TD 5 A - UFR de sciences economiques et de gestion

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TD 5 A - UFR de sciences economiques et de gestion
TD 5A. La gestion commerciale
UNIVERSITE PARIS 13
UFR SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION
LICENCE ECONOMIE ET DE GESTION 1ERE ANNEE
Andeme Laetitia
Xieshu Wang
Messaoud Zouikri
2011-2012
ECONOMIE D'ENTREPRISE
TD 5A
I. Rappel historique: évolution de la conception du Marketing
DOCUMENT 1:
1. Résumez les grandes phases historiques qu'a suivies la conception du Marketing (voir le manuel
de cours pages 151-152).
2. Selon Philip KOTLER , quelles seront les principales caractéristiques du marketing du futur ?
3. En deux mots, que devrait faire une entreprise pour s'adapter aux contraintes du "marketing de
demain" décrites par Kotler ?
II. Les études de marché
DOCUMENT 2:
1. Quel est l'objectif de l'étude de marché pour une entreprise ?
2. Selon vous, quelles sont les techniques les plus fiables de recueil d'information sur le marché ?
3. Identifiez les limites des techniques utilisées habituellement dans les études de marché pour
collecter l'information (voir l'annexe II) ?
4. Que vise la segmentation de la clientèle par l'entreprise ?
III. Le marketing-mix
DOCUMENT 3:
1. À quel segment de clientèle la Fiat 500 était-elle destinée ?
2. Comment peut-on représenter graphiquement le cycle de vie d'un produit ?
3. Quelle était la position de la "Fiat 500" sur la courbe de vie des produits Fiat en 2007 ? Quelle
serait sa position actuelle ?
4. Quelle est la "philosophie marketing" de la Fiat 500 ?
DOCUMENT 4:
1. En utilisant les données et informations fournies dans le document 4 plus loin, calculez les
différents indicateurs de coûts relatifs aux produits de l'entreprise Alpha qui figurent dans la
tableau suivant.
Produits
Quantité
produite
Coût fixe
total
Coût
variable
total
Coût de
revient
total
Coût fixe
par unité
Coût
variable
par unité
2010 2011 2010 2011 2010 2011 2010 2011 2010 2011 2010 2011
Produit A
Produit B
Produit C
Coût de
revient par
unité
2010
800 1010
1100 1800
2500 3000
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TD 5A. La gestion commerciale
2. Expliquez ce que sont les "économies d'échelle" pour une entreprise.
3. En analysant chaque produit séparément, l'entreprise Alpha a-t-elle dégagé des économies
d'échelle positives entre les exercices 2010 et 2011? Justifiez votre réponse par les données
obtenues des calculs.
DOCUMENT 5:
1. En notant D la demande, P le prix de vente, ∆D la variation de la demande et ∆P la variation des
prix, écrivez la formule mathématique de l'élasticité de la demande aux prix. Aidez-vous de la
définition fournie dans le document 5, ci-dessous.
2. Calculez le coefficient d'élasticité prix-demande pour les produits A et B de l'entreprise Alpha en
utilisant les données figurant dans le tableau suivant.
Produits
A
B
Prix de vente
1er trim.
2011
2012
305
300
250
300
Demande (unité)
1er trim.
2011
2012
1010
1030
1800
2500
Elasticité
(‫ܧ‬ௗ/௣ )
.,..
.,..
3. A partir du coefficient d'élasticité obtenu, comment qualifieriez-vous la demande sur les biens A
et B (inélastique, faiblement élastique, élastique, très élastique) ?
4. Que pourrait être la nature des biens A et B ?
5. En quoi le calcul de l'élasticité prix-demande des produits peut-il servir l'entreprise Alpha ?
6. L'entreprise Alpha en voyant sa demande sur le produit B progresser significativement, a décidé
une augmentation supplémentaire de son prix de vente de 3 %, prévue pour le second trimestre
2012. En supposant que l'élasticité reste constante, quelle sera la demande sur le bien B de
l'entreprise Alpha pour le second trimestre 2012 ? Répondez dans le tableau suivant.
Produit
B
Prix de vente
1trim. 2012 2trim. 2012
300
…
Demande
Elasticité (‫ܧ‬ௗ/௣ )
1trim. 2012 2trim. 2012
2500
.…,..
.,..
7. En plus de la détermination à partir des coûts et de la demande, y-a-il d'autres méthodes pour
déterminer les prix des produits ?
