Susheela Raman | Allomusic

Transcription

Susheela Raman | Allomusic
Susheela Raman | Allomusic
1 sur 1
http://www.allomusic.com/actualite/susheela-raman
Susheela Raman | Allomusic
Le soleil hivernal décline déjà sur les murs du petit salon douillet et chaleureux de
l'hôtel Régina, ce lundi 7 février à Paris. C'est là que m'accueille Susheela
Raman. Quittant le confortable canapé, elle me tend la main, presque
timidement. À pas tapissés, nous nous dirigeons vers une petite table où un thé
l'attend. "Je suis un peu fatiguée.", m'explique-t-elle dans un sourire, "Je suis
arrivée ce matin". La chanteuse dégage une sérénité presque contagieuse.
Susheela Raman est avant tout une rêveuse, qui vogue là où ses songes la
transportent.
"La chanson la plus intense de mon album est tirée d'un rêve très étrange, très
marquant. Moitié humaine moitié animale, j'évolue dans une atmosphère très
pesante, proche du Orphée de Cocteau. Je marche dans une forêt épaisse, dans
laquelle je croise un certain nombre de créatures singulières. Et tout ce temps,
une mélodie me hante. Des notes très particulières, un peu comme celles des
"adhan", les appels à la prière musulmans. Je crois que l'ensemble est resté gravé
dans mon subconscient, et m'a permis d'écrire Orfea."
De manière générale, Susheela Raman accorde une grande importance à
l'univers qui l'entoure, et dans lequel elle évolue. Réel ou non. "Vel", son
cinquième album, en est la fidèle illustration. La chanteuse indo-londonienne a
pris le temps de redécouvrir son patrimoine. Quand on lui parle de composition,
elle met en avant une étude approfondie et ancestrale de ses racines musicales.
Ses sources d'inspiration : les êtres vivants, avant tout.
À une ligne directrice, Susheela Raman privilégie la spontanéité. "Certaines des
chansons de mon album ont plus de 2000 ans, d'autres ont été créées en trois
heures. L'album s'inscrit dans une démarche initiatique, quasiment mystique."
Susheela Raman reconnaît aisément une fascination pour les mythes religieux,
tous autant qu'ils sont. "C'est l'énergie qui s'en dégage qui me guide, je crois." La
première piste de l'album (Zero City) : une incantation dédiée à Ganesh, "celui
qui retire les obstacles".
"Vel" s'apparente à un talisman, un guide. La rêverie de Susheela se veut ouverte
à tous, pour peu que l'on veuille bien y prendre place.
Elle-même ne renie pas l'influence de ses contemporains, ni de la musique
occidentale. Elle admire les artistes "qui on su créer un univers bien à eux grâce à
leur musique". Parmi ses goûts, elle cite volontiers Fela Kuti, Howlin' Wolf, Bob
Dylan ou encore Jimmy Hendrix, et avoue espérer "pourquoi pas, collaborer un
jour avec Björk".
Refusant d'incorporer son univers à un style musical défini, elle a créé
Outterindia, "parce que la musique est plus ethnique que technique".
Productrice en devenir, elle souhaiterait "travailler plus encore avec les acteurs
de la musique traditionnelle indienne", qu'elle considère comme "la source où elle
puise toute son énergie », sur scène comme dans la vie.
L'entretien prend fin, Susheela Raman me raccompagne. Pour son prochain
retour sur scène en France, en mars, elle promet de belles surprises : "des
musiciens du Rajasthan seront présents". On y sera, pour sûr.
04/05/2011 15:16