Béatrice Morabito - Musée de l`érotisme
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Béatrice Morabito - Musée de l`érotisme
BEATRICE MORABITO Photograph BIOGRAPHY 2011 AAM Prize award, Spazio ventiquattro - Spazio 24 ore, Milano, Italy Lo Stivale È femmina, Art Way Galery, Milano, Italy Sanrio for Smiles, Chiostri dell’Umanitaria, Milano, Italy Feminine 70 ml, SourMIlk Gallery, Varese, Italy Underground, Cabinet des Curieaux, Paris, France Down and Dirty, Parlor Gallery, NJ, USA 2010 AAM Prize award, Spazio ventiquattro - Spazio 24 ore, Milano, Italy Terzo rinascimento II, Galleria Civica di Arte Contemporanea, Aci Castello, Italy Pour Femme, Misael, Vicenza, Italy Terzo Rinascimento, Palazzo Ducale, Urbino, Italy Social Circus, second Round, Galleria Famiglia Margini, Milano, Italy El Diario Secreto de Beatrice, La Boca del Lobo, Madrid, Spain Come si fuera una muneca, Amantis, Madris, Spain Shameless, Parlor Gallery, NJ, USA Dark and Lovely, Parlor Gallery, NJ, USA 2009 Sex Sells, Obra Galeria, San Juan, Puerto Rico Il corpo oltre il corpo, Galleria Famiglia Margini, Milano, Italy Diario di una bambola, Galleria Piazzotto Montevecchio, Bassano del Grappa, Italy Sabbie d’Oro, Gallery C&R, Milano, Italy Razzismi, Galleria Famiglia Margini, Milano, Italy I Am, Spazio Pergolesi, Milano, Italy Land of Hope and Glory reloaded, Voghera 11 Art Gallery, Milano, Italy Donne ed Eros, Galleria Famiglai Margini , Milano, Italy Fashion Victims Dybamo Club, Milano Italy Le petit Mort, Parlor Gallery, NJ, USA 21th Century Sexy Art, Museum of Erotism Amsterdam, Netherlands Land of hope and Glory, Galleria Famiglia Margini, Milano, Italy Anci Creative Award 2009, Milano, Italy Uconditional tradeshow, Hotel Particulier, Paris, France Signal through the flames, Gallerie Friedrichshohe, Berlin, Germany Ronald the Buthcher boy, Galleria Famiglia Margini, Milano, Italy De formation psychanalytique, j’ai toujours cherché à représenter sur mes photos plus que des situations, des émotions, des désirs et des sentiments. Je considère mon travail comme une sorte de « journal intime » où au lieu de simplement écrire mes sentiments, mes rêves, ma vie réelle ou imaginaire, je les cristallise dans une image, qui au lieu de les cacher, les montre. Un peu comme faisaient Sylvia Plath et Anne Sexton avec leur poésies définies comme «Confessionnelles», je considère mon travail comme faisant parti de la même mouvance mais utilisant une expression différente. J’ai choisi comme mode d’expression de mon monde intérieur, la photo, parce que j’aime la nature statique d’une photo : qui peut capturer un moment, un instant dans lequel photographe et observateur peuvent projeter leur propre monde intérieur et construire leur propre histoire. L’image devient, ainsi, beaucoup plus personnelle et subjective : la photo n’indique pas une route fixe mais donne seulement une idée, et étant donné que c’est un outil non verbal stimule des vécus, parfois non explorés et plus profonds. La difficulté de communiquer un sentiment à travers un objet inanimé avec apparence humaine, comme une poupée, est extrêmement excitante: une poupée ne peut pas bouger, ne peut pas non plus changer d’expression, elle n’a pas de volonté; c’est la volonté de qui la manipule, qui la rend vivante et porteuse d’un sentiment humain; quand cela arrive je sais que la poupée est vraiment devenue l’extension de moi même, comme une sorte de miroir. A cet égard je crois très pertinente la phrase de S. Freud « Gratte le vice, et tu trouveras la vertu et vice versa » : quant à moi, dans un certain sens, je montre un vice conscient en dessous de qui se cache une vertu que l’observateur doit capter, s’il le veut, ou simplement peut s’arrêter et apprécier le vice. Étant donné que le focus de mes photos ce sont les sentiments, je prends l’inspiration seulement de ce qui gît dans mon subconscient : au delà de toutes tendances à la perfection, que je trouve froide et stérile, j’aime mélanger éléments pulsionnels et représentations émotionnelles : amour, passion, douleur, plaisir, haine, remord etc. en une sorte de chemin commun entre présent et passé dans le vécu des hommes qui, essentiellement reste toujours le même. Dans mes œuvres l’érotisme est très important; mes œuvres représentent ce qui à une époque était défini comme perversion et qu’on appelle aujourd’hui « paraphilie » (avec une certain degré de bienveillance) Je préfère le premier terme : il arrive tout de suite au but et est plus viscéral. « In talamo omnia licet » (Dans la chambre à coucher tout est permis) (ou presque): une légère nuance sadique, masochiste, voyeuriste, fétichiste, exhibitionniste fait partie de l’érotisme. L’érotisme est aussi esthétique et séduit dans le sens du « se-ducere » : conduire à soi. Je choisis (et spécialement je modifie en suite) d’utiliser des poupées qui peuvent être érotiques : elles doivent être femmes mûres, volitives et qui me permettent ce jeu de projection de mes désirs en elles. Le sexe et l’érotisme sont les composants essentiels des désirs des personnes, et étant donné que les images de mes poupées les représentent, souvent dans mes travaux la composante érotique prévaut sur les autres. Même si on diffuse actuellement des poupées érotiques «réelles» de taille humaine ( comme les real dolls japonaises dont on peut choisir l’aspect : phénomène à la limite entre le fétichisme et le désir de soigner la solitude et la sensation de vide), le premier schéma que je voudrais casser grâce à mon travail est le concept « Femme Poupée / Objet ». Les magazines glamour, la télévision etc nous ramènent continuellement au concept que si une femme est belle et si elle aime sa beauté, elle pourra seulement être utilisée comme un objet et comme une poupée. Je voudrais revenir en arrière, quand les poupées « archétype et prototype » de la beauté étaient gardées avec soin, aimées et considérées comme de grande valeur. Posséder une poupée, dans un monde pas qui n’était pas voué au consumérisme et à l’appropriation facile des objets, était une richesse exactement comme être beau. Et si on revient encore plus en arrière, la poupée représente pour beaucoup de personnes (hommes ou femmes ; car il existe aussi des poupées d’aspect masculin) un objet transitionnel (dans le sens donné par Winnicott dans « De la pédiatrie à la psychanalyse »), un outil sur lequel «projeter» (dans le sens Freudien du terme) ses propres émotions et expériences. Ce n’est pas par hasard si dans les psychothérapies avec les enfants, on utilise les poupées pour connaître leur monde intérieur, (un exemple de comment les poupées sont un moyen important pour communiquer le plaisir ou le malaise est le film « Mommie Dearest » « Maman très chère » 1981 Frank Perry) lorsque Tina, la fille de Joan Crawford, pour soulager ses propres angoisses fait subir à sa poupée ce que sa mère lui fait subir. Moi je voudrais que la poupée, comme représentation de la femme, et la femme, ne soient plus vues exclusivement comme de jolis objets, mais qu’elles reprennent, les deux, leurs fonctions primitives. Je crois que mon art fournit aux femmes une différente clé de lecture de leur sexualité et de l’être-femme: la possibilité de pouvoir s’exprimer librement comme « être » qui désire, sans gêne, sans peur, sans hésitation. L’utilisation de la poupée, objet de tous les jours, de toutes les femmes quand elles étaient enfants, facilite, peut-être, la reconnaissance de quelque chose qui leur appartient, parce que faisant parti de l’univers féminin ; mais surtout, comme je peux projeter mes fantasmes sur les poupées, les femmes aussi le peuvent : la poupée n’a pas d’expression dans le visage et comme un effet Kuleshov ou comme une tache de Rorschach, il est possible de leur donner un vécu qui appartienne au monde intérieur de celui qui regarde. Les hommes aussi, peuvent vivre et voir comment une femme peut choisir d’être une poupée, douée par contre d’un mental et d’une volonté propre : une espèce de poupée pensante et qui désire. Les hommes ont accueilli avec intérêt et attention mon travail : beaucoup d’entre eux m’ont dit qu’ils voudraient être eux même une de mes poupées, d’autres en prenant d’autres directions m’ont choisie moi, comme poupée et m’ont demandé de poser pour leurs œuvres . Parmi les artistes que je préfère il y a Louise Bourgeois, pour sa force et pour sa composante émotive, Marlene Dumas (l’aspect voyeuriste de certaines de ses œuvres m’a toujours fasciné). J’ai une prédilection particulière pour les personnages de Niki de Saint Phalle et pour Tamara de Lempicka dont les femmes sont éternelles, voluptueuses et ont le charme de ce qui est inaccessible, même enchaînées, comme « Andromède ». Je crois qu’ une de mes principales muses, représentation de « ma poupée-femme porteuse de mes désirs » est Marlene Dietrich; sa vie, entre Diva et femme, sa bisexualité, son usage de l’érotisme, sa façon de jouer avec son image, sont autant d’aspects que j’ai recherché dans mes travaux. La composante féminine et femme est donc très représentée dans leurs photos ou dans ces Artistes, dont le travail me fascine depuis toujours ; les hommes également sont représentés, si ce n’est pas dans les photos, ils sont le moteur derrière le désir qui me pousse à prendre les photos ; sans eux, beaucoup de mes photos elles ne seraient jamais nées, jamais conçues, jamais désirées. Actuellement je suis entrain de travailler à des expositions aux USA et en Europe, www.oyster-dreams.com