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I. Rappel historique: évolution de la conception du Marketing
DOCUMENT 1: "Le marketing de demain", par Philip KOTLER1, e-learning HEC - Les Echos , 03/02/2012
Rapidité et adaptabilité seront les maîtres mots du marketing du prochain millénaire.
L'information, diffuse et en temps réel, permettra aux sociétés d'anticiper les besoins des clients et
les évolutions du marché mondial pour mieux se jouer de la concurrence.
Je suis heureux d'avoir été invité à rédiger l'introduction à cet ensemble d'articles sur les grandes
tendances, actuelles et futures, du marketing. Je reste convaincu que, correctement interprété et mis
en œuvre, le marketing joue toujours un rôle fondamental dans l'adaptabilité et la rentabilité de
l'entreprise. Les marchés évoluent à une vitesse effrénée ; les frontières entre les secteurs d'activité
s'estompent ; et les sociétés doivent plus que jamais faire preuve d'intelligence et de rapidité vis-àvis de leurs clients, de leurs concurrents, de leurs distributeurs et de leurs produits. Elles découvrent
aujourd'hui que Peter Drucker2 avait été un visionnaire en disant que le client est au cœur de
l'entreprise.
J'en profiterai donc pour vous présenter le fruit de mes réflexions sur les grandes orientations du
marketing au prochain millénaire. Pour ce faire, permettez-moi d'effectuer ce que j'appellerai « un
retour en arrière dans le futur ».
Imaginez que nous sommes en 2005. Comment se présente le marché ?
- Le commerce électronique a supprimé en grande partie le rôle d'intermédiaire joué par les
grossistes et les détaillants. On peut désormais tout acheter sans se déplacer. Internet permet
d'avoir accès aux images et aux caractéristiques des produits, de choisir parmi les vendeurs ceux qui
proposent le meilleur prix et les conditions les plus intéressantes, de cliquer sur sa commande et de
la régler via le même réseau.
- Les catalogues aux coûts d'impression élevés ont disparu. Les transactions business-to-business sur
Internet augmentent plus vite que les achats en ligne des particuliers. Dans les sociétés, les acheteurs
effectuent leurs transactions courantes sur Internet soit en affichant leurs demandes et en attendant
les offres, soit tout simplement en surfant sur les sites Web inscrits dans leur fichier « signets ».
- Le commerce en magasin a sérieusement diminué. Pour faire face à ce problème, les distributeurs
les plus entreprenants créent de nouveaux espaces et organisent des événements. De plus en plus de
librairies, épiceries et magasins de prêt-à-porter comprennent désormais une cafétéria, invitent des
conférenciers, présentent des spectacles. A l'évidence, ces magasins vendent un savoir-faire plutôt
qu'un assortiment de produits.
- La plupart des sociétés ont développé leur propre base de données riche en informations sur les
préférences et les attentes individuelles de leurs clients. Et les utilisent pour « personnaliser » leurs
offres.
1
KOTLER est professeur de Marketing international à la Kellogg School of Management de l'Université de
Northwester, Chicago, Etat de l'Illinois, Etats-Unis. Il est également consultant et expert internationalement
reconnu en marketing et stratégie.
2
Peter Ferdinand Drucker est un des plus grands auteurs (gourou) américains du Management. Il a publié une
trentaine de livres et de milliers d'essais sur le Management. Au nombre de ses livres figurent, Devenez
manager, Les entrepreneurs (Réf. bibliothèque Paris 13: 331.15 DRU), L'avenir du management, Je vous donne
rendez vous demain, Façonner l'avenir.
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TD 5A. La gestion commerciale
La tendance est à la création de «plates-formes de produits» en ligne pour permettre aux clients
d'adapter ces derniers en fonction de leurs exigences personnelles. Ainsi, la plupart des entreprises
dans les secteurs automobile, informatique, électroménager ou agroalimentaire invitent les clients à
visiter leurs pages Web et à participer à la conception de l'offre (produit, service, système et
programme) en répondant à divers choix possibles sur un questionnaire. Le produit personnalisé est
ensuite affiché à l'écran.
- Les sociétés améliorent leurs relations avec leurs clients en imaginant toujours de nouveaux
moyens d'aller au-delà de leurs attentes. Par conséquent, recruter de nouveaux clients devient
toujours plus difficile et l'enjeu principal est de trouver des solutions pour vendre plus aux clients
existants.
