Usages des pailles et des repousses de colza en alimentation animale
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Usages des pailles et des repousses de colza en alimentation animale
Le 6 juin 2011 Usages des pailles et des repousses de colza en alimentation animale Le contexte climatique actuel génère de nombreuses interrogations sur les sources complémentaires d’alimentation des animaux et notamment à partir des pailles de colza. Les données que nous présentons ici sont la compilation de diverses publications. Nous en reproduisons une liste en fin de note. Les pailles de colza Production Les estimations actuelles donnent une production de biomasse végétative d’environ 1,3 t par tonne de graines produites, soit pour un rendement de 30 q/ha une production comprise entre 3.5 et 4 t/ha. Cependant, les opérations de récolte entraînent des pertes estimées au mieux à 50 %. A la fin, on tablera plutôt sur une production de 2 t/ha de pailles. Comment récolter la paille de colza ? A la différence de conditions normales de récolte du colza (recommandation de couper « haut » pour éviter l’entrée de biomasse inutile dans la machine), couper le plus bas possible en tenant compte bien sûr de la hauteur de votre culture. Laisser ensuite sécher quelques jours car l’humidité des pailles à la récolte peut être très élevée (70 à 75 %). Ration avec des pailles de colza La paille de colza est un sous-produit qui peut être intéressant pour l’alimentation des vaches laitières. Deux éléments se dégagent : - La tige n’absorbe pratiquement pas d’eau, ce qui lui confère un pouvoir grattant « record » au niveau des papilles ruminales. Ainsi, on a besoin de deux fois moins de paille de colza par rapport à une paille de blépour parvenir au même objectif recherché : faire ruminer les animaux. - La digestibilité de la cellulose brute est supérieure à celle de la paille de blé. Ces deux éléments combinés induisent une déconcentration énergétique nettement plus modérée. La paille de colza doit être distribuée bien mélangée notamment avec de l’ensilage de maïs. Seule, en libre-service, les ingestions sont quasi nulles. La quantité moyenne recommandée est de 500 à 800 g/vache laitière/jour et les brins doivent être de 4 à 8 cm maximum. En cas de distribution de paille de colza, il est conseillé de disposer d'une paille récoltée bien sèche, stockée à l'abri de l'humidité, de l'utiliser en quantités limitées et de l'introduire progressivement dans la ration. La surveillance des animaux et l'observation de l'aspect des fèces restent des indicateurs du niveau d'utilisation dans le lot d'animaux. OLEOmail 6/06/2011 – Usage des pailles et repousses de colza en alimentation animale 1/2 Paillage avec des pailles de colza En cas de pénurie, la paille de colza peut être utilisée pour la litière en sachant que son efficacité pour capter les liquides semble moins bonne que celle des céréales. Par ailleurs, sa moindre densité fait que, sur une litière accumulée, les animaux ont tendance à s’enfoncer de façon plus importante. Caractéristiques Les données valeur alimentaire de la paille de colza sont rares. Les données canadiennes ci-dessous nous paraissent les plus pertinentes. Composition alimentaire Matières sèches Cendres Cellulose brute Matières grasses Protèines ED ruminants (estimé) 79,7 % 4,3 % 54,8 % 1,1 % 3,5 % 830-1280 kcal Composition de la paille de colza Elément minéral Quantité (kg/t de paille) Azote Phosphore Potasse Magnésium Soufre 7 2,9 20 1 2 (Source : Ademe ...) La paille de colza peut être considérée comme proche d’une paille de céréales, voire encore plus fibreuse. Elle est plus riche en parois (ADF, cellulose brute et ADL) que les pailles de céréales (200 à 250 g, 400 à 450 g et 80 à 120 g/kg MS respectivement) et