L`abus de pouvoir et l`intimidation de fonctionnaires contre des

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L`abus de pouvoir et l`intimidation de fonctionnaires contre des
Collectif contre l’Islamophobie en France
Communiqué de Presse
19 mars 2012
L’abus de pouvoir et l’intimidation de fonctionnaires contre des citoyennes
musulmanes doit cesser
Depuis quelques mois des musulmanes sont la cible de l’acharnement de fonctionnaires qui
enfreignent la loi en les intimidant et les acculant à se découvrir de leurs voiles.
En effet, le CCIF a été saisi de nombreux cas où des fonctionnaires exercent un chantage
illégal pour pousser de nombreuses musulmanes à se dévoiler. Par exemple, dans de
nombreux cas de demande de naturalisation, des fonctionnaires de préfecture abusent de
leurs prérogatives, exerçant un chantage illégal à l’octroi de la nationalité. Récemment, dans
la sous-préfecture du Raincy, lors d’un entretien de demande de naturalisation l’officier de
la préfecture a commandé à une femme voilée de se découvrir au prétexte que celle-ci se
trouvait au sein d’un service public. Une menace qui indiquait que le refus de se dévoiler
serait mentionné dans le dossier de la candidate. Le CCIF condamne fermement ces
intimidations et soutiendra toutes les citoyennes victimes de ces abus de pouvoir.
Cela reste d’autant plus inquiétant que ces pratiques islamophobes dirigées précisément
contre les musulmanes se multiplient dans le champ des services publics.
Le CCIF fait, également, l’objet de saisies régulières de la part de nombreuses élèves et
étudiantes qui se plaignent de la frénésie et de la chasse aux sorcières menées par des chefs
d’établissements et par certains enseignants contre leurs tenues, la tenue ostentatoire n'est
plus limitée au voile mais aussi aux jupes trop longues, ou aux tuniques trop larges. Une
traque à la décence qui est étrangement coordonnée exclusivement contre ces musulmanes.
Des élèves et étudiantes qui sont menacées d’exclusion et forcées de choisir entre leur
poursuite d’étude ou l’abandon, pur et simple, de leur scolarité. Le CCIF accuse cette
islamophobie pernicieuse qui gâche et démolit la scolarité de ces filles. Un chantage à la
scolarité qui brise davantage un peu plus la confiance accordée à l’école comme dernier
rempart aux injustices et à l’arbitraire.
Une islamophobie significative des services publics qui est confirmée par le refus de certains
élus municipaux de célébrer le mariage de musulmanes qui portent le voile. La mairie du
9ème arrondissement de la ville de Lyon est devenue tristement célèbre par son refus
répété de marier des citoyennes musulmanes. L’impunité encourageant les dérives, la mairie
des 9 et 10e arrondissements de Marseille a décidé de mettre en place une charte illégale
qui oblige les mariés et les convives à se découvrir pendant les cérémonies de mariage. Des
interdictions qui, pourtant, placent hors-la-loi ces élus municipaux.
Il est temps que ces fonctionnaires protégés par une impunité scandaleuse et entraînés par
une islamophobie ambiante soient dénoncés. Des actes islamophobes qui prouvent
l’institutionnalisation croissante des pratiques anti-musulmanes et anti-islam dans notre
pays.
Le CCIF reste confiant et s’assurera que la loi sera bien appliquée. Mais aujourd’hui il faut
aller plus loin : la dignité doit être rendue à toutes ces femmes qui sont victimes
d’islamophobie.
Le CCIF attend, dès lors, des gestes forts de la part des préfets et de la justice. Il serait temps
que ces autorités compétentes rappellent la loi à ceux qui l’enfreignent et défendent celle-ci
même lorsqu'elle protège ses citoyens les plus fragiles.
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