Ces entreprises s'évertuent à augmenter leur « part de client » et non plus leur part de marché. Elles
tirent désormais de leur « data warehouse » les informations sur leur marché et leurs clients et
appliquent de nouvelles techniques de « data mining » plus performantes.
- Elles ont finalement réussi à convaincre leurs services de comptabilité de leur communiquer les
chiffres réels sur la rentabilité par client, par produit, par circuit de distribution, et créent à partir de
là des programmes de récompense et de stimulation pour leurs clients les plus fidèles.
- Elles ne s'inscrivent plus dans une perspective de transaction, mais de fidélisation. Beaucoup ont
glissé vers une approche bâtie sur la durée de l'achat, ce qui les amène, par exemple, à proposer un
produit consommé de façon habituelle, disons le café, à un prix unitaire inférieur en contrepartie de
la régularité des commandes. De fait, l'existence d'un contrat à long terme leur permet de réduire
leur profit sur chaque vente.
- La plupart d'entre elles sous-traitent plus de 60 % de leurs activités et certaines 100 %. On en arrive
à des sociétés virtuelles avec très peu d'actifs et, de ce fait, des taux de rentabilité exceptionnels.
Les sous-traitants connaissent un essor fulgurant. Les fabricants d'équipements, par exemple,
préfèrent s'adresser systématiquement aux mêmes fournisseurs dans le cadre d'un partenariat pour
la conception et la livraison des principaux composants dont ils ont besoin (comme les systèmes de
freins, les sièges dans l'automobile). La plupart des entreprises contemporaines ont tissé des réseaux
et s'appuient sur des alliances.
- La force de vente sur le terrain est composée de franchisés et non plus de salariés. Munis par leur
société des tout derniers outils d'automatisation des ventes, ils peuvent créer des présentations
multimédias individualisées et personnaliser leurs offres et leurs contrats.
La plupart des clients ne souhaitent plus recevoir les représentants dans leurs bureaux. On voit donc
s'instaurer un système de vente plus personnel via les médias électroniques qui permettent aux
vendeurs et aux clients de se rencontrer en temps réel sur leur écran d'ordinateur. Les vendeurs se
déplacent de moins en moins et le nombre des compagnies aériennes s'amenuise. Le secret du bon
vendeur est d'être bien informé, fiable, cordial et à l'écoute de ses clients.
- L'existence de plus de 500 chaînes de TV entraîne une sérieuse diminution de la publicité de masse
sur ce média. Le nombre des journaux et des magazines imprimés a nettement chuté. En revanche,
les annonceurs atteignent mieux leurs cibles par la publicité sur les magazines spécialisés en ligne ou
dans les newsgroups.
- Les sociétés n'arrivent plus à conserver leurs avantages concurrentiels (au-delà des brevets, des
copyrights, de la supériorité de leurs emplacements, de leurs informations exclusives, etc.). Leurs
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TD 5A. La gestion commerciale
rivaux sont très prompts à les imiter grâce aux procédures de « benchmarking », d'ingénierie à
rebours et de tests aléatoires. Par conséquent, la seule solution pour garder l'avantage sur ses
concurrents, c'est d'apprendre plus vite qu'eux et d'évoluer plus vite qu'eux.
Revenons-en au présent. Un marketing toujours en phase avec votre marché : telle est la stratégie
qui vous permettra de réussir. Les sociétés les plus performantes commercialisent déjà leurs produits
comme si elles étaient en 2005.
II. Les études de marché
DOCUMENT 2: "A quoi servent les sondages ?", par Igor Martinache, Alternatives Economiques, N° 308,
décembre 2011 (extrait)
Les instituts de sondage seront les premiers gagnants de la prochaine élection présidentielle. Leurs
enquêtes se sont imposées au centre du discours médiatique. Elles sont pourtant porteuses d'enjeux
politiques et économiques majeurs qui interdisent de les considérer comme de simples sources
neutres.