aussi pauvre en protéines (20 à 50 g MAT/kg MS pour les pailles céréales). La valeur énergétique de la paille de colza sera donc plus faible que celle des pailles de céréales. Par contre, la valeur protéique sera de même niveau ou à peine supérieure. Composition chimique de la paille de colza sur la base de la matière sèche : Auteurs/ références Matières Matière Matière Cellulose azotées NDF ADF ADL Phosphore Calcium sèche minérale Brute totales (g/kg) (g/kg) (g/kg) (g/kg) (g/kg) (%) (g/kg) (g/kg) (g/kg) Government of Alberta, 1996 87,5 - 65 - 381 - - 1,2 Abreu& BrunoSoares, 1998 - 97 42 770 623 108 513 - 80 - 35 - 590 - - - North Dakota State Univ., 1999 14,3 - NDF, ADF et ADL concernent la digestibilité des parois cellulaires NDF (NeutralDetergent Fibre) capacité d’ingestion du matériel végétal ADF (AcidDetergent Fibre) partie difficilement digestibles ADL (AcidDetergent Lignine) teneur en lignine indigeste par l’animal Dans le cas de parcelles touchées par l’orobanche, les pailles ne doivent pas être exportées afin d’éviter la dispersion du parasite vers des secteurs non concernés aujourd’hui. OLEOmail 6/06/2011 – Usage des pailles et repousses de colza en alimentation animale 2/2 Repousses de colza après récolte (conditions optimales pour favoriser les repousses : sur le site internet cetiom www.cetiom.fr, rubrique colza/interculture : http://www.cetiom.fr/index.php?id=10856) Les repousses de colza peuvent être utilisées comme fourrages par les vaches laitières en pâturage ou à l'auge. Les variétés actuelles sont toutes à basse teneur en glucosinolates ; il n'y a donc pas de problèmes d’appétence. Si les conditions sont favorables à la pousse rapide, ce fourrage peut être très riche en nitrates et notamment en azote soluble. Il est donc recommandé de ne pas dépasser 40 % de la MS totale de la ration sous forme de Colza. Il est nécessaire d’apporter un peu de foin ou de paille ou des concentrés pour permettre aux micro-organismes du rumen d'utiliser l'azote soluble, et limiter à la clôture la consommation des animaux. Le problème du risque nitrate est à rapprocher de celui du pâturage des choux fourragers. Comme les choux, le colza contient des facteurs anémiants et donc l'excès de consommation provoque une hémolyse. Les repousses devront donc être rationnées de façon assez stricte, en se limitant à 1/3 de la ration journalière. Pour la valeur alimentaire on peut se référer à celle du colza fourrager : la digestibilité est élevée quel que soit le stade (80 à 84 %), ainsi que la teneur en matières azotés (15 à 20 %). Pour les valeurs alimentaires, on peut aussi se référer aux valeurs pour un colza immature (stade plus jeune qu'un colza en dérobé) : (Unités : g/Kg) Matières Cellulose Ligno Phoshore Calcium azotées Brute Cell totales Stade Matière sèche UFL UFV PDIN PDIE MO feuillu 1000 0.96 0.94 107 95 848 171 194 251 4.5 14 bourgeonnement 1000 0.9 0.87 94 89 861 149 230 289 4.5 14 PDIE : Protéines vraies Digestibles dans l'intestin lorsque le facteur limitant est l'énergie (E) apportée à la flore ruminale PDIN : Protéines vraies Digestibles dans l'Intestin lorsque le facteur limitant est l'azote (N) apporté à la flore ruminale UFL : Unité Fourragère Lait UFV : Unité Fourragère Viande (bovine) A ce stade on a environ 90 à 110 g de matière sèche par kg de produit brut. Références : - « Atlas of nutritional date on United States and Canadien feeds » - 1971 - Ademe, étude Agrice - 1998 - Coopagri, 2006 - Brunschwig Philippe,Institut de l’élevage ,”La paille de colza, un fourrage de pénurie, à consommer avec moderation” - 2003 - Tables alimentation des Bovins, INRA 1988 L’équipe de la Zone Ouest - CETIOM OLEOmail 6/06/2011 – Usage des pailles et repousses de colza en alimentation animale 3/2