanimation et de psychiatrie pour le delirium [31,39]. La posologie de cet antipsychotique typique dans cette indication n’a pas été établi d’après des études cliniques, mais la société américaine de réanimation recommande une première injection intraveineuse de 2 mg, suivi de bolus de 4 mg jusqu’à l’extinction de l’agitation, puis des doses répétées sur la journée, avec une décroissance progressive. Son mécanisme d’action est le blocage des récepteurs D2 à la dopamine, améliorant les hallucinations, les illusions et la structure de la pensée. L’halopéridol présente les effets indésirables habituels de cette classe médicamenteuse (syndrome extrapyramidal, allongement de l’intervalle QT, syndrome malin des neuroleptiques, entre autres). L’incidence de survenue pour cette molécule est élevée et la gravité potentiellement très sévère [40,41]. La littérature sur les antipsychotiques atypiques intéressant les patients de réanimation est peu abondante. Skrobik et al. ont retrouvé, dans une étude non randomisé comparant halopéridol et olanzapine, une efficacité similaire sur le delirium et une incidence moindre d’effets indésirables dans le groupe de patients recevant le neuroleptique atypique [42]. Une étude randomisée monocentrique a récemment montré l’efficacité de la quétiapine pour la réduction de la durée du delirium, avec moins d’effets indésirables. Dans cette étude pilote de faible effectif, les patients des deux groupes recevaient également de l’halopéridol à la demande [43]. Une récente étude multicentrique, dont la méthodologie a été déterminée selon la problématique de la faisabilité de l’étude et non sur l’évaluation de l’efficacité des traitements testés, ne retrouve néanmoins aucune efficacité en termes de jours sans délirium, de durée de ventilation ou d’hospitalisation [44]. Les autres essais décrivant les effets des neuroleptiques atypiques portent essentiellement sur des patients hospitalisés en dehors de la réanimation, limitant ainsi l’extrapolation de l’efficacité et de la toxicité aux patients réanimatoires. Dans une étude randomisée sur une large population gériatrique, Hu et al. retrouvent une supériorité de l’olanzapine sur l’halopéridol en termes de rapidité d’action et une survenue moindre d’effets secondaires (syndromes extra pyramidaux essentiellement) [45]. De même, sur une très faible collectif de patients psychotiques, Sipahimalani et Masand retrouvent une efficacité similaire entre l’olanzapine et l’halopéridol, mais une incidence plus élevée de syndrome extrapyramidaux dans le dernier groupe [46]. 483 L’absence de données issues d’études méthodologiquement fiables, concernant l’effet des neuroleptiques sur la mortalité, est frappante. Une seule étude, comparant deux groupes de patients recevant ou non de l’halopéridol a pu retrouver une baisse de la mortalité chez les sujets traités. Cette étude monocentrique présente des groupes différents en termes d’épidémiologie à l’admission et ne renseigne pas sur l’indication du médicament testé (certains patients non délirants pouvant potentiellement être traités) ni sur ses effets indésirables [47]. L’étude Mind, testant la faisabilité d’une étude comparant ziprasidone, halopéridol et placebo, ne décrit pas non plus de différence de survie, néanmoins la méthodologie de l’étude invalide la réalité statistique de ce résultat [44]. Un travail de notre groupe, testant la loxapine chez des patients agités à l’arrêt des sédations lors du sevrage de la ventilation mécanique a retrouvé un effet bénéfique sur l’agitation, les paramètres respiratoires et l’absence d’effet adverse sur les variables hémodynamiques [48]. L’absence de critères diagnostics discriminants pour le délirium dans ce travail amène à supposer que certains pouvaient en présenter un et ont d’autant plus bénéficié de neuroleptiques, la loxapine semblant, qui plus est, présenter moins d’effets indésirables que l’halopéridol. Un large essai multicentrique randomisé contrôlé testant cette molécule dans la durée du sevrage de la ventilation mécanique chez des patients agités est actuellement en cours. Les neuroleptiques en amont du delirium ? Plusieurs travaux ont testé l’administration prophylactique de neuroleptiques dans des situations particulièrement à risque de delirium, pour éviter la mortalité et morbidité qui y sont liées. Ainsi, Kalisvaart et al. ont administré de façon randomisée versus placebo, de l’halopéridol à plus de 400 patients âgés de plus de 70 ans à risque de délirium, en préopératoire d’une chirurgie de hanche et dans les trois jours suivants l’intervention. Il ne retrouvaient pas de différence de survenue de délirium postopératoire, mais une réduction de la durée et de la sévérité des épisodes [49]. Chez des patients d’un âge moyen de 72 ans et devant subir une intervention chirurgicale digestive, Kaneko et al. ont testé versus placebo l’efficacité de l’halopéridol, de la veille de l’intervention jusqu’au quatrième jour postopératoire [50]. L’incidence du delirium était plus basse dans le groupe ayant reçu le psychotrope. Aucune de ces études n’a en fait intéressé des patients de réanimation et les liens statistiques qui unissaient facteurs de risque et survenue du delirium étaient trop faible pour envisager une telle prophylaxie à ce jour. Conclusion Le delirium est de survenue fréquente en réanimation et a un impact majeur en terme de morbi-mortalité. L’ensemble de son approche, des mesures visant à réduire les facteurs de risque, au diagnostic et aux traitements, doit s’inscrire dans une démarche systématisée. Les neuroleptiques restent l’outil pharmacologique de choix, mais les effets indésirables doivent être dépistés. L’impact précis de ces traitements sur la mortalité reste non documenté. 484 Conflit d’intérêt Aucun. Références [1] American Psychiatric Association. Diagnostic and statistical manual of mental disorders. 4th edition. (DSM IV). Washington: DC: American Psychiatric Publishing;1994. [2] Meagher DJ, Trzepacz PT. Motoric subtypes of delirium. Semin Clin Neuropsychiatry 2000;5:75—85. 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