1. Un instrument non scientifique
Les entreprises qui réussissent s'appuient souvent sur un récit mythifié de leurs origines. Les instituts
de sondage n'échappent pas à la règle. On rapporte ainsi fréquemment leur naissance à l'élection
présidentielle de 1936 aux Etats-Unis. Fondateur l'année précédente d'un "institut américain
d'opinion publique", Henry Gallup prévoit la réélection de Franklin Roosevelt en interrogeant
seulement quelques milliers d'individus, alors que le "vote de paille" du Literary Digest, simulant le
scrutin avant l'heure avec 2,5 millions de ses lecteurs, avait prédit sa défaite. Une histoire qui fait
oublier que Gallup s'était quand même trompé de 7 points quant au score final de Roosevelt !
Et que, comme le rappelle Arlette Farge3, les enquêtes d'opinion ont une autre hérédité moins
flatteuse. Dès le XVIIe siècle, le souci de connaître les avis du peuple émerge chez les gouvernants :
un réseau d'informateurs, surnommés les "mouches" par la population, est déployé dans les lieux
publics pour rapporter les propos entendus. Ensuite, les méthodes ne vont cesser de se systématiser
parallèlement au développement des Etats modernes. Ceux-ci sont en effet indissociables de
l'identification des personnes4 comme du développement de la statistique5, outils qui deviennent
indispensables à l'exercice du pouvoir.
Or, dénombrer comporte toujours une part d'arbitraire, qui commence dès la construction des
catégories retenues. Cette part est renforcée en matière d'opinions, dans la mesure où celles-ci ne
sont pas observables directement. Le sociologue Pierre Bourdieu l'avait montré dès 1972 dans un
texte resté célèbre6.
Il y relève d'abord un biais dans le choix des questions posées, qui reflètent les intérêts - au double
sens du terme - du commanditaire. Celui-ci contribue ainsi à dicter l'agenda médiatique, en imposant
ses problématiques aux personnes interrogées comme aux récepteurs des enquêtes : il les "met en
demeure de se poser des questions qu'ils ne s'étaient pas posées". Chacun n'a pas d'emblée un avis
construit sur l'opportunité d'émettre des Eurobonds ou de recapitaliser les banques commerciales.
3
Dire et mal dire, L'opinion publique au XVIIIe siècle, Seuil, 1992 (cité par A. Garrigou et R. Brousse, 2011, p.
24).
4
Voir Ilsen About et Vincent Denis, Histoire de l'identification des personnes, La Découverte, 2010.
5
Qui étymologiquement renvoie d'ailleurs directement à l'Etat. Voir entre autres Alain Desrosières, Gouverner
par les nombres (2 tomes), Presses de l'Ecole des mines, 1998.
6
"L'opinion publique n'existe pas", exposé reproduit dans Questions de sociologie, éd. de Minuit, 1984, pp.
222-235.
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TD 5A. La gestion commerciale
En outre, la formulation des questions comporte en elle-même un certain biais en fonction des
termes et de la tournure employés : "pensez-vous qu'il y a trop de fonctionnaires ?" ne va pas induire
les mêmes réponses que "la baisse des effectifs de la fonction publique va-t-elle permettre de
maintenir la qualité des services publics ?". Le fait, ensuite, de proposer des réponses fermées exclut
d'autres possibilités, à commencer par l'absence de réponse, que les sondeurs s'efforcent d'éviter au
maximum.
De plus, l'ordre même dans lequel les questions se succèdent n'est pas sans effets sur les réponses.
En fin de compte, les enquêtes reposent sur un certain nombre de présupposés discutables, à
commencer par celui qui voudrait que l'opinion publique soit la somme d'opinions individuelles
agrégées, indépendamment de leurs différences de force et de sens selon les individus. C'est ainsi
que pour le sociologue, "l'opinion publique est un artefact7 pur et simple dont la fonction est de
dissimuler que l'état de l'opinion à un moment donné du temps est un système de forces, de tensions
et qu'il n'est rien de plus inadéquat pour représenter l'état de l'opinion qu'un pourcentage".
En dépit de ces critiques, mais aussi plus simplement de leurs erreurs répétées, les résultats des
sondages d'opinion conservent une force sociale particulièrement élevée, voire grandissante, aux
conséquences politiques importantes.
III. Le Marketing-Mix
DOCUMENT 3: "Marketing : comment Fiat a ressuscité la 500", par Marc Chevallier, Alternatives
Economiques, N° 300 - mars 2011
Carte rétro, nouvelle équipe et démarche participative ont fait exploser les ventes du véhicule. Et
permis à Fiat de renouer avec le succès.
Le retournement est spectaculaire : après avoir frôlé la faillite au début des années 2000 et avoir
été contraint de céder, un temps, une partie de son capital à General Motors, Fiat devrait absorber
d'ici deux ou trois ans Chrysler, le troisième constructeur américain, au capital duquel il est entré
pendant la crise. Pour partie, Fiat doit sa renaissance à l'énorme succès rencontré par la nouvelle Fiat
500, lancée en 2007. Le choix de ressusciter ce mythe automobile n'allait pourtant pas de soi, comme
le montrent les recherches de Jean-Marc Pointet, professeur de management8.
Un monument national
Rétrospectivement, cette version "actualisée" de la Fiat 500 s'est avérée une excellente idée. Le
légendaire "pot à yaourt", produit à 3,6 millions d'exemplaires entre 1957 et 1975, est un monument
national en Italie, symbolisant "la jeunesse et l'insouciance, tout autant que la réussite de Fiat, du
design italien et, in fine, de l'Italie", remarque Jean-Marc Pointet. La nouvelle 500 pouvait donc
compter sur un allié de poids : la nostalgie des consommateurs. BMW s'y était essayé avec succès,
quelques années auparavant, en sortant une nouvelle version de la Mini. Le risque était pourtant
élevé pour Fiat : le consommateur allait-il se reconnaître dans cette réinterprétation de la 500 ? Fiat
ne brouillait-il pas son image de constructeur généraliste et pas cher en sortant un modèle " au luxe
émotionnel marginal " et au positionnement de prix élevé ? Bref, la nouvelle 500 aurait pu rester un
produit de niche.
7
Artefact : phénomène produit par l'instrument censé le mesurer.
"La Fiat 500 : gestation et bilan d'une renaissance", par Jean-Marc Pontet, Gérer & Comprendre N° 102,
décembre 2010, Annales des Mines.
8
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L'histoire retiendra d'ailleurs que c'est "presque par hasard" qu'un nouveau modèle de Fiat s'est
retrouvé "habillé en 500". L'idée originale du prototype "Trepiùno" présenté en 2004 était plutôt de
concevoir une grande Smart. C'est le succès médiatique de son design très 500 qui a décidé Fiat à
jouer à fond la carte du rétro marketing. Mais cela n'aurait pas été possible sans une réorganisation
profonde de l'entreprise.
Rationalité marketing
Dans les années 1980, Fiat mettait en effet sur le marché des "voitures d'ingénieurs", c'est-à-dire
définies par les techniciens (même si la réputation de qualité de Fiat s'est fortement dégradée à
cette époque) plutôt que par les besoins des clients. D'où sa myopie croissante face à la
transformation du marché qui l'a mené à la quasi-faillite. L'arrivée de Sergio Marchionne à sa tête en
2004 a entraîné le renouvellement de 90 % des cadres, permettant à la rationalité marketing de
s'imposer dans l'entreprise.
Le pari de Marchionne a été de faire de la 500 "l'iPod de l'automobile ", en s'inspirant de la
communauté construite par Apple autour de son produit phare. 500 jours avant son lancement, Fiat
a ouvert un site Internet, sollicitant la créativité des internautes pour les couleurs et les accessoires
dont ils préféraient l'habiller. Un outil de remontée d'informations, tout autant que de "marketing
tribal ". Les consommateurs ont été reconnaissants à Fiat de cette démarche participative, au point
d'accepter de payer plus cher. "La 500 coûte en fabrication quelques centaines d'euros de plus que la
Panda, alors que son prix de vente moyen lui est supérieur d'environ 2 000 euros, voire davantage si
le client adopte le même comportement d'achat d'options que celui constaté pour la Mini, dont les
versions les plus chères ont d'emblée représenté les deux tiers des ventes ", observe Jean-Marc
Pointet. Une recette payante mais toujours délicate à renouveler.
DOCUMENT 4: Détermination des prix à partir des coûts: Illustration du concept d'économies d'échelle
Une entreprise ne peut pas survivre à long terme si elle n'est pas rentable. Elle doit donc fixer ses
prix de vente en fonction de ses coûts plus une marge, pour assurer la rentabilité des produits. On
distingue parmi les charges, les coûts variables (salaires, matières premières, services) et les coûts
fixes (loyers, assurances, dotation amortissement). Les premiers varient proportionnellement à la
quantité produite, alors que les derniers sont considérés comme stables à court terme et
indépendants du volume de la production. Les charges fixes ne sont donc pas proportionnels à la
production. La somme des coûts variables et des coûts fixes donne le coût de revient.
Pour simplifier, on suppose que l'entreprise Alpha offre trois produits différents d'une même
gamme. La quantité produite de chaque bien durant les exercices 2010 et 2011 est donnée dans le
tableau suivant.
Produits
Année 2010
Année 2011
(unité)
(unité)
Produit A
800
1010
Produit B
1100
1800
Produit C
2500
3000
Le coût variable unitaire par produit calculé pour l'exercice 2010 figure dans le tableau suivant.
Produits
Produit A
Produit B
Produit C
Coût
variable/unité
100
110
200
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TD 5A. La gestion commerciale
Vu que les coûts fixes ne sont pas proportionnels à la production, ils évoluent par intervalle de
quantité produite, comme le montre le tableau qui suit:
Produits
A, B et C
Intervalle de quantité produite
[ 1, 1000 [
[1000, 2000 [
[2000, 4000 [
Coût fixe total
100 000
200 000
300 000
DOCUMENT 5: Détermination des prix à partir de la demande: Illustration du concept d'élasticité de la
demande aux prix (‫ܧ‬ௗ/௣ )
La méthode de détermination des prix à partir de la demande repose sur les principes du marché
en concurrence pure et parfaite. Selon le modèle de l'offre et de la demande, la baisse des prix
conduit à une augmentation de la demande. Dans le cas contraire, l'augmentation des prix fait
baisser la quantité demandée jusqu'à un point d'équilibre. Ainsi, l'entreprise peut utiliser la relation
qui existe entre les prix et la demande pour étudier le comportement du consommateur. Le lien
prix-demande s'exprime par le coefficient d'élasticité de la demande par rapport aux prix. En
d'autres termes, il s'agit de voir comment la demande réagit suite à une variation des prix. Le
coefficient d'élasticité, noté E, est égale au rapport de la variation relative9 de la demande sur la
variation relative des prix.
Le coefficient d'élasticité prix-demande (E) est généralement négatif, puisque l'augmentation des
prix fait baisser la demande et vice-versa. On distingue différents autres cas de figure:
•
•
•
•
9
E très élevé : l'élasticité est dite très élevée ou très forte lorsque une petite variation du prix
entraine une variation importante de la quantité demandée. Cela pourrait être le cas de produits
de mode, de produits ayant une forte valeur technologique ou de produits de grandes marques
soldés.
E=0: l'élasticité est nulle, lorsque la variation des prix laisse inchangée la quantité demandée. Il
peut s'agir ici de biens de première nécessité comme les produits alimentaires et les
médicaments.
E=1: l'élasticité est unitaire lorsque la variation des prix est proportionnelle à la variation de la
demande. Exemple, la baisse de 10 % des prix de vente, conduit à l'augmentation de 10% de la
quantité demandée.
E>1: l'élasticité prix-demande est positive, lorsque l'augmentation des prix s'accompagne en
même temps d'une augmentation de la demande. Ce cas de figure est contre intuitif puisqu'on
s'attendrait à une baisse de la quantité demandée. Dans la réalité, il peut s'agir de bien de
grande nécessité (bien de Giffen), de biens rares ou de biens de luxe (bien de Veblen).
La variation relative signifie également le taux de variation.
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TD 5A. La gestion commerciale
ANNEXES
ANNEXE I. LE MARKETING-MIX
Avant d'élaborer et mettre en œuvre une politique commerciale adéquate, l'entreprise doit mener
elle-même ou confier à un tiers la mission d'effectuer une étude de marché destinée à cerner
l'ensemble des variables de son environnement. Une fois qu'elle dispose d'une connaissance
approfondie du marché (produits, concurrents, clients, fournisseurs, réglementations et normes,
etc.), elle peut définir sa politique commerciale en mettant en place un marketing-mix. Celui-ci
consiste en la définition de quatre politiques: politique de produit, de prix, de distribution et de
communication.
Image
Marque
Présentation
Gamme
Réaction de la demande
Concurrence
Coûts
Contraintes réglementaires
Marché
actuel
Choix et maîtrise des canaux
Marché
potentiel
Publicité
Promotion des ventes
Relations publiques
Source: Adapté de, Alberto, T. et Combemale, P. (2010). Comprendre l'entreprise, Armand colin
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