Projet Rebecca
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Projet Rebecca
REBECCA phase II Conditions d’émergence d’une filière canne-électricité économiquement viable, socialement acceptable et respectueuse de l’environnement en Guadeloupe Une politique énergétique régionale ambitieuse Terre d’innovation, la Guadeloupe se veut exemplaire dans la mise en place de sa politique de transition énergétique. Or malgré les formidables atouts de l’archipel guadeloupéen en termes de potentiel d’énergie renouvelable (éolien, solaire, géothermie, biomasse, hydroélectricité…), 85% de l’énergie électrique produite est d’origine fossile. Au travers de son habilitation législative, la Région Guadeloupe entend répondre aux enjeux énergétiques de son territoire: contenir la demande et atteindre les objectifs fixés par le Grenelle de l’Environnement pour les DOM. La première échéance vise 50% d’électricité renouvelable en 2020 dans le mix de l’archipel. Qu’est-ce que la biomasse? La biomasse est la fraction biodégradable des produits, déchets et résidus issus de l’agriculture, y compris les substances végétales et animales provenant de la terre et de la mer, de la sylviculture et des industries connexes, ainsi que la fraction biodégradable des déchets industriels et ménagers. Pourquoi un tel intérêt pour la biomasse végétale? La biomasse est utilisée pour la production d’électricité et/ou de chaleur, voire de froid. Elle constitue une réserve d’énergie considérable, née de l’action du soleil grâce à la photosynthèse. Au cours de leur croissance, les végétaux absorbent du CO2, puis fixent le carbone et rejettent l’oxygène. Le bilan des émissions de gaz à effet de serre est donc neutre : exploités à des fins énergétiques, les végétaux restituent le carbone stocké durant leur croissance. Produite de manière durable, la biomasse végétale a l’immense avantage d’être renouvelable : le stock est inépuisable, contrairement aux énergies fossiles. Cette ressource qui peut être produite localement, participe au développement économique en plus de l’autonomie énergétique du territoire. La biomasse, une énergie renouvelable peu exploitée en Guadeloupe A l’heure actuelle, les potentialités de la biomasse végétale sont encore méconnues. La bagasse de canne à sucre est la principale source valorisée. Résidu fibreux issu du broyage de la canne à sucre, la bagasse est utilisée comme combustible par les distilleries et par la Centrale Thermique du Moule, en substitution partielle au charbon, pendant les 4 à 6 mois de la campagne sucrière. Deux unités de méthanisation des effluents liquides de distillerie produisent du biogaz en Guadeloupe, valorisé en production de chaleur et d’électricité. La biomasse-énergie permet d’envisager une production d’électricité renouvelable et stable sur le réseau. Elle constitue un des axes prioritaires de la politique énergétique régionale. 2 Le projet REBECCA: de la biomasse pour produire de l’électricité L’objectif de ce programme est l’initiation d’une filière agro-industrielle de production d’électricité par combustion de biomasses, cultivées localement pour cet usage, ou disponibles sur le territoire. Pour cela, il faut disposer d’un ensemble de ressources aussi continues que possible au cours de l’année. L’espèce végétale privilégiée par le programme REBECCA pour fournir la biomasse est une variété de canne-à-sucre dite « canne-fibre », particulièrement productive en matière sèche. La canne est en effet l’une des cultures terrestres les plus performantes en terme de captage du CO2 et le savoir-faire guadeloupéen pour cette culture est excellent. Si REBECCA étudie spécifiquement la canne-fibre et en particulier sa mise en culture sur les sites pollués à la chlordécone, le programme s’intéresse également aux autres sources de biomasse disponibles localement: déchets verts, bois, résidus de culture … Le programme REBECCA vise à lever les verrous scientifiques, techniques et organisationnels existants, pour envisager différents scénarii de production d’électricité garantie sur le réseau. Cette production devra être durable, réduisant les impacts environnementaux d’origine humaine, dans des conditions de rentabilité satisfaisantes pour les différents acteurs et acceptable du point de vue de la société dans son ensemble. Le projet REBECCA répond à plusieurs enjeux stratégiques pour la Guadeloupe : La mobilisation de l’ensemble des énergies renouvelables présentes sur le territoire pour atteindre les objectifs d’autonomie énergétiques du PRERURE et du Grenelle. La production garantie d’une énergie « de base », en substitution des énergies fossiles actuellement utilisées. La création d’emplois qualifiés en développant des filières locales innovantes, ancrées sur le territoire. L’accompagnement du développement agricole, le débouché énergie pouvant offrir de nouveaux créneaux d’activités en milieu rural et constituer une source de diversification des revenus des agriculteurs. La création d’un socle de savoir-faire et le positionnement du territoire sur le secteur innovant des filières bioénergétiques. 3 REBECCA,un projet novateur Si les différents aspects de la valorisation énergétique de la bagasse issue de l’industrie de la canne à sucre sont connus et maîtrisés, l’utilisation de biomasse brute spécialement cultivée et récoltée toute l’année pour une production électrique est très nouvelle, même au niveau mondial. De ce fait, cette approche justifie la mise en place d’un programme de recherche appliquée pour en connaître les caractéristiques, les avantages et inconvénients, environnementaux, économiques et sociaux, pour la société civile autant que pour l’agriculture conventionnelle locale. A cet égard, il s’agit bien d’étudier une nouvelle façon de valoriser la canne, pour mieux cerner les opportunités qu’offre ce nouveau secteur agroindustriel. L’objectif est de pouvoir, à terme, donner des éléments objectifs et argumentés d’aide à la décision pour la mise en place d’une filière pérenne sur le territoire. Un partenariat inédit Ce travail prospectif autour d’un projet innovant regroupe deux partenaires scientifiques: le CIRAD (Centre de coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement) et l’INRA (Institut National de Recherche Agronomique) ainsi qu’un partenaire industriel: QUADRAN, producteur indépendant d’électricité verte. Ces trois structures animent conjointement un programme de recherche portant sur le dimensionnement d’une filière biomasse-énergie durable et d’une unité pilote de production électrique. Contacts: Anna Lafont, Chef de projet QUADRAN – [email protected] Jean-Marc Blazy, Chargé de recherches INRA – [email protected] Jean-Louis Chopart, Chercheur CIRAD – [email protected] 4