Screening pour les résidus de pesticides

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Screening pour les résidus de pesticides
Screening pour les résidus de pesticides
Laure Joly, Philippe Szternfeld & Vincent Hanot
ISP, Rue Juliette Wytsman 14, 1050 Bruxelles
Analyse de pesticide : un contrôle efficace quotidien
Avec plus de 900 pesticides (et leurs produits de dégradation) sur le marché, le contrôle des denrées alimentaires
est un challenge quotidien. Les laboratoires officiels réalisent chaque jour des dizaines d’analyses sur des denrées
alimentaires prélevées par l’AFSCA. Ces analyses majoritairement quantitatives sont contraignantes pour les laboratoires tant pour la validation avant leurs applications que pour l’ensemble des critères qualités à vérifier lors des
analyses de routine.
Le screening pour élargir le scope
Depuis une dizaine d’année, les scopes des laboratoires ont dû augmenter considérablement pour analyser le
maximum de pesticides. Dans ce cadre, le screening (ou analyse qualitative) s’est révélé être une alternative intéressante à l’analyse quantitative.
Figure 1: Extracted chromatogram of 200 pesticides using the Agilent 1200 Series SL LC with the Agilent 6230 TOF.
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L’avantage du screening est qu’il confère un sérieux gain de temps aussi bien au moment de la validation qu’au
moment des analyses. En effet, la validation en screening est fortement réduite, chaque pesticide doit être
détecté dans 20 échantillons fortifiés à la limite de détection par screening (SDL) avec un taux d’acceptation de
faux négatif de 5%. La vérification de la fiabilité de l’analyse quant à elle, est moins lourde puisque les critères sont
moins nombreux que pour une analyse quantitative. Par exemple, il est possible de s’affranchir de la préparation
d’une droite de calibration ainsi que de la vérification des rendements. Cependant, afin de prouver que la SDL est
atteinte pour chaque série d’analyse, un échantillon de contrôle (CS) fortifié à cette limite est analysé avec chaque
série d’échantillon. Ce CS est injecté deux fois (avant et après la séquence d’échantillons) pour prouver le bon
fonctionnement du système de détection.
Le screening pour les combinaisons matrice / pesticide à faible fréquence
de détection
Le screening n’est pas seulement une solution intéressante pour accroître son scope mais s’applique aussi pour
l’analyse de pesticides détectés sporadiquement, comme par exemple les pyréthrinoïdes dans les denrées d’origine animale.
La réalisation de cette analyse en screening permet de réduire considérablement le temps d’analyse en évitant
par exemple une calibration en matrice, le contrôle systématique des rendements,…. L’analyse quantitative n’est
faite dans un deuxième temps que si un pesticide est détecté.
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Une pratique entrée dans les mœurs au niveau européen
Dans les dernières versions du document de référence pour l’analyse de pesticide (SANCO/12571/2013), plusieurs
paragraphes traitent exclusivement du screening. Ceux-ci détaillent clairement les différents critères de validation, de performance et de rapportage de résultats devant être respectés.
L’EURL-FV (European reference laboratory for fruits and vegetables) organise chaque année depuis 6 ans un test
inter-laboratoire de type screening. Ce test permet d’une part une meilleure évaluation des laboratoires officiels
concernant la détection de pesticides «exotiques» et d’autre part d’encourager les laboratoires officiels à étendre
leur scope et à se tourner vers des appareils plus performants.
A l’heure actuel, tout pesticide détecté lors d’une analyse de screening doit être confirmé, ce qui limite l’application de méthode de screening plus large. Ainsi, l’EFSA qui calcule le risque associé à la présence de pesticides
dans les denrées alimentaires, ne peut gérer un résultat de détection d’un pesticide sans en avoir sa concentration. Or cette information est intéressante pour tous les laboratoires pour mieux cibler les pesticides qui doivent
être inclus dans la méthode quantitative. La notion de SDL, pouvant être différente de la LOQ (limite de quantification) peut également compliquer le rapportage aux autorités européennes.
Conclusion
Les analyses en screening sont moins contraignantes
pour les laboratoires que les analyses quantitatives
tant au niveau de la validation que de l’assurance
qualité à implémenter lors des analyses de routine.
Ce type d’analyse permet aux laboratoires, d’une part
d’élargir plus facilement leur scope et d’autre part de
gagner un temps considérable lors d’analyse d’échantillons négatifs.
Cependant dès qu’un pesticide est détecté par
screening, c’est une obligation légale de réaliser
des analyses quantitatives supplémentaires afin de
connaitre la quantité exacte de pesticide présente
dans l’échantillon et d’évaluer les risques associés aux
pesticides détectés.
Contact: [email protected